Confinement

Annotation :

Pas particulièrement convaincu par le roman, mais il y a quand même quelques passages extraordinaire (surtout en début de roman) par leur puissance immersive dans le vécu des personnages, et le rapport de ce vécu à la situation objective.

Annotation :

« C’est, il est vrai, sans appel et nous sommes
incontestablement désertés. Mais accepte, quand même, « ne te détourne pas », accepte comme
lorsque tu te redresses, honteuse, ignorant tout
de ce qui te perd, cette lente catastrophe
ou cet exode, plutôt, qu’à peu près nous sommes. »

Annotation :

« Et maintenant vous m’avez arrachez quelque chose que je n’ai plus et que vous n’avez même pas. »

Annotation :

« Les gentillesses, je ne sais pas s'il y tenait tant que ça. Oui tout de même mais, la grosse chose c'est qu'en devenant impotent il était devenu dominateur ; c'est que, plus il était faible, plus il avait besoin de dominer. Il était jaloux de la domination des autres. Il voulait être seul à dominer. »

Annotation :

C'est la combientième de fois que je le relis celui-là, la 8e ? 9e ? « Relire, ce n’est pas se répéter, c’est donner une preuve toujours nouvelle d’un amour infatigable. » Et c'est aussi tout un autre univers pour moi, un nœud de vie : c'est tombé sur celui-là, et pourquoi pas lui.

Annotation :

J'aime ce qu'elle dit du viol, de la prostitution, du désir, ce miroir qu'elle tend constamment à la masculinité — et non contre les hommes, qu'elle voit comme des victimes (et complices par culture) des normes de cette masculinité même.
« Ma puissance ne reposera jamais sur l'inféodation de l'autre moitié de l'humanité. Un être humain sur deux n'a pas été mis au monde pour m'obéir, s'occuper de mon intérieur, élever mes enfants, me plaire, me distraire, me rassurer sur la puissance de mon intelligence, me procurer le repos après la bataille, s'appliquer à me nourrir... tant mieux. »

Annotation :

Je mets 8 plutôt que 7 parce que je sais que je reviendrai au moins sur deux superbes essais : "Grand-mère araignée" (sur la suppression des femmes de l'histoire) et "Les ténèbres de Woolf -- embrasser l'inexplicable". Les autres sont, pour ainsi dire, plus "platement" féministes, c'est-à-dire que si vous avez lu d'autres livres sur le féminisme, vous ne serez pas vraiment confronté à de nouvelles idées. J'aime toutefois ce point de vue que les plus petits crimes et les plus grands soient considérés comme un continuum, et ne diffèrent que par leur intensité.

Annotation :

Expérience qui mérite le respect, L'infinie Comédie est clairement un livre-monstre, malheureusement surcôté : volumineux n'est pas nécessairement synonyme de grandeur. Peut-être qu'il faudrait que je le relise dans quelques temps, il n'est pas sans intérêt, loin s'en faut, mais il n'est pas épargné par des répétitions de mêmes phrases informatives en divers endroits du livres (sans être des phrases qui témoignent d'un point d'obsession, par exemple), par des longueurs, voire par des passages franchement inintéressants à tous points de vue (ça arrive à tout le monde). Le plus intéressant, là où, peut-être, le livre réussit quelque chose d'un point de vue stylistique, vient des passages où sont mimés des modes d'attentions d'accros et les obsessions autour desquelles elles se structurent. Je suis parvenu à le terminer parce qu'il contient quand même de très beaux passages et des choses délirantes (comme l'Eschaton) qu'on ne lira nulle part ailleurs, mais je ne suis pas sûr du tout que quiconque qui ne s'y sentirait pas appelé gagne quoi que ce soit à le lire.

Annotation :

« L’histoire de ma vie n’existe pas. Ça n’existe pas. Il n’y a jamais de centre. Pas de chemin, pas de ligne. Il y a de vastes endroits où l’ont fait croire qu’il y avait quelqu’un, ce n’est pas vrai il n’y avait personne. »