Cinéphilie obsessionnelle — 2015
Longs métrages uniquement. Revus : 28. Cinéma : 40.
↑↑ Jitsuko Yoshimura dans "Onibaba" (1964), de Kaneto Shindō ↑↑
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Mois après mois, pour le meilleur et pour le pire des découvertes :
Janvier ...
656 films
créée il y a presque 10 ans · modifiée il y a presque 4 ansDoom (2005)
1 h 44 min. Sortie : 16 novembre 2005 (France). Action, Science-fiction
Film de Andrzej Bartkowiak
Morrinson a mis 2/10.
Annotation :
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Bon, aucun doute quant à l'absence évidente de talent dans la réalisation de cet énième navet de SF. Même les aspects "adaptation d'un jeu vidéo culte" ne sont pas bien traités et se résument à deux trois clins d'œil dans tout le film (le gun immense qui trône dans une salle, la passage en vue à la première personne, et bien sûr tous ces monstres peu ragoûtants). Pour le reste, le film enchaîne les éléments (évolution des personnages, montée de la tension, etc) d'un genre hyper formaté même s'il essaie d'en jouer, peut-être même un peu trop : on finit par se lasser des péripéties scénaristiques censées être marrantes (et vas-y que je tombe dans l'eau, qu'un personnage refasse surface, que je surjoue la bidasse). Une fois, ça passe, dix, c'est trop. Reste une ambiance fidèle faite de couloirs et de portes, de monstres divers et de gros flingues qui aurait largement méritée plus d'attention. Marrant aussi de voir Rosamund Pike aussi transparente alors qu'elle brûlera la pellicule, presque dix ans plus tard, dans Gone Girl.
Berberian Sound Studio (2011)
1 h 32 min. Sortie : 3 avril 2013 (France). Épouvante-Horreur, Drame
Film de Peter Strickland
Morrinson a mis 7/10.
Annotation :
Une déclaration d'amour aussi sincère qu’hermétique. Peter Strickland confectionne une atmosphère vraiment singulière autour d'un faux giallo dont on ne verra aucune image (si ce n'est celle du générique, remplaçant habilement celui du présent film), mais que le spectateur découvre par la magie du doublage, de la post-synchronisation et divers enregistrement sonores à base de cris stridents et de légumes maltraités. On devine bien sûr un pastiche crétin de Suspiria, avec son lot de prêtres tortionnaires, de mutilation de sorcières et autres fantaisies lubriques.
Arrivé sur place sur un malentendu, Toby Jones est plutôt convaincant en ingé son un peu paumé qui découvre malgré lui l'univers du doublage de film d'horreur, et non documentaire (son métier).
Une esthétique visuelle et sonore extrêmement riche et travaillée, un véritable plaisir pour les yeux comme les oreilles, mais qui vise un public peut-être un peu restreint. Un exercice de style intense et audacieux qui perd de sa superbe dans la dernière demie-heure, malheureusement, lorsque le réalisateur tente d'ajouter une ultime couche un peu trop artificielle. SI l'on oublie cette dérive, qui a cependant le mérite d'enfoncer le clou de la réflexion sur le doublage (c'est un rêve, mais le protagoniste apprend aussi l'italien, on en vient à douter de la véracité de sa propre voie), Berberian Sound Studio est une vraie réussite dans l'atmosphère ouatée des seventies.
Les Raisins de la colère (1940)
The Grapes of Wrath
2 h 09 min. Sortie : 31 décembre 1947 (France). Drame, Historique, Road movie
Film de John Ford
Morrinson a mis 7/10 et a écrit une critique.
Annotation :
Un classique, évidemment. De par l'ampleur de la tâche, de par la portée du discours, et de par la rigueur esthétique qui démontre, si besoin était, le talent de son réalisateur. Henry Fonda et Jane Darwell sont plus que convaincants dans leurs rôles respectifs, et parviennent à donner corps aux Joad à l'écran avec brio.
Mais, mais, mais... Le film de John Ford fait un peu pâle figure à côté du livre de John Steinbeck. D'une part, la trame narrative a été modifiée (inversement des épisodes dans le camp du gouvernement et dans le champ de pêchers) de façon a terminer sur une note infiniment plus optimiste chez Ford, là où Steinbeck dressait un portrait d'une noirceur absolue dans le livre (ils finissent pas la récolte pénible du coton, Rose of Sharon fait une fausse couche après l'épisode de l'inondation). Même la scène finale ultra-symbolique où elle donne le sein à l'homme qui meurt de faim a été supprimée...
La volonté d'égayer et d'atténuer la portée du discours de Steinbeck est évidente. Il y avait aussi un charme dans l'alternance entre chapitres courts mais généraux et chapitres plus longs décrivant l'évolution des Joad, qui donnait un rythme excellent au récit tout en maîtrisant ces deux aspects : le cas particulier de la famille Joad et le cas général des exploités de la Terre entière (ou presque). En connaissant l'histoire, on ne peut pas s'empêcher de remarquer l'enchaînement mécanique de certaines scènes dans le film, qui n'ont pas d'autre but que de faire le lien avec le roman sans en tirer profit pour un but qui lui serait propre. De nombreux personnages-clés sont absents du récit ou à peine esquissé : le premier d'entre eux, Casy, dont le portrait est à peine esquissé chez Ford alors que les questionnements et l'évolution intellectuelle du personnage de Steinbeck sont bouleversants.
Une petite déception, donc, à réévaluer, avec le recul, en décorrélant ces deux supports pour éventuellement mieux profiter du film.
The Giver - Le Passeur (2014)
The Giver
1 h 37 min. Sortie : 29 octobre 2014 (France). Drame, Science-fiction
Film de Phillip Noyce
Morrinson a mis 3/10.
Annotation :
Et je suis gentil dans la notation. Je ne connais pas la chronologie des X bouquins qui ont fait l'objet d'une adaptation ciné ces derniers temps, mais The Giver arrive après Hunger Games, Divergent, Le Labyrinthe, et toute la clique des films "post-apo pour ado" d'une qualité plus ou moins douteuse. Rien de nouveau sous le soleil, si ce n'est qu'en plus de piller l'univers d'Orwell, celui-ci se pare d'un côté "Gattaca pour les nuls". Pas si nul, pas si inutile (surtout pour un film de cette catégorie), mais il n'y a rien dans ce film pour réellement heurter ou déplaire, tout y est plat, sans aspérité, rien ne surprend, rien ne suscite ne serait-ce qu'un début d'émotion. Passé le postulat de départ qui aurait mérité un (meilleur) approfondissement, le scénario est pauvre, sans rythme ni tension, le message socio-politique est éminemment simpliste (penser tous pareil et tuer des éléphants et faire la guerre, c'est mal). Les scènes censées montrer le "bien" et le "mal" sont d'ailleurs à pisser de rire... Mais bon, encore une fois, on imagine aisément que dans le genre, The Giver est loin d'être le plus mauvais.
Divergente (2014)
Divergent
2 h 19 min. Sortie : 9 avril 2014 (France). Action, Aventure, Science-fiction
Film de Neil Burger
Morrinson a mis 2/10.
Annotation :
Énième variation sur le thème de la post-apo adaptée d'un bouquin. Énième clone d'un genre qui n'en finit plus de se répéter. La paresse de ces adaptations qui s'enchaînent de la sorte devient sérieusement fatigante, d'autant qu'on imagine sans grande difficulté le même film réalisé avec un minimum de rigueur scénaristique (les trous béants dans le scénar font peine à voir), esthétique (les décors, entre autres, sont hideux) et narrative (2h20 pour ça bon sang) : il aurait pu avoir de la gueule. Mais non, ici, c'est stupide, moche, et sans queue ni tête.
Only Lovers Left Alive (2013)
2 h 03 min. Sortie : 19 février 2014 (France). Drame, Romance
Film de Jim Jarmusch
Morrinson a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
[ Revu ]
Toujours un plaisir de regarder ce Jarmusch, même pour la troisième fois, et en Blu-ray cette fois. À la différence des visions au cinéma, on peut mettre pause lors de certaines séquences magnifiques, un vrai plus. Toujours cette ambivalence entre un goût immense de la part de Jarmusch ainsi qu'une légère prétention, mais le souffle du récit et l'ambiance sombre et électrique balayent toutes mes hésitations. C'est précisément ce qu'on appelle un coup de cœur.
Match retour (2013)
Grudge Match
1 h 53 min. Sortie : 22 janvier 2014 (France). Comédie, Sport
Film de Peter Segal
Morrinson a mis 3/10.
Annotation :
Pas aussi catastrophique que prévu, malgré les seconds rôles tous plus antipathiques les uns que les autres. Le scénario est cousu de fil blanc mais on rit, parfois, de bon cœur aux blagues et références aux Rocky et Raging Bull d'autrefois. Par contre, niveau crédibilité, on repassera : on a du mal à croire qu'en 2014 De Niro tienne ne serait-ce qu'un seul round face à Stallone, avec un ou deux yeux.
Sherlock Junior (1924)
Sherlock Jr.
45 min. Sortie : 28 octobre 1924 (France). Muet, Comédie, Action
Moyen-métrage de Buster Keaton
Morrinson a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Une merveille de poésie et de créativité. On est en 1924 et Keaton fait montre d'un incroyable talent en mêlant le burlesque classique de l'époque et la mise en abîme du cinéma au travers de moyens techniques assez bluffants (1924 !), dans la droite lignée de Méliès. Un voyage extrêmement agréable, une enquête à se tordre de rire encore 90 ans après, et un final exquis. Que demander de plus...
Equalizer (2014)
The Equalizer
2 h 08 min. Sortie : 1 octobre 2014 (France). Action, Thriller
Film de Antoine Fuqua
Morrinson a mis 4/10.
Annotation :
Note assez élevée pour le contenu de ce film, mais qui essaye de respecter les intentions purement axées "héros badass" (je présume) de Fuqua. C'est assez risible dans l'étalage de clichés en tous genres, mais Denzel Washington est foutrement convaincant dans ce personnage tout droit sorti de la plus folle des BD de super-héros "de la vie de tous les jours". À partir du moment où le mec démantèle un réseau de prostitution organisé par des oligarques russes à lui tout seul, en remontant le filon jusqu'à la source à Moscou pour buter le cerveau, on ne peut pas prendre le film au sérieux. Et puis il y a çà et là quelques ambitions esthétiques qui méritent d'être notées. Beaucoup trop long par contre, et l'absence patente de "méchant" à la hauteur.
Jour de fête (1949)
1 h 16 min. Sortie : 4 mai 1949. Comédie
Film de Jacques Tati
Morrinson a mis 5/10.
Annotation :
Premier Tati vu, plutôt mitigé. L'ambiance de village de l'époque est saisissante, il y a un vrai charme qui se dégage de ces personnages, de ces gags souvent marrants, mais je suis resté un peu en dehors de l'univers. Peut-être la post-synchronisation foireuse, peut-être la colorisation pas géniale (bien que voulue à l'origine par Tati). Je ne me suis pas tordu de rire tout le long devant les péripéties de ce facteur. Comme l'impression qu'il s'agit d'un film muet sur lequel on a collé une bande-son qui gâche un peu le plaisir de ce qu'on voit... Étrange.
Nous avons gagné ce soir (1949)
The Set-Up
1 h 13 min. Sortie : 14 octobre 1949 (France). Drame, Sport, Film noir
Film de Robert Wise
Morrinson a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Robert Wise n'en finit pas de surprendre... Lui qui a tant œuvré à parcourir les genres avec talent (SF, comédie musicale, épouvante), souvent, voilà que je découvre un film aux accents multiples : film de boxe, film noir, film de série B. Et le plus beau dans l'histoire, c'est qu'il propose une merveille dans chacune de ces catégories...
C'est un peu la sociologie d'un sport de combat (Pierre Carles, si tu nous entends) et chaque scène est d'une maîtrise bluffante. La scène des vestiaires, où l'on voit les boxeur sortir les uns après les autres, puis revenir, après avoir craint le pire, dans des états variés. La scène du combat, bien sûr, filmée de manière anti-spectaculaire mais terriblement prenante, presque en temps réel (le film l'est), avec un public furieux et enragé fait de seulement quelques personnages clés. Puis vient la scène finale, qui aboutit au "nous avons gagné ce soir", titre français pour une fois vraiment plus inspiré que la version originale. Un film qui puise sa force de son acteur principal, Robert Ryan, parfait en boxeur fatigué, usé par la vie et au bout du rouleau, voulant toujours prouver qu'il existe encore. Ajoutons à cela des mouvements de caméras millimétrés, une photographie et des jeux de lumières saisissants, et on obtient un film qui donne de vrais frissons.
SMS (2014)
1 h 24 min. Sortie : 20 août 2014 (France). Comédie
Film de Gabriel Julien-Laferrière
Morrinson a mis 2/10.
Annotation :
Comédie française de 2014. Je crois que tout est dit. La fin évite le pire sur les questions de paternité, mais cette chose reste un calvaire. Et puis franchement, le titre est à la limite du hors-sujet...
Au pays du sang et du miel (2011)
In the Land of Blood and Honey
2 h 07 min. Sortie : 22 février 2012 (France). Drame, Romance, Guerre
Film de Angelina Jolie
Morrinson a mis 4/10.
Annotation :
Assez surprenant de la part d'Angelina Jolie, et toujours enrichissant de se tromper dans ses a priori. Le film ne brille pas par sa pertinence dans la description des tensions dans cette région du monde où de nombreuses communautés ont toujours été en conflit ; il souffre aussi d'une certaine transposition des valeurs / schémas américains dans une sphère géographique où l'on aurait aimé trouver quelque chose de vraiment neuf. Mais le choix de la réalisatrice de tourner un film en bosnien, avec presque uniquement des acteurs inconnus (sauf un second rôle célèbre de général russe... qui s'avère être croate : Rade Šerbedžija) est plus que louable. On s'ennuie un peu, on devine beaucoup de choses, les scènes d'action sont molles et la romance sent un peu trop le stéréotype mais l'idée de départ, à savoir l'examen d'une relation amoureuse naissante mise à mal par le début d'un conflit, entortillé dans le prisme historique, est tout à fait méritoire.
Pour l'analyse des conflits entre les communautés bosniennes, bosniaques et serbes, il vaut probablement mieux lire Le Pont sur la Drina d'Ivo Andrić...
Amours chiennes (2000)
Amores perros
2 h 33 min. Sortie : 1 novembre 2000 (France). Drame, Thriller
Film de Alejandro González Iñárritu
Morrinson a mis 4/10.
Annotation :
Un film qui arrive certainement au mauvais moment dans mon parcours de la filmo d'Inarritu, en dernier. On retrouve la même structure narrative éclatée, avec plusieurs histoires entremêlées. Sauf qu'ici, connaissant le bonhomme, on comprend directement le procédé et on ne peut que constater l'artificialité de cette imbrication d'histoires. Un parfum vaguement superficiel flotte sur le récit, le lien entre les trois histoires étant particulièrement ténu, comme un prétexte mal dissimulé. Des épisodes assez inégaux aussi, même si on termine clairement par le meilleur, avec "El Chivo". Il serait intéressant de revoir toute la filmographie, dans l'ordre, pour faire la part des chose et voir si 21 Grammes et Babel sont vraiment si proches de celui-ci.
Pearl Harbor (2001)
3 h 03 min. Sortie : 6 juin 2001 (France). Action, Drame, Romance
Film de Michael Bay
Morrinson a mis 1/10.
Annotation :
Ce film est une perle exemplaire qui devrait être étudiée en école de cinéma dans la catégorie "voici exactement ce qu'il ne faut pas faire" : trois grosses tranches indépendantes de romance puis explosions puis représailles, quasiment aucun lien entre les trois temps du film si ce n'est le sens de la surenchère et des images sacrément moches. Tout est moche en fait, les images, le jeu des personnages qui semblent handicapés, le sous-texte dégoulinant de patriotisme primaire, etc.
Film de merde pour une journée de merde. C'est mon hommage à moi, cher Oncle Bernard.
Beginners (2010)
1 h 44 min. Sortie : 15 juin 2011 (France). Romance, Comédie dramatique
Film de Mike Mills
Morrinson a mis 5/10.
Annotation :
Une histoire rendue assez insignifiante de par le recul, la distance que s'impose Mike Mills. C'est bien sûr intentionnel : traiter un sujet douloureux de manière apaisée, en le croisant avec d'autres événements moins graves, plus légers. Mais, d'une part, cette combinaison des récits et des temps paraît un peu artificielle, et d'autre part, elle se révèle anti voire contre-productive dans chacun d'entre eux. La relation avec Mélanie Laurent m'est restée très superficielle, l'amplitude qui était censé se dégager de ces détails n'a eu aucune prise sur moi. Idem en ce qui concerne la relation avec son père ou sa mère.
Kon-Tiki (2012)
1 h 58 min. Sortie : 18 août 2015 (France). Drame, Historique
Film de Joachim Rønning et Espen Sandberg
Morrinson a mis 6/10.
Annotation :
[ Cinéma ]
Un "film basé sur des faits réels" réussi, qui ne casse pas des briques mais qui fait son boulot en matière de divertissement. Le projet de rallier la Polynésie depuis le Pérou, à l'aide d'un radeau construit avec des matériaux rudimentaires, est assez fou et apparaît bien comme tel à l'écran. Un vent rafraichissant souffle sur ces deux heures, la nature de la production nordique y étant pour beaucoup. Les effets spéciaux sont très discrets et souvent réussis. Un peu l'anti Odyssée de Pi, et ce n'est pas pour me déplaire.
T'aime (2000)
1 h 30 min. Sortie : 26 avril 2000. Drame
Film de Patrick Sébastien
Morrinson a mis 1/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
CE FILM EST UNE PÉPITE. Patrick Sébastien ne recule devant rien et mêle la bonne volonté la plus dérangeante à la bêtise la plus naïve. De la maladresse déversée par quintaux, de la caricature dans chaque recoin, ça en devient touchant, anesthésiant.
Le fond est pourtant loin d'être idiot, la trame du scénario prise séparément fait même preuve d'une certaine lucidité. Mais quel traitement... par pitié... c'est à mourir de rire. Patrick Sébastien s'en donne à cœur joie et à tous les niveaux : le réalisateur se laisse aller à des effets visuels plus que douteux, le dialoguiste (le plus marrant de la bande !) s'est permis une quantité impressionnante de tirades mémorables, il faudrait vraiment faire une liste de ces mots sur l'amour infini... et l'acteur n'est pas en reste dans le rôle de ce docteur, motard, humaniste, pionnier, grande gueule, le cœur sur la main.
Le tout, en jet continu pendant 1h30. Une petite merveille.
La Mort vous va si bien (1992)
Death Becomes Her
1 h 44 min. Sortie : 23 décembre 1992 (France). Comédie, Fantastique
Film de Robert Zemeckis
Morrinson a mis 5/10.
Annotation :
Zemeckis s'attaque au culte des apparences et confirme, encore une fois, qu'il est meilleur dans l'humour que dans la morale, principal objet de sa filmographie récente. Des effets spéciaux rares mais plutôt bien maitrisés, et une Meryl Streep plutôt inspirée. Dommage que le thème ne soit pas plus creusé que cela, on a vraiment l'impression que le sujet est à peine effleuré et il laisse un vague parfum de misogynie.
Birdman (2014)
Birdman or (The Unexpected Virtue of Ignorance)
1 h 59 min. Sortie : 25 février 2015 (France). Comédie, Drame
Film de Alejandro González Iñárritu
Morrinson a mis 5/10 et a écrit une critique.
Annotation :
[ Cinéma ]
Un bien curieux objet cinématographique... que ce soit dans l'absolu ou pris en tant que dernier élément de la filmographie d'Inárritu. Une charge vive contre plusieurs phénomènes de notre époque, un feu nourri contre ces gens appartenant à une certaine industrie du cinéma qui veulent s'acheter une image plus noble que simple promoteur d'un art très commercial. Les références fusent, et on ne peut s'empêcher de penser à la vie de Michael Keaton himself puisque l'année 1992 est nommée, année du dernier Batman / Birdman (voie grave...) avec l'acteur.
Il est assez amusant de voir comment le réalisateur espagnol, habitué aux récits enchâssés convergeant vers une fin commune, se concentre ici sur une histoire unique, filmé en un seul faux plan-séquence (La Corde, de Hitchcock) dont les raccords sont plutôt discrets. Une impression de vertige se dégage, comme si aucun temps mort n'était accordé au spectateur qui se promène sans interruption à l'intérieur de ce théâtre sur Broadway et dans ses environs. Plutôt que de jouer sur la multiplicité des récits, il joue avec une autre multiplicité, celle de la perception de la réalité puisque le réel est adroitement mêlé aux hallucinations du protagoniste, hanté par son passé de super-héros.
Porté par la photographie du protégé d'Alfonso Cuarón, Emmanuel Lubezki, Inárritu s'en donne à cœur joie et tape dans tous les sens sur les spectateurs, grands consommateurs de blockbusters, les critiques qui font et défont les films selon l'humeur, et bien sûr, surtout, sur ces acteurs qui veulent retrouver une certaine virginité en revenant aux sources du jeu sur Broadway après des choix de carrière plus discutables. La schizophrénie naissante semble inévitable. Même si beaucoup de seconds rôles sont sous-exploités, même si le film n'est pas franchement destiné à un public aussi alrge que ses films précédents, on se marre assez.
Prédestination (2014)
Predestination
1 h 37 min. Sortie : 1 décembre 2014 (France). Science-fiction, Thriller
Film de Michael Spierig et Peter Spierig
Morrinson a mis 4/10.
Annotation :
Un film pas totalement intéressant... Mais le temps qu'il passe à construire sa mécanique (ie, la boucle temporelle au cœur du récit) se fait au détriment des personnages, de l'ambiance, d'un certain charme. Tout paraît froid et désincarné, ce qui est vraiment dommage tant l'adaptation avait du potentiel. Quasiment aucun enjeu, ce qui rend le tout un peu creux. Une fois le film fini, après une séquence "émotion et révélation" particulièrement mal venue (on a déjà tout compris depuis belle lurette), on se dit "tout ça pour ça"...
Big Eyes (2014)
1 h 46 min. Sortie : 18 mars 2015 (France). Biopic, Drame
Film de Tim Burton
Morrinson a mis 3/10 et a écrit une critique.
Annotation :
[ Cinéma ]
Bonne nouvelle : Tim Burton est sorti du carcan esthétique qui l'emprisonnait depuis... 30 ans.
Mauvaise nouvelle : le résultat est pire.
Le syndrome "basé sur des faits réels" a encore frappé, et je n'aurais jamais pensé que Tim Burton soit la prochaine victime. Franchement inintéressant, ou du moins une idée intéressante (l'appropriation du travail artistique d'une personne par son conjoint) exploitée jusqu'à la moelle. Et mal, très mal. Burton passe donc d'une esthétique sombre et fantastique qui avait son charme, à défaut de se renouveler, à quelque chose de... très pop, coloré, saturé. À croire que le manque de nuance fait infiniment plus mal aux yeux dans les tons clairs. Christoph Waltz cabotine comme jamais et devient très vite insupportable. C'est la première fois qu'il m'apparaît antipathique, mais la faute revient j'en suis sûr à une direction d'acteur complètement foireuse. Amy Adams s'en sort pas trop mal en faisant le minimum syndical.
La dernière scène du film retraçant le procès des deux artistes est à l'image de l'œuvre dans son ensemble : trop longue, poussive, mal interprétée, prévisible, et, pire que tout, gênante tant elle est ratée. Quand on pense qu'ils mettent 30 minutes (j'exagère, mais c'est mon ressenti) à réaliser qu'il suffit de les mettre tous les deux à l'épreuve pour savoir qui est véritablement l'auteur des tableaux... Sidérant.
Oui, mon cher Tim, on n'a pas fini de te faire les gros yeux.
La Foule (1928)
The Crowd
1 h 38 min. Sortie : 18 février 1928 (États-Unis). Drame, Romance, Muet
Film de King Vidor
Morrinson a mis 9/10.
Annotation :
Un film d'un incroyable avant-gardisme dans les thèmes traités, la façon de les traiter, et la façon de les filmer.
1°) Filmer une famille quelconque plutôt que des êtres exceptionnels.
2°) Filmer l'espoir, la joie, la détresse, la misère, l'isolement, et des sentiments complexes comme le fait d'être perdu dans la foule de la ville.
3°) Filmer le tout avec une précision inouïe dans les cadrages, les mouvements de caméra extrêmement modernes (et qui font relativiser les exploits de tonton Welles).
1928... Je n'en reviens toujours pas. “The crowd laughs with you always… But it will cry with you for only one day”.
Fantastic Mr. Fox (2009)
1 h 27 min. Sortie : 17 février 2010 (France). Aventure, Comédie, Animation
Long-métrage d'animation de Wes Anderson
Morrinson a mis 8/10.
Annotation :
Un OFNI d'animation qui m'a très agréablement surpris. Visuellement, c'est merveilleux, le stop motion n'a jamais été aussi poussé. Étonnant de retrouver dans cet univers (adapté de Roald Dahl) les thématiques chères à Wes Anderson, tous ces inadaptés et autres handicapés de la vie. Des parfums de Chicken Run (évasions en tous genres) et de La Ferme des animaux (allégorie des animaux, révolte face à une oppression). L'aspect conte est plutôt agréable, il permet de faire passer le message en douceur, en mélangeant sérieux et légèreté. L'image du loup à la fin est magnifique.
J'ai tué ma mère (2009)
1 h 36 min. Sortie : 15 juillet 2009 (France). Drame
Film de Xavier Dolan
Morrinson a mis 5/10.
Annotation :
Référence aux Quatre cents coups involontaire (il ne l'a pas vu haha), le premier film de Dolan n'en atteint jamais la force ni la sincérité. Tout ça me paraît très narcissique, plutôt redondant dans ses rapports de répulsion et d'attraction, et horriblement moche à de nombreuses reprises. Très honnêtement, je ne suis pas sûr d'avoir totalement cerné l'intérêt du film. Certes, il avait 19 ou 20 ans, c'est tout à son honneur, m'enfin... Quelques idées çà et là, voilà tout.
Le Doulos (1962)
1 h 48 min. Sortie : 8 février 1963. Policier, Thriller
Film de Jean-Pierre Melville
Morrinson a mis 8/10.
Annotation :
Très bel hommage au film noir américain, on ne peut pas s'empêcher de penser que c'est exactement ce à quoi devraient ressembler tous les films simples mais bien exécutés. Un scénario très bien écrit, malin et cohérent ; des acteurs inspirés, sauf peut-être les rôles féminins un peu artificiels ; une esthétique travaillée, avec des ombres menaçantes et une ambiance angoissante. Un film très classieux, des révélations à tous les étages, et le tragique des destins magnifié.
Le Bounty (1984)
The Bounty
2 h 06 min. Sortie : 27 juin 1984 (France). Action, Aventure, Drame
Film de Roger Donaldson
Morrinson a mis 5/10.
Annotation :
Reconstitution historique en mode mineur. Un environnement (musical, surtout) très eighties, et surtout pour le pire... L'histoire reste prenante, même si les changements d'humeur dont un peu grossiers. L'arrivée à Tahiti est magnifique et l'état d'esprit est superbement retranscrit. Il y a des passages qui font penser au Malick du bon temps, quand il réalisait Le Nouveau monde, ici dans un registre différent, évidemment. Un téléfilm de très bonne qualité.
Le Majordome (2013)
The Butler
2 h 12 min. Sortie : 11 septembre 2013 (France). Biopic, Drame
Film de Lee Daniels
Morrinson a mis 3/10.
Annotation :
Je le savais, je le savais, mais j'avais besoin de me le prouver. Je ne vois pas qui peut attendre d'un film de deux heures abordant des thèmes aussi variés que l'esclavage dans les champs de cotons, l'apprentissage du métier de majordome, les mouvements pour les droits civiques, les luttes de Martin Luther King et des Black Panthers, la guerre du Vietnam (et que celle-là... bizarre) et toute la chronologie correspondante des présidents en place de faire dans autre chose que le simpliste.
Mais le coup de grâce arrive à la fin. Dans la même logique "on oublie la subtilité et on fait dans le pathos", on nous explique que 1°) les USA ont eu leurs camps de concentration avec la ségrégation de Noirs et que 2°) l'élection d'Obama est la fin des malheurs pour cette communauté et le début de la liberté absolue. Ça fait mal par où ça passe. Je n'ai rien contre les biopics, souvent inoffensifs, mais alors quand c'est pour faire de la dentelle de la sorte... non merci.
Pourtant, 2013, c'est loin de la première élection en 2008, on a du recul, on peut juger des engagements divers des USA à travers le monde et l'état des inégalités diverses... Mais non, pas un mot, pas une once de remise en question, pas une note dissonante. Tu m'étonnes qu'Obama ait pleuré en regardant le film !
Five Element Ninjas (1982)
Ren zhe wu di
1 h 43 min. Sortie : 21 avril 1982 (Hong Kong). Arts martiaux
Film de Chang Cheh
Morrinson a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Je pensais ne jamais retrouver ce côté à la fois fun et kitsch de "La Rage du tigre", du même réalisateur... voilà qui est fait. Il règne clairement une ambiance "fin de règne", le ton est froid, l'atmosphère poisseuse, la violence à son paroxysme. Les démembrements n'ont jamais été aussi violents chez Chang Cheh...
Une ambiance jeu vidéo également, avec les 5 éléments, 5 couleurs, 5 types d'adversaires à affronter en variant les techniques. Le scénario est archi-classique mais quand on voit apparaître les quatre gus vêtus d'habits d'or aux reflets éblouissants, on est aux anges. "Oh, drélium !"... Jouissif.
Venir au monde (2013)
Venuto al Mondo
2 h 07 min. Sortie : 2013 (France). Drame, Romance, Guerre
Film de Sergio Castellitto
Morrinson a mis 4/10.
Annotation :
Le désormais classique mélange drame romantico-historique, où l'aspect historique, justement, ne semble pas toujours entièrement justifié. Plus une béquille qu'un piédestal. On n'apprend rien sur la nature du conflit, les tensions, les enjeux. On voit juste des militaires tuer et violer des gens. Et Penélope Cruz et Emile Hirsch au milieu, avec un twist final moyen. Même les thèmes de la parenté et de la filiation sont largement laissés de côté. Too bad.