Field recording

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1889 - 1952

Ludwig Koch est considéré comme le père du field recording, capteur de la vie sauvage animale et aussi de l'urbanité grandissante des années 30. Il a réalisé son premier enregistrement en 1889 avec son père sur un cylindre en cire.

Réalisée sous la direction de Yasuhiro Morinaga, cette anthologie présente une suite de tournages sonores réalisés entre 1889 et 1952 auprès d'animaux, de transports urbains, et de Paris, ville magnifiée.

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1930

Ce film «sans images» réalisé par Walter Ruttmann a la particularité de n'utiliser que la bande son d'une pellicule cinématographique.

Le film tente de représenter le déroulement du week-end dans la semaine d'un travailleur par une succession de collages sonores. La représentation de l'univers du travail (conversations téléphoniques simulées, récitation d'un texte par un enfant à l'école, lecture d'un courrier par un chef d'entreprise, bruits mécaniques) est suivie de sons évoquant davantage la détente et le week-end (sifflotements, chants de chœurs, d'enfants joyeux, d'animaux, heure marquée par des cloches, miaulement de chat, débouchage d'une bouteille, etc.).

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1947 - 1948

S'il y a du rythme dans ces 'prison songs', c'est bien parce que la rythmique, justement, est ici à nulle autre pareille, c'est la frappe des marteaux et des pioches sur les cailloux. Les enregistrements (de très grande qualité en regard de l'époque) présentés ici sont tous issus de la tristement célèbre Parchman Farm, un des deux centres de détention des Etats-Unis uniquement réservés aux nègres. Ces titres furent en leur temps rassemblés par l'immense Alan Lomax, ethnologue musical qui se fit toute sa vie passeur de la voix des pauvres ...

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En 1949, le climat politique est tel aux États-Unis que Lomax part en Europe où il passe la majeure partie des années 50. Il en profite pour entamer une vaste campagne de collectages à travers de nombreux pays : Angleterre, Écosse, Irlande, Italie, Espagne. Il découvre le vieux monde et ses incroyables traditions. Il dira notamment : « Un folkloriste en Espagne trouve bien plus que des chansons, il noue des liens d'amitié pour la vie et renouvelle sa foi en l'humanité » (cité dans les publications de Rounder).
Ce travail énorme donne naissance à diverses publications. Entre autres, une série de dix disques préparée avec Peter Kennedy et intitulée Folk songs of Great Britain.

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La démesure de cette compilation oblitère la carte postale habituelle. Michael Baird réunit ici une poignée de chants tribaux collectés aux confins du Tanganyika par le musicologue Hugh Tracey. Cinquante minutes de chœurs mixtes, louant à tue-tête les chasseurs et les guerriers, avec une énergie presque sauvage. Prises aussi authentiques qu'exceptionnelles, dont seule la saturation sporadique atteste des conditions techniques ardues.

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À l'automne 1949, Moondog commence à jouer dans la rue, le succès est tel que la foule encombre la rue, l'obligeant à se déplacer. Il finit par s'installer dans le quartier des clubs de jazz sur la Sixième Avenue|Modèle. C'est à cette époque que ses vêtements atypiques et sa présence à cet endroit lui vaudront le surnom de « Viking de la Modèle:6e avenue ». Les ambiances de la ville seront intégrées aux morceaux du disque "On The Streets of New York" avec des compositions de cette période.

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Disque d'archives sonores constitué d'enregistrement de grenouilles regroupés dans un but pédagogique et scientifique.

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Signé par un homme de radio et grand bricoleur de son, cet album culte est entièrement composé à l’aide de sons d’oiseaux transformés à l’aide de l’électronique primitive des sixties. Hypnotique et poétique.

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Une des particularités les plus remarquables de l'oiseau lyre est sa faculté à imiter les sons, tels ceux d'autres oiseaux et de divers éléments naturels mais aussi ceux de l'environnement humain tel que l'appareil photo, la tronçonneuse, l'alarme antivol, ... cet album propose une étude de son chant.

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David Lewiston est surtout connu pour ses enregistrements de terrain parus sur le label américain Nonesuch dans la collection "Explorer Series", qui fait figure de pionnière en matière de musiques du monde, avant même que l’expression ne devienne une étiquette marchande.

Entre 1967 et 1984, Explorer Series a fait connaître à travers ses productions des musiques d’Asie, d’Afrique, d’Europe de l’Est, d’Amérique centrale et du Sud, des Caraïbes. Les enregistrements effectués par David LEWISTON ont permis au public occidental de se familiariser avec les musiques de gamelan indonésiennes et restent aujourd’hui des albums de référence.

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Ce musicien noir itinérant méconnu se produisait sur les côtes texanes dans les années 60. Bongo Joe (le surnom de George Coleman) «rappait» des histoires satiriques en tapant sur des bidons d'huile.

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Dans ses premiers travaux, Steve Reich utilise des enregistrements de voix captés dans la rue pour les mettre en boucle avec un déphasage progressif ...

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Un des plus grands succès commerciaux de l'enregistrement de terrain est ce disque de chant de baleine. Au-delà du plaisir de l'écoute, on y baigne dans le domaine de la science. De la zoomusicologie.

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Photographe et preneur de son canadien. Il est surtout connu du grand public pour sa série d'albums "Solitudes", mettant au point de nombreuses techniques d’enregistrement de bruits produits dans la nature en les combinant harmonieusement avec des grands thèmes musicaux.

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Ces captations sonores nous proposent de découvrir des rituels bouddhistes tibétains ainsi que de la musique instrumentale et folklorique enregistrés par l'ethnomusicologue John Levy au milieu des années 70.

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Jean Roché est le plus grand spécialiste européen de l’enregistrement des chants d’oiseaux, il a travaillé pendant 47 ans sur tous les continents.

Sa sonothèque contient plus de 27.000 prises de son d’une grande qualité. Elle contient des ambiances naturelles, en stéréophonie, de tous les milieux de notre planète ; des chants et cris de la totalité des oiseaux d’Europe, ainsi que d’amphibiens, mammifères et insectes, et un millier d’espèces d’oiseaux du reste du monde, y compris espèces domestiques, et bruits naturels comme mer, vent, orage, pluie, torrent, grottes, ...

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L’aboutissement de 40 ans de recherche de Deben Bhattacharya, sur l’origine des Tziganes et de leur musique. L'ethnomusicologue présente au travers de 2 CD et un livret de 48 pages illustré de 35 photos le parcours musical de la musique Gypsy prenant naissance en Asie jusqu'à sa destinée musicale à Sainte Marie de La Mer en Camargue. De l'Afghanistan à la Mauritanie, de l'Iran au Flamenco espagnol, l'histoire nomade des gitans.

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Steven Feld, responsable des enregistrements, note que les sons de la forêt tropicale des Kaluli suggèrent quelques-unes des relations entre l’environnement naturel et la création musicale de l’homme. Ce disque est un geste d’amour envers un peuple menacé, dont la forêt sera bientôt sévèrement touchée par l’exploitation du pétrole, des minéraux et du bois. Le ver est dans le fruit puisque, dit-il, les jeunes ne savent déjà plus être en harmonie avec leur environnement naturel.

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Souvent comparé à Alan Lomax, célèbre ethnomusicologue américain, Art Rosenbaum a consacré 50 ans de sa vie à rencontrer et enregistrer des musiciens amateurs du sud des Etats-Unis, Blancs et Noirs qui, ensemble, ont jeté les bases de la musique populaire américaine.

Ces dernières années, il a décidé de porter à la connaissance du public ses trésors accumulés depuis tant d'années, à travers deux coffrets intitulés «The Art of Field Recording : 50 Years of Traditional American Music», augmentés de photos, dessins et biographies d'artistes pour la plupart peu connus.

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On est plongé dans l'atmosphère d'une petite ville, on y entend un discours, une fanfare, des sons de la rue, le tout agrémenté de sons traités électroniquement, de manière parfois assez radicale, ralentissements, fragmentations ... ambiance pittoresque de fête provinciale, discours, applaudissements, cloches ...

Après une demi-heure d'écoute on aboutit à ce qui est la pièce centrale, l'hymne des mineurs. Puis on repart au coeur de la fête pour terminer notre périple au sein d'une cathédrale pour un hommage aux victimes des accidents industriels.

Vous aurez compris que le contenu social est ici important, ainsi que le sentiment d'appartenance à une communauté. Alors, même si sur le papier, tout cela semble alléchant, nous restons malgré tout sur notre faim, le tout étant traité de manière trop systématique.

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Des sons aquatiques captivants, on ne devine pas aisément d'où proviennent tous ces sons, mais cela fait partie du voyage, sorte de rêve éveillé que nous propose Jana Winderen. Elle s'est spécialisé dans la capture sonore d'animaux aquatiques en utilisant les dernières technologies disponibles.

Son intérêt est de trouver et révéler des sons provenant de sources insoupçonnées, à la fois inaudibles pour les sens humains et à partir de lieux ou de créatures difficiles d’accès.

Laissez-vous emporter par ce monde fascinant, revigorant.

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Ici, vous partirez en voyage dans les alpes suisses, empruntant soit un télésiège, soit un funiculaire ou encore des gondoles que l'on trouve sur les flancs des montagnes. Vous embarquerez ainsi pour un voyage en temps réel entre deux stations, happé comme dans un demi-sommeil.

Le micro enregistrant les cliquetis, les grondements et autres drones mécaniques ou percussions que ce genre de matériel véhicule avec lui, croisant tantôt une cascade, tantôt un clocher, élargissant ainsi le spectre sonore au paysage environnant. Le tout semble composé par l'artiste lui-même, et l'enregistrement est de très haute qualité.

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Slavek Kwi a réuni ici des pièces dont le commun réside dans l’exploration des frontières de l’humainement audible, telles que «les sons immergés, les ultrasons, les signaux électromagnétiques». Il ne faut pas imaginer pour autant que l’album se situe lui aussi «aux frontières du silence». Bien au contraire. L'oreille entend ici des tintements, des crépitements, des poussées, plus ou moins aigus, des frottements nasaux, des éclosions aquatiques fortement comprimées.

De la même manière que la microscopie révèle à l’œil un monde qu’il n’aurait pu voir nu, de la même manière Slavek Kwi rehausse ses sources. Tous ces petits éléments sonores, mis en scène comme si l’on plaçait dans un vivarium des animalcules que l’on filmerait avec le grossissement adapté, il les a reconstruits en univers inouïs et équilibrés ; qu’ils aient été produits par des insectes, des chauves-souris, des cétacés, des crapauds… ils se répondent au fil des albums, en une manière de dialogue chimérique, ou encore de construction picturale qui n’aurait d’équivalent que les aberrations splendidement équilibrées de Hieronymus Bosch.

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En complément de la biographie, trop courte, et du portrait, plus intime, dressé par Brunhild Meyer, l’épouse de Luc Ferrari au cours d’un entretien en 2006, il nous semble important d’apporter un éclairage direct sur les relations que Luc entretenait avec les sons concrets et les techniques de composition électroacoustiques.

Lorsqu’il composait en studio, Luc Ferrari mettait tout simplement en pratique la théorie du «faire et entendre», héritée de Pierre Schaeffer, du temps où ils avaient travaillé ensemble au GRM à la fin des années 1950: enregistrer des sons, écouter l’enregistrement, le transformer essentiellement par le montage et quelques manipulations simples, réécouter, retransformer, réécouter encore, mixer, etc. Toute nouvelle production commençait pour lui par une ou plusieurs séances de captation de sons, enregistrés principalement à l’extérieur avec un magnétophone et un micro. Il n’était pas directif, lorsque parfois il transmettait son savoir-faire au cours de stages ou d’ateliers, après une initiation technique assez sommaire, il incitait au travail collectif autour d’un thème général de départ: par exemple Éros et Thanatos… et cherchait à laisser surgir les idées musicales. Au cours de ses reportages sonores il tentait d’être le plus réceptif possible aux événements qu’il rencontrait, au besoin en se mettant lui-même en scène par quelques questions posées à des gens de passage. Toutes les sources sonores le stimulaient: les sons de la nature, les voix, les instruments classiques, les sons de synthèse. Ensuite, au cours du «derushage» des prises de son en studio, puis de toutes les autres étapes de la composition, du montage au mixage final, il agissait par petites touches pour affiner sa perception du matériau dans le but d’en extraire «l’essentiel».
(Evelyne Gayou)

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Dans la plupart des cultures ethniques, les lieux sacrés remplissent une fonction sociale importante. Les qualités, typiques de ces lieux, expliquent aux occidentaux le magnétisme magique de ces "terres saintes".

Au cours de nos tournées internationales de concerts Logos Duo, nous avons eu l'occasion de visiter plusieurs de ces lieux. Uluru, la « Shadowgiving Mountain » des Aborigènes, mieux connue sous son nom occidental d'« Ayers Rock » (Australie), nous a impressionné plus que toute autre. La présence d'eau et d'un énorme monolithe au milieu de la vaste plaine désertique est donnée comme explication de son attrait magique. Mais pour les Aborigènes, chaque petit endroit du rocher contient les traces de leurs ancêtres, les "Dreamtime People", qui vivent dans cette montagne et leur parlent au son des vents hurlant à travers les crevasses et les trous de rochers. Uluru est aussi la demeure du "Serpent du monde", le totem le plus puissant partagé par les tribus environnantes.

"SOUNDS OF SACRED PLACES" tente de transformer l'auditeur en un témoin vivant des sons de lieux similaires, non loin d'une culture ethnique spécifique, mais en Flandre.

(Moniek Darge)