Chronologie / Orelsan

Annotation :

Un premier effort que j'ai du mal à totalement apprécié, il y a une recherche de bangers quasi-forcée dans les refrains, qui est assez maladroite et que l'artiste a quasiment laissé tomber par la suite. Je pense surtout à "Différent" , excellent dans les couplets mais avec ce refrain post-ado à chier, et à d'autres qui sont tellement ancrés dans leur époque qu'ils ont forcément mal vieillis (bon courage aux millenials pour comprendre les refs à e-mule). Dans la deuxième partie du disque se trouve aussi les morceaux de l'artiste que j'aime le moins "50 pourcents" et "Logo dans le ciel" , poseurs et faussement provocs. Mais sinon dans l'ensemble les textes sont déjà excellents, il y a une honnêteté de chaque instant qui fait vraiment du bien et je trouve les morceaux un peu plus sketchs / story telling ("Soirée ratée" , "gros poisson dans une petite mare" et "pour le pire") vraiment funs et marquants.

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Un classique. On est dans la continuité de l'album précédent, à savoir une amélioration sur tous les points (instrus, paroles, refrains...) , plus de maîtrise mais encore une fois une honnêteté qui pour moi fait toute la différence. Le paramètre "célébrité" est bien sûr intégré , mais reste assez superficiel pour être gênant ou pour totalement déconnecter les textes de la réalité des gens "normaux". Il n'y a aucune fausse note, les morceaux pops sont excellents ("Si seul" et "La terre est ronde"), il y a quelques enchaînements vraiment brillants ("Double vie" / "Finir mal" ; "1990"/"2010), des classiques éternels ("Raelsan", "Suicide Social") et des morceaux qui auraient pu se retrouver dans l'album précédent de par leur tonalité et thématique, mais qui arrivent à très bien s'intégrer dans l'ensemble sans jouer la carte de la facilité ("Des trous dans la tête", "Mauvaise idée"). Enfin on parle peu du morceau de "Elle viendra quand même", probablement à cause de la claque "Suicide social" qui la précède, mais j'ai rarement écouté un morceau parler aussi justement de la mort. Un monument à mes yeux, je l'aime jusque dans la moindre de ses maladresses.

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Un buddy movie où il ne se passe rien, mais qui arrive quand même à être passionnant, ça s'écoute d'une traite et il n'y a que très peu de déchets. Le mérite revient en grande partie à la personnalité des 2 larrons, qui se complètent parfaitement (marrant d'ailleurs de voir que c'est Orelsan qui parait en retrait et Gringe qui fait office de leader, alors que c'est le premier la star du duo à la base). Ils arrivent à être drôles sans jamais être parodiques, les prods sont excellentes , tout comme les textes / refrains, et même les sketchs sont assez courts pour ne pas être pénibles (à part le passage avec Claude, un peu lourdingue, le genre de mec que tu ne trouves drôle que si tu es déjà pote avec lui). Il y a des purs classiques ("Prends des pièces", "Bloqué", "Fais les backs" et surtout "Dans la place pour être", probablement un de mes morceaux préférés dans toute cette chronologie), des passages vraiment hilarants sans être concons ("Regarde comme il fait beau" , "Change de pote" et bien sûr "Les putes et moi", désarmant d'honnêteté). Il y a des morceaux en trop qui présentent vraiment peu d'intérêt ("Greenje et Orselane" , "la nouvelle paire") mais malgré tout l'ensemble reste très cohérent et donnera le film (très cool) "Comment c'est loin" quelques temps après.

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Le problème de cette OST c'est forcément qu'il y a une forme de redite avec l'album précédent dans le ton et les thématiques, mais sans le liant qui faisait la sève de celui-ci. Le duo choisit de poser ses textes sur des morceaux de quasi variétés ("A l'heure où je me couche", "Quand ton père t'engueule", "J'essaye, j'essaye", "Si facile") ou de pure comédie ("Xavier", Wondercash") entrecoupés par un morceau assez hors sujet de AKH et des intrus de Skread assez peu inspirées. Comme dit précédemment, même si c'est assez fréquent et logique pour une OST, le tout manque un peu de cadre et de cohérence pour constituer un "vrai" album, on retiendra par contre les excellents "Pas n'importe quel toon", "Freestyle radio Phoenix" et "Inachevés".

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J'ai écrit un pavé sur ce disque à l'époque de sa sortie, je reste dans le même avis. Pour moi il y a un morceau en dessous ("Quand est-ce que ça s'arrête?") le reste est incroyable de maitrise et de cohérence avec le développement d'Orelsan en tant qu'artiste. Il y a moins de recherches de refrains tubesques (mais en revanche ceux qui en ont sont vraiment réussis) , des textes excellents, de l'humour et des morceaux vraiment touchants. Un bijou pour moi.

Annotation :

Je comptais snober cet "Epilogue", ne voyant pas bien l'intérêt de rajouter des morceaux sur un album qui m'avait tant semblé complet et abouti. Sans surprise il y a des rajouts ou des redites de "la fête est finie" ("La famille, la famille" mea culpa de "Défaite de famille" ; "Tout va bien avec des feats bof et un nouveau couplet de Orel, et "Adieu les filles" en nouvelle version de "Bonne meuf") mais putain il y a des pures bombes dont c'est presque dommage qu'ils n'aient pas eu la visibilité d'une présence sur "la fête est finie". L'exceptionnel et jouissif "Rêves bizarres", mais aussi "Epilogue", "Excuses ou mensonges", "Discipline" et le superbement drôle "Mes grands parents", ce ne sont pas des morceaux qu'on écoute vite fait en complément, je pense qu'ils vont me rester et que j'y reviendrai régulièrement. Même "Dis moi" que j'ai détesté à la première écoute a fini par me travailler jusqu'à ce que je l'apprécie bordel.

Annotation :

Quand on écoute "Civilisation" après s'être fait une intégrale d'Orelsan c'est vraiment frappant de voir la manière dont il a changé sans s'être dénaturé. Clairement il semble apaisé, sûr de lui, débarrassé de certains doutes qui l'habitaient quand il était plus jeune, et ça le pousse à écrire davantage sur son rapport et sa vision du monde, de la société, plutôt que sur sa propre vie. Et quand il écrit sur lui, c'est plus lié à ses souvenirs (le très joli "la quête") ou à sa meuf (l'étrange "Bébéboa", qui semble se bonifier à chaque écoute, les superbes "Ensemble"et "Athéna"). La démarche comporte un gros risque puisqu'à terme ça peut le faire passer pour un vieux con aigri à la Sardou. Pour le moment ça reste assez pertinent et sincère, et dans l'ensemble l'album est une vraie réussite (la bombe "Du propre") même si je regrette que le traditionnel morceau sans refrain qui ouvre l'album (ici "Shonen") soit bien moins marquant que "San" et "Raelsan", probablement mes 2 morceaux préférés de l'artiste.