Dérives, fuite en avant & road movies

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Et si on posait la ridicule question classique : quel est le meilleur film Français ? Ou plutôt une variation : quel est votre film Français préféré ? Je pense que la réponse serait toute trouvée, et elle se trouve juste là.
Difficile de convaincre juste via un descriptif, pourtant, ce film, moins fou mais mieux branlé que Le Passe Montagne réussit à donner une parfaite définition de la fuite en avant et du non dit.
Et une prise d'otage sur un malentendu, je n'avais littéralement jamais vu ça mené avec une telle mastria. Du grand cinéma, l'audace d'un Raymond Carver dans ledit non-dit, Double messieurs est une perle.

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Quand on est poursuivi pour un crime que l'on n'a pas commis, il ne reste plus grand chose à faire à part littéralement fuir en avant. C'est devenu avec le temps un film iconique que Tarantino a iconographié dans son projet Grindhouse, le citant comme référence à chaque occasion, nous permettant, pauvres incultes, de se réimmerger dans cette course poursuite étrange, commentée par un DJ de radio qui fait aussi office de voix off anti flics.
C'est vraiment un film qu'il serait dommage d'oublier.

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Ne serait-ce que pour sa fin, il est indispensable d'avoir vu Macadam à Deux Voies.

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Résumer le film, c'est déjà lui faire du mal. Mocky, oscillant entre l'excellence (si, si) et la médiocrité, n'est en tout cas jamais avare quand il s'agit d'amoralité et de bizarreries. Parmi ses meilleurs films des 80's. Ames sensibles et cul bénis s'abstenir.

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Sur un postulat à la fois audacieux et absurde : un beau gosse vieillissant remarque que toute sa côte embourgeoisée est saturée de piscines, et décide de faire un pari absurde : descendre, de piscine en piscine, en s'enfonçant dans les replis de sa mémoire et sa nostalgie.

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Terme de "fuite en avant" à prendre (presque) au pied de la lettre.
Dick Laurent is dead.
"En Orient, Extrême Orient...etc"

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Deux hommes se rencontrent. L'un demande à l'autre si par hasard ce n'est pas lui qu'il est sensé tuer. L'autre, résigné, acquiesce, en précisant quand même que ça ne l'arrange pas forcément.
S'ensuit un des deux meilleurs Blier où il est difficile de savoir si l'on fuit ou si l'on avance.

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Les mecs en ont raz la couenne. Tellement raz la couenne qu'il suffit qu'on demande l'heure à un gynécologue écoeuré par la magnifique vulve offerte de Claudine Beccarie, qu'elle gratte copieusement pendant que le gynéco, un Marielle splendide voulait déguster sa tartine de pâté avec un bon pinard blanc sur une miche de pain. Mais un regard sur cette pouette parmi tant d'autre et c'est trop. Il plante la belle Claudine les pattes écartées, claque sa blouse au sol, et se sauve par la porte de derrière. Une femme l'interpelle pour lui demander l'heure, et après une tirade tout en non dit et en violence, elle prend Rochefort à témoin qui prend le parti de Marielle dans un dialogue lunaire.
Inversion des rôles, machisme, feminisme couillu, même combat, les hommes choisissent la fuite, et dans une compréhension mutuelle sans avoir besoin de se parler, fuient le Virus Féminin.
Un film qui a choqué les cul serrés, interdit, censuré, et qui se regarde soit entre couilles, soit entre clit's, mais qui en couple hétéro, ça complique, car tout le monde comprend de quoi le film parle sans jamais avoir à le dire, et ce que les hommes fuient.

Et les phrases cultes dignes d'un Audiard sont légion.

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Un petit coup de vieux dans l'aile, ce film presque sauce Gaspard Noé, Lynchien, fait du quotidien une horreur, et montre l'horreur du quotidien à travers un syndrôme de Stockolm à peine masqué, une Lina grandiose dans toute son ambiguité et une fuite où ni le point de départ ni le but ne sont énoncés. Plus expressionniste que narratif, c'est peut-être LA réussite de Grandrieux.

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Pré Apo, Mad Max, entre son ambiance cuir-moustache, ses poursuites, sa soif de vitesse, sa cruauté, sa façon de se placer en marge des genre en osant tout, en personnifiant la vitesse, la route, fait plus qu'un Road Movie, mais indéniablement un Road movie quand même. Un coup de génie sex comme un coup de trique, violent comme un coup de batte clouté.

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Peut-être le symétrique inversé (et par là-même, plus à sa place dans cette liste) du premier (le second tenait plus d'un "camp invasion" et le troisième d'une merde avec 2 bonnes idées reprises dans cet opus), la route est Toute Puissante. Si l'eau est devenu la denrée maîtresse, l'opium des masses, c'est dans les failles que le combat se livre, à coups de moteurs divinisés, de Kamikaze chromés, de vitesse démesurée.
Le point de départ se mue en point d'arrivée, et les destinations se brouillent, pour laisser place au mouvement, envers et contre tout.
Une perle qui nous rappelle que Miller, quand il pose ses couilles sur la table, c'est elle qui plie.