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Jacques Rozier - Commentaires

Auteur à la personnalité unique, inventeur d’un comique de situation et du comportement mû par une tendresse profonde pour ceux qu’il filme, Rozier a développé un cinéma de l’évasion, de la fantaisie, de l’insolite, en puisant dans le quotidien le plus banal mille raisons de s’en émerveiller.

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4 films

créée il y a environ 12 ans · modifiée il y a plus de 5 ans
Adieu Philippine
7.3

Adieu Philippine (1962)

1 h 46 min. Sortie : 25 septembre 1963. Drame

Film de Jacques Rozier

Thaddeus a mis 7/10.

Annotation :

Nous sommes en 1962. Michel est stagiaire à l’ORTF et s’apprête à effectuer son service militaire en Algérie. Son ami Dédé en revient, taiseux, la mine assombrie, conscient que nul ne saurait comprendre son expérience. Sans jamais éluder cette toile de fond menaçante, Rozier prend la tangente et suit les pas de son protagoniste, accompagné des deux donzelles qui se sont entichées de lui, dans une ultime virée insouciante, en attendant la mobilisation. Toute son entreprise vise à capter, avec une attention vériste et poétique à la fois, les gestes et les mots du quotidien, dans leur volatilité et leur beauté la plus éphémère : sauterie yé-yé dans la chaleur du soir, chamailleries incongrues et promenades ensoleillées sur les routes et les plages de Corse. Un instantané précis de la France de l’époque.

Du côté d'Orouët
7.7

Du côté d'Orouët (1971)

2 h 30 min. Sortie : 27 septembre 1973. Comédie dramatique

Film de Jacques Rozier

Thaddeus a mis 8/10 et a écrit une critique.

Annotation :

C’est sur la côte vendéenne et les gloussements intarissables de trois copines pétillantes de vitalité, bientôt rejointes par un grand nigaud attachant emmanché d’un long cou (Bernard Menez, génial), que Rozier construit ce délicieux et intime carnet de vacances. L’improvisation contrôlée, la création de personnages en état de disponibilité totale, la confiance en l’allongement des séquences au gré des accidents de tournage fournit au film ses éclats de rire homériques, ses engueulades impromptues, ses moments de creux, sa détresse passagère qui finit par affleurer sous la bonne humeur, lorsque l’on prend conscience de l’été qui s’achève, de la solitude qui ne dit pas son nom ou des blessures passagères du cœur. On en sort heureux et mélancolique à la fois, les joues ensablées et les narines perlées d’embruns.
Top 10 Année 1971 :
http://lc.cx/AUL

Les Naufragés de l'île de la Tortue
6.9

Les Naufragés de l'île de la Tortue (1976)

2 h 20 min. Sortie : 6 octobre 1976. Comédie

Film de Jacques Rozier

Thaddeus a mis 8/10.

Annotation :

Les vacances, encore et toujours. Mais c’est dans un imaginaire de bacs à sable que le cinéaste nous convie cette fois. Le secret précieux de Rozier est de traiter le burlesque avec la plus grande rigueur et un sens du détail infaillible, en l’habillant des couleurs de l’enfance en retour et du plaisir du jeu, dans ce qu’il a de plus lunaire et de plus mythomane. Pierre Richard, organisateur dépassé d’une aventure ubuesque qui vire très vite à la douce mutinerie, saborde allégrement cette équipée insensée, où chaque péripétie est traitée en épopée drolatique : d’une folle liberté, le film enchante par ses égarements, son excentricité, son éloge de l’inattendu et de la bifurcation intempestive. A la fin, heureux le spectateur qui, comme Bonaventure, Petit Nono et toute leur colonie de Robinsons en herbe, aura fait un bien beau voyage.
Top 10 Année 1976 :
http://lc.cx/AUF

Maine Océan
7.4

Maine Océan (1986)

2 h 11 min. Sortie : 16 avril 1986. Comédie

Film de Jacques Rozier

Thaddeus a mis 8/10.

Annotation :

On retrouve la même poétique dans cette nouvelle échappée buissonnière : l’art du décalage azimuté, le goût des alliages insolites, le don inné pour croquer des portraits hauts en couleur dont l’incroyable fantaisie semble façonnée dans le quotidien le plus prosaïque… Difficile de décrire par des mots ce ton tendre et loufoque, cette philosophie de la joie de vivre qui sont ceux de Rozier : pour le comprendre, il faut avoir été témoin des prises de bec entre une Brésilienne, une avocate maladroite et des contrôleurs de la SNCF tatillons, avoir vu notre héros échoué dans un banc de sable, une valise à la main et de l’eau jusqu’en haut des bottes, tandis qu’il s’échine de rejoindre son train, ou avoir été saisi par cette euphorie passagère, lorsque dans une salle municipale toute la troupe s’accorde, heureuse d’être ensemble, et improvise une samba enguirlandée. Le bonheur, quoi.
Top 10 Année 1986 :
http://lc.cx/UVF

Thaddeus

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