George Lucas - Commentaires
Il est le père d’une saga que je chéris plus que tout au monde (et l’instigateur d’une autre – Indiana Jones) auquel je pourrais appliquer le même commentaire. Peu importe alors qu’il ne soit pas un grand cinéaste ; rien que pour ça, je voue à Lucas une gratitude sans borne.
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6 films
créée il y a plus de 12 ans · modifiée il y a presque 12 ansTHX 1138 (1971)
1 h 26 min. Sortie : 3 novembre 1971 (France). Science-fiction
Film de George Lucas
Thaddeus a mis 8/10.
Annotation :
Le premier film de Lucas est un récit de science-fiction à l’abstraction particulière, doublé d’une parabole politique aux résonances orwelliennes. Il se déroule dans un monde souterrain, aseptisé, oppressif, coercitif, d’où tout sentiment est banni : les individus y sont enfermés dans un réseau de gros plans qui accentuent l’impression d’étouffement, un cauchemar d’ordinateurs, de matricules, d’appareils automatiques, de gestes commandés et de réflexes conditionnés, soumis à la répression d’une autorité sans visage. Jouant sur le grain d’une pellicule très sensible, la mise en scène préserve pourtant la révolte individuelle de l’amour contre le totalitarisme, et ne garde de l’homme en fuite qu’une trace lumineuse dans un décor de béton, avant qu’il soit aveuglé par le soleil de la liberté. Une éclatante réussite.
American Graffiti (1973)
1 h 50 min. Sortie : 1 mars 1974 (France). Comédie dramatique
Film de George Lucas
Thaddeus a mis 7/10.
Annotation :
Modesto, petite ville californienne en 1962, époque chromée et folklorique baignant dans une insouciance naïve. En retraçant le parcours de quatre jeunes hommes le temps d’une nuit, des filles qu’ils rencontrent et avec qui ils flirtent, les décisions qu’ils sont contraints de prendre face à l’avenir, le cinéaste évoque avec nostalgie son adolescence. Le film est comme un album triant, classant, découpant des photographies et des chansons prélevées à la mythologie de l’Americana, puis recréées par les couleurs pulvérisées de l’aérographe. Parce qu’il évite les pièges de l’archétype dans la caractérisation des personnages et du sentimentalisme excessif, malgré la tendresse évidente qu’il porte à ceux-ci, il délivre un sentiment vivant de chaleur et de sincérité, un charme profond qui persiste par delà des années.
La Guerre des étoiles (1977)
Star Wars
2 h 01 min. Sortie : 19 octobre 1977 (France). Aventure, Science-fiction, Action
Film de George Lucas
Thaddeus a mis 10/10 et a écrit une critique.
Annotation :
"Que la Force soit avec toi !" Que la Force soit avec George, pour avoir inventé la plus extraordinaire des mythologies cinématographiques et m’avoir offert, il y a bien longtemps ("dans une galaxie lointaine, très lointaine…"), l’émerveillement le plus absolu que l’on puisse ressentir devant un film. Depuis, je me suis repassé le premier épisode de "Star Wars" peut-être deux cents fois, je le connais sur le bout des lèvres, il fait partie de moi. La jubilation et l’émotion qui m’étreignent à chaque visionnage n’ont pas de prix, parce qu’en sus de la connexion très précieuse, extrêmement sentimentale, qui m’y lie, j’ai élaboré tout un réseau très intime d’expériences personnelles en rapport avec lui – notions d’adolescence, de découverte du monde, d’amours et d’amitiés, qui en appelle aux contes éternels. Dans les dix ou quinze longs-métrage que je chéris le plus au monde.
Star Wars - Épisode I : La Menace fantôme (1999)
Star Wars: Episode I - The Phantom Menace
2 h 16 min. Sortie : 13 octobre 1999 (France). Science-fiction, Action, Aventure
Film de George Lucas
Thaddeus a mis 4/10.
Annotation :
La reprise de la mythique saga aurait dû être bien plus qu’un évènement commercial. Sous la houlette de l’ordinateur ordonnateur (pas un seul plan qui ne soit passé au rouleau du "lissé numérique"), il ne se réduit qu’à un spectacle souffreteux, artificiel, virtuel dans tous les sens du terme, qui néglige toutes ses possibilités ludiques et ne témoigne pas de la moindre inventivité narrative. La mise en scène y comme frappée de statisme, incapable d’organiser l’espace et d’insuffler une dynamique à la profusion saturée des décors, créatures et accessoires, l’humour ne dépasse jamais le stade de la maternelle, et les comédiens ont l’air ailleurs, hagards, subissant stoïquement un feu roulant de fadaises cryptophilosophiques qui génère un pesant esprit de sérieux. Le temps de l’artisanat inspiré est bel et bien révolu.
Star Wars - Épisode II : L'Attaque des clones (2002)
Star Wars: Episode II - Attack of the Clones
2 h 22 min. Sortie : 17 mai 2002 (France). Science-fiction, Action, Aventure
Film de George Lucas
Thaddeus a mis 6/10.
Annotation :
C’est (un peu) mieux, mais c’est encore loin d’être satisfaisant. Une fois de plus la règle du film semble être le travail appliqué, loin de toute inspiration, et souligne l’impersonnalité d’une réalisation qui met en valeur la matière et non le style. Si Lucas retrouve en partie ses marques dans le développement du récit, s’il équilibre ses effets de façon plus équilibrée, il tombe trop régulièrement dans un mauvais goût impavide et un kitsch pompier qui nuisent beaucoup au souffle de l’ensemble : à cet égard la partie romantique (roucoulades champêtres, sourires benêts, feu de cheminée) fait lever le vent redoutable de la honte. Mais dans sa manière de concilier le recyclage forcené et le premier degré, tout en s’acharnant moins à magnifier la saga qu’à l’épuiser, ce volet de transition trouve sporadiquement sa voie.
Star Wars - Épisode III : La Revanche des Sith (2005)
Star Wars: Episode III - Revenge of the Sith
2 h 20 min. Sortie : 18 mai 2005 (France). Science-fiction, Action, Aventure
Film de George Lucas
Thaddeus a mis 8/10.
Annotation :
Si la prélogie semblait atteinte d’une sorte de fatigue sidérale, la conclusion lui offre enfin la puissance attendue. Les faiblesses sont les mêmes (dialogues raides, explications laborieuses), mais l’auteur les compense par une atmosphère de désastre, un sentiment d’inéluctable, une noirceur crépusculaire et infernale qui injectent au récit les dimensions d’une tragédie opératique. Plein comme un œuf, développant ses enjeux foisonnants à la limite de la précipitation, le film conjugue avec brio le grand spectacle et l’intime, l’analyse politique et la tempête sous un crâne, la grandeur du mythe et la passion de la chanson de geste, pour s’acheminer vers un final grandiose : lorsque le casque de Vador se fixe sur sa première inhalation, que les derniers plans raccordent avec l’épisode originel, l’émotion est à son comble.
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