Cover Découverte Cinéma - Japon
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53 films

créée il y a plus de 9 ans · modifiée il y a presque 6 ans
Outrage
6.8

Outrage (2010)

Autoreiji

1 h 49 min. Sortie : 24 novembre 2010 (France). Policier, Drame, Gangster

Film de Takeshi Kitano

Woozz a mis 7/10.

Annotation :

Mon premier "vrai film" japonais. Je commence pas par n'importe quoi, un Kitano. D'un cynisme rare et corrosif, humour noir et pince sans rire en filigrane, le film traite des Yakuza, la mafia japonaise, l'une des grandes obsessions du monsieur.

Une bonne introduction à la filmographie d'un des maitres modernes des histoires de gangster.

Les Contes de la lune vague après la pluie
7.9

Les Contes de la lune vague après la pluie (1953)

Ugetsu monogatari

1 h 36 min. Sortie : 18 mars 1959 (France). Drame, Fantastique

Film de Kenji Mizoguchi

Woozz a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Une claque sans précédent.

Le film s'inspire des contes de la lune vague, un classique de la littérature japonaise, racontant l'histoire de deux couples de paysans dans le Japon féodale, ravagé par les guerres. Les hommes des deux couples partent en quête de richesse ou gloire, et ne croiserons que misère, tristesse et désolation dans leur quête. Le nombre de thème abordé en à peine une heure et demi me fout littéralement par terre ; en plus de ceux abordés dans le récit principale, on parle de la place de la femme dans la société de l'époque, son rôle dans le couple etc.

Ce film m'a boulversé, et dire que je suis allé le voir un peu par hasard... Un monument. J'avoue être resté silencieux pendant longtemps après la séance, ayant réalisé que je venais de tomber amoureux du cinéma du pays du Soleil Levant.

Chien enragé
7.6

Chien enragé (1949)

Nora inu

2 h 02 min. Sortie : 12 janvier 1961 (France). Policier, Drame, Thriller

Film de Akira Kurosawa

Woozz a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Le récit se déroule au fur et à mesure que l'enquête policière avance. Narrativement, ça n'a rien de bien spécial, si ce n'est le coup du pistolet dont le criminel se sert, joli artifice scénaristique. Le film marque plus par son aspect documentaire sur le Japon d'après guerre : les longues scènes dans les quartiers populaire de Tokyo, les tickets de rationnement, les traffics en tout genre... Sous une chaleur et moiteur épouvantable, les acteurs évoluent lentement, comme empêtrés dans la poix ; le rendu de cette moiteur est quasiment palpable.

La scène finale m'a un peu refroidie, ça a terriblement mal vieilli, mais ce n'est pas le principale. Il s'agit là de mon premier Kurosawa, réalisateur que j'admire avant d'avoir commencé à regarder ses films. Chien Enragé est un film sorti en 1949, au début de la carrière du monsieur, mais est déjà maitrisé d'une main de maître par celui qui deviendra le plus grand réalisateur de son pays, et l'un des plus important du monde.

Le Repas
7.5

Le Repas (1951)

Meshi

1 h 37 min. Sortie : 3 mars 1993 (France). Drame

Film de Mikio Naruse

Woozz a mis 8/10.

Annotation :

Très beau film, les acteurs principaux sont magnifique (puisque ce film repose en grande partie sur la performance de ceux ci), et malgré un scénario simple, il tient parfaitement debout, et l'intérêt du film ne réside pas dans la complexité de son histoire. Le rythme est lent, contemplatif, mais s'écoule sans jamais être au temps, typique du cinéma au pays du Soleil Levant. On est douillettement porté par ce rythme, qui lézarde et prend son temps. Des scènes de vie, le quotidien, et l'amour pur et loyal. Setsuko Hara sublime dans son role, touchante et attachante.

Je suis en revanche un peu confus quant au message du film. Une femme doit donc être au foyer et au service de son mari pour finalement être heureuse? Cela semble être le point commun de toutes les femmes herbeuses du film qui semblent influencer Mychiko dans sa décision de revenir vers son mari. A moins que ce ne soit en fait le foyer familiale de manière générale ; la nièce qui retourne chez ses parents après de multiples fuges, la maison de Michiyo avec sa famille à Tokyo...

Gamera
5.7

Gamera (1965)

Daikaijû Gamera

1 h 20 min. Sortie : 20 novembre 1965 (Japon). Épouvante-Horreur, Science-fiction

Film de Noriaki Yuasa

Woozz a mis 5/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Un des grand classique du cinéma de gros monstre (Kenji) japonais d'après guerre, réalisé par le studio concurrent de Godzilla.

C'est quand même franchement mauvais. Le scénario est totalement bancale (et c'est un euphémisme), ça n'a aucun sens, c'est n'importe quoi, ça pars en sucette à tous les niveaux... Mais c'est à la fois extrêmement drôle (je me suis franchement marré, rien que la tête de la tortue est assez tordant, ainsi que quelques plans qui sont d'une maladresse assez hilarante), mais également très touchant, dans le sens où on ressent nettement le traumatisme de la seconde guerre mondiale, encore présent deux décennies après sa fin, L'impact a été plus que considérable sur ce peuple et sa culture, et ça se ressent beaucoup.

En outre, et même si c'est exprimé maladroitement et de manière simpliste, il y a un véritable message de réconciliation derrière cette histoire : les peuples du monde entier se réunissant pour anéantir la menace commun. J'y vois également un message anti guerre, plus subtil : les armes n'ont aucun effet, la destruction n'est pas une solution.

Gamera contre Barugon
5.5

Gamera contre Barugon (1966)

Daikaijû Kettô: Gamera Tai Barugon

1 h 46 min. Sortie : 17 avril 1966 (Japon). Action, Aventure, Fantastique

Film de Shigeo Tanaka

Woozz a mis 4/10.

Annotation :

On a gagné en scénario par rapport au précédent (attention hein, ça reste mauvais), mais on a perdu en "naÏveté" : c'est plus pro, et du coup, c'est moins drôle malgré quelques passages quand même bien ridicules. On voit très clairement qu'il y a un budget bien plus conséquent, mais ça n'améliore pas le jeu des acteurs ni l'incohérence totale de l'histoire. De surcroit, où est passé le message pacifiste du précédent? Il est beaucoup moins présent. Malgré tout, quelques moment drôle m'interdisent de mettre moins que 4.

La Porte de l'enfer
6.3

La Porte de l'enfer (1953)

Jigokumon

1 h 29 min. Sortie : 25 juin 1954 (France). Drame, Historique, Romance

Film de Teinosuke Kinugasa

Woozz a mis 6/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Ça vaut probablement un 6 en fait, étant donné que le filme souffre de la comparaison avec certains de ses contemporains, et notamment en ce qui concerne la puissance narrative et la complexité des thèmes abordés.

En revanche j'ai été tellement ébloui par la beauté esthétique du film, particulièrement les couleurs et les décors.

Gamera vs. Viras
3.8

Gamera vs. Viras (1968)

Gamera tai uchu kaijû Bairasu

1 h 15 min. Sortie : 20 mars 1968 (Japon). Fantastique

Film de Noriaki Yuasa

Woozz a mis 2/10.

Annotation :

Une catastrophe monumentale. Ils sont allé jusqu'à récupérer plusieurs dizaines de minutes des films précédents pour remplir le vide abyssale du scénario. Si j'enlève ces passages, il doit rester 40 minutes de film. De plus, le film est devenu infantile! Une petite musique agaçante au possible, des enfants sous kétamine (trop lol on est à bord d'un vaisseau extraterrestre et on essaye de nous tuer haha!!). Enfin bref, une perte de temps monstrueuse.

Carnets secrets des ninjas
5.9

Carnets secrets des ninjas (1967)

Ninja bugei-cho

2 h 03 min. Sortie : 15 février 1967 (Japon). Aventure

Film de Nagisa Ōshima

Woozz a mis 7/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

Manga, en foto film. Un style de dessin sublime, mais quelques problème inhérent au média. Voir ma critique pour plus de détails.

Gamera vs. Jiger
5

Gamera vs. Jiger (1970)

Gamera tai Daimaju Jaiga

1 h 23 min. Sortie : 21 mars 1970 (Japon). Fantastique

Film de Noriaki Yuasa

Woozz a mis 3/10.

Annotation :

C'est étrange. Je continue, malgré la nullité de la série, à avoir beaucoup de tendresse pour ces films. Gamera vs. Viras était un foutage de gueule monumental, il ne compte pas vraiment. Ici on retrouve le "charme" originel. Encore quelques moments très drôles, mais toujours les mêmes gros problèmes de fond.

Je crois que je vais tous les regarder.

Les Vingt-Quatre Prunelles
7.4

Les Vingt-Quatre Prunelles (1954)

Nijûshi no hitomi

2 h 36 min. Sortie : 15 septembre 1954 (Japon). Drame

Film de Keisuke Kinoshita

Woozz a mis 7/10, l'a mis dans ses coups de cœur et l'a mis en envie.

Annotation :

Un bien joli film, plein de poésie et de délicatesse, tendre et mélancolique. La campagne japonaise, dans un petit village isolé, à la veille de la seconde grande guerre. Une nouvelle maitresse arrive dans l'école du village. C'est l'histoire de cette maitresse et de ces élèves, et des horreurs de la guerre. Comme bien des films japonais de ces années là, la présence du spectre de la Guerre est bien là et impact lourdement le message du film.

Le film à deux problème majeur: sa longueur, et son pathos excessif. C'est très difficile de rester concentrer sur toute la durée, notamment à cause d'un rythme lent (ce qui n'est pas forcément déplaisant en soi, mais dans cet exemple précis j'ai ressenti une sorte de langueur au bout d'une heure et demi). Le deuxième problème, c'est ce pathos excessif : je n'ai pas compté le nombre de fois où l'on voit un personnage pleurer à l'écran ; ça n'arrête pas! C'est dommage parce que du coup on perd en réalisme, et ça devient assez dérangeant ; à partir du moment où j'ai remarqué que ça pleurait beaucoup, je l'ai forcément plus remarqué quand ça arrivant, ce qui me sortait systématiquement du film.

A part ça, j'ai adoré l'ambiance et le cadre du film, et le jeu de Hideki Gôko est superbe. Convaincante et adorable même.

Ran
8

Ran (1985)

2 h 42 min. Sortie : 20 septembre 1985 (France). Drame, Historique

Film de Akira Kurosawa

Woozz a mis 9/10.

Annotation :

Brillant. Je commence un peu par la fin de la carrière de Kurosawa avec ce film mais qu'importe. Le souffle épique que Kurosawa arrive à donner est monumental. Une maîtrise totale pour une adaptation parfaite (le Roi Lear de Shakespeare), puisque l'œuvre originale se fond totalement dans le film. Paradoxalement, le rythme est ici aussi lent, alternant les scène de bataille dantesque avec de longs moments calmes, laissant à Kurosawa le temps d'épaissir son histoire et de développer ses personnages.

Sanjuro
7.9

Sanjuro (1962)

Tsubaki Sanjûrô

1 h 36 min. Sortie : 7 juin 1972 (France). Arts martiaux

Film de Akira Kurosawa

Woozz a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Kurosawa frappe encore, dans un style assez particulier pour lui, puisqu'il y a une forme de comédie en filigrane tout au long du film qui apporte une forme de légèreté au récit, fait assez inhabituel.

Pour un Chambara, les scène de combat se font assez rares, ce qui leur fait gagner en intensité. Kurosawa ne met pas en scène : il peint. La manière qu'il a de placer ses acteurs dans le cadre est renversante ; on pourrait étudier chaque plan et découvrir des formes géométrique et symbolique formés par les personnages (surtout qu'il y a de quoi faire, avec les 10 "poussins" qui suivent sans arrêt Sanjuro).

Toshirô Mifune est simplement parfait, et son duel avec Tatsuya Nakada est brillant : les deux personnages sont opposés par leurs situations (leurs intérêts sont contraires), mais ils sont finalement très similaires. Parfaitement conscient de la situation, profiteurs, cyniques et désabusés. Un film brillant, encore une fois.

Sonatine - Mélodie mortelle
7.7

Sonatine - Mélodie mortelle (1993)

Sonatine

1 h 34 min. Sortie : 3 mai 1995 (France). Gangster, Drame

Film de Takeshi Kitano

Woozz a mis 8/10.

Annotation :

Sonatine est un chef d'œuvre, contraste aveuglant entre la lumière et l'ombre, entre le monde de l'enfance et celui des adultes, entre la pureté et la souillure.

La plage, la lumière, le retour à l'enfance et l'insouciance, salis par le sang, les histoires de territoire et de fric. Le contraste est trop violent pour le plus violent des gangsters.

Je reste un peu hébété par la simplicité et la gaité qui se dégage de ce film, Kitano m'a frappé en plein cœur.

Fleur pâle
7.2

Fleur pâle (1964)

Kawaita hana

1 h 36 min. Sortie : 31 mai 2023 (France). Drame, Policier, Film noir

Film de Masahiro Shinoda

Woozz a mis 7/10.

Annotation :

Un très chouette film pour une histoire classique mais qui fonctionne bien. Shinoda joue beaucoup sur les regards notamment, qui donne beaucoup de force implicite aux relations entres les personnages. Le noir et blanc est superbement utilisé par divers jeux de lumières et de cadrage.

L'Empire des sens
6.5

L'Empire des sens (1976)

Ai no korîda

1 h 45 min. Sortie : 15 septembre 1976. Drame, Érotique

Film de Nagisa Ōshima

Woozz a mis 7/10.

Annotation :

Il serait trop facile de résumer ce film à son aspect érotique, le décrire comme un objet du pink cinema, avec quelques scènes un peu subversive ; car il y a ici de vrai idées de cinéma, et des thématiques abordés de manière très intéressante. Essayer de montrer comment le désir et la jalousie à l'extrême poussent à la folie, traiter le thème de l'envie de possession de l'autre jusqu'à la souffrance, et ultimement la mutilation. C'est assez fascinant comme on ne sent pas vraiment comme un voyeur, parce que Ôshima nous fait entrer dans l'intimité la plus profonde du couple, sans jamais cacher quoi que ce soit.

La photo est vraiment superbe, et la mise en scène d'Ôshima sublime les corps, en particulier celui d'Eiko Matsuda.

Ring
7

Ring (1998)

Ringu

1 h 38 min. Sortie : 11 avril 2001 (France). Épouvante-Horreur

Film de Hideo Nakata

Woozz a mis 6/10.

Annotation :

La réputation de Ringu est assez incompréhensible à mes yeux. Non pas que le film soit mauvais, mais je ne saisis pas l'originalité qui fait que tous le monde continue à le mentionner comme un des meilleurs films d'horreur de ces dernières décennies.

Les passages horrifiques sont plutôt réussis avec cet antagoniste sans visage, mais la résolution de l'énigme est classique, pas toujours intéressante, on s'ennuie un peu quand il font leurs recherches. Et le problème c'est que c'est la majorité du film comme ça, y'a un assez gros problème de rythme.

Battle Royale
6.9

Battle Royale (2000)

Batoru rowaiaru

1 h 54 min. Sortie : 21 novembre 2001 (France). Aventure, Drame, Thriller

Film de Kinji Fukasaku

Woozz a mis 6/10.

Annotation :

Sous couvert d'un concept monstrueux sensé servir de catharsis, Fukasaku évoque un fossé grandissant entre les générations, une incompréhension des anciennes pour les jeunes, qui essaye de résoudre ce conflit par la force et la violence. Même si formellement je trouve l'idée assez brillante, le film de Fukasaku présente un certain nombre de défauts assez flagrant qui gâchent un peu le plaisir, notamment des personnages plat et peu intéressant, auxquels on a du coup du mal à s'identifier. Même si il essaye de créer un passé pour certains d'entre eux, ils sont trop nombreux, trop noyés dans la masse. Même pour les 2 ou 3 principaux, ils m'intéressent moyennement parce qu'on switch sans arrêt d'un groupe à un autre.

Ajouter à ça un certains nombre d'incohérences et incompréhensions dans le scénario, c'est suffisant pour bouder le plaisir du spectateur partiellement.

La Forteresse cachée
7.9

La Forteresse cachée (1958)

Kakushi-toride no san-akunin

2 h 19 min. Sortie : 17 juin 1964 (France). Aventure, Drame

Film de Akira Kurosawa

Woozz a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

La virtuosité du récit, la finesse de la mise en scène alternant entre l'épique et le voyage (initiatique par certains aspects), la justesse des acteurs même quand ils sont dans le surjeu habituel, tout ces éléments font de La Forteresse Cachée un monument de plus dans la longue aventure qu'est la filmographie du maitre japonais.

La richesse visuelle du voyage, et le foisonnement thématique avec par exemple ce jeu en miroir entre les personnages principaux (vertueux/cupides, nobles de cœur/geux, malin et compatissant/bête et méchant etc.) font que l'intérêt est renouvelé à tous les instants.

La composition des plans me semble un peu moins impactante que pour d'autres Kurosawa, dans le sens où elle fait moins "tableau" à part pour quelques moments. Ça n'enlève rien au génie du maitre par ailleurs, c'est juste une constatation. Quelques Instants d'une grace absolue cependant : la mutinerie (cette foule, Kurosawa la maîtrise comme l'eau qui s'écoule dans le lit d'une rivière), la princesse pleurant son royaume et sa famille perdue en secret, la poursuite à cheval.

Le seul vrai défaut du film, c'est un schéma narratif qui se répète un peu : les deux paysans qui tentent sans arrêt de partir en emportant de l'or qui finissent systématiquement par échouer. C'est plus ou moins cette même schéma qui se répète inlassablement, mais c'est probablement une manière pour Kurosawa d'insister sur sa morale, que la scène finale explicite encore plus.

Kagemusha - L'Ombre du guerrier
8

Kagemusha - L'Ombre du guerrier (1980)

Kagemusha

3 h. Sortie : 1 octobre 1980 (France). Drame, Historique, Guerre

Film de Akira Kurosawa

Woozz a mis 9/10.

Annotation :

La virtuosité, l'épique, les intrigues, les couleurs, la mise en scène, le théâtre kabuki, la séquence de rêve, le double rôle Tatsuya Nakadai... La folie quoi.

Zatoichi
7.2

Zatoichi (2003)

1 h 56 min. Sortie : 5 novembre 2003 (France). Action, Aventure

Film de Takeshi Kitano

Woozz a mis 8/10.

Annotation :

L'objectif est clair: faire revivre la légende de Zatoichi, le ronin aveugle vengeur célébré par le cinéma japonais dans les années 60. Kitano ne cherche pas à créer une complexification superflue: il souhaite que son film soit accessible. Se côtoient donc les thèmes classiques du Chambara et les arcanes du blockbuster: effusions de sang outrancières, histoires de clans et de vengeance, personnages assez superficiels, effets visuels inutiles etc. Tout ça n'a pas l'air de jouer en faveur du film, mais pourtant... Pourtant le film a un style, une identité forte. Kitano a réussi le tour de force de créer un film à la fois grand public et très identifiable, en retournant les codes du film grand public à son avantage.

Une rencontre entre le classicisme de la trame narrative et la modernité de la mise en scène de Kitano est à mon sens le vrai point d'intérêt du film. Très stylisé avec une superbe photographie, avec une musique étrange mais qui fonctionne finalement bien, et qui s'intègre avec malice à l'image, et toujours cet humour acide en filigrane (qui est clairement une des marques de fabrique de notre cher Takeshi), le nippon magnifie le blockbuster en lui rendant ses lettres de noblesse oubliés par les grands studios américains. Car faire un film grand public ne veut pas nécessairement dire se foutre de la gueule de son spectateur, et ça Kitano l'a bien montré.

Violent Cop
7.2

Violent Cop (1989)

Sono otoko, kyobo ni tsuki

1 h 43 min. Sortie : 25 mars 1998 (France). Policier, Drame, Thriller

Film de Takeshi Kitano

Woozz a mis 8/10.

Annotation :

C'est la démarche totale, extrême, jusque boutiste du personage qui le rend si fascinant, et qui rend par de fait même, ce film fascinant. Kitano déambule de sa démarche superbe, gauche mais assurée dans cette histoire, sans s'arrêter. La violence surgit au coin de la rue et éclabousse. Fascination morbide certes, mais voir un personnage déterminé par la violence et l'absence morale qu'il assume pleinement (surtout quand il incarne précisément l'ordre moral), voir cette violence resurgir partout autour de lui et se propager, voir cette violence cyclique ne rien résoudre, c'est ça qui justifie une telle fascination.

De manière générale, la première heure (et voir même un peu plus) est classique, mais la conclusion est tellement remarquable qu'mérite amplement que le film soit vu.

Tokyo Tribe
6.4

Tokyo Tribe (2014)

Tookyo Toraibu

1 h 56 min. Sortie : 30 août 2014 (Japon). Action, Science-fiction, Comédie

Film de Sion Sono

Woozz a mis 5/10.

Annotation :

J'avais très envie de commencer la filmographie de Sion Sono par autre chose que Love Exposure. Tokyo Tribe m'en donne l'occasion, et le résultat est très mitigé. Sur-esthétique outrancière (peut-on être plus outrancier que ça) et vulgaire, résolument contemporain, maitrise du n'importe quoi, Tokyo Tribe est une fresque, une fresque qui prend la forme d'un tag gigantesque de toutes les couleurs sur le mur du cinéma japonais. Avec une grosse teub pour bien appuyer le propos.

Entre moment pur d'ennui (parce que submergé par la folie et le mauvais gout), et intérêt modérée mais sincère pour le chaos superbe qu'il produit, je ne peux résolument pas détester ni adorer ce film. La démarche de Sion Sono est remarquable, et j'attend de voir ce que me réserve la suite.

Harmonium
6.4

Harmonium (2016)

Fuchi ni tatsu

1 h 55 min. Sortie : 11 janvier 2017 (France). Drame

Film de Kōji Fukada

Woozz a mis 6/10.

Annotation :

Il y a une certaine retenue et simplicité dans la mise en scène de Fukuda totalement typique du cinéma nippon, qui malheureusement n'es pas accompagnée d'une qualité du récit que j'attendais. Il y a des idées intéressantes, mais la deuxième partie s'enfonce dans un pathos facile, et dans une succession de ficelles scénaristiques un peu grossières. Il en ressort une émotion factice, qui appuie trop fort et qui jure avec la sobriété du reste. Mais la tentative n'est pas dénuée d'intérêt, et ça me donne suffisamment envie de voir un peu ce que Fukuda a à proposer d'autre.

Choeur de Tokyo
7.1

Choeur de Tokyo (1931)

Tôkyô no kôrasu

1 h 30 min. Sortie : 15 août 1931 (Japon). Drame, Muet

Film de Yasujirō Ozu

Woozz a mis 7/10.

Annotation :

Un premier Ozu, c’est une émotion particulière. Tu sens les prémisses de quelque chose de grand, le drame familial qui se joue dans les regards, et dans les non-dits (c’est un muet, mais quand même). Est-ce que c’est un sentiment artificiel que je me suis inventé, devant le génie annoncé d’un autre grand maître? Je crois qu’il y a un peu de ça, mais je pense aussi sincèrement que c’est un très beau fil, plein de petites idées notamment dans la deuxième partie sur certains aspects de mise en scène (la scène du jeu des claquement de main par exemple).

Bonjour
7.8

Bonjour (1959)

Ohayô

1 h 30 min. Sortie : 12 mai 1959 (Japon). Comédie

Film de Yasujirō Ozu

Woozz a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Un deuxième Ozu, ça se savoure. Le 9 n’est pas bien loin, mais j’attend de voir la suite.

Dans Bonjour, film ravissant s’il en est, il est pourtant question de thèmes tout à fait sérieux. D’abord et surtout, la communication, comment elle se propage, comment elle se rompt. Elément essentiel de toute relation humaine, elle est aussi au cœur de tous les conflits ou malentendus (ici, caprice, commérage, timidité). La manipulation de la langue qui peut se faire d’une myriade de manière (et le film illustre très bien cette idée), façonne les sociétés. Mais Ozu évoque également le conflit des générations, le choc de la modernité… Tout cela s’entremêle dans le confort cotonneux de cette petite communauté aux maisons ravissantes et à l’ambiance douce et enfantine, servie par des couleurs superbe.

Et quelle belle idée de mise en scène que de filmer les dialogues face à face et pas en biais!

L'Île nue
7.7

L'Île nue (1960)

Hadaka no shima

1 h 34 min. Sortie : 29 novembre 1961 (France). Drame

Film de Kaneto Shindō

Woozz a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Deux Sisyphe vont chercher l’eau, deux Sisyphe arrosent la terre. Ce mouvement inlassable brille d’un beau pur, et lyrique. Trouver un sens dans l’absurdité de la tâche quotidienne. Trouver un sens après une mort qu’on a pas méritée. Mais il faut bien continuer. Et c’est bien ça que Shindô filme: une vie simple, une vie passée à travailler la terre de ses mains, loin d’être une vie gâchée.

Je pourrais regarder la terre absorber l’eau pendant des heures.

Commentaire Camusien jusqu’au bout.

Tabou
6.8

Tabou (1999)

Gohatto

1 h 37 min. Sortie : 17 mai 2000 (France). Drame, Historique

Film de Nagisa Ōshima

Woozz a mis 6/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

C’était bien naze au niveau de l’intrigue amoureuse de ce personnage dont on a rien à foutre, c'est mal construit, on comprend pas grand chose et en plus on s'en fout. La moitié de l'histoire se perd en route, Ôshima lance des bouts d'intrigue et les abandonnent sans expliquer pourquoi. Mais du coup, on tombe dans un coté nanard à certains moment qui sont assez délicieux. Certaines scènes de samouraï "pur" sont bien, et puis y’a Kitano qui se balade et qui fait des petits monologues intérieurs et qui coupe des arbres, donc je me dois d'être indulgent, d'autant que la bizarrerie générale du film, ambiance mi-séiruese mi-je peux pas prendre ça au sérieux, m'a amusé jusqu'au bout.

Le problème c'est qu'Ôshima tente d'être profond (en témoigne cette dernière séquence), mais il n'arrive jamais à dire des choses intéressantes. On tombe à chaque fois dans le vide, parce que c'est mal amené, et la situation ne s'y prête de toute façon pas ; comment veux tu évoquer le sentiment d'amour avec des personnages aussi plats...

La Harpe de Birmanie
7.7

La Harpe de Birmanie (1956)

Biruma no Tategoto

1 h 56 min. Sortie : 26 avril 1957 (France). Drame, Comédie musicale, Guerre

Film de Kon Ichikawa

Woozz a mis 8/10.

Annotation :

Le film traite non pas seulement de la guerre, mais de tout ce qu’elle implique dans l’après. La mutation de ce personnage apparaît à la suite de la fin du conflit, par un profond désir de réparer. Et Mizushima est tellement de choses à la fois: saint par l’action et non par la dévotion, serviteur du monde, pont entre les cultures, réconciliateur, incarnation du pardon bouddhiste. Muet mais s’exprimant par la musique, par cette harpe qui parle mieux que les mots.

Ichikawa mène son film avec une facilité qui me laisse muet. Beau, puissant, simple, et multiple. Je vois pas vraiment ce qu’on peut trouver à redire.

Le Vagabond de Tokyo
7

Le Vagabond de Tokyo (1966)

Tôkyô nagaremono

1 h 23 min. Sortie : 13 juillet 1994 (France). Action, Gangster, Drame

Film de Seijun Suzuki

Woozz a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Explosion visuelle, dans un style nouvelle vague (un fourmillement d’idées de mise en scène, qui joue avec tous les codes traditionnels du cinéma), et un gangster bluesman, ça plante magnifiquement le décors pour ce film de Suzuki, dont l’originalité visuel couplé à l’errance de son personnage accompagné par sa chanson, suffisent à rendre Le Vagabond de Tokyo attachant.

Le jeu des couleurs, du rythme, fait s'enchainer les images marquantes coup sur coup. C'est un film coup de poing qui ne s'arrête jamais.

Woozz

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