Journal d'un bédéphile : année 2018

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J'avais certainement trop d'attentes concernant les albums précédents des deux auteurs de ce magnifique biopic de Magritte (https://www.senscritique.com/bd/Magritte/critique/149363223) mais force est de constater que cet ersatz d'Amélie Poulain est très maladroit, confus et artificiel. On comprend où veut en venir la narration, d'une part en mettant en valeur des détails du quotidien pouvant paraître insignifiant, d'autre part en bousculant la vie morne des (trop) nombreux personnages, mais tout cela nous amène finalement à des prises de conscience trop peu crédibles. La faute principalement à une trop grande ambition narrative qui tend à mêler mécaniquement le destin des habitants d'un immeuble, alors que les parallèles restent très artificiels. L'univers visuel développé par le dessinateur ne manquait pas non plus de potentiel, mais reste finalement très générique. Quelques moments d'émotions et le surgissement de quelques thèmes consistants comme le deuil familial sauvent néanmoins le tableau.

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Les éditions Cornélius nous proposent encore ici un très bon recueil des publications de Crumb, centrée ici autour de son obsession pour le folk noir-américain des années 20 et son attitude réactionnaire vis-à-vis de la pop des années 60. L'auto-dérision, la satire sont toujours au rendez-vous, mêlés à des récits dans une veine plus réaliste relatant la biographie de chanteurs méconnus du folk. Ce qui est formidable, c'est de voir comment Crumb s'approprie un sujet a priori pas très intime (sa passion pour la musique) pour en faire un miroir de lui-même et de son rapport misanthrope et paradoxalement idéaliste au monde qui l'entoure. Quelques récits supplémentaires extérieurs au sujet principal de l'album viennent s'ajouter à l'ensemble pour varier le contenu de l'album, d'une aussi bonne qualité. Ces publications thématiques des éditions Cornélius sont vraiment formidables car non seulement elles varient les tons et les sujets proposés par Crumb, mais propose en guise de conclusion une longue interview de l'auteur qui revient sur le contexte souvent étonnant de chacun des récits.

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Preuve que l'esprit de la série Valérian est encore pertinent aujourd'hui : les auteurs qui l'ont réinterprétés en 2017 (Besson au cinéma, Lauffray et Lupano en bande dessinée) l'ont fait dans la droite lignée de la série originale tout en abordant des sujets parfaitement d'actualité. Reprenant le credo de Christin de dénoncer les travers du capitalisme en lui donnant une dimension intergalactique, Lupano imagine qu'une intelligence artificielle très perfectionnée puisse détenir à elle seule deux des plus gros paradis fiscaux existants. Il imagine aussi que la Terre puisse devenir la propriété d'une compagnie de revente de planètes. Évidemment ce sera à Valérian et Laureline de résoudre les problèmes que cela provoque, dans un enchaînement de rebondissements assez dense pour un récit de cinquante pages. Le scénario est donc généreux, drôle et bien fichu, bien que peut-être un peu trop chargé. Les planches de Lauffray sont quand à elles superbement détaillées et très bien architecturées. Cet auteur reste un des meilleurs façonneurs d'univers dessinés de la bande dessinée française actuelle. Les trouvailles visuelles sont légions, et ce même si la tronche de Valérian est pas toujours très réussie. Alors que Manu Larcenet proposait une vision très personnelle de la série Valérian, Lauffray et Lupano sont plus dans une démarche d'hommage respectueux mais sans pour autant brider leur inventivité.

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Cette compilation de gags parus dans "Zoo" vaut pour l'autodérision permanente de son auteur et le témoignage parfois consistant des conditions de vie représentative de la plupart des auteurs de BD français, à savoir un manque de succès commercial qui se traduit par une certaine précarité. Au vu du fait que c'est une compilation, je pense qu'il y a certains gags qu'il n'était pas franchement nécessaire de garder, tant ils sont attendus et peu inventifs. D'autres se démarquent néanmoins positivement.

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Si ce manuel à l'attention de tout réfugié politique voulant s'installer en France semble très pratique pour tout lecteur se trouvant dans cette situation, il ne l'est pas moins pour tout français qui cherche à comprendre les rouages et les travers de son propre gouvernement. Avec une narration et un graphisme très influencée par son travail de dessinateur de presse, Mana Neyestani revient sur son parcours du combattant pour le droit d'asile en France, et c'est un tel calvaire pour lui que des parallèles avec sa précédente BD "Une métamorphose iranienne" racontant son emprisonnement par le régime iranien deviennent sont parfaitement possibles, et souvent évidents. Avec le ton doux-amer toujours à cheval entre la dérision et le drame social qui lui est propre, Neyestani passe la bureaucratie française au fil d'une narration aiguisée qui n'épargne rien à notre douce patrie. En bon manuel, l'album fait le pari de la concision et si on aurait apprécié une description plus générale de sa vie en France, on peut très bien se contenter de ce qui nous est proposé. En espérant que ce soit partie remise, avec un possible "Petit manuel du parfait citoyen étranger"...

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Cette biographie en bande dessinée sur le mouvement situationniste est un très bon moyen de découvrir en moins d'une heure l'histoire des quinze années d'activité du mouvement qui fut l'un des investigateurs de mai 68. C'est riche en informations mais cela reste purement et strictement factuel, comme si de peur de singer Debord ou de rentrer dans "la société du spectacle" qu'il dénonce, les auteurs n'avaient pas osés sortir un peu des lignes. En résulte un bon condensé digne de wikipédia mais qui n'a pas le moindre intérêt pour qui connaît déjà le mouvement ni pour ceux qui auraient voulu voir Guy Debord érigé en personnage de bande dessinée.

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Johan de Moor et Dal continuent leur dissection cynique des sentiments humains avec toujours le même humour acerbe et noir de "Cœur glacé", à ceci près qu'ici ils se concentrent ici sur les représentations sociales du couple en éclatant leur narration qui tient presque plus de l'essai que du récit. Cet éparpillement n'est pas toujours bienheureux car l'album ressemble souvent à un patchwork digressif qui accumule des illustrations pleines pages pas toujours nécessaires. Reste l'inventivité narrative et graphiques des auteurs qui détournent l'imagerie publicitaire et les icônes de la culture populaire pour donner une consistance esthétique à leur réquisitoire contre la culture occidentale de l'amour éternel.

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"La belle mort" contient déjà beaucoup de ce qui fera de "Shangri-La" un récit de science-fiction majeur. Mathieu Bablet propose ici un univers post-apocalyptique affolant de densité concernant la mise en place des décors (qui sont néanmoins un peu générique, tout comme l'aspect des personnages, on sent beaucoup d'influences comme Left4Dead pour certains décors ou le style manga pour les personnages) et un récit ambitieux qui pose déjà une réflexion sur la mort, à l'échelle individuelle comme à l'échelle de l'humanité. Seulement, l'écriture des personnages est très maladroite, ils sont caractérisés avec peu de subtilité ce qui rend la dernière partie du récit émotionnellement très artificielle. Bablet est un peu dépassé par son ambition et même si la centaine de planches tient en haleine et impressionne par sa démesure, beaucoup trop d'éléments narratifs restent trop peu ou trop mal développés pour ne pas sentir une légère pointe de déception. Le périple n'en vaut pas moins la peine de s'y attarder, rien que pour assister à la naissance ambitieuse d'un auteur de science-fiction qui risque encore de faire parler de lui dans les prochaines années.

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L'introduction disait juste : il s'agit bien d'un essai en bande dessinée plus qu'un simple récit historique du Nouvel Hollywood, tellement Jean-Baptiste Thoret rentre dans une analyse profonde et passionnante de mon courant cinématographique préféré. Certes, on peut imaginer que tout cela ne soit qu'une synthèse des bouquins qu'il a écrit sur le sujet, mais une synthèse très bien ramassée, et pertinemment mise en dessin par le talentueux dessinateur Bruno, qui reprend l'imagerie holywoodienne de l'époque avec son style épuré. Les éléments d'interprétations apportés donnent vraiment envie de creuser la réflexion sur le sujet, notamment pour comprendre les enjeux de la société américaine actuelle. Et ça tombe bien, Thoret propose ce prolongement avec son documentaire sorti en novembre "We blew it", qu'il me tarde de voir.

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Ce recueil regroupe une bonne partie des récits courts de Gipi qu'il a publié dans les années 2000. Le florilège est évidemment inégal, mais les histoires les plus longues sont les plus réussies, ce qui est très appréciable. Passant de l'autobiographie au récit social, du noir et blanc à la couleur, l'auteur se conforte dans tous les genres et toutes les formes, et propose quelques beaux moments de bande dessinée, à commencer par la première histoire qui donne son titre à l'album. Des moments fugaces, précieux, sont captés avec la sensibilité qui lui est propre.

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Ma joie est tellement grande de retrouver Lapinot que je dois certainement manquer d'un peu d'objectivité. Mais quel plaisir de se familiariser de nouveau avec cet humour et cet univers si irrésistible, porté par le duo Lapinot/Richard. Tous les ingrédients d'un bon Lapinot sont présents : des tiraillements moraux, des thèmes très actuels (le traitement médiatique du djihadisme, les sites de rencontres) et un soupçon de spiritualisme avec les auras que Richard peut voir durant l'album, qui déterminent les mensonges et la malfaisance des gens. Trondheim n'oublie pas d'être débile et irrévérencieux, le faisant avec sa subtilité narrative habituelle basée sur des dialogues ciselés. Alors certes, tout cela laisse l'auteur dans une certaine zone de confort, mais celle-ci est parfaitement maîtrisée et fait un bien fou.

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Tout à la fois carnet de voyage virtuel, roman épistolaire et témoignage romantique du monde comme il l'était il y a plus d'un siècle, "Les voyages d'Anna" est une bouffée d'air émouvante qui tient plus du roman illustré que de la bande dessinée. Lepage se complait dans de superbes illustrations et croquis que le format de l'album met superbement en valeur. Tandis que l'écriture fait résonner la voix de deux amants que la distance et le tempérament séparent durant de longues années, au gré des voyages à travers le monde. Le parcours effectué par l'un et l'autre en dit long sur l'inassouvissement perpétuel de nos désirs, notre impossibilité de communiquer avec les autres et notre acharnement à vouloir nous lier à eux.

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Lepage narre une courte partie de la vie du personnage masculin des "Voyages d'Anna", cette fois-ci dans un récit de bande dessinée. Le principal défaut de l'oeuvre est justement que la reprise de cette trame est surtout une reprise des mêmes registres et thèmes, tant le récit s'éloigne de ses postulats initiaux, s'éloignant du personnage principal au profit d'un personnage féminin qu'on découvre par des flash back un peu systématique. Qu'à cela ne tienne, Lepage réalise un livre-somme, qui de l'Odyssée reprend la rechercher désespérée de l'endroit où l'on veut demeurer, qui est aussi une recherche de soi-même. Le fil rouge incarné par la recherche de ce peintre et ses peintures paraît ténue, mais donne en réalité corps au récit tant il contribue à lui forger un imaginaire idéaliste et singulier. On en ressort comme après un long voyage, exténué, la bouche sèche, avec l'impression d'avoir fait une certaine expérience de l'éternité.

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Il est de ces récits tellement vertigineux sur le plan de la réflexion et de l'émotion qu'on voudrait longuement écrire dessus sans toutefois y parvenir (justement à cause de cette sensation de vertige). « Ces jours qui disparaissent » en fait clairement parti. Passé le manque de personnalité des dessins et le caractère éculé de certains procédés narratifs qui puisent largement leur inspiration dans le manga, ce récit-fleuve d'un homme dont une autre personnalité que la sienne prend le contrôle de son corps un jour sur deux est bouleversant. Il prend de l'ampleur au fil des pages et propose finalement un drame déchirant sur le temps qui s'écoule et qui nous échappe, sur la pureté originelle de notre vie sociale que l'on voudrait à tout prix préserver. La perception du personnage principal finit par fusionner avec celle du lecteur dans un enchaînement narratif d'une fluidité affolante et addictive. Rarement l'idéal platonicien sur l'immortalité de l'âme n'aura été aussi bien mis en récit. Même si le projet narratif repose sur des postulats peu engageants, il parvient donc à les transcender pour une montée en puissance dramatique remarquable.

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La narration de cet album-hommage aux pionniers de l'alpinisme est certainement trop ampoulée par ses descriptions littéraires et sa linéarité balbutiante. Mais par petites touches, l'auteur parvient à donner du sens aux exploits de ses personnages, qui font corps avec la montagne en dépassant ce dont l'homme est physiquement capable. Et développe en creux une relation attachante entre l'aristocrate et son guide aux expressions grandiloquentes.

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Ce court récit de Peeters vaut pour son ludisme poétique qui confronte le point de vue de trois personnages dans le même laps de temps et la même unité de lieu (un avion volant au-dessus de l’Atlantique). La toile de fond de guerre froide n'est qu'un prétexte pour sonder les représentations sociales et les pensées des personnages, dont les perceptions de la situation se contredisent dans un flou narratif jubilatoire. Le récit mêle ainsi quelques traits d'humour bien placés et un fil rouge dramatique qui conclue bien ces quelques pages très plaisantes.

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-2. Ce premier tome a un fort potentiel tant la sensibilité de Bonhomme se ressent déjà à travers ses dessins et les personnages qu'il esquisse, mais l'album de 44 pages reste encore trop bloqué dans l'étalage des poncifs sur les baleiniers qui empêche ce premier tome d'affirmer une certaine originalité, ce qui sera le cas dans les suivants.

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-1. Les personnages s'affinent, Bonhomme bouleverse le récit avec un élément perturbateur et des péripéties captivants, bref, la série est mieux lancée avec ce deuxième tome. Sa brièveté demeure quelque peu frustrante tant la narration pourrait prendre un peu plus son temps (les suivants feront dix pages de plus, ce qui s'avérera salvateur) mais c'est déjà de la grande bande dessinée d'aventure, bien réalisée et qui gagne en maturité.

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Note inchangée : 8. Bonhomme parvient avec ce troisième tome à une plus grande précision dans ses dessins qui servent une narration plus consistante et maîtrisée. Le registre surnaturel de certains passages est bien mieux exploité, parvenant à conférer une vraie aura à la série. Les flash-back permettent enfin d'apporter du relief aux personnages et d'aborder plus frontalement la place des amérindiens il y a un siècle et les oppressions qu'ils ont pu subir.

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Note inchangée : 8. Bonhomme se réapproprie avec grande ingéniosité les codes du récit d'évasion pour cet album, en introduisant un personnage féminin qui a un certain potentiel. La violence se fait enfin plus explicite, tournant ainsi la série vers un lectorat un peu plus âgé et un propos plus affirmé.

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Note inchangée : 8. Ce cinquième tome parachève les intentions de Bonhomme d'aborder frontalement le génocide amérindien, et de traiter les enjeux de son récit avec plus de maturité et de radicalisme dans le propos. Cela lui permet de prendre des tournants inattendus et d'opposer avec plus de franchise les personnages entre eux, notamment lorsque le personnage féminin s'affirme face à son bourreau.

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Note inchangée : 7.

Bonhomme explore pour son premier album en solo la narration muette (ou presque) en suivant les mésaventures d'un homme préhistorique. Le haut potentiel ludique est très bien exploité, les choix graphiques (de couleur notamment) sont très audacieux. Seulement cela reste surtout un pur exercice de style, tant la bestialité des personnages rend l'enchaînement narratif très simple.

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Ce premier tome du Marquis d"Anaon ne manque pas de charme, reprenant le mythe de l'ogre (dont s'inspire d'ailleurs fortement les tomes 3 et 4 d'Undertaker) avec une mise en scène et une ambiance savoureuses. Le personnage principal s'affirmera plus dans les tomes suivants, mais c'est déjà plutôt consistant, même si le potentiel narratif aurait nécessité de dilater plus la narration. J'avais oublié à quel point le format 44 pages pouvait être frustrant !

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Ce deuxième tome pêche par un certain manque de surprise dans son déroulement narratif, comme si la série s'enfermait déjà dans un certain confort concernant le thème de la croyance. Mais la grande maîtrise graphique de l'album reste très appréciable, et le scénario se démarque tout de même par la figure ambivalente du prêtre.

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Ce troisième album, huis clos sur un navire, est celui qui fait s'affirmer le Marquis d'Anaon en véritable figure romantique, et c'est aussi le plus captivant des trois albums. En faisant intervenir un élément accidentel plutôt qu'un ennemi dont on ne connaît pas l'identité, Vehlmann rend les procédés narratifs plus subtils et l'ambiance apocalyptique vraiment pénétrante concernant la dernière partie du récit.

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Ce quatrième album est un sommet de mise en scène, racontant la chasse d'un ours des montagnes avec une aura spirituelle plus forte que jamais. Le Marquis d'Anaon y prend plus de profondeur, et la pagination est plus généreuse pour laisser de la place à Bonhomme qui déploie de superbes décors. On pourrait d'ailleurs rapprocher l'ambiance de celle du dernier film d'Inarritu "The Revenant". Du grand art.

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Je n'avais jamais lu ce dernier album du Marquis d'Anaon, qui s'attaque aux mythes que renferment la pyramide de Khéops avec une maîtrise du récit fulgurante. La confrontation avec la bourgeoisie occidentale, le personnage de l'esclave, ce dernier épisode réserve plus d'une surprise et parvient à laisser une impression de mystère persistante, tant on aimerait en savoir plus sur les secrets que cherche le Marquis. Dommage que la série se soit arrêtée là...

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Ce premier album de Messire Guillaume démarre un peu doucement, avec une narration pas toujours efficace, mais un charme graphique indéniable et une manière unique d'aborder des thèmes sombres (le deuil surtout) pour de la bande dessinée jeunesse.

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L'onirisme de ce deuxième opus est très appréciable, tant l'univers mythologique développé reste captivant et étonnant de bout en bout. Le symbolisme manque parfois de subtilité, mais en tant que conte pour enfants, c'est la plupart du temps très ingénieux et très réjouissant.