Films vus en Octobre 2024

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Il arrive parfois que ce soit avec leurs œuvres jugées mineures, que l'on mesure la véritable valeur de certains cinéastes ; L'APPARTEMENT DES FILLES en est une belle illustration.
En adaptant un roman policier mineur, Nina Companeez et Michel Deville font tomber les cloisons des genres qu'ils revisitent, et concoctent une ratatouille relevée, bien ancrée dans son époque ; celle des jeunes cinéastes français bercés par les films américains, celle qui a vu éclore des films comme À BOUT DE SOUFFLE ou DEUX HOMMES DANS MANHATTAN, celle qui n'avait pas peur des mélanges contre-nature et des digressions littéraires.
Cette nouvelle passerelle érigée entre le cinéma français et le cinéma hollywoodien, évoque donc Godard, préfigure un "film de meufs" comme BOULEVARD DE LA MORT de Tarantino, mais rappelle aussi Marivaux, tout en convoquant Molière à sa petite sauterie.
On y parle de rien et de tout avec spontanéité, malice et surtout un immense appétit pour l'aventure, le romanesque et aussi pour le verbe. Tout cela vit avec une soif qui fait chaud au cœur à l'heure du "grand asséchement" du (fameux) cinéma "à la demande".
Les actrices et acteurs sont toutes et tous formidables. Sami Frey (épatant et canaille), Mylène Demongeot (lumineuse et fragile), Sylva Koscina (sublime et piquante) et Renate Ewert (drôlissime), légers comme des plumes, virevoltent dans le duvet moelleux de cette délicieuse comédie policière, refuge douillet idéal pour les longues soirées d'hiver, au coin du feu.
Joli coup de cœur que ce petit film, qui ne mérite décidément pas qu'on le trouve aussi mineur que ça.

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Et bah, j'ai bien merdé quand j'ai décidé de le revendre sans le visionner avant, celui-ci.

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Michel Deville malicieux et joueur, léger et grave, qui baguenaude en faisant tournoyer les filles autour de son Don Juan lassé.
Direction d'acteurs-trices mirobolante, script prétexte amusant, mise en scène joueuse portée par une farandole de mots déclamés avec délectation, c'est bien simple, pour un peu, on se croirait chez Rohmer.

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Après avoir visionné le trop appliqué GEMMA BOVERY, découvrir TAMARA DREWE dans la foulée, tous deux adaptés des bandes-dessinées de la même autrice anglaise Posy Simmonds, avec la même actrice principale qui plus est (coïncidence ?), permet de confirmer plusieurs choses :

1- Le cinéma d'Anne Fontaine s'est compassé / embourgeoisé avec le temps.

2- Même à 69 ans, Stephen Frears réalise un film plus spontané, enlevé et vigoureux que la plupart des jeunes réalisateurs anglophones contemporains, trop appliqués à appliquer leurs formules.

3- L'écriture de Simmonds est tout de même grossière. Sa caricature paraît souvent forcée. En résulte un humour parfois un peu rustre. Les flashbacks "au gros nez", notamment, étaient-ils vraiment nécessaires ?

4- Gemma Arterton est un bijou.

5- Quelle que soit l'histoire, la satyre de Simmonds est très souvent balourde. C'est probablement due à son côté moralisateur et systématique, ou peut-être est-ce la facilité des cibles choisies qui amoindrit sa portée.

5- Les personnages féminins de TAMARA DREWE sont bien plus intéressants que ceux de GEMMA BOVERY. Il faut dire que les actrices qui les interprètent sont toutes parfaites et ont bien plus de choses à dire et à faire que dans le Fontaine, plus focalisé sur Gemma.

6- Dans les 2 films, au moins, c'est clair : les hommes sont tous des lâches, veules, abjects personnages, à la limite du fréquentable, à peine baisables, mais ils sont plus intéressants dans le Frears.
Peut-être est-ce tout simplement une question de variété ou de développement...

7- TAMARA DREWE touche à la gaudriole mais aussi à la tendresse avec autant de bonheur... ou presque.
Il faut dire que le script recèle un arc narratif plus que jouissif, tournant autour de 2 adolescentes désœuvrées.
Cet arc narratif, aussi riquiqui soit-il, vaut au moins 18 barils de MAIS NE NOUS DÉLIVREZ PAS DU MAL à lui-seul (pardon).

8- Révélation de Jessica Barden !

Bref, pour toutes ces raisons, on pourra déclarer TAMARA DREWE, victorieuse par KO.

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Le scénario aurait mieux fonctionné en roman graphique indépendant, micro-édité sur du papier recyclé.
Au delà du dispositif répétitif, du mécanisme forcé de ces gens qui marchent et parlent sans s’arrêter, quelques jolis moments subsistent.
C'est marrant, c'est justement quand Mouret décide de "faire du cinéma". En un sens, c'est bon signe.

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Trop ambitieux pour un premier film mais intéressant malgré tout et prometteur.

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Il y a les "Bronson movies", les "Seagal movies", les "Cage movies", les "Neeson movies", il y a aussi les "Lindon movies"... et Dieu, que le bonhomme est écrasant.
COMME UN FILS, c'est la rencontre entre LUKAS (l'un des derniers bons "Van Damme movies", justement), pour l'omniprésence de la star sur le nom de laquelle le film a pu se monter, et le cinéma social un peu relou (il faut le dire) et dépassé des frères Dardenne, avec un zeste de téléfilm "France 3 Régions" cher à Toledano et Nakache (SAMBA, HORS NORMES, ce genre d'horreurs).
Bref, on est loin des standards habituels du cinéma de Boukhrief. Il faut bien bouffer.
Ou peut-être pas.
Peut-être que ça vient du cœur.
En tout cas, sûrement pas des tripes, vu le résultat.
COMME UN FILS attrape par moment, Lindon sait ce qu'il fait et même si, sur la longueur, il nuit en quelque sorte au film, sa puissance lui insuffle un bel élan.
Malheureusement, le script se vautre un peu trop souvent dans une bouillasse de clichés.
Et que dire de ce dispositif, caméra à l'épaule... ?
Ce choix de la facilité (du pur branleur qui n'en a rien à secouer) est plus que rédhibitoire.
Mitigé, donc. Et trop facile.

Annotation :

10/10 pour les scènes d'action incessantes et d'une sauvagerie inédite dans un film d'action "live", qui s'apparente à du KEN LE SURVIVANT... en plus violent graphiquement.

0/10 pour tout ce qui les enrobe, scénario, jeu d'acteur (et surtout d'actrice), etc.

Donc mettons 4/10 parce que, malgré tout, des scènes d'action comme celles-ci (ampleur, sérieux, brutalité, efficacité, gore) aussi parfaitement mises en scène (sans plans-séquences gadgets), on n'en voit plus depuis l'avènement des super-héros en collants et des cascadeurs hollywoodiens catapultés aux postes de metteurs en scène.
Il faut peut-être remonter à 2018 et THE NIGHT COMES FOR US...

Annotation :

"Gemma Arterton confirme qu’elle est au cinéma le charme et la sensualité incarnés. (...) Derrière sa caméra, tout occupée à se couvrir, Anne Fontaine, que la transgression titille, ne se départit pas d’une politesse pincée."
Ce n'est pas de moi, c'est de Philippe Lagouche dans La Voix du Nord, et il n'y a pas grand-chose à rajouter, si ce n'est que tout cela semble bien mièvre et dérisoire.
Tièdasse même... quand Gemma ♡ n'est pas à l'écran, bien sûr.

Annotation :

Tourner sans scenario. Coller bout à bout des embryons de scènes et espérer qu'une fois atteint 90 minutes, tout se tienne et fasse sens.
L'espoir fait vivre...
Un jeune réalisateur débutant ne pourrait jamais se le permettre. Podalydès aurait tort de se priver. Merci le CNC.
Heureusement, certaines idées étaient bonnes et les actrices sont belles, en plus de savoir ce qu'elles font.

Annotation :

Film d'action mécanique-lambda, sauvé de la morosité et de la répétition par ses lieux (ses cadres, sa photographie) et ses actrices.
Notamment Judith Henry, Elisa Lasowski et surtout Joanna Kulig (une révélation) !
Gilles Lellouche, quant à lui, constitue une tragique erreur de casting. On ne croit jamais à son personnage, pas aidé par ses prises de décisions et sa bêtise constante tout le long du film.

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Déception.

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Le trait est épais, la farce est grossière, les rebondissements sont attendus, le comique carbure aux clichés qui s'enchaînent comme des perles, mais le rire survient.
C'est la marque de fabrique de son réalisateur-scénariste. Il suffit de voir ses autres films. Au moins, l'artiste est constant. Ce n'est pas l'originalité ni la finesse d'esprit qui l'étouffent.
Visiblement, ce qui l'intéresse plus, c'est de constituer LA troupe de comédiens idoines pour chaque film, chaque rôle, peu importe la qualité d'écriture de ses scripts. Son talent est là.
Dès son premier film, il fait donc mouche sur ce point. Là dessus, rien à redire.
Les personnages ont bon n'être que des clichés sur le papier, ils prennent tous vie de façon inattendue.
On peut aussi tempérer la relative réussite comique du film par un constat terre à terre : c'est facile quand on engage Sandrine Kiberlain et Valérie Benguigui !
Les 3/4 du boulot sont déjà faits. On pourrait leur faire réciter le bottin, le résultat serait tout aussi drôle.
Mais après tout, pourquoi bouder un plaisir simple, aussi industriel et passe-partout soit-il ?

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RAMBO à vélo.
Il est vraiment dommage que l'écriture des personnages soit aussi ratée car il y avait un bon film en gestation.
Saulnier étant tout sauf manchot, son film reste tout à fait honorable mais le spectateur ne peut s'empêcher d'éprouver un sentiment de gâchis une fois que défile le générique de fin.

Annotation :

Tout cela est bien léger. Basique, même.
Les dialogues d'Audiard, qu'il pondait à la chaîne dans ce qui semble être, avec le recul, 90% de la production française de l'époque, finissent très vite par souler.
En tout cas, ils détonent dans un tel Film Noir, probablement aussi parce que TOUS les personnages parlent de la même façon, du vendeur à la criée en passant par le procureur, jusqu'à l'inspecteur de police ou la serveuse de bistrot.
Les acteurs en font des caisses. Ça brasse de l'air mais ça ne réfléchit pas beaucoup.
Truffaut, tout critique de mauvaise foi qu'il était, n'avait peut-être pas tort, finalement.

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Huis-clos prétexte et invraisemblable mais tendu et plutôt efficace.
Dommage que la sœur Qualley soit si mauvaise actrice.

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Le fameux syndrome du film français qu'on laisse au spectateur le soin de "finir" lui-même ; "spectateur-maçon" préférable donc, nécessaire même, pour colmater toutes les brèches sauf que tout le monde n'a pas fait d'études dans le bâtiment.

Michel Blanc est nul.
L'arc concernant Demy et sa nana insupportable est totalement inutile et Duvauchelle est sacrifié.
Le motif du RER finit par exaspérer.
Au milieu de toute cette cacophonie de motifs et de ce tintamarre ostentatoire, Dequenne résiste.
Ce n'est pas rien. C'est juste trop peu.

Annotation :

Du Jack Arnold de base.
Beaucoup s'extasient mais on est en droit de se demander pourquoi...

- Un héros stupide, insupportable vis à vis de sa compagne et qui se paie le luxe de bousiller les 20 dernières minutes du film par ses réactions et ses décisions incompréhensibles ou connes ou les 2 à la fois et c'est sans parler de ses lignes de dialogue. Heureusement qu'il y a les personnages secondaires comme son boss jaloux, le capitaine du bateau ou le docteur "la crampe" momifié par ses bandages et littéralement saucissonné à son lit, l'empêchant de bouger ou de parler quand le monstre passe le bras au hublot pour l'attraper (on croirait voir une scène tirée d'un ZAZ ou d'un Monthy Python, fou rire garanti) pour rehausser l'intérêt du bouzin.
- Une héroïne-potiche (écriture d'un autre âge) alors qu'elle aurait dû être le personnage central du scénario.
- Une mise en scène factuelle plan-plan et rarement impressionnante (on est loin de Tourneur).
- Et surtout, surtout, l'omniprésence de la créature du titre qui se retrouve dans quasiment la moitié des plans, filmée en plein jour et sous toutes les coutures (les scènes de nages sous-marines frôlent souvent le ridicule).

Le résultat fonctionne d'autant plus difficilement qu'Arnold a décidé de pomper intégralement le scénario, le traitement des personnages et celui de la créature sur KING KONG, tout en l'amputant de ses passages les plus émouvants et les plus intelligents.

Note annexe : il est marrant de constater à quel point, à cette époque-là, l'écriture rétrograde des personnages féminins était l'apanage quasi exclusif des films de monstres et de science-fiction, touchant surtout le corps scientifique. Une femme scientifique crédible était presque inconcevable.
Tout ça alors que le Film Noir, la Comédie (au hasard, la "Screwball Comedy") et d'autres genres tout aussi spécifiques, proposaient souvent et depuis un bon moment, des personnages féminins autrement plus intéressants ou en avance sur leur époque... sans être non plus la panacée, il y avait encore du boulot mais quand même...

Annotation :

Pas loin d'être nul, surtout vu sa réputation largement exagérée (encore un !).

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Révision à l'identique

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Révision à l'identique

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Révision à la forte baisse

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C'est sûr, ils vieillissent tous les 2 très bien. Rien à redire sur ce point.
Dommage que ce soit dans des films de consommation courante, sans intérêt.

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Révision à la baisse

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Révision à l'identique

Annotation :

Après un sursaut festif bien réjouissant (THE BABYSITTER), mon petit McG est vite retourné dans son fossé.
UGLIES est une purge informe, qui se rêve en saga à la DIVERGANTE (ou autres bouses) mais qui arrive à peine à la cheville d'une catastrophe comme CHAOS WALKING.
C'est dire l'ampleur du bouzin.
On notera la belle constance dans la médiocrité, de la filmographie de Joey King (toujours aussi nulle).

Annotation :

La bouse infâme du mois, écrite avec les pieds par de sombres abrutis, filmée n'importe comment par un tocard (à côté Pécas, Daniel, Grau et même Landi sont des esthètes), interprétée par des nuls (Trintignant, en tête, comme toujours - dans les années 70, ce n'était vraiment pas possible).
Bref, une grosse merde sur pellicule, parfaitement mise en valeur par la Gaumont, qui te vend une VHS au prix d'un DVD, à l'encodage évidemment cochonné (il ne faudrait pas se priver) et même pas compatible 16/9ème. Des génies !
Au moins, le fond et la forme se rejoignent.
Une sorte d'idéal de l'édition vidéo, en somme.