Images Mouvantes sur toile blanche 2018

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Si Coco reste un film grand public à gros budget impliquant son inhérent lot de défauts, avec un dramaturgie aux ficelles tellement grosses qu'on finit par en rire, un antagoniste à détester, et des scènes très poussives sur l'importance de la famille. Coco arrive néanmoins à captiver le spectateur du début jusqu'à la fin, (même si les 15 dernières minutes ont tendance à s’étirer) avec une technique irréprochable. N'ayant pas vu de film d'animation gros budget depuis un moment je dois dire que j'ai pris une petite claque visuelle. Mais le plus réussi concerne le concept même du film, de créer une fiction sur cette journée des morts aux Brésil incluant son lot d'émouvantes trouvailles narratives (la question de l'oubli) et visuelles, un concept tenu haut la main jusqu'à la fin.

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Vu début 2018 malgré sa sortie en 2017.

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On se trouve sans aucun doute dans un pur film de Hong Sang-Soo, des dialogues alliant de grandes questions existentielles au plus anecdotique,
un minimalisme exacerbé dans son esthétique, toujours de longs plans séquence autour d'un repas alcoolisée qui finira sur une explosion de colère remettant un protagoniste à sa place, d'ailleurs souvent un homme, qui sont généralement très gauche dans ses films. Toujours aussi réjouissant parce que sans équivalent dans le cinéma contemporain à ma connaissance mais qui devient à la longue un dispositif qui ne se renouvelle pas et qui finira je le crains par s'effondrer sur lui même.

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Premier film de la cinéaste que je visionne et elle n'est visiblement pas au top de sa forme. Parce que malgré des choix de mise en scène radicaux formidablement cohérent avec son sujet, ainsi qu'une réflexion sur les variations du dispositif cinématographique pour les handicapés, qui ne sera jamais mieux pris en charge que par le cinéma lui même; Kawase finit par tomber dans un mélodrame forcé à grand renfort de musique poussive. Si l'histoire d'amour n'est pas une mauvaise idée en soi, c'est dans sa progression, son agencement et son traitement que rien ne fonctionne, on finit épuisé, à la fois par la durée de sa dernière partie oubliable, et épuisé de voir une si belle première partie défigurée par la seconde.

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Le titre annonce clairement le programme de ce film, une recherche de tendresse pour 4 jeunes de Banlieue. Aux travers de 4 portraits la réalisatrice questionne la perception de la femme et des relations amoureuses en banlieue. Un jeune incapable d'aimer d'autres femmes que des "femmes faciles", un autre en difficulté face à son homosexualité, etc.... La proposition centrale de Diop est de dissocier image et son, rendant les propos plus universels en ne rattachant pas les voix à des corps. L'image illustre alors certains aspect de leur vie aux travers de semi-acteurs, qui ne sont pas en effet les voix entendues mais qui ne joue rien d'autres que leur vie de tous les jours. Le film se clôt tout de même sur une note d'espoir, un élan vers la tendresse avec ce jeune couple émancipé, qui donne une note à la fois de bonheur au film et qui l'empêche de sombrer dans une vision unilatéralement sombre.

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Un dispositif simple qui n'est pas sans rappeler le dernier Raymond Depardon "12 jours", une majorité de plan fixe, sur le médecin ou sur le patient en face de lui. S'ensuit tout un panorama de visages et d'histoires toutes plus tragiques les unes que les autres. Parce que le documentaire en se limitant à cette pièce qui sert uniquement aux prescriptions médicales d'immigrés n'ayant pas droit aux régimes sociaux français, se concentre sur les difficultés des patients mais aussi sur l'apparente inefficacité des médecins. Pas que leur travail soit mal fait, au contraire, l'empathie débordante du médecin fait plaisir à voir et certains patients ont un réel besoin de soins; mais pour la majorité visible à l'écran, il s'agira plus de soulager une trop grande anxiété le temps que la situation administrative se débloque. Le spectateur se trouve pris dans un entre-deux, la découverte et stupéfaction de chaque histoire, puis la relative lenteur du système censé aider les plus démunis. Le grand avantage de ce film est de regarder en face (au sens propre comme au figuré) au travers de quelques exemples la situation des immigrés, leurs problèmes de santé autant physique que psychique, et de nous empêcher de tourner le regard en disant "je ne savais pas".

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Documentaire conduit de la façon la plus élémentaire possible, un ensemble d'interview de spécialistes plus ou moins impliqués (un ancien de la NSA par exemple) qui nous renseignerons sur la surveillance de masse aux travers des Métas-données. Le postulat de départ est de contrer l'argument trop souvent avancer du "rien à cacher, la surveillance ne me concerne pas". Cet argument se trouve très vite remis en cause, notamment au travers de ce militant écologiste ayant fait l'expérience d'une surveillance rapprochée alors qu'aucune de ces activitées n'étaient illégales. Le documentaire nous rappellera aussi que l'état d'urgence décrété en France (difficile d'être plus concerné) à permis de nombreux abus, et que ces sytèmes de surveillance entre les mains du pouvoir dessert plus le peuple qu'il ne le protège (de nombreuse manifestations tuées dans l'oeuf par une surveillance et identification, puis une pression ce faite sur les leader). On se serait par contre passer d'une séquence très didactique sur la collecte d'infos via smartphone, qui est évidente et connue de tous. Le documentaire est indispensable non pas pour son regard, ni son originalité (je n'ai pas appris grand chose) mais pour une piqure de rappel qui ne fait pas de mal.
Il est de plus disponible gratuitement sur Vimeo : https://vimeo.com/193515863.

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Le sujet est d'une importance capitale actuellement pour nos sociétés, contrairement à ce que laisse supposer l'affiche, le film remet pleinement l'humain au centre des questions et a la bonne idée de suivre de nombreux migrants dans leur périple très difficile et souffrant d'un manque de considération, et lorsque considération il y a, ils subissent plus souvent une répression qu'une aide. L'ampleur du projet et des problématiques en jeu empêche le cinéaste de correctement construire son film, passant souvent d'un pays à un autre, rendant difficile la compréhension de la progression, et faisant intervenir à la volée des interviews souvent superficielle et mal insérées. Ne sachant correctement construire son film, le soufflet retombe souvent, réduisant l'ampleur et le propos du film. Mais cela ne doit en aucun cas empêcher le visionnage du film qui à l'audace et le mérite de s'attacher à un sujet difficile à appréhender.

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Film vu en avant première et très surpris d'apprendre qu'il a des difficultés de diffusion, Melanchon ne faisant pas l'unanimité auprès des mairies n'hésitant pas à faire pression sur des programmateur si l'on croit les propos du cinéaste. Et je viens à l'instant d'énoncer le projet du film, un film sur Melanchon et non pas sur sa campagne , ni un film sur la Politique. Alors bien entendu le film se situe sur la deuxième moitié de sa campagne présidentielle donc la politique est omniprésente, néanmoins le film nous propose un regard plus intime sur le personnage, toujours à la bonne distance, et déconstruit doucement mais sûrement l'image médiatique d'un homme colérique incontrôlable. Le film nous montre plutôt la volonté d'un homme de mêler affect et politique, et retransmet la légère euphorie de fin de campagne quand beaucoup ont cru que la victoire était possible. Adhérant ou pas à la pensée de Mélanchon, le film va de toute façon au delà pour satisfaire toute les curiosités.

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Alors bien sûr Phantom Thread à tout pour plaire, un casting au top avec des performances incroyable, un metteur en scène réputé ( à juste titre d'ailleurs), et une mise en scène aux petits oignons. Mais le scénario très convenu avec un personnage principal archétypal (le fameux génie asocial ) est indigne de Anderson qui nous avait habitué à une narration totalement anticonformiste (ses trois derniers films en tête). On se raccroche à l'esthétique forcément superbe et à une mise en scène de plus en plus verrouillée, au formalisme appréciable, mais on finit par s'ennuyer ferme, et on se demande où est passé l'audace si caractéristique de Anderson devant ce film gentillet.

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Commentaire difficile puisque le film s'amuse à dérouter le spectateur du début à la fin. Il est même difficile de savoir de quoi traite réellement le film. La description de l'auteur est pour une fois parfaitement cohérente avec son film qui le décit comme "Une robinsonnade à la Jules verne et un délire organique façon Burroughs".

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Vu en version restaurée

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Bien que parfaitement huilé le film me laisse sur ma faim. Parfaitement huilé parce qu'il n'y a quasiment rien à redire, des acteurs tous formidable (dont un enfant mémorable) et le scénario est assez intelligent. En évacuant d'emblée tout pathos et toute forme de caricature, le film construit ses personnages dans une ambivalence permanente, de plus le choix de rester dans la majeure partie du film du côté du père (soit-disant le bourreau) est une excellente idée qui empêche e personnage de devenir abstrait et unilatéralement méchant. Sans aller jusqu'à dire qu'on plonge dans sa psyché, il devient en partie humain. Même la mise en scène à la fois précise et humblement en retenue fonctionne bien. Je reproche néanmoins un choix incompréhensible de point de vu lors de la fameuse scène finale ! Pourquoi refuser à ce point le huit clos en démultipliant les points de vue à outrance ???
Malgré tout je ne pense pas être en face d'un film ni mémorable, ni réellement marquant, parce que passer le souffle émotionnel du final, il ne reste qu'un sujet parfaitement traité, peut être un peu trop sagement ?

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Vu en avant première.
Sans gâcher la "surprise" du traitement horrifique du film, c'est en effet marquer sur la fiche mais elle ne précise pas véritablement qu'elle figure du cinéma d'horreur le film récupère. C'est toute la force du film d'être dans un premier temps dans une ambiguïté constante quant à son traitement, film social, fantastique, horreur ? Mais cette ambiguïté n'est malheureusement pas tenu, l'aspect social reste en toile de fond sans être réellement approfondi, une fois que l'horreur/fantastique est établi les réalisateurs tombent dans un registre de la monstration qui fait basculer le film dans le grotesque et le ridicule. Des choix de design incompréhensible (la créature numérique OH MON DIEU ???!!!), un récit qui s'encombre de tous les passages obligés du genre, pour un final aussi mauvais que sa deuxième partie. Alors oui on peut fabuler un discours social qui est bien présent mais qui ne va pas bien loin , oui ça nous parle d'insertion sociale et de marginalité mais ni la façon de le traiter, ni la récupération du genre horrifique ne propose un regard intéressant. Le malaise de certaines scènes, comme le bébé animatronique, tient au doute de la nature de l'objet (mi- animatronique,mi-numérique) et à l’ambiguïté du ton (rire et répulsion en quelques secondes), sont malheureusement bien trop rare, et se cantonne à la première partie, puisque la seconde se réfugie derrière sa technique assez réussie mais ô combien impersonnelle et artificielle.

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Vu en version numérique restaurée

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Un film qui m'a longtemps inquiété. Une histoire d'amour impossible sur un fond italien de carte posale avec en plus un engouement généralisé, ça ne sent généralement pas très bon. Et pourtant le film réussi tout ce qu'il propose, l'histoire est prenante et émouvante, le décor est réellement à tomber par terre , tout comme la photographie. Là où le film pêche c'est qu'il ne propose pas un film plus profond qui creuserai plus le contexte ou ferai plus exister l'univers. Je ne sais pas exactement mettre le doigt dessus mais un goût d'inachevé me reste en bouche après un film qui fait pourtant plus de deux heures. Tout est trop net au final, la musique typiquement trop "feel good" ou trop "dark" les moments triste appuie l'ensemble avec une lourdeur peu commune. Je ne sais quoi en penser, un bon film et c'est tout , ce qui est déjà pas trop mal

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Vu en version restauré numérique

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Vu en version restaurée. Rien à ajouter si ce n'est le lien tenu entre ce film et "le ciel peut attendre" qui n'ont pas été restaurés et ressortis ensemble en salle pour rien. D'une incroyable audace pour l'époque, le récit prône une liberté sexuelle avec un humour et une surprenante finesse.

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Je suis un peu surpris de constater l’accueil mitigé du film sur SC. Il faut dire que The third Murder est déroutant. Le récit à l'allure minimaliste mais très chargé ne correspond pas au canon du genre. Il ne s'agit ni d'un polar, ni d'un thriller. Kore-Eda réalise un film sur la justice, du côté de la justice. La quête de vérité ou pas en est d'ailleurs le thème central. Un meurtrier qui s'annonce d’emblée comme tel en avouant son meurtre se verra défendre par un avocat qui doit non pas déterminer sa culpabilité mais simplement réduire sa peine afin d’éviter la peine de mort. J'apprend au passage que le Japon pratique encore la peine de mort. Le film dévoile ses informations au compte goutte, le rythme est volontairement très lent ne cherchant aucun effet superficiel, c'est ce qui guide d'ailleurs le projet esthétique du réalisateur qui est le plus minimaliste possible.
Mais le film n'est pas parfait pour autant. Il tente un mysticisme plus ridicule que crédible (avec un personnage qui est "sensible") et tente de clore son récit alors que le film méritais une fin ouverte.

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Vu en version restaurée. Ce qui pourrait être un film inquiétant, première incursion hors de la france pour truffaut, grosse production, ce révèle très charmant. On n'a jamais la sensation de voir un film lisse et impersonnel mais bien une vision d'auteur sur son sujet, avec des partis pris de mise en scène très intéressant.

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Après une inquiétante introduction à base de face caméra nous montrant Phong en train de pleurer non stop, le film s'ouvre au regard de sa famille et à leur point de vue sur son changement d'identité. Le film adopte la forme d'un journal filmé, nous déroulant tout le chemin parcouru par Phong pour devenir une femme. Après cette introduction très lourde, le film fait preuve de plus de finesse et devient réellement touchant lorsque l'on réalise que même sa famille ne comprend pas ses choix.

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Vu en version restaurée.
Un pur film expérimental du début à la fin. Mélangeant plein de formes expérimentale en un seul film, il est donc parfois difficile de comprendre les liens entre chaque scènes mais l'audace est étonnante. On y retrouve du "cut UP" lorsque plusieurs films semblent se mélanger pour produire une seule scène, du Kenneth anger lors des Scènes de danses mystiques et les thématiques de l'homosexualité. Mais aussi du Jonas mekas avec le super 8 et le montage abrupte passant d'un environnement industriel aride à un jardin d'enfance tout droit issu d'un film de famille. La musique n'est pas en reste qui tente toute sorte de mélange, passant de la musique industrielle à de magnifique vocalises d'opéra ?
Et pourtant malgré ce melting pot le film dégage une identité singulière de fin du monde, d'anarchie la plus totale avec des visions d'environnements en ruines peuplés d'individus décadents : des milliciens qui tuent sans vergogne et des homosexuels décadent (Jarman se souvient de la honteuse loi anti homosexuel de son gouvernement)
Je découvre Jarman et je m'en vais de ce pas approfondir sa filmographie qui s'annonce passionnante. Néanmoins ce film est à priori un film charnière dans sa filmographie, passant d'un cinéma narratif à un cinéma totalement expérimental. Sans oublier les nombreux clips qu'il a réaliser et qui doivent être disponible en ligne.

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Sûrement le meilleur des trois mais ça n'a aucune importance puisque sans les deux premiers celui-ci ne serait pas aussi bon et qu'il s'agit avant tout d'un seul et même film plutôt qu'une série de films distinctes. C'est pourquoi l’appellation "série cinéma" me paraît inadéquate, comme si c'était la première fois qu'un film était diffusé en plusieurs parties au cinéma.