Jacques Abeille - Le cycle des Contrées

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Un voyageur inconnu, sans mémoire ni histoire, pénètre dans un mystérieux domaine fait de « routes larges et austères, où chaque domaine est séparé de hautes murailles ». Derrière ceux-ci des jardiniers y cultivent des statues. Dans une existence quasi monastique, leurs vies sont dédiées à élaguer et soigner les formes minérales sortant de terre afin que se dévoilent silhouettes et visages. La mort venue, chacun d’entre eux sera inhumé « à l’endroit même où il a travaillé pour la dernière fois, afin que ses restes se mêlent au terreau et profitent à la croissance des statues à venir ». Chaque sculpture raconte ainsi l’histoire mythique des hommes et du lieu. Le voyageur est à l'origine d'un manuscrit qui finira par être diffusé secrètement à Terrèbre.

L’auteur a eu l'idée de la culture des statues en observant un paysan récolter une courge aux formes étranges. D’un essai sur la fécondité artistique devant faire tout au plus une quarantaine de pages naît un roman en y intégrant l’histoire, parfois tragique, des femmes de jardiniers.
Écrit au milieu des années 70 le manuscrit connut bien des déconvenues. Faillite d’éditeur et incendies d’entrepôts, le livre ne sera finalement édité qu’en 1982.
Pour une critique complète de ma part :
https://www.senscritique.com/livre/les_jardins_statuaires_le_cycle_des_contrees_tome_1/critique/268970375
Mais aussi et surtout une très belle lecture musicale d’extraits du livre :
https://www.youtube.com/watch?v=nD-wCfvQb58

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Ce deuxième volet se déroule à Terrèbre, ville labyrinthique à l’architecture gothique. Arrive sur place notre mystérieux voyageur. Il est connu de quelques d’habitants et semble avoir vécu un certain temps dans la contrée sauvage des Hautes-Brandes. Il s’appelle Barthélémy Lécriveur. Il accepte de garder un entrepôt qui se révèle être une crypte funéraire. Il va finir par s'y installer définitivement et y vivre une passion amoureuse avec une femme qui n’est autre que la fille du chancelier de l’empire.
Pendant ce temps la ville est menacée d’une invasion de hordes de cavaliers venant des steppes, aux confins de l’empire. Ils sont originaires de la contrée des jardins statuaires et sont partis fonder des groupes nomades.

On retrouve bien sûr l’écriture envoûtante de Jacques Abeille mais dans un registre complètement différent des Jardins Statuaires. Ce roman d’aventures incorpore aussi bien du polar qu’une réflexion sur le pouvoir. Le plus étonnant dans ce livre demeure cette relation amoureuse atypique dont l’issue confine à la cabale ésotérique.
"Le Veilleur du Jour offre à son lecteur tout à la fois le charme d’un récit d’énigme et d’amour somptueusement ménagé, la splendeur d’une longue et unique métaphore de la création, et une méditation sur ce qui doit advenir, de l’œuvre et de nos vies…" (Arnaud Laimé)

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Le récit se poursuit avec Ludovic Lindien, fils de Barthélémy Lécriveur personnage principal du Veilleur du jour. Il traverse la région sauvage des Hautes Brandes sur les traces de l’histoire de son père et de sa propre identité. C’est un récit de quête et un parcours initiatique qui va le confronter à la rudesse des mœurs et aux pratiques transgressives des peuples qui y habitent. D’étape en étape se révèle peu à peu la véritable identité de celui qui fût son père.
Dans ce tome nous plongeons dans un univers qui nous renvoie au monde antique à travers le symbolisme de l’oiseau Grèvelon et les rituels sacrés de lupercales forestières du monde romain.

"Dans les Hautes Brandes la vie se poursuivait des siècles à l’écart du mouvement et du bruit. Les enfants reprenaient les gestes de leurs parents et nul n’aurait songé à mettre en cause la plus modeste coutume.
Ton père fut celui par qui les temps changèrent. C’est ainsi.
Peut-être y avait-il aussi en lui quelque chose d’inaccompli, comme une virginité. Il n’avait trouvé sa place nulle part avant de séjourner parmi nous.
Après son passage, nous avons reconnu la vieillesse de notre monde, nous avons su que le temps ancestral qui rythmait les rites traditionnels avait trop longtemps pesé sur le mouvement de la vie et usé la trame de nos jours"

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Ce quatrième volet est un recueil de nouvelles érotiques signé Léo Barthe, pseudonyme de l’auteur…qui est également un des personnages-clés des romans ! Ce recueil s’intègre parfaitement dans le Cycle des Contrées.
Ces chroniques reprennent certaines scènes du deuxième volet ("Le veilleur du jour") et éclaire d’une lumière nouvelle la vie de la cité. L’identité et la destinée des protagonistes des livres précédents y sont mise à jour dans une étonnante intertextualité.

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"Il se tisse entre le cœur d'un chevalier et celui de son cheval des liens qui ne se laissent comparer à aucun des attachements que l'on peut connaître dans les autres aspects de la vie. C'est pourquoi nous pensons dans les steppes que quand un homme meurt, les âmes des chevaux qu'il a montés viennent chercher la sienne pour la porter encore dans d'infinies chevauchées à travers les grands vents qui balaient le monde ou parmi les torsades de l'eau des torrents qui jouent sans se lasser sur les pentes de la terre. On ne fait pas usage d'une eau dans les remous de laquelle on a reconnu les ondulations d'une crinière et si les convulsions d'un nuage inscrivent dans le ciel la forme d'un cheval, nous considérons le fait comme un heureux présage. Nous ne craignons pas les morts quand ils nous laissent par leur exemple un souvenir qui nous incite au plaisir de vivre"

Méditation mélancolique sur l’errance et poésie des ruines, ce quatrième tome est le seul qui soit véritablement une suite des "Jardins statuaires".
Le domaine a été entièrement dévasté et l’existence même des jardiniers relégués à une vieille croyance.
C’est une ode à la liberté et à l’irrépressible besoin de retrouver les racines d’une civilisation désormais éteinte.

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Un homme, parce qu'il a traduit dans sa langue natale le dernier livre des Jardins statuaires, se retrouve entrainé avec les "barbares" dans un long périple à travers les différentes contrées de son monde. Après plusieurs années de pérégrinations, le voici de nouveau aux portes de Terrèbre. Le temps est venu pour lui de reprendre le cours de sa vie professorale dans une ville qui, entretemps, s'est reconstruite.
La Barbarie fait suite aux Barbares et en renverse les perspectives. Dans le précédent roman, le narrateur, enlevé par des hommes venus des steppes, faisait l'expérience d'un monde chargé de cultures et de magie, inscrit dans le rythme des saisons et des éléments naturels.
Ramené à sa ville natale, et ce faisant à une prétendue "civilisation", il découvre la barbarie d'une société brutale, cupide, privée de croyances et d'imaginaire.

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Roman périphérique du cycle

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Roman périphérique du cycle