Impertinence vidéoludique

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Bien qu'il ait fait des émules, The Last of Us est aussi le prduit dérivé d'une formule, celle des Uncharted, destinée à créer une expérience bien rythmée et tournée vers l'action cinématique. Préservée presque parfaitement pour the Last of Us, elle convient beaucoup moins à la proposition survivaliste et intimiste du récit, et il est rapidement clair que Naughty Dog n'utilisera pas beaucoup le game design pour soutenir ces idées. C'est un peu plus focus sur l'infiltration, mais c'est rudimentaire. La dimension survie est complètement annulée par la distribution artificielle des ressources et une structure hyper linéaire. Surtout, la jeune fille que vous aurez à protéger n'existe pas en dehors des cinématiques: invisible, invincible et inutile. Je sais que les missions d'escorte ont jamais eu la cote, mais essayer de créer du lien en jeu qui parle de la naissance d'un lien, ça me parait être l'évidence la plus crasse. Les devs voulaient faire un truc simple pour que les gens apprécient l'histoire, certes. Mais ne rien faire de la partie interactive, même dans une expérience narrative, condamne le titre à l'impertinence. Le fait que le show soit une réussite n'est pas étonnant. L'important devait faire l'objet d'un portage, pas d'une adaptation.

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Formule dérivée au carré, puisqu'on repompe the Last of Us. On retrouve le rythme et l'infiltration simpliste déjà vu mille fois ailleurs. Petit effort, on peut pas laisser le mioche trainer dans un coin et le voir poper au checkpoint, faut l'accompagner (ça change pas grand chose). Par contre, jeu-cinéma oblige, faut des endroits où ça pète un peu plus. Et alors que le titre insiste sur la vulnérabilité des protagonistes, voilà qu'on bute du soldat de métier en alignant assez de têtes pour faire un killstreak. Notons tout de même les nuées de rat, seule idée originale du titre, sont plutôt bien exploitées. Un titre qui, parmi d'autres, colle une formule qui fonctionne à peu près sans trop réfléchir, qui préfère faire recyclé plutôt que de chercher des spécificités ludiques à son concept, trop occupé qu'il est à nous raconter son histoire.

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On s'arrête là avec les Last Of Us like. Les récents GoW ont quand même pour eux d'intégrer des gimmicks de monde ouvert et de rpg, avec le loot qui va bien (yay). Alors que je trouvais que ça fonctionnait pour celui de 2018, qui voulait encore être un jeu d'action, Ragnarok préfère de loin ses dialogues en plans-séquences à ses bastons. Non seulement la qualité de ces dernières a largement diminuée (on passe d'ennemis recyclés à séquences de remplissage), mais tout ce qui tourne autour, le loot, les quêtes, l'XP, paraît encore plus hors de propos - alors que c'était déjà pas hyper pertinent à la base. Et c'est sans parler des énigmes qui existent uniquement pour respecter le "pacing" (bon, ça y a pas que lui, mais il est particulièrement mauvais à l'exercice). Les devs avaient vraiment visiblement plus très envie de faire un jeu vidéo.

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Autre enfant (mal) né d'Uncharted, Tomb Raider tente de prendre un tournant plus survival dans le ton. Dans le scénar, mais aussi dans l'esthétique qui s'approche du torture porn. Lara souffre, mais pas le joueur. On a droit à un TPS un peu claquos qui enchaîne les séquences scriptées simplissimes, qui n'arrive jamais à transmettre l'intensité de ce qu'il se passe à l'écran à la manette.

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Cas typique du jeu de graphiste qui savait pas trop quoi faire dès qu'il s’agissait de prendre une manette. Gris est beau à en pleurer, les musiques sont superbes, mais on est dans un plateformer tout ronflant. Ça parle aussi de deuil, mais sauter sur des carrés n'a pas grand chose à voir (mais qu'est ce qu'ils sont beaux). Si vous voulez un jeu sur le même thème mais pertinent dans son game design, Spiritfarer se débrouille apparement très bien.

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Encore un jeu joli mais creux, qui offre une expérience bien banale à défaut de savoir quoi faire d'autre. Si ça n'avait été qu'une balade avec un peu de plate-forme, pourquoi pas, mais on a droit à des combats et des énigmes bien ronflants et vu absolument partout. Perso j'aurais bien imaginé un jeu d'aventure croisé avec un Pikmin, vu l'importance des bestioles dans l'histoire.

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Un peu la même chose que les deux plus haut, mais version Giger. Se contenter de montrer des trucs perturbants, ça marche même pas au cinéma sans mise en scène.

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S'applique aux trois épisodes de la trilogie, mais surtout aux deux derniers opus.

D'un côté, les Hitman ont l'air d'avoir très envie d'être des jeux à système qui récompensent la planification et la maitrise, mais cette ambition est entravée par d'autres mécaniques qui s'y opposent. Le système d'opportunités permet de débloquer des petits scénarios menant systématiquement à un frag parfait de la cible. Ça demande d'avoir certains objets ou tenues, mais ça supprime toute réflexion personnelle pour atteindre sa cible. Peut être que les devs voulaient faire un puzzle game avant tout, mais bon, à quoi sert le sandbox à côté ? Après, il faut encore naviguer la map, et c'est la qu'arrive le second problème (pas d'excuse ici): elle est aussi trivialisée par le level design, qui offre tous les 4 mètres un moyen d'isoler un garde à côté d'un placard à cadavres. J'ai l'impression que c'est bien moins le cas dans le premier opus qui demandait plus de réflexion, mais il est souvent bien trop simple de choper le bon costume ou de se débarrasser d'un clampin gênant, encore une fois sans réflexion personnelle. Les défis comme finir le niveau sans déguisement et surtout le mode freelancer, intégrant des cibles aléatoires, viennent rafraîchir sérieusement l'ensemble, puisqu'ils demandent de vraies préparations et capacité d'adaptation.

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Déjà, MGS V est un jeu qui me rend un peu confus sur ce qu'il entreprend, avec son monde ouvert tout vide mais très rigolo pour expérimenter, ses cinématiques de 20 minutes toutes les quarante heures (je me plains pas) et son gameplay aux possibilités nombreuses qu'il n'arrive pas toujours à exploiter. Mais bon, c'est MGS, ça a toujours été un peu fourre-tout, le grand écart est grand mais y a beaucoup de bonnes choses.

Aussi, MGS, c'est la saga anti-guerre, en particulier nucléaire, qui adore les flingues (et les soldats). On déplore l'économie de guerre avec du tacticool, des meufs en bikini avec des gros gunz et des ninjas cyborgs comme cerise sur le gateau. Le tombeau des lucioles avec l'esthétique de Michael Bay, c'est quand même pas très commun. Le tout bien sûr servi par un gunplay léché et un gameplay hyper cinématique. J'ai entendu dire que Kojima avait stipulé que la guerre c'était nul, mais que les flingues c'était cool. Je sais pas si c'est vrai, mais ça résume quand même bien la saga.

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Au delà de l'ironie d'une ode à la liberté d'un dirigisme étouffant qui ne laisse aucune place au joueur, il est intéressant de constater le délaissement de Rockstar de tout le côté interactif, alors qu'il pousse dans la surenchère pour tout le reste. Red Dead est un jeu qui préfère coder les différents degré de pénétrations des flèche plutôt que d'avoir un shooter avec des déplacements et un système de visée corrects (le aim assist à ce niveau, désolé mais c'est incompétent). A ce point, c'est pas si surprenant que les missions du jeu ne soient qu'une avalanche de directives barbantes et de fusillades insipides qui requièrent la mort cérébrale d'un joueur jamais mis à contribution, que ce soit avec son skill ou ses décisions, où la moindre incartade est synonyme d'échec. Pas surprenant non plus que cet open world au potentiel immense ne soit pas utilisé pour enrichir l'expérience de jeu à travers ses mécaniques, mais une simple toile de fond pour des missions qui lui sont complètement hermétiques. Je veux bien qu'on dise que Red Dead II est une grande aventure, mais un grand jeu vidéo, certainement pas.

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J'inclus Manhunt pour montrer que selon moi, le problème avec Rockstar ne date pas d'hier. Manhunt, c'est le jeu controversé par exellence, dans son esthétique comme son scénario. Mais niveau gameplay ? Un jeu d'infiltration médiocre, avec, attention les yeux, des exécutions un peu salaces pour buter les ennemis. Et, plus fort, plus vous maintenez le bouton d'exécution, plus elle est dégueu. L'expérience de jeu subversive de Manhunt, c'est d'appuyer sur un bouton pour regarder une cinématique vaguement perturbante. Si vous voulez jouer les gobelins un peu sadiques, un truc comme Hitman marchera bien mieux puisqu'il laisse choisir qui et comment zigouiller en usant toute votre inventivité. Mais pour Rockstar, l’interactivité n'était déjà plus au centre.

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Ah, ces jeux d'enquêtes qui arrivent pas vraiment à nous faire faire des enquêtes. Après c'est souvent des jeux sympa, mais qui offrent des solutions bien trop guidées, la faute à des procédés narratifs classiques qui émulent le cinéma et les jeux à gros budget, qui limite les directions possibles de l'enquête (parce que ça coûte une blinde). Les indés ont bien pris le relais depuis.

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Bien qu'on essaye de nous faire croire qu'Alan Wake II est un jeu d'enquête avec son palais mental, il est en réalité l'une des expériences les plus lisses et banales de ces dernières années. Un shooter horrifique médiocre avec des énigmes dont on vous donne immédiatement les réponses (pas que ce soit nécessaire...). C'est dommage vu les efforts déployés à tous les autres niveaux. Mais que le gameplay ne soit pas très réfléchi est au final assez cohérent avec le scénario au coeur du jeu, qui manque lui aussi de fond.

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Bioshock est intéressant, car il reprend les notes sans la mélodie. Soit les pouvoirs, la ville rétrofuturiste et les twists de scénario, mais pas la cohérence, le level deisgn et les thématiques. Du coup on se retrouve avec un shooter linéaire avec un peu de télékinésie et un scénar qui ne sait pas de quoi parler. Mais ce serait avant tout le résultat d'un développement très troublé.

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Les jeux Ubi, c'est un peu la mort de l'intention artistique. Des titres aux prémisses toujours cool mais sans proposition, sur lesquelles on colle la même formule au cahier des charges toujours plus long. Le bien nommé Breakpoint est celui qui est allé trop loin en essayant de combiner shooter tactique et toutes les autres mécaniques du monde, en particulier de looter. Parce que combiner plein de trucs populaires fait toujours quelque chose de cool. Il paraît qu'ils ont quand même pas trop mal corrigé le tir depuis.

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Faire un jeu avec un chat, c'est rigolo. Stray abandonne cette chouette idée au bout de deux minutes pour nous filer un drone qui permet de parler au pnj qui nous demanderont de faire des fetch quests. Bon. On a aussi de la plateforme sans plateforme, de l'infiltration de base (ben oui), des énigmes où on pousse des caisses... On a quand même deux hubs où on peut se balader un peu partout, les seuls moments qui font un peu honneur à son concept.

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Nous faire miroiter un jeu hyper immersif où on se sert de la nature pour se repérer pour nous refiler un jeu ubi avec un piaf comme GPS, fallait le faire.

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On en a mangé du Souls Like avec les années. La plupart en reprennent les mécaniques sans trop se soucier des principes de fond qui expliquaient leur présence. Ca fait pas forcément des mauvais jeux. Fallent Order est un titre sympathique qui propose des combats soignés. Bon le level design n'est pas très cohérent et la mécanique de résurrection existe sans trop de raison, mais bon.

Ce qui m'agace surtout avec Fallen Order en particulier, c'est l'absence de tentative d'adapter sa formule à son univers. On aura pu avoir un truc avec la létalité des sabres lasers, par exemple, qui pourrait sérieusement changer le feeling des combats si bien intégrés. Ou n'importe quoi d'autre, de quoi se démarquer en se servant d'un matériau de base très riche. Mais non, on a droit aux barres de vie enflées et à l'endurance, avec des pouvoirs de la force qui ne bouleversent en rien le gameplay. Dommage.

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Ça ressemble à un truc de bourrin, le perso est un bourrin, c'est une histoire sur un bourrin, on peut prendre deux armes à la fois comme un bourrin, on se fait plomber comme du papier mâché. C'est pas le pire des cover shooter, mais niveau signaux contradictoires, ça se pose là.