Films vus datant 1967

Annotation :

Satire politique (bureaucratie) sous forme d'enquête et essai à visée métaphysique (mythe/réalité: l'action de l'enfant n'étant peut-être que pure chimère, une affabulation suggérée par le conte héroïque de Dehqan-e Fadakar, très populaire, présent dans les manuels scolaires iraniens). Certains évoquent une filiation au principe de Rashomon de Kurosawa (pas vu depuis longtemps !), j'ai surtout fait le lien avec le futur Close-up de Kiarostami. Le documentaire est moderne dans son montage, et travaille la forme par de brèves séquences résumant visuellement (flux rapide d'images) et ironiquement les différents points de vue contradictoires présentés jusque-là, y compris celui, métaleptique, du regard porté par l'équipe de tournage elle-même (images d'objectif caméra, de techniciens). Un peu raide formellement mais subtil.

Annotation :

Jalon notable de la première nouvelle vague iranienne, l'adaptation de l'épopée Shahnameh se caractérise par l'idée de projeter ses protagonistes à l'époque contemporaine, sur le site de Persepolis (façon "Les visiteurs", si on veut bien !). Le récit alterne cette dimension temporelle et l'époque mythique. Pour aller vite, c'est filmé comme un manche, l'ensemble étant une sorte de captation théâtrale. L'épopée est impossible à comprendre sans documentation préalable. L'intérêt principal revient aux interrogations "philosophiques" des personnages projetés dans le futur, réfléchissant comme des sages à leur identité au regard de leur passé. Principe moderne, mise en scène nulle.

Annotation :

Pas si poilant que ça, si ce n'est l'alitement collectif en plein champ enneigé, tandis que la maison au loin termine tranquillement sa combustion ! 3,5/10

Annotation :

film cosmique, résultat dit-on des réflexions de Belson engendrées par sa pratique drastique du yoga durant deux années, coupé de la société. Le film ne serait pas la tentative illusoire d'une représentation du concept simple et complexe de samadhi dans le bouddhisme, le niveau de concentration ultime aboutissant à un état de conscience tel que l'esprit de l'individu fusionne avec l'universel. Belson prudent, ne parle que de démarche inspirée de sa pratique du yoga et du bouddhisme. Toujours est-il qu'ill considère cette "musique visuelle", observable sur la pellicule, comme l'exacte captation de son état de conscience. Un concept bien beatnik ! Les variations de couleurs lumineuses seraient inspirées par le Livre des Morts tibétain. Gene Youngblood dans la revue 1895 semble décrire le film comme un voyage de la kundalini à travers les shakras ! J'avoue être totalement dépassé par le sujet ! De mon point de vue le film régale surtout par son raffinement psychédélique, tant sur le plan sonore que visuel, et l'expérience très immersive.