Ces chefs d'œuvre méconnus

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Petite pépite découverte chez mon disquaire favori, lors d'une session écoute prolongée jusqu'à plus de 10h du soir. Après avoir éclusé la plupart des classiques du rock prog', celui-ci nous propose ce disque qu'il garde précieusement sous son bureau et le réserve à ses clients ses plus hardcores - puisqu'il s'agit, selon lui, du "plus beau disque inconnu de tous les temps". Groupe éphémère formé par de jeunes étudiants, cet album est extrêmement particulier : tantôt flottant au gré d'un rythme erratique et possédé par des hallucinations splendides, des dissonances extatiques et des envolées sombres ou aériennes, Dark Shadows est un disque unique, aux sonorités très caractéristiques et qui sonnent aux oreilles comme une véritable confession. Si unique d'ailleurs, que personne n'est à ce jour capable de dire si Cold Sun est bien le nom du groupe ou celui du disque, et vice-verça. Petite perle de l'underground, donc !
Mon amie, après subtile négociation à mon insu, parvint à ses fins et me l'offrit pour mon anniversaire ! À ce jour, le vinyle que je chéris le plus parmi ma collection.

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Ah ! The Mollusk... Hipgnosis n'a certainement pas manqué sa géniale couverture où un agglomérat de langoustes et autres cétacés des abysses se mêlent dans un sous-entendu des plus raffinés autour du plus suggestif contour qui soit. Le titre des morceaux rend d'ailleurs hommage à cette dérision stoïque qui irrigue l'album, dont le lumineux "I'm waving my dick in the wind".
Chaque morceau se veut d'un style différent des autres. Ainsi, Ween passe allègrement de la musique électronique, aux ballades folks dérangées, mystiques, ou loufoques (The Barney Stone où un alcoolique irlandais beugle des hymnes traditionnels, de la Guinness plein les lèvres).
Un petit bijou d'humour et de musique, où l'habileté de ces géniaux Ween se révèle avec éclat. Là où les Residents avaient, dans leur Commercial Album, entrepris une radicale critique de la pop music en produisant des morceaux de 30 secondes concentrant toutes les recettes miracles, Ween semble irréfutablement s'inscrire dans le même esprit - ce qui n'est pas peu dire.

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Les chuchotements de la vie perçant les ronrons de la mort, le coussin sur lequel notre tête se pose après l'abandon, le matelas sur lequel on s'élève, ou le souffle abominable d'un espoir qui ne demande qu'à jaillir, un jour. Ladies and Gentlemen We Are Floating in Space est une évidence. Un album qui s'impose, vous happe littéralement et vous emmène avec lui dans les méandres de l'esprit torturé de Jason Pierce. Cet homme si triste et maussade, mais dont l'esprit regorge des plus simples et pure féeries.

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Cet album a été mon ami. Il m'a accompagné partout où j'allais, m'a guidé et éclairé. Il m'a appris des choses et nous avons conversé. Sous le vernis de sa fragile délicatesse, The Charm of the Highway Strip est en réalité une bombe à retardement terrorisante qui ne demande qu'à exploser.
Structuré autour de ballades simples, très efficaces et mélodiquement parfaites, toutes les chansons proposent un voyage magnifique auprès duquel il est bon de se perdre.
À retenir avant tout : Born on a Train.

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Supersilent est un peuple de Dieux. Ils semblent s'inscrire dans le courant du jazz nordique, en empruntant une direction assez folle puisqu'ils se revendiquent à la fois free-jazz, avant-garde, expérimental et musique électronique.
Le rendu est une explosion fulgurante de textures sonores, étincelant sur une rythmique nucléaire, parfois traversées de rapides fulgurances mélodiques. L'oreille est satisfaite devant tant d'ouvrage, tant de degrés d'écoute, tant de visions qui apparaissent. La trompette d'Henriksen s'immisce avec brio dans ce magma d'improvisation, plus proche de la peinture ou de l'art abstrait que de la réelle construction musicale et mélodique, pour peindre figurativement des fresques splendides.
Un chef d'oeuvre, tout comme l'ensemble de leur discographie !

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Cette petite tape amicale de la taupe aux milles doigts cache un petit trésor bien connu dans les années 70, mais trop injustement oublié. Musicalement parfaitement construit en deux morceaux d'environ un quart d'heure chacun. Très planant, il laisse la place à une délicate flûte qui, comme un fil d'Ariane, guide l'auditeur vers différentes sphères dont on ressort réjoui et heureux !

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Certaines musiques appellent le sexe, et The Chocolate Watch Band connaît très bien son crédo. Fabuleux album, totalement halluciné et psychédélique. Idéal avec du vin blanc, une lumière tamisée et en charmante compagnie.

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Comment expliquer... Terje Rypdal est l'un des plus importants guitaristes du monde, tout simplement. Son toucher pétrifie les étoiles là où son vibrato fait trembler les oreilles, noue la gorge et humidifie les yeux. Son sens de la mélodie et son audace musicale sont à rester vissé au siège, interloqué. Lux Aeterna, hommage évident à Mozart, est un disque de musique classique où le jazz et la musique rock trouvent une harmonie digne des plus belles noces.
À écouter dans le noir, avec un casque de qualité, et les yeux fermés. Expérience magique.

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Le chef d'oeuvre free-jazz de ce troubadour et éternel magicien. La voix de Tim Buckley est incroyable. Il la manipule comme un instrument de musique, la fait saturer, valdinguer dans les graves et les aigus, la fait vriller, sursauter, vibrer, murmurer, gronder, l'enrage et l'apaise. Le tout est réalisé avec une maestria totalement remarquable, puisqu'il n'est jamais ridicule, toujours juste, inventif et musical. Poser un tel instrument sur un fond de free-jazz et balancer avec un tel feeling des notes venues d'ailleurs dans ensemble musical aussi complexe et élaboré, c'est du grand art. Malgré tout, le disque reste frais, et même drôle ("Moulin Rouge")
En outre, je trouve la chanson "Monterey" particulièrement grandiose - certainement la plus remarquable utilisation d'une voix humaine que j'aie pu entendre de ma vie.

La parenté entre son fils et lui devient d'autant plus frappante. Tous les deux ont cette manière, en chantant, de sortir non pas de bêtes paroles, mais des sons pêtris d'une âme terrible, modelés on ne sait comment mais tout entier tournés vers l'intérieur et le ressenti. Ces deux-là vont plus bien loin que beaucoup et sont absolument sans concession dans la musique. Là où d'autres craindraient le ridicule et se compromettent dans des sentiers déjà battus, ils osent.

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Qu'il fait mal, ce Spiderland, qu'il est dur... mais qu'il est beau !