Cover Jean-Jacques Annaud - Commentaires

Jean-Jacques Annaud - Commentaires

Ce réalisateur a par le passé réalisé des films aussi ambitieux qu’accomplis, faisant mentir la propension du cinéma hexagonal à se montrer frileux pour ce genre de projets à la fois populaires et intelligents. Pour cette raison, même s’il n’est plus aujourd’hui que l’ombre de lui-même, et aussi ...

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7 films

créée il y a plus de 12 ans · modifiée il y a presque 6 ans
La Victoire en chantant
6.7

La Victoire en chantant (1976)

1 h 30 min. Sortie : 22 septembre 1976 (France). Drame, Historique, Guerre

Film de Jean-Jacques Annaud

Thaddeus a mis 6/10.

Annotation :

Janvier 1915 à Fort-Coulais, petit poste frontière et comptoir marchand d’Afrique noire. Apprenant la déclaration de guerre, quelques Dupont-Lajoie se laissent aller à leur patriotisme le plus viscéralement cocardier. L’attaque militaire ressemble à une partie de campagne et tourne à la déroute, si bien qu’un jeune normalien enrégimente promptement les indigènes, domine les colons d’une autorité méprisante qu’ils savourent comme on savourait, du temps de Déroulède, la souveraineté du chef. Tout ce microcosme réfléchit le modèle d’origine, ses préjugés d’ethnie, de caste, ses valeurs, ses systèmes, ses alibis. Et Annaud s’adonne avec une légèreté narquoise aux ravages de l’ironie, même si le récit fléchit régulièrement dans son rythme et si les scènes durent un peu trop dans l’exploitation du comique.

Coup de tête
7.3

Coup de tête (1979)

1 h 29 min. Sortie : 14 février 1979. Comédie dramatique, Sport

Film de Jean-Jacques Annaud

Thaddeus a mis 7/10.

Annotation :

Le football est l’opium du peuple. Et la vengeance un plat qui se mange froid. Animé par un esprit des plus caustiques, Annaud montre les imbéciles qui beuglent dans les tribunes en jetant des cannettes de bière, les présidents cyniques flattant les égos de joueurs crétinisés pour faire fonctionner toute une machinerie qui tourne à vide et dont la seule fonction est d’abrutir une ville où sévit la fièvre, dangereusement démagogique, de la gloire naissante. Dans la filiation de la comédie italienne, qui concilie le contenu social et le divertissement tout en en dénonçant par l’humour les injustices politiques, il égratigne une certaine mentalité provinciale, faite de magouilles et de veulerie, de traficotages et d’hystérie. Silhouette légère de Roméo en goguette, Dewaere est formidable ; les seconds rôles également.

La Guerre du feu
6.9

La Guerre du feu (1981)

1 h 40 min. Sortie : 16 décembre 1981. Aventure, Drame, Historique

Film de Jean-Jacques Annaud

Thaddeus a mis 7/10.

Annotation :

Première gageure du cinéaste, qui entraîne dans un fascinant voyage temporel et choisit, pour évoquer la vie âpre et rude de nos ancêtres, la voie de la reconstitution ethnologique, aussi éloignée du documentaire scientifique que de la fantaisie débridée. Crédible mais romanesque, d’une vraie beauté picturale dans ses plans d’ensemble, ses visions de la nature inviolée et du monde primitif, le film offre un spectacle saisissant qui parvient à susciter les émotions les plus élémentaires. Travail de reporter talentueux doublé d’un témoignage poétique, dont l’imagination est greffée sur la connaissance, cette aventure préhistorique offre un aperçu de nos origines d’autant plus précieux qu’il est d’abord sentimental. Et si à la fin on ne sait toujours pas d’où vient l’homme, du moins sait-on où il va : de plus en plus loin.

Le Nom de la rose
7.6

Le Nom de la rose (1986)

The Name of the Rose

2 h 10 min. Sortie : 17 décembre 1986 (France). Policier, Drame, Thriller

Film de Jean-Jacques Annaud

Thaddeus a mis 10/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Dans l'intelligence et la virtuosité, en trouvant un rigoureux équilibre entre thèse et spectacle, profane et sacré, Annaud signe le plus extraordinaire thriller en huis-clos qui soit : un polar entre les pages de la Bible, dopé au mysticisme inquiétant et à l'érudition ludique. Palpitant d'un bout à l'autre, mariant la philosophie, l'initiation, le suspense, l'humour, instaurant un climat gothique et mystérieux des plus envoûtants, cette admirable réussite s'impose comme un formidable réquisitoire contre l'obscurantisme et le fanatisme, et démonte, avec une ironie cinglante, les querelles théologiques d'un clergé rongé par l'hypocrisie et l'immobilisme. Des notes de James Horner au formidable personnage de Guillaume de Baskerville, intellectuel humaniste campé avec un charisme génial par Sean Connery, tout y est magistral, aussi riche que captivant.
Top 10 Année 1986 :
http://lc.cx/UVF

L'Ours
6.9

L'Ours (1988)

L'Ours

1 h 36 min. Sortie : 19 octobre 1988. Aventure, Drame

Film de Jean-Jacques Annaud

Thaddeus a mis 7/10.

Annotation :

Encore un pari ambitieux – et remporté. Après "La Guerre du Feu", Annaud fait à nouveau le choix d’une quasi absence de dialogue, s’en remet exclusivement à sa foi en l’histoire, à son aisance à exprimer les choses par la beauté simple des images et la force d’une intrigue métaphorique, à portée universelle. Loin de tout effet documentaire, transpirant un véritable amour de la nature et de la vie sauvage, le spectacle se fait tour à tour haletant, cruel, drôle, tendre, et justifie ce qui ne relève pas de la science avérée comme licence poétique. Le cinéaste parvient ainsi à montrer la vie au sens primaire du mot et tout ce qu’elle recèle de tolérance et d’innocence, de grandeur et de servitude, rappelant que l’homme ne peut mériter de survivre qu’en revoyant complètement son système de valeurs. Belle réussite.

L'Amant
6.2

L'Amant (1992)

The Lover

1 h 55 min. Sortie : 22 janvier 1992. Drame, Romance

Film de Jean-Jacques Annaud

Thaddeus a mis 6/10.

Annotation :

Cette fois, le réalisateur s’enlise quelque peu dans l’enluminure et le déjà-vu, le chromo et le lieu commun. La minutie apportée à la reconstitution (une Indochine coloniale grouillante de vie, de fumées, de parfums), l’esthétisme des images et la perfection ostensible de l’exécution frisent la pose publicitaire, et participent d’une forme de cinéma de présentoir, comme si une vitre était placée entre la caméra et un réel labellisé. La puissance de l’intrigue et la relative fascination qui se dégage de cette passion fulgurante garantissent un minimum d’intérêt, mais avec ce (somptueux et très exportable) livre d’images, compromis un peu trop habile entre le culturel et le commercial, le réalisateur semble avoir oublié une chose : devant un écran, nous sommes des spectateurs à séduire, pas des clients à satisfaire.

Stalingrad
6.9

Stalingrad (2001)

Enemy at the Gates

2 h 11 min. Sortie : 14 mars 2001. Drame, Historique, Thriller

Film de Jean-Jacques Annaud

Thaddeus a mis 7/10.

Annotation :

Gros budget, énorme figuration, imposante logistique. Le cinéaste se plie aux règles du film de guerre à grande échelle et reconstitue l’apocalyptique bataille de Stalingrad avec un souffle indéniable, une authentique maîtrise de l’espace stratégique et de la disposition des lieux. Toutes les scènes de traque et d’affût dans les ruines sont très réussies et offrent une belle amplitude à l’idée centrale, ce principe de récit épique réduit à un combat singulier : le jeune paysan soviétique, devenu instrument de propagande, contre le renard nazi à l’œil glacial. Le film est intéressant en ce qu’il fait glisser la pyrotechnie attendue vers le duel entre ces deux chasseurs embusqués, tirant tout le parti d’un décor impressionnant, et lui donnant valeur de symbole pour le conflit (notamment médiatique) entre les deux nations.

Thaddeus

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