Bye Bye August...2021

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Ecrit par Marie Minelli (si, vous savez...Marlène Schiappa dans une autre vie...). L'avantage, c'est que ça se lit comme on mange des chips : rapidement, goulûment et sans être obligé de fournir un effort superflu. C'est très superficiel, bourré de répétitions inutiles (combien de fois on nous re-présente un "expert" en re-citant tous ses titres avec simplement quelques variantes à chaque fois), écrit à la va-comme-je-te-pousse. Et en plus, c'est assez contradictoire dans ce que ça raconte : après avoir passé cinquante pages à nous expliquer que les sexfriends, c'est soit de la relation de consommation rapide, soit un pis-aller entre deux relations sérieuses, soit un sérieux danger de tomber amoureux (ce qui nécessite d'emprisonner la relation dans tout un tas de codes rigides dont il ne faudrait s'écarter sous aucun prétexte), Marie-Marlène conclut en deux pages que c'est quand même cool d'avoir un sex-friend-en citant un tas de petites raisons toutes plus pétées les unes que les autres. Ajoutons à cela une ou deux coquilles qui font grimacer à la lecture, et le compte est bon.
Le bouquin aura eu le mérite d'essayer d'aborder dans toute sa diversité (et sa complexité) ce type bien particulier de relations humaines. Mais bon, quand l'essai est aussi bien torché que ton journal secret de sixième, ça laisse gravement à désirer...

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L’histoire avance ! Finis les surplaces et les longueurs qui pouvaient gêner la lecture de « Claudine à l’école », ici l’écriture est plus fluide que jamais, le décor change (on quitte Montigny, commune bourguignonne perdue dans la campagne, pour Paris, et c’est peu dire que l’atmosphère du roman en est changée) et bien sûr, Claudine grandit. La découverte de la vie (et en particulier de l’amour et du sexe) sont toujours aussi délectables : comme dans le premier volume, tous deux sont omniprésents, bien que seulement sous-entendus. Mais Colette les aborde avec une telle franchise (et une telle modernité) que le lecteur contemporain s’en trouve souvent désarçonné.
Et puis bon, Claudine, quoiqu’encore vierge de bien des choses, n’en est pas pour autant oie blanche, et ses aventures dans un Paris d’abord hostile, puis de plus en plus tolérable, sont des plus rafraîchissantes. Quant aux nouveaux personnages, si on peut regretter qu’un ou deux d’entre eux (pas les plus importants, heureusement) aient moins d’intérêt que les autres, ils sont tous très bien croqués. Et que dire des dernières pages, qui décrivent l’amour naissant de Claudine pour Renaud...pas de doute, leur ménage sera prometteur.

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Roman français de 1946 qui cherche à imiter le style de la série (et du film) noir américain de l'époque, souvent jusqu'à la caricature. Tout est simple (trop ?), synthétique et transparent. Vian va droit au but, ne fait ni dans la subtilité ni dans la psychologie, et décrit l'Amérique sous son jour le plus bestial, celui de la sueur, du sang, du sperme et des larmes. Il en fait parfois trop, mais sa plume faussement "hard-boiled" peut se révéler amusante pour le lecteur. D'ailleurs, bien qu'abordant en creux des sujets très sérieux (la ségrégation raciale aux USA), Vian/Sullivan ne se prend justement pas au sérieux ; il sait bien que ce qu'il raconte là, finalement, c'est juste l'histoire d'un pauvre mec infoutu de penser autrement qu'avec sa bite et dont les plans à la con le conduisent droit à l'échec. C'est d'ailleurs le sens de la dernière phrase du livre : "Sous son pantalon, son bas-ventre faisait encore une bosse dérisoire." En cela, "J'irai cracher sur vos tombes" est un livre très marrant, un peu Bukowskien au niveau de l'invraisemblance de l'intrigue et de la nullité (ou au contraire, de la lucidité) de certaines situations. Le livre n’est ni fin ni profond (il n'a pas vocation à l'être), mais on passe un bon moment. Et après tout, tout le monde a besoin de farces improbables comme celle-là pour oublier le pathétisme non-comique de sa propre existence...

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Comme d’habitude avec Colette, on a du mal à rentrer dedans lors des cinquante premières pages...mais une fois que c’est fait, ça se lit tout seul !
Maintenant que Claudine est mariée, ce troisième tome se consacre à sa découverte de la vie de couple. Il ne se passe pas grand-chose, l’intrigue étant toujours le cadet des soucis de l’auteur (c’est dans la description, la retranscription d’atmosphères et d’états d’esprits, que son talent s’exprime), mais comme toujours, on prend plaisir à retrouver l’insolence de la narratrice. Le point le plus savoureux, dans « Claudine en ménage », étant cette analyse de la lente montée d’un désir-pour une femme, cette fois-et la mise en place d’un jeu de séduction sournois, mais très agréable...tout dans ce livre est d’un érotisme latent, plus intense encore que celui des « Claudine » précédents. Même si la fin est un brin convenue (la pécheresse repentie retourne à son mari), restent une bonne centaine de pages d’une grande finesse, qu’on quitte à regret.

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Avant "Demande à la poussière", où Arturo Bandini traînait ses guêtres d'enfant d'immigrés sans le sou dans un Los Angeles merdique, on avait "Bandini", où Arturo traînait déjà ses guêtres d'enfants d'immigrés sans le sou, mais cette fois-ci à Rocklin, Colorado, ville d'adoption de ses parents. C'est nul, le Colorado : l'hiver y est une vraie saloperie. Sa famille est pauvre et crève la dalle. Sa mère est une chiffe molle bigote et dépressive. Son père est un lâche qui dilapide son argent tout en rêvant de richesse (au point de sacrifier sa famille en jouant le gigolo dans les bras d'une riche Américaine du voisinage). L'école aussi serait bien naze, s'il n'y avait le base-ball (auquel on ne peut pas jouer en hiver), et une fille, Rosa, qui échappe constamment à Arturo (c'est une manie, chez les femmes, d'échapper à Arturo). Mais ce n'est pas grave, parce qu'un jour il sera riche, intégré, et il aura Rosa à son bras. Juré.

Moins lyrique que "Demande à la poussière", "Bandini" est beaucoup plus terre-à-terre au niveau du style. Un poil plus lourd, même : on lit la chose un peu moins facilement. L'intrigue, après s'être un peu traînée pendant une bonne moitié du bouquin, prend son envol dans la deuxième partie, captivant le lecteur : on suit de manière toujours aussi fluide les deux personnages principaux (Arturo et son père) et leur quête d'absolu, qui passe autant par l'argent que par la religion. Personne n'est un saint dans l'histoire, tous ont leur part de mesquinerie, de couardise ou de malhonnêteté ; pourtant, tous sont rachetés à un moment ou à un autre. De la même façon, Fante ne force jamais sur l'horreur que peut vivre la famille Bandini : elle est présente, bien sûr, mais il ne larmoie pas dessus. Il l'évoque, simplement, et le lecteur la ressent. Les deux derniers chapitres, enfin, closent le livre sur des passages aussi splendides que vivaces, où il est difficile de ne pas esquisser un petit sourire ému. Le genre que l'on fait quand un bouquin nous a touché au coeur. Rien que pour cela, Fante mérite notre plus profonde admiration.

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Et une preuve de plus que le porno peut enfanter de belles oeuvres, y compris en littérature ! Parce qu'ici, on est bien dans de la pornographie à l'état brut : aucune histoire, juste des fragments d'écritures qui tiennent en un paragraphe, parfois en une ligne. Un texte exclusivement centré sur le sexe, où les mots "bite", "foutre", "seins" et "mouille" se comptent par centaines. Un livre presque masturbatoire, avec sa galerie de fantasmes étalés de page en page. Mais pourtant, l'ensemble est beau. Ou plutôt, il a cette beauté froide que l'on retrouve dans certaines sculptures très élaborées : le sexe y est extrêmement cérébral, et les fantasmes sont des mises en scène très sophistiquées. On ne reçoit pas du foutre, on le recueille comme une offrande. On ne se fait pas piner, on chérit la bite que l'on prend. Quand on va se faire fourrer aux toilettes, on en fait un cérémonial. La culotte de ces dames, sans cesse entrevue, est un sublime cadeau qu'elle font à l'homme qui les contemple. Au fil des pages, le sexe apparaît comme un autel dressé à un Dieu encore plus grand : la femme.
Car contrairement à ce que pouvait laisser croire le titre, "La mécanique des femmes" n'a rien de misogyne. On sent même plutôt une adoration, ou du moins un amour très vaste de l'auteur pour le sexe opposé. Les hommes dans son récit sont presque unanimement des brutes rustiques, incapables de comprendre ce qu'une femme peut leur donner. L'homme central du récit, celui à qui toutes les femmes croisées semblent s'adresser, est totalement transparent : il s'efface pour laisser la parole à ses partenaires féminines. Le point de vue est neutre, sans trop de commentaire (il se limite presque toujours à une brève description du lieu et de la femme rencontrée). L'occasion aussi, parfois, d'évoquer des phénomènes corollaires à la féminité : les règles, le mariage, l'avortement...souvent vécus sur un mode dramatique. Le livre traite, comme beaucoup d'autres avant ou après lui, des dissensions entre les sexes, mais s'en différencie en ce qu'il apporte une lueur d'espoir à ces dernières : hommes et femmes sont certes dissemblables, mais peuvent se rejoindre et se comprendre dans l'acte sexuel.

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