Cover Divagations cinématographiques 2021

Divagations cinématographiques 2021

C'est comme un carnet de notes, mais sans papier. C'est moins bien du coup, mais ça aide quand même à combattre l'amnésie.
J'inclus les courts-métrages (parce que ce sont des films au même titre que les longs), mais seulement à partir de 10 minutes, faut pas déconner non plus.

Liste de

59 films

créée il y a presque 4 ans · modifiée il y a presque 2 ans
La Corne de chèvre
7

La Corne de chèvre (1972)

Kozijat rog

1 h 43 min. Sortie : avril 1973 (France). Drame

Film de Methodi Andonov

Kavarma a mis 7/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

Mon premier film bulgare, premier film de l’année, premier film critiqué. J’en chialerais presque.

Massacre à la tronçonneuse
7.2

Massacre à la tronçonneuse (1974)

The Texas Chain Saw Massacre

1 h 23 min. Sortie : 5 mai 1982 (France). Épouvante-Horreur

Film de Tobe Hooper

Kavarma a mis 8/10.

Annotation :

Cette descente aux enfers... la gonz pendue à un crochet à viande, les plans hallucinatoires sur les ossements, le dîner, la poursuite, la danse de folie en suspens à la fin... crados et puissant.

Psychose
8.3

Psychose (1960)

Psycho

1 h 49 min. Sortie : 2 novembre 1960 (France). Thriller, Épouvante-Horreur

Film de Alfred Hitchcock

Kavarma a mis 8/10.

Annotation :

Classique qu’on ne présente plus. Un scénario passionnant, que De Palma a d’ailleurs repris pour Pulsions (je m’en suis rendu compte à partir de la fameuse scène de douche). Mais de savoir le dénouement ne m’a pas empêché de savourer le film. C’est qu’il a d’autres cordes à son arc que le simple suspense, notamment la mise en scène d’une atmosphère étouffante et le jeu d’acteurs, particulièrement celui d’Anthony Perkins, aux expressions et mimiques fascinantes. Je pense à la scène où il se sent peu à peu coincé par Sam dans le bureau du motel. Grand film, même si y a pas besoin de moi pour le savoir.

Misery
7.5

Misery (1990)

1 h 47 min. Sortie : 13 février 1991 (France). Thriller, Épouvante-Horreur

Film de Rob Reiner

Kavarma a mis 8/10.

Annotation :

Huis-clos partiel franchement bien mené par le réalisateur de Princess Bride et de Harry rencontre Sally. Ici il s’agit plutôt d’un thriller, mais mise à part la fin, on ressent la patte du réal à quelques moments, je saurais pas dire comment. La musique et le décor neigeux qui rendent l’histoire (un peu) féerique peut-être. Bizarre à dire, “féerique“, pour ce film qui traite le fanatisme que la fiction peut engendrer chez un quidam qui n’aura eu besoin que de l’identification à une héroïne romanesque pour se faire entièrement envoûter par elle. Prenons garde aux œuvres qui nous parlent, parce que, parfois, elles nous parlent vraiment, comme une voix mi-dérangeante mi-bienvenue qui nous susurre à l’oreille.
La prestation de Kathy Bates est mémorable, celle de James Caan tout autant, quoique dans un autre registre. Tous deux incarnent respectivement très bien la folie possessive et l’instinct de survie perspicace.

Tu ne tueras point
7.2

Tu ne tueras point (2016)

Hacksaw Ridge

2 h 19 min. Sortie : 9 novembre 2016 (France). Biopic, Drame, Historique

Film de Mel Gibson

Kavarma a mis 7/10.

Annotation :

Un héros absolument vertueux, qui ferait pas de mal à une mouche et qui sauve 75 copains tout seul à la force de ses mains nues, des Japonais très très méchants et inhumains, une petite histoire d’amour inutile pour la caution sentimentale, les copains de régiment qui bolossent le héros avant de le respecter de par ses hauts faits, des dialogues extrêmement mièvres, du végétarisme, une Bible, et quelques sourires entendus entre soldats qui ont fait leur baptême du feu ensemble. Dit comme ça, le film coche toutes les cases de l’œuvre de propagande américaine. Seulement voilà, c’est Mel Gibson à la caméra. On connaît le bonhomme, et la mise en scène, à base de ralentis esthétisés et de musique solennelle sur fond de plans héroïques nous fait tellement sentir à quel point tout ça est assumé, qu’en réalité... ben ça ne gâche pas le film. Au contraire même, puisque le fait qu’absolument tout soit téléphoné, l’éloquence des procédés ne nous trompe pas sur la marchandise, et on n’est pas pris sournoisement pour des cons. Les scènes de guerre sont vraiment belles et crues, la séquence du sergent qui hurle sur ses recrues, quoiqu’étant un énorme clin d’œil à Full Metal Jacket, demeure efficace, et on a même droit au seppuku du capitaine japonais défait, qui est montré avec, je pense, un certain respect qui contraste un tantinet le propos. Peut-être faut-il y voir l’influence du diptyque de Clint Eastwood, plus particulièrement aux Lettres d’Iwo Jima, je ne sais. Quoi qu’il en soit, la malhonnêteté de l’emballage est tellement assumée qu’elle rend le film honnête, d’une certaine façon. Et assez réjouissant. Et puis il ne faut pas oublier que c’est une histoire vraie, et Mel Gibson, dans tout son patriotisme, a sans doute très bien compris comment bâtir une légende d’un fait réel, comment mythifier un événement.

Retour vers le futur 2
7.6

Retour vers le futur 2 (1989)

Back to the Future Part II

1 h 48 min. Sortie : 20 décembre 1989 (France). Comédie, Science-fiction, Aventure

Film de Robert Zemeckis

Kavarma a mis 8/10.

Annotation :

Suite directe du premier, le deuxième est tout aussi réjouissant avec sa superposition de plans narratifs et, surtout, son suspense incroyable digne d'un thriller, plein à craquer de rebondissements en tous genres. Parfois, les suites ont du bon.

Retour vers le futur 3
7

Retour vers le futur 3 (1990)

Back to the Future Part III

1 h 58 min. Sortie : 18 juillet 1990 (France). Comédie, Science-fiction, Aventure

Film de Robert Zemeckis

Kavarma a mis 7/10.

Annotation :

On prend les mêmes et on recommence. Même si la structure du troisième et final opus est plus lisible et plus classique que son précédent, et que l'enchaînement de péripéties est moins ébouriffant, moins rythmé... eh bien on passe tout de même un super moment. Surtout avec le soin apporté aux détails, du genre les jeux sur le langage ainsi que l'incompréhension qui en résulte entre Tannen et McFly, et surtout les très gros clins d'oeil à Pour une poignée de dollars. Entre le nom de Clint, le poncho, le retournement de situation du duel, c'est plus des clins d'oeil, mais des grosses béquilles dans ta cuisse. Pas mal de clichés repris du western en général de toute façon, mais c'est plaisant quand même, et l'ajout d'une histoire d'amour, avec le Doc cette fois, ne suffit pas à rendre le film plus con. La fin par contre, un peu plus, mais ne boudons pas notre plaisir, surtout lorsque le dernier chapitre de cette trilogie se termine et qu'une pointe de tristesse se fait sentir à la pensée qu'on ne verra plus ces personnages et ce concept dont on rêve tous : voyager dans le temps. Je suis sûr qu'un philosophe trouverait d'ailleurs son compte là-dedans, à former une réflexion à propos du passé, du futur, du voyage potentiel entre les deux et de ses enjeux moraux, historiques, etc. Ou peut-être qu'il trouverait ça crétin, mais j'aime à croire que c'est un thème riche en questionnements.

Boulevard du crépuscule
8.2

Boulevard du crépuscule (1950)

Sunset Boulevard

1 h 50 min. Sortie : 18 avril 1951 (France). Film noir

Film de Billy Wilder

Kavarma a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Grand film noir en plein dans sa période faste, Billy Wilder invente le destin tragique d'une ancienne actrice du muet devenue démodée, oubliée, fanée, mégalo, folle, enfin. L'actrice qui habite le Boulevard du crépuscule, bien sûr, comme une adresse inévitable, son foyer de star oubliée.

C'est un magnifique film dans lequel beaucoup de choses sont dites, d'abord sur le temps qui passe, bien sûr, mais aussi sur la gloire éphémère, sur la puissance de l'égo chez les stars d'Hollywood (chez les célébrités en général), en fait chez tout le monde, et comme Norma Desmond est montrée comme quelqu'un de profondément humain, dans ses turpitudes, dans ses illusions surtout, celles d'un passé flamboyant mais révolu, on peut penser qu'il parle de chacun d'entre nous. J'en veux pour preuve le Max, ancien grand réalisateur complètement obnubilé par sa muse jusqu'à lui consacrer sa vie en tant que majordome, l'amoureux transi qui a vu deux autres maris lui succéder tout en devant les servir dans sa propre maison... Et le petit scénariste qui se retrouve coincé à moitié volontairement, puis vient le soubresaut de dignité qui lui sera fatal.

Noir, cynique, incisif, un propos puissant modelé par une réalisation au poil qui le rend encore plus percutant. Une mise en abyme du cinéma hollywoodien et de sa propre industrie, nul doute que des membres du milieu se sont sentis visés à la sortie du film, que je ne peux que résumer par la phrase - terrible ! - du Cecil B. DeMille diégétique à ses techniciens ayant mis Norma en lumière : "Turn that light back where it belongs".

Pretty Woman
6

Pretty Woman (1990)

1 h 59 min. Sortie : 28 novembre 1990 (France). Comédie romantique

Film de Garry Marshall

Kavarma a mis 5/10.

Annotation :

Pour Saint-Valentin j’aurais pu beaucoup plus mal tomber. Alors c’est vrai que le scénario entier est prévisible dans les 5 premières minutes, mais bon c’est une comédie romantique aussi, c’est pas un genre spécialement connu pour ses innovations. On enchaine les clichés vitesse grand V, mais j’ai quand même ressenti un petit charme dans ce film. L’effet Julia Roberts très certainement.

Le Secret de Brokeback Mountain
7.1

Le Secret de Brokeback Mountain (2005)

Brokeback Mountain

2 h 14 min. Sortie : 18 janvier 2006 (France). Drame, Romance

Film de Ang Lee

Kavarma a mis 4/10.

Annotation :

2h15 pour comprendre que Tutur n’enculera plus Tatave, c’est trop.

Voici le temps des assassins
7.4

Voici le temps des assassins (1956)

1 h 53 min. Sortie : 13 avril 1956 (France). Drame, Thriller

Film de Julien Duvivier

Kavarma a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Mon premier Duvivier. L'histoire est intéressante et le retournement de situation est très bien amené, très progressivement. Assez moderne en soi je trouve, ainsi que dans le propos. Au niveau de la mise en scène, j'ai l'impression d'avoir à faire à un cinéma très vivant, très organique, surtout lors des scènes de restaurant ou dans la rue, avec ces gens qui fourmillent, ces gouailleurs dans tous les coins et ces mouvements de caméra. Ah et Jean Gabin crève l'écran, ainsi que Danièle Delorme, très convaincante dans son rôle de manipulatrice infernale. Le ton du film est vraiment noir, de manière surprenante (et encore une fois, moderne). Je vais continuer Duvivier avec plaisir.

Les Sept Mercenaires
7.4

Les Sept Mercenaires (1960)

The Magnificent Seven

2 h 03 min. Sortie : 1 février 1961 (France). Western

Film de John Sturges

Kavarma a mis 7/10.

Annotation :

J'étais un peu dubitatif devant certaines notes de mes éclaireurs, eh ben finalement, c'est une assez bonne surprise que ce film. Un western atypique, qui ne mise pas tout sur l'action et les duels au revolver, mais qui au contraire vient puiser dans la matière humaine pour faire son oeuvre. Ce qui est particulièrement frappant, c'est le rythme : la caméra se fait pinceau, prend bien son temps, durant les 2h et quelques, pour entrer dans la vie laborieuse des paysans et peindre leurs courages, leurs lâchetés, leur vie laborieuse aussi, des hommes aux femmes, en passant par les enfants. On a même droit aux remises en questions du statut de mercenaires de la part de certains protagonistes, qui se posent à une table pour réfléchir au fait qu'ils n'ont aucune attaches en ce monde, et qu'ainsi ils disparaîtront comme ils ont vécu, dans un nuage de poussière. Un discours qui prend à rebours la glorification habituelle du loubard solitaire dans ce genre de cinéma (figure que j'adore, soit dit en passant). La première partie du film qui présente chaque personnage est d'ailleurs super. Cela dit, il y a quand même quelques lenteurs, ainsi qu'un manque d'émotion et d'attachements aux persos, surtout quand il en meurt à la fin.

Maintenant, j'entends bien que c'est un remake des Sept Samourais et que ce dernier est sans doute dix fois meilleur et tout ce qu'on voudra, il n'empêche qu'au delà de la logique marchande sous-jacente, Sturges a été assez intelligent pour en faire un western, transposer l'oeuvre originale dans un écrin propre au public visé et à ses thématiques, à la fois humaines et cinématographiques. Et Yul Brynner a un vrai charisme.
Un de ces jours, faut vraiment que je voie le Kurosawa par contre.

L'Arnaque
7.7

L'Arnaque (1973)

The Sting

2 h 09 min. Sortie : 19 avril 1974 (France). Comédie, Gangster

Film de George Roy Hill

Kavarma a mis 9/10.

Annotation :

Je l'avais déjà commencé deux fois avant, généralement c'est pas bon signe. Eh ben putain. Tout y est au top, entre le casting qui déménage, le scénario vraiment bien ficelé et la mise en scène intelligente de Hill, qui a le goût désuet mais tout à fait charmant de diviser son film en chapitres, chapitres titrés et illustrés s'il vous plaît. Et puis la musique de Scott Joplin ça aide, y a ce côté sautillant et insaisissable du ragtime qui sied parfaitement au métrage.
On sent que ce film a donné de l'inspiration à bien des réalisateurs, et on sait maintenant d'où viennent les idées tordues de Slippin' Jimmy, ainsi que l'idée des Neufs reines et de la série des Ocean's de Soderbergh. Au-delà des points forts que sont la narration, Robert Redford et Paul Newman, on peut aussi parler des scènes de pure tension qu'arrive à faire le film, comme la partie de poker ou le crescendo jusqu'au twist final. En ce qui me concerne, le film m'a eu sur ce coup-là, j'y ai vraiment cru... Par contre pour Salino, je l'ai rodave très vite. Mais bien joué quand même ! Film brillant, film à scénario, forcément, mais pas seulement. Y a de beaux moments de cinéma tout de même.

Le Sang d'un poète
7

Le Sang d'un poète (1932)

55 min. Sortie : 20 janvier 1932. Muet, Expérimental, Fantastique

Film de Jean Cocteau

Kavarma a mis 6/10.

Annotation :

Manifeste de métaphorologie. le film s'inscrit dans le mouvement expérimental et enchaîne les figures de style à l'écran. Chaque fois qu'une allégorie apparaît (c'est à dire à chaque plan), je me dis "D'accord, bien vu. Et donc ?" C'est pas ça qui va me réconcilier avec le cinéma surréaliste, ni avec le surréalisme en général. Mais s'il est techniquement possible d'écrire inconsciemment, tourner un film sans faire exprès me paraît compliqué. Le processus créatif principal du surréalisme est donc ici impossible, et je pense que le film devient alors surtout un terrain de jeu pour Cocteau, un lieu d'essais cinématographiques, et on y voit plusieurs techniques employées (je ne connais pas le jargon du cinoche par contre). Dans les années 30, le cinématographe est encore jeune, et les chiens fous de la littérature regardent ça avec fascination, que ce soit derrière la caméra (Cocteau, Genet, etc.), ou en tant que témoins ébaubis, comme Rebatet ou Brasillach (qui a publié sa première Histoire du cinéma en 1935... quand même). L'intérêt du film se pose donc là à mon sens, au niveau des expérimentations techniques et de comment mettre en scène ces allégories surréalistes. Une forme d'art qui se cherche encore. Parce que visuellement, c'est quand même plutôt beau malgré tout.
Et n'oublions pas : « Les miroirs feraient bien de réfléchir un peu plus avant de renvoyer les images ».

Si jamais, il est visible ici :
https://www.openculture.com/2012/11/jean_cocteaus_avante-garde_film_from_1930_ithe_blood_of_a_poeti.html

La Chevauchée fantastique
7.5

La Chevauchée fantastique (1939)

Stagecoach

1 h 36 min. Sortie : 24 mai 1939 (France). Western

Film de John Ford

Kavarma a mis 5/10.

Annotation :

Bizarre, mais ce film ne m'a vraiment pas touché. La galerie de personnages, plutôt bien campée, reste cependant fade à mes yeux, et l'ennui pointe souvent le bout de son nez face à l'incompréhension. C'est bien simple, j'ai pas compris les buts des personnages. Après, c'est peut-être la faute à une mauvaise qualité audio et à des sous-titres écrits au schnaps, je veux bien le reconnaître.
Mais il y a des points forts : la poursuite en diligence, et quand le banquier se fait coffrer, parce que ça fait toujours plaisir de voir un banquier se faire coffrer. Je blasphème peut-être, mais pour une entrée dans le cinéma de Ford, c'était pas la joie pour moi. Choqué et déçu, à revoir un jour.

La Dame de Shanghai
7.7

La Dame de Shanghai (1947)

The Lady from Shanghai

1 h 27 min. Sortie : 24 décembre 1947. Film noir

Film de Orson Welles

Kavarma a mis 9/10.

Annotation :

On peut lire ici et là que le scénario est bancal; oui peut-être un peu, en ce qui concerne son agencement. Mais à la fin du film tout prend son sens, et de toute façon le scénario est un critère parmi d'autres. Car il y a aussi la mise en scène, serrée, tortueuse, parfois même surréaliste (la fin dans le Palais de la folie et la scène des miroirs), la photographie qui donne à voir un noir et blanc magnifique et un contraste ombre et lumière saisissant (la scène du baiser que l'on ne voit qu'en ombres, ou le visage de Welles ombragé quand le ton du film se durcit par exemple), la sensualité de Rita Hayworth, l'élégance roublarde d'Everett Sloane, le charisme d'Orson Welles.

C'est ça qui m'a frappé en premier à vrai dire. Dès le début, avec son accent irlandais, son "fancy talk" et tout simplement sa présence physique, j'ai été pris dans l'histoire. J'ai toujours été fasciné par les figures de marins, de baroudeurs, d'aventuriers, d'hommes dont la vie a laissé une trace en eux. Des hommes marqués, comme au fer rouge. Et peut-être que c'est ça le cinéma, la peinture de types humains qui évoluent dans une bulle à eux et qui relèguent l'intrigue principale au second plan. Des types à la fois réels, puisqu'ils existent, mais inventés, car personnages de fiction. Et l'art du cinéma, ce serait de les faire interagir entre eux, et de voir ce qui en résulte. Ici, un homme de mer qui a traîné ses guêtres aux quatre coins du monde, et qui arrive à se faire avoir par une femme fatale. Bête comme chou, mais éternel.

Sinon j'ai bien aimé l'écriture des dialogues aussi, de même que les monologues de Welles en voix off.

L'Étudiant de Prague
6.2

L'Étudiant de Prague (1913)

Der Student von Prag

1 h 25 min. Sortie : 22 août 1913 (France). Drame, Épouvante-Horreur, Muet

Film de Stellan Rye et Paul Wegener

Kavarma a mis 7/10.

Annotation :

Film précurseur de l'expressionnisme allemand, eh ben je l'ai trouvé assez peu, justement, expressionniste. Dans l'acception que l'on connaît aujourd'hui en tout cas : on n'est pas encore dans le surjeu exubérant, les gros plans sur des visages hallucinés ou les décors irréels, comme dans le Docteur Caligari ou Nosferatu plus tard. Plutôt des plans larges avec de beaux paysages et des décors d'intérieur aux petits oignons. Mais c'est la fin qui détonne : la mise en scène et les décors deviennent plus oppressants, une fin qui se place alors carrément dans le fantastique. Le film l'était déjà auparavant, certes, depuis le pacte de Balduin avec le diable, par lequel il vend son reflet, mais la fin présente vraiment cet aspect urgent, limite gothique, qu'on n'avait pas forcément avant.

Il s'agit d'une adaptation d'une pièce de théâtre de Hanns Heinz Ewers, dramaturge teuton à l'oeuvre basée sur l'étrange et le fantastique, justement (et ça se voit, le métrage est réalisé de manière très théâtrale, surtout au niveau des déplacements des personnages). Influencée par Hoffman, mais aussi par le Faust de Goethe, et, je crois, le Peter Schlemihl de Chamisso, qui vend son ombre au diable dans le roman éponyme. Comme chez Chamisso, le double du héros est ici un double maléfique, et c'est lui qui fout le bordel dans l'histoire, grosso modo. Sauf que dans L'Etudiant de Prague (rien que le nom de la ville, qu'est-ce qu'il y a de plus gothique franchement ?), le héros ne s'en sort pas aussi facilement.

Le ton est résolument sombre, et pessimiste. D'une noirceur qui préfigure la suite des événements européens, ou simplement liée aux influences littéraires ? En tout cas, j'aime beaucoup l'esthétique, même s'il y a des longueurs au niveau de l'intrigue.

Full Metal Jacket
7.9

Full Metal Jacket (1987)

1 h 56 min. Sortie : 21 octobre 1987 (France). Drame, Guerre

Film de Stanley Kubrick

Kavarma a mis 9/10.

Annotation :

Intense et magistral. Il n’a pas volé sa réputation celui là.

La Croisière du Navigator
7.6

La Croisière du Navigator (1924)

The Navigator

59 min. Sortie : 13 mars 1925 (France). Comédie, Aventure, Muet

Film de Donald Crisp et Buster Keaton

Kavarma a mis 8/10.

Annotation :

Je continue ma découverte de Buster Keaton, et c'est toujours un plaisir.
Au delà du sous-texte, esquissé seulement au début du film et qui place le récit en regard aux événements de la Première Guerre mondiale (enfin j'imagine, puisqu'il est fait mention de "deux petits pays" outre-Atlantique qui se font la guerre), à cause de laquelle, par effet papillon, la vie de deux jeunes amoureux se trouve bouleversée, c'est simplement l'histoire d'un couple pas dégourdi, qui se retrouve sur un bateau à la dérive. Les gags sont vraiment bien trouvés : le petit canon accroché au pied, la scène de Rollo en scaphandre qui débarque chez les cannibales, le combat d'escrime avec les espadons, ou quand il place un panneau "Danger, Men in work"... sous l'eau. Quelle scène d'ailleurs, comment il a pu tourner ça en 1924, c'est fou...

Keaton a toujours autant la classe, mais il est doté d'une élégance très singulière, presque... androgyne je dirais. Il y a quelque chose d'assez féminin dans ce visage lisse, tiré et si expressif, c'est fascinant. De toute façon, étant donné que c'est lui qui faisait toutes ses cascades (il en a d'ailleurs beaucoup souffert par la suite), c'est tout un corps qui est mis au service de son comique si particulier, que je qualifierais de triste, voire de mélancolique, même dans sa fantaisie. Si on regarde bien, la tronche que tire Keaton au dernier plan dit tout : si éloquente, drôle et tragique à la fois. Un vrai clown triste. Même si je préfère Le Mécano de la Générale, bien plus virevoltant, impressionnant, émouvant - virtuose, en un mot -, il faut voir La Croisière !

Until the Light Takes Us
6.9

Until the Light Takes Us (2009)

1 h 33 min. Sortie : 4 décembre 2009 (France). Musique

Documentaire de Audrey Ewell et Aaron Aites,

Kavarma a mis 8/10.

Annotation :

Passionnant documentaire sur la genèse du black metal, en Norvège donc. Les intervenants ne sont pas nombreux, et on a l'impression que c'est Fenriz le personnage principal (alors qu'ils étaient pas mal à être importants mine de rien). Donc l'aspect renseignement n'est pas tellement présent je trouve.

Mais la force du documentaire se situe ailleurs à mon sens. En prenant le parti de suivre un seul grand acteur de la scène (avec Varg aussi, dans une moindre mesure je trouve), les réalisateurs nous permettent une véritable immersion dans ce milieu, ce qui était sans doute l'effet le plus recherché. Le but, c'est de nous faire comprendre, véritablement, ce qui se jouait dans leurs têtes. Que tous ces artistes, du moins les plus significatifs (Fenriz, Varg et les membres de Mayhem principalement, avec quelques interventions des membres d'Immortal, de Satyricon et d'Ulver), ceux qui ont le plus pesé et influencé le milieu du BM norvégien, étaient en révolte viscérale contre le monde moderne en réalité. Il n'y a qu'à les entendre parler du destin de la Norvège, de l'Europe en général, de la grisaille urbaine, de la société de la pub omniprésente et de la consommation, du déracinement de ces jeunes dû, selon eux, au christianisme qui a éradiqué leur vraie religion et leur culture d'antan. Un peu plus complexe et profond, donc, qu'un satanisme de bac à sable dont on les affublait. On est d'accord ou non, mais c'était bien ça dont il s'agissait pour eux.

Mais mieux, le temps qu'il ne prend pas à s'entretenir avec plus de musiciens, le docu le prend pour développer des scènes plus intimes avec ceux cités, et ça fait quelque chose de les voir comme ça, à parler normalement, à marcher dans les rues d'Oslo, surtout quand le premier contact que j'ai eu avec eux, eh bien c'est leur musique extrême. Ca donne quelque chose de très humain finalement, presque intimiste, et la BO ne gâche rien à ce titre. J'aime beaucoup la personnalité de Fenriz, et sa manière de répondre au téléphone aussi.

Allez, je me refais A Blaze in the Northern Sky du coup.

Black Sheep
5.7

Black Sheep (2006)

1 h 27 min. Sortie : 19 mars 2008 (France). Comédie, Épouvante-Horreur

Film de Jonathan King

Kavarma a mis 2/10.

Annotation :

L’idée de départ est vraiment sympa. Des moutons génétiquement modifiés qui deviennent carnivores, et qui transforment les humains qu’ils mordent en moutons-garous. Ok, pourquoi pas ! A la base ça me botte, j’aime bien les moutons. Mais d’un potentiel nanardesque en or, le film ne fait absolument rien. Tout est téléphoné, aucune intensité, aucun gag extrêmement drôle, les acteurs sont tout sauf convaincants, et pire, on sent qu’ils font exprès de mal jouer. Chaque seconde de la pellicule transpire le conformisme du « j’me prends pas au sérieux t’as vu, on est super méta ». Sauf que si tu fais exprès de faire une daube, ben c’est une daube. Le film n’a donc même pas l’excuse du nanar pour faire avaler sa nullité totale.

A part l’explosion finale, avec les pets au méthane. C’était plutôt drôle ça.

Charlot veut se marier
6.7

Charlot veut se marier (1915)

A Jitney Elopement

26 min. Sortie : 1915 (France). Comédie

Court-métrage de Charlie Chaplin

Kavarma a mis 8/10.

Annotation :

L'histoire est simple, une femme déjà amoureuse (de Charlot) a un père qui veut lui faire épouser un comte. Elle demande de l'aide à son amoureux, qui se fait passer pour le fameux comte. C'est l'occasion de montrer le comique basé sur le décalage (ici, social) de Chaplin, qui est invité à la table du père et ses manières de paysan font clairement le sel de ces scènes.
Ensuite le vrai comte débarque, et notre héros se fait chasser. Le comte et Edna (Purviance, toujours aussi charmante d'ailleurs) vont se balader au parc et rencontrent Charlot. Confrontation entre les deux prétendants, et mise en scène ce que je préfère chez Chaplin : sa gestuelle ! Sa manière de se pencher pour recevoir un coup de pied au cul, la manière dont son corps se courbe pour en donner, ses jeux de chapeau, et surtout comment il le lève pour saluer, d'un geste vif et rôdé, qui fait toujours mouche. Ensuite, poursuite en voiture, les amoureux triomphent, ils s'embrassent (ou presque, on le devine après leurs regards pudiques à la caméras), fin.

J'ai l'impression que Chaplin se trouve ici entre deux sortes de cinéma : celui, statique, théâtral, codifié, au début, et celui du mouvement et de la frénésie ensuite, à partir des poursuites en voiture, où il tire bien parti des décors pour rendre un aspect dynamique aux scènes (le moulin en particulier).

Bref, un bon Chaplin à mon sens.

Les Évadés
8.1

Les Évadés (1994)

The Shawshank Redemption

2 h 22 min. Sortie : 1 mars 1995 (France). Drame

Film de Frank Darabont

Kavarma a mis 8/10.

Annotation :

Une des plus belles histoires d'amitié du cinéma.

La Corde
7.6

La Corde (1948)

Rope

1 h 20 min. Sortie : 22 février 1950 (France). Policier, Drame, Thriller

Film de Alfred Hitchcock

Kavarma a mis 8/10.

Annotation :

La Corde est un film à la fois léger et oppressant : presque toute l’intrigue se déroule pendant une fête, les personnages s’amusent, badinent, tout le monde est séduisant, et un humour morbide et subtil enveloppe le tout. Pour le coup, ce n’est pas un whodunit, le film commence par le meurtre et on sait qui sont les meurtriers. Tout l’intérêt sera alors de les voir évoluer, et la manière dont ils seront pris.

Je disais film oppressant : tout le métrage est filmé en quelques immenses plans-séquences (performance absolument incroyable, de la part de Hitchcock autant que de ses acteurs), et cette forme rend le jeu de scène très précipité. Même si les acteurs sont très bons, on les sent tendus, peu à l’aise, comme des poupées dirigées par un marionnettiste... c’est la force du film : le sentiments d’oppression vient du jeu même des acteurs, en plus du format huis-clos et de la mise en scène confinée.
L’enjeu moral est aussi très intéressant, à propos de la légitimité à tuer selon que l’on soit un homme supérieur ou inférieur. La tirade finale de James Stewart est magistrale, et la performance de John Dall tout au long du film est excellente et tellement drôle ! Je suis pas loin de considérer ce film comme une comédie d’ailleurs.

La Taverne de la Jamaïque
6.1

La Taverne de la Jamaïque (1939)

Jamaica Inn

1 h 48 min. Sortie : 20 juillet 1939 (France). Drame, Aventure

Film de Alfred Hitchcock

Kavarma a mis 7/10.

Annotation :

Eh bien, voilà un film déroutant. Mineur dans la filmographie de Hitchcock sans doute, dont l'histoire est intéressante (adaptée de Daphné du Maurier) mais la mise en scène assez quelconque. Même les acteurs, on sent qu'ils n'ont pas forcément envie d'être là. Sauf Charles Laughton, qui crève l'écran en gros juge bouffi, mégalo et complètement immoral.

Ce qui est notable cependant, je dirais les décors et l'ambiance. C'est sombre et menaçant : les flots qui se jettent sur la côte décharnée, les arbres nus dans le clair de lune - la dégaine de la taverne ! gothique, biscornue ; on se croirait vraiment dans un film allemand des années 20, parfois. Et même le final n'est pas sans rappeler la fin de M le maudit, ce juge fou qui défie la foule venue contempler sa déchéance. Au dernier plan, le visage du vieux majordome dit tellement tout, et répond si bien à l'ultime tirade de son maître...

The Descent
6.4

The Descent (2005)

1 h 39 min. Sortie : 12 octobre 2005 (France). Épouvante-Horreur, Aventure

Film de Neil Marshall

Kavarma a mis 7/10.

Annotation :

Même si la composition des personnages et leurs interactions sont très stéréotypées et lassantes, y a des scènes vraiment réussies, la traque et les combats contre les créatures essentiellement, et le scénario est très prenant. Mais les jeux de lumière desservent trop souvent la puissance oppressante de la mise en scène à mon avis. Sinon la fin m’a bien marqué, avec l’héroïne seule face au petit feu qui baisse et au souvenir de sa fille, alors que la caméra s’éloigne... c’était fort.
Et la dégaine des créatures aussi, ainsi que leur histoire. D’anciens êtres humains qui ont eu un siècle pour évoluer génétiquement sous la terre et devenir des bêtes, c’est assez flippant à voir.

The Descent : Part 2
4.8

The Descent : Part 2 (2009)

1 h 34 min. Sortie : 14 octobre 2009. Épouvante-Horreur

Film de Jon Harris

Kavarma a mis 3/10.

Annotation :

Suite absolument inutile, à tous les points de vue. Quel besoin de donner suite à une fin aussi puissante ? Surtout si c’est pour ressortir exactement la même intrigue avec d’autres personnages...
Même si je dois bien l’avouer, la fin de ce deuxième opus met un coup au cœur. Un pessimisme total, la somme de tous les sacrifices annihilée par un coup de pelle... à part ça, rien.

L'Homme qui tua Liberty Valance
8

L'Homme qui tua Liberty Valance (1962)

The Man Who Shot Liberty Valance

2 h 03 min. Sortie : 3 octobre 1962 (France). Western

Film de John Ford

Kavarma a mis 10/10.

Annotation :

Le grand Ouest, sauvage et indomptable, voilà la thématique de ce film qui, du début à la fin, retrace sa légende sous couvert d'un beau triangle amoureux, d'une histoire sur deux concepts de la légalité, sur l'entrée en civilisation de ces Etats et, aussi, d'une histoire d'amitié singulière et particulièrement émouvante. Mais le sous-texte omniprésent est bien entendu une grande réflexion sur la liberté (le simple nom de l'antagoniste nous met la puce à l'oreille, lequel incarne cette forme de liberté débridée, et donc criminelle d'un point de vue légaliste), et surtout sur la perte de liberté qu'engendre automatiquement la civilisation. La femme de James Steward, Vera Miles, le dit bien à la fin : terminées les étendues sauvages, place aux petits jardins. Quelque part, c'est perdre un paradis authentique, c'est-à-dire aussi âpre, rugueux, pour en trouver un artificiel, bien joli mais créé de main d'hommes. Les extérieurs sont d'ailleurs assez peu filmés, on se concentre ici sur les hommes et sur leurs actions, et je trouve au film une tonalité générale un peu... cynique, peut-être. En tout cas, d'une certaine tristesse, comme s'il tournait la dernière page d'un destin accompli.

C'est bon, je suis guéri ! et définitivement entré dans l'œuvre de John Ford.

Entr'acte
7.1

Entr'acte (1924)

21 min. Sortie : 4 décembre 1924. Muet, Expérimental

Court-métrage de René Clair

Kavarma a mis 6/10.

Annotation :

L'expérimental pour l'expérimental, bof. Mais ici, il y a une poésie certaine. En plus de présenter le catalogue de toutes les techniques de cinéma connues à cette époque (slow motion, fast motion, etc.), il présente aussi le catalogue des artistes les plus fous furieux de sa génération : Picabia, Man Ray, Marcel Duchamp, et surtout Erik Satie, dont l'apparition au début exhale ce quelque chose de cocasse et de fantaisiste qu'on retrouve d'ailleurs dans la musique qu'il a composée pour le film. C'est bien simple, c'est une réunion de cerveaux modernes, et le film l'est, extrêmement moderne. Pas seulement dans sa narration éclatée complètement absurde (c'est un film dada, je devrais le préciser), mais dans son utilisation de la caméra et celle du montage, surtout pour la poursuite avec le corbillard. Une légèreté dans la volonté de choquer, aussi, que je n'ai pas retrouvée dans Un chien andou. Je devrais peut-être le revoir un jour.

Vraiment intéressant à regarder, après bon, faut aimer ce genre de cinéma, ce qui n'est pas spécialement mon cas.
Voici un lien permettant de le voir :
https://www.openculture.com/2014/11/entracte-rene-clairs-dadaist-masterpiece-1924.html

Paris qui dort
7.1

Paris qui dort (1923)

59 min. Sortie : 6 février 1925 (France). Muet, Science-fiction

Film de René Clair

Kavarma a mis 8/10 et a écrit une critique.

Annotation :

(Je viens seulement de réaliser que les critiques sont invisibles sur portable...)
https://www.senscritique.com/film/Paris_qui_dort/critique/224313017

Kavarma

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