Carnet de lectures 2016

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(1125 pages)

38 narrateurs évoquant au total une cinquantaine de récits, souvent imbriqués les uns dans les autres : on le devine, ce roman est un labyrinthe ! De Palol est virtuose dans l'art de maltraiter la narration, jouant avec la véracité et le sens profond des récits. On reprochera peut-être au roman une certaine opacité ; mais n'est-ce pas précisément ce que recherchait l'auteur : nous perdre dans ses pages ? A découvrir absolument !

Extrait (p.659) : "Que perd-on avec sa jeunesse ? Tout ce qui, inaccessible, inconnu, nous submerge ; à moins que ce ne soit cette excitation qui nous pousse à tout vouloir posséder. Est-ce là le signe d'une impuissance ? Je préfère y voir une preuve d'amour ; quel sens y a-t-il, en effet, à repousser la perspective de la mort, une fois que l'on a compris que nous sommes tous soumis à ses conséquences premières, à savoir le manque d'énergie et l'irrémédiable résignation que trahissent la plupart de nos habitudes ? La patience n'est pas le fruit de la maturité, dit-on ; mais avec la paresse, le renoncement et l'effondrement de la vitalité, l'impatience perd de sa vigueur."

Autre extraits favoris : p.204, 227, 238, 764, 1123-5

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(220 pages)

L'idée de départ me plaisait beaucoup, mais je n'ai pas vraiment été séduit par le style et le ton de l'auteur. "C'est la vie". D'autre part, certaines choses m'ont laissé perplexe, comme dire que le bombardement de Dresde fut pire que celui d'Hiroshima...

Extrait (p.33) : "Ecoutez, écoutez.
Billy Pèlerin a décollé du temps.
C'est un veuf gaga qui s'est endormi, Billy a ouvert les yeux le jour de son mariage. Il est entré par une porte en 1955, est ressorti par une autre en 1941. Il est repassé par cette porte pour se retrouver en 1963. Il garanti qu'il a assisté plusieurs fois à sa propre naissance, à sa mort et qu'il rend visite aux événements intermédiaires quand ça lui chante.
C'est lui qui le dit."

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(245 pages)

Une sensibilité incroyable dans ce récit, pour évoquer cet homme et son petit qui tentent de survivre dans un avenir cauchemardesque. C'est beau et tellement flippant. On pleure d'imaginer que c'est peut-être l'un des romans de science-fiction les plus crédibles. Une lecture indispensable.

Extrait (p.68) : "Le petit était assis et vacillait. L'homme l'observait de peur qu'il ne bascule dans les flammes. Du pied il dégagea des emplacements dans le sable pour les hanches et les épaules du petit à l'endroit où il allait dormir et il s'assit en le tenant contre lui, ébouriffant ses cheveux pour les faire sécher près du feu. Tout cela comme une antique bénédiction. Ainsi soit-il. Évoque les formes. Quand tu n'as rien d'autre construis des cérémonies à partir de rien et anime-les de ton souffle."

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(329 pages)

Roman complexe mais intéressant ; abandonné en cours de route pour diverses raisons, mais j'y reviendrai plus tard, il le mérite.

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(404 pages)

Un roman intéressant, autour de l'histoire vraie d'un grand imposteur de la Résistance espagnole. Cercas écrit très bien, je trouve, avec une honnêteté qui m'a séduit. Néanmoins, j'ai trouvé ce récit trop long, et mon intérêt a peu à peu faibli.

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(610 pages)

Une très belle surprise, cette lecture ! Doerr nous raconte avec beaucoup de pudeur cette histoire douloureuse et triste, autour du siège de Saint-Malo en 1944. Un auteur que je suivrai sans doute, désormais.

Extrait (p.480) : "La canne cliquette le long des pavés. Déjà, elle n'est plus qu'à vingt mètres de lui. Personne pour les surveiller ; tous les rideaux sont tirés. Plus que quinze mètres. elle porte de grosses chaussettes, des souliers trop grands ; les panneaux de sa robe en laine sont criblés de petites tâches. Dix mètres, cinq. Elle passe tout près de lui, le dominant légèrement par la taille. Sans réfléchir, comprenant à peine ce qu'il est en train de faire, il se met à la suivre. Le bout de la canne vibre contre le caniveau, chaque bouche d'égout. Elle marche comme une ballerine, d'un pas léger, petit navire plein de grâce qui se faufile dans la brume."

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(325 pages)

Une nouvelle déception signée Wilson... Le roman est simpliste, refuse de creuser les questions (intéressantes) qu'il soulève.

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(278 pages)

Encore un très bon roman de l'auteur de "au revor là-haut" ; l'écriture est percutante, intelligente. L'histoire est à la fois poignante et cynique, et captive le lecteur. Lemaitre devient peu à peu un romancier incontournable.

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(421 pages)

Depuis "Cleer" et "Anamnèse de Lady Star", L. Kloetzer a franchi un palier ; son écriture est superbe, ses intrigues certes singulières mais passionnantes. Sans être vraiment la suite du GPI 2014, "Vostok" semble être une autre vision du futur halluciné imaginé par L.L. Kloetzer ; les 2 romans sont complémentaires. Ils méritent néanmoins une suite, tant les zones d'ombre restent encore nombreuses. J'espère fébrilement qu'elle viendra, car j'ai vraiment adoré ces 2 romans. A lire absolument !

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(190 pages)

Les premiers chapitres m'avaient rempli d'un espoir inattendu, pour ce roman sur le voyage dans la lune, tant le propos me semblait moderne et plaisant. Mais peu à peu, le lyrisme s'empare du récit ; on en sourit parfois - il y a quelque chose de beau dans cette forme de naïveté - puis on finit par s'en exaspérer. Finalement, Jules Verne avait fait beaucoup mieux, un demi-siècle plus tôt ! Au final, un roman qui mérite d'être lu, en quelques heures, pour découvrir la vision romantique de la SF des années 20.

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(460 pages)

Relecture, à l'occasion de la sortie du 2e opus de la trilogie, "Shakti". De la fantasy de haut vol, avec un scénario complètement furieux, mais ô combien passionnant. La plume de Platteau est exceptionnelle, et mérite la comparaison avec celle de Jaworski.

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(236 pages)

La plume de Marta Randall est plutôt agréable à lire et n'a pas vraiment vieilli (le roman date de 1983). Mais peu à peu l'intrigue s'enlise et on finit par s'ennuyer. Une lecture divertissante au final, malgré un certain manque d'ambition.

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(299 pages)

GPI 2016, le dernier roman de L. Genefort est une vraie réussite. Il y a beaucoup de délicatesse, de poésie, dans ce texte, malgré les drames et les tragédies qu'il relate. Et un sens de l'humanisme universel, en quelque sorte, qui séduit au plus haut point. Chapeau !

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(671 pages)

Comme promis par la jacket, on tient là un grand roman américain. Meyer nous conte avec talent et passion l'histoire d'une famille sur plusieurs génération (1830-1990, environ) ; l'opportunité de découvrir à travers eux toute l'histoire moderne du Texas, avec ses personnages haut en couleurs (comanches , mexicains et cowboys notamment), et ses bouleversements au fil du temps (l'abandon progressif de l'élevage pour la prospection pétrolière). Un roman grand comme les plaines américaines, qui hélas ne sont plus depuis longtemps...

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(286 pages)

Ça démarre plutôt bien, puis ça devient peu à peu confus, incohérent, et finalement carrément absurde. A se demander si Curval n'écrivait pas sous "influence" dans les années 70, lol...

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(785 pages)

Un roman tentaculaire, vertigineux, qui semble ne jamais finir ; c'est à la fois une qualité et un défaut, on frise l'indigestion au final. Un grand roman malgré tout !

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(550 pages)

Deuxième volume de la saga "les enfants de Poséidon", Sous le vent d'acier est un space opera d'envergure, qui mérite le détour, même si on a parfois du mal à suivre la logique de son scénario. A suivre, l'an prochain sans doute.

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(952 pages)

Premier tome de la trilogie climatique de Ligny, ce gros roman mérite le détour. Même s'il perd peu à peu de son cynisme au fil des pages, ce que j'ai regretté tellement le début est saisissant, on accroche à cette histoire. Une belle découverte, qui m'incite à lire les suites, Exodes et Semence.

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(302 pages)

Un roman un peu dingue, mais un peu trop surréaliste pour moi ; même s'il est d'une qualité indéniable, j'avoue avoir eu du mal à lui trouver une forme de cohérence.

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(424 pages)

La SF chinoise commence enfin à s'exporter, et même si elle n'a pas les mêmes codes que la SF occidentale, elle trouvera sans doute son public aussi dans nos contrées. Premier volume d'une trilogie, ce roman a une ambition dingue. Certes, on doute parfois un peu de la crédibilité du scénario, mais au final, l'auteur se débrouille pour retomber plutôt bien sur ses pieds. Les fans de physique quantique seront comblés (il y a un peu de Greg Egan dans ce roman), même si cela ne sera pas facile à lire pour les non-initiés. A suivre !

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(272 pages)

Premier roman d'Alex Taylor, et on tient sans doute là un nouveau grand talent ! Tout est saisissant dans ce roman aussi noir que sa couverture : les personnages brut de décoffrage, l'ambiance glauque dans cette Amérique profonde, et la plume très vivante et colorée de Taylor. Un vrai roman policier comme je les aime, qui ne tombe pas dans la surenchère de l'horreur, mais qui n'épargnera nullement son lecteur. Un vrai coup de poing, un vrai coup de cœur.

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(537 pages)

Ce 2e volet de la trilogie climatique de Ligny a remporté le prix Utopiales en 2013. Roman noir, sans concession aucune, il réussit là où son prédécesseur avait échoué : rester crédible jusqu'au bout, et donné la chair de poule, tellement ce futur halluciné qu'il nous décrit, paraît autant crédible que cauchemardesque. Un véritable tour de force, à ne pas mettre entre toutes les mains cependant.

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(449 pages)

La qualité de ce texte, pour un premier roman, impressionne. Lucazeau surprend par la qualité de sa plume et ses multiples références à la culturelle gréco-latine, par ses idées novatrices sur les intelligences artificielles, par l'ambition de son intrigue. On est sous le charme, en attendant le dénouement.

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(506 pages)

La 2e partie du roman déçoit légèrement : on s'ennuie un poil, l'histoire est parfois assez confuse, et décidément on a du mal à trouver vraiment crédible cette histoire de Carcan ! Mais globalement, ce premier roman de Lucazeau est une réussite. Un auteur à suivre.

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(650 pages)

Un roman passionnant ! Kay a une plume très agréable à lire, qui convient à merveille pour nous transporter dans l'histoire de la dynastie des Tang, dans la Chine du VIIIe siècle. Le récit mêle à merveille poésie, aventures, intrigues de pouvoir. Un grand roman, donc, qui mériterait d'être bien plus connu en France. A noter que la 2e partie de ce dyptique sur la Chine antique vient de paraître.