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Cover Journal de lecture - 2023
Liste de

120 livres

créée il y a environ 2 ans · modifiée il y a environ 1 an
Une si longue lettre
7.6

Une si longue lettre (1979)

Sortie : 1979 (France). Roman

livre de Mariama Bâ

Clément Nosferalis a mis 8/10.

Annotation :

Terminé le 2 janvier.
J'ai découvert ce livre ici, dans le "Top des meilleurs livres africains", liste intrigante s'il en est, par la diversité de ses langues, de ses pays et de ses époques, -liste pourtant peu probante, car il y a eu peu de réponses des membres, puisque c'est une aire littéraire dont nous connaissons essentiellement le domaine francophone, et encore très imparfaitement.
Ce beau petit roman retrace l'évolution de la vie intime au Sénégal au cours du XXe siècle. L'histoire politique de l'indépendance est présente en toile de fond, mais le cœur est constitué de destins féminins, à commencer par la narratrice, entourée de nombreuses figures. Le contenu est dur, cependant ouvert à des lumières d'espoir. Les chapitres sont courts, on avance vite dans la lettre de Ramoulaye, qui enchaîne événements sociaux (à commencer par le deuil), remarques politiques, états d'âme, historiettes sur les femmes qui l'entourent. Le roman s'ouvre finalement sur la génération suivante, celle de ses filles. Cela en fait le roman d'une génération, celle de l'autrice. On comprend pourquoi il eut tant de retentissement.

Vita Nova
8

Vita Nova

Sortie : 16 octobre 1974 (France). Poésie

livre de Dante Alighieri

Clément Nosferalis a mis 8/10.

Annotation :

Terminé le 4 janvier.
"Vita Nova" est un objet singulier. Prosimètre, c'est-à-dire oeuvre mélangeant prose et vers, elle semble un écrin pour certains poèmes choisis (le livre a donc fonction d'anthologie), en précédant ces oeuvres d'une notation autobiographique (la réalité du "vécu" de Dante étant de peu d'importance) et en les faisant suivre d'un commentaire, généralement le découpage du poème en plusieurs parties. L'intérêt gît néanmoins dans les digressions qui strient le recueil : réflexion sur l'éloquence en "langue de si" (l'italien), méditation étrange sur le nombre 9, etc. A la longue, les commentaires répétitifs de son oeuvre peuvent lasser ; mais on voit Dante s'exercer à la poésie, intégrer la poésie des troubadours et trouvères, aller en parallèle de Pétrarque sur la voie de la poésie nouvelle. La fin annonce l'écriture de "La Divine Comédie", oeuvre plus singulière et d'une puissance supérieure.

The Colossus
7.5

The Colossus

Poésie

livre de Sylvia Plath

Clément Nosferalis a mis 10/10.

Annotation :

Terminé le 5 janvier.
Je lis ce recueil dans l'édition Quarto de Gallimard, et me rends compte (sauf erreur de ma part) en voulant le mettre ici qu'il n'existe aucune édition indépendante de ce recueil en français. Comment cela est-il possible ? Je me souviens d'une postface à "Ariel", chez Poésie/Gallimard, qui faisait du recueil intitulé "Le Colosse" (le seul publié par Plath de son vivant) une sorte de préparation, de recueil de jeunesse, annonçant "Ariel" qui serait le chef-d’œuvre. C'est tous simplement faux : "Le Colosse" est d'une puissance égale voire supérieure à "Ariel". Les thèmes y sont plus larges, les narrations menées avec plus de puissance, il s'agit d'une œuvre tout à fait singulière.

Jargon de l'authenticité
7.8

Jargon de l'authenticité (1964)

De l'idéologie allemande

Jargon der eigentlichkeit: zur deutschen ideologie

Sortie : 12 septembre 2003 (France). Essai, Philosophie

livre de Theodor W. Adorno

Clément Nosferalis a mis 9/10.

Annotation :

Terminé le 7 janvier.
Taper sur Heidegger est une activité à la fois plaisante, nécessaire et relaxante. Adorno oscille ici entre l'essai critique et le pamphlet, sans vraiment choisir l'un ou l'autre. Parfois, j'eusse aimé qu'il se lâche un peu plus, nous lâche plus de phrases façon Thomas Bernhard, lui aussi auteur d'un excellent pamphlet contre le mammouth de la Forêt noire. Pourtant, la préface comme la postface de l'édition Payot insistent sur le caractère excessif du livre, son aspect outrancier. Aujourd'hui, après la publication des Cahiers noirs et la fin de la hype heideggerienne dans l'université française, on le trouve au contraire trop gentil.
Plus conceptuellement : beaux passages sur les concepts d'origine, d'authenticité et d'être-pour-la-mort.

Champs

Champs

1975-1985

Sortie : 12 mars 2014 (France). Poésie

livre de Yves Di Manno

Clément Nosferalis a mis 10/10.

Annotation :

Terminé le 19 janvier.
Après "Objets d'Amérique" et "Terre ni ciel", deux ouvrages théoriques qui m'ont paru essentiels, j'ai donc attaqué il y a un moment le premier massif poétique d'Yves di Manno. Il m'a fallu du temps pour le lire, comme pour "Hélène en Égypte" de H.D. l'année dernière, car la poésie, quand elle est à la fois résolument dense et résolument moderne, demande une grande énergie et une grande concentration. Il serait long de dire tout ce qui m'a plu dans ce recueil, aussi bien dans les thèmes que dans les rythmes. Je crois aimer surtout sa manière d'amener des obscurités au milieu de textes plein de clarté, de mélanger les aspects oniriques et matériels, les antiquités multiples et la ville moderne. Le travail visuel sur l'organisation de la page est aussi d'une grande tenue. Pour le dire simplement, je pense que, comme ses écrits théoriques, les poèmes d'Yves di Manno sont essentiels.

Invitation aux sciences cognitives
6.1

Invitation aux sciences cognitives (1988)

Sortie : janvier 1989 (France). Essai

livre de Francisco J. Varela

Clément Nosferalis a mis 7/10.

Annotation :

Terminé le 28 janvier.
Ayant arrêté les sciences assez tôt dans mon cursus, mais m'étant plus tard intéressé à l'épistémologie dans mon parcours philosophique, je continue à picorer de-ci de-là, en grande partie suivant le hasard, des informations et théories contemporaines. Les sciences cognitives, on le sait, sont un champ pris dans une évolution d'une incroyable richesse, dont les débats actuels sont aussi complexes et profonds que ceux de l'écologie, de la sociologie ou de la poésie. Ce livre est déjà ancien, peut-être périmé, je n'ai pas de moyen d'en juger avec pertinence (la note très basse de ce livre sur ce réseau m'a néanmoins étonné et interrogé). Varela a l'avantage de la limpidité et de l'attrait pour le lecteur de philosophie, puisqu'il introduit les sciences cognitives au sein des querelles philosophiques du XXe, se plaçant nettement du côté des post-phénoménologues (Heidegger, Merleau-Ponty, Foucault) contre la philosophie analytique, sous l'argument (beaucoup plus complexe chez lui, je ne fais que résumer) que le fonctionnement du cerveau est absolument irréductible à la logique et à l'ordinateur, ce que les cognitivistes appellent "computation". Le cerveau fonctionne comme système ouvert. La grande fracture, en philosophie comme en sciences cognitives, est de déterminer ce qui relève du fonctionnement interne et ce qui relève de l'influence extérieure. D'où les querelles de chapelles. Varela, bien évidemment, se pose comme moyen terme entre les deux opposés ; mais les scientifiques et penseurs de tout bords font généralement la même chose. Affaire à suivre, donc.

Günther Anders & nos catastrophes

Günther Anders & nos catastrophes (2020)

Sortie : 25 août 2020 (France). Essai

livre de Florent Bussy

Clément Nosferalis a mis 7/10.

Annotation :

Terminé le 28 janvier.
Présentation tout à fait correcte et limpide de Günther Anders, en insistant sur les problèmes plus contemporains qu'il permet de penser, notamment la crise climatique. Le choix de texte est pertinent. Très utile pour ceux qui voudront entrer dans l'oeuvre, ou pour les professeurs de philosophie qui y trouveront des extraits tout près pour les soumettre aux élèves.

Chant balnéaire

Chant balnéaire (2023)

Sortie : 2023 (France). Poésie

livre de Oliver Rohe

Clément Nosferalis a mis 8/10.

Annotation :

Terminé le 29 janvier.
J'ai acheté ce livre au hasard, suivant un post Facebook d'Oliver Rohe lui-même, que j'ai en ami je ne sais plus pourquoi (je ne savais même pas qu'il avait écrit des livres), et l'édition Allia, qui publie essentiellement des oeuvres de très grande qualité.
J'apprécie le mouvement récent du roman en vers. Dany Lafférière le pratique depuis un bon moment, mais c'est récemment Antoine Wauters qui l'a repris avec virtuosité.
J'apprécie aussi "le thème Beyrouth", depuis ma lecture précoce de "La Qasida de Beyrouth" de Darwich, puis son récit "Une Mémoire pour l'oubli", et ensuite "Valse avec Bachir", et surtout "Beyrouth, ô Beyrouth" de Maroun Badgadi.
J'ai donc vite été conquis.

Wasurenagusa
7.8

Wasurenagusa

Le Poids des secrets, tome 4

Sortie : 2002 (France). Roman

livre de Aki Shimazaki

Clément Nosferalis a mis 7/10.

Annotation :

Terminé le 30 janvier.
Shimazaki continue de passer dans mes lectures comme une petite musique, une sorte de basse continue. Je me rends compte seulement après la lecture que j'ai terminé "Le Poids des secrets", un cycle à mon avis important parmi les publications de ces vingt dernières années. Sous l'apparente simplicité, c'est l'agencement fragmentaire et la pesanteur historique qui font la profondeur de cette œuvre si particulière.

Schéhérazade

Schéhérazade (1949)

Sortie : 1949 (France). Théâtre

livre de Jules Supervielle

Clément Nosferalis a mis 6/10.

Annotation :

Terminé le 2 février.
Féérie un peu gênante au début, avec son exotisme surranné, puis franchement étrange à la fin. Non pas que je déteste les châteaux et les chevaux volants, mais ça faisait quand même beaucoup.

Situations III
7.8

Situations III

Littérature et engagement

Essai

livre de Jean-Paul Sartre

Clément Nosferalis a mis 8/10.

Annotation :

Terminé le 4 février.
L'un des tomes essentiels pour comprendre les positionnements politiques à la Libération. Sartre s'y dresse avec une grande acuité.

Électre
7.3

Électre (1937)

Sortie : 1937 (France). Théâtre

livre de Jean Giraudoux

Clément Nosferalis a mis 8/10.

Annotation :

Terminé le 6 février.
Relecture pour le travail dessus avec mes secondes.

Journal du dehors
6.6

Journal du dehors (1993)

Sortie : avril 1993. Roman

livre de Annie Ernaux

Clément Nosferalis a mis 6/10.

Annotation :

Terminé le 7 février.
Un peu déçu par cet opus-ci, accumulation de visions fugaces, thème qui m'est habituellement plaisant, mais qui ne trouve ici qu'un traitement simpliste, à la fois sans construction nette et sans l'aspect cinglant qui fait les meilleurs textes d'Ernaux.

L'Insurrection qui vient
6.6

L'Insurrection qui vient (2007)

Sortie : mars 2007. Essai

livre de Comité Invisible

Clément Nosferalis a mis 6/10.

Annotation :

Terminé le 12 janvier.
Les pamphlets gauchistes me donnent toujours la pêche, même quand je suis en désaccord avec telle ou telle idée. Le Comité Invisible, comme Tiqqun et comme tous les gauchistes nietzschéens, me fait sourire. Il y a une forme de rire que j'aime bien, un peu comme celui de Fight Club -d'ailleurs, la société rêvée par le Comité Invisible, comme par Tiqqun ou Alain Damasio, est clairement celle d'un Fight Club géant. Qu'il y ait des idioties sur la cybernétique, l'écologie ou "l'occident" ne m'a pas fait détester le texte ; il y a de belles phrases, du type "gouverner n'a toujours été que repousser par mille subterfuges le moment où la foule vous pendra". La rhétorique sur le nécessaire armement qui rappelle celle de la NRA, le rêve de revenir aux chausseurs-cueilleurs, l'action politique comme fait de "vivre un truc", l'idée somme toute qu'il vaut mieux être fasciste que mou, consubstantielle à celle que les mous sont les vrais fascistes, toutes ces stupidités, je me doutais un peu qu'elles s'y trouveraient, à des degrés plus ou moins forts, -mais que ne lirait-on pas pour quelques belles phrases ? Le Comité Invisible, comme Houria Bouteldja, a du panache à la Léon Bloy, on les mettra sans doute côte à côté dans l'histoire de la littérature, ce qui n'est pas le but avoué des auteurs, mais la conséquence très nette de leur lyrisme enragé.

Arbres d'hiver
7.5

Arbres d'hiver

précédé de La Traversée

Sortie : 12 octobre 1999 (France). Poésie

livre de Sylvia Plath

Clément Nosferalis a mis 9/10.

Annotation :

Terminé le 12 février.
Sylvia Plath continue de me transporter. Le souffle du long poème métaphysique, allié à cette tension quotidienne (qui m'avait dérouté au premier abord) continue d'emporter mon esprit.

Le Problème à trois corps
7.4

Le Problème à trois corps (2008)

sān tǐ

Sortie : 5 octobre 2016 (France). Roman, Science-fiction

livre de Liu Cixin

Clément Nosferalis a mis 8/10.

Annotation :

Terminé le 15 février.
J'ai tout de suite adhéré à ce livre. La description de la Révolution culturelle, d'une satire noire, m'a plu pour la simple raison que je n'en avais lu nulle part ailleurs. Par la suite, l'absence de psychologie des personnages ne m'a pas décontenancé : en somme, nous avons face à une contemplation inquiète à la Lovecraft (en moins sombre), où les personnages, universtaires, sont de simples cerveaux face à un destin dépassant le cadre de la rationalité humaine. Le fait que le roman soit long fait qu'on se lasse en partie de cette ambiance, qu'on piétine parfois, et que les délires cosmiques peuvent plus nettement dérouter. Mais l'ensemble reste tout à fait neuf et sympathique.

Autoportrait en vert
6.6

Autoportrait en vert (2006)

Sortie : septembre 2006. Roman

livre de Marie Ndiaye

Clément Nosferalis a mis 8/10.

Annotation :

Terminé le 16 février.
Il y avait longtemps que je n'avais pas lu Marie N'Diaye, et j'ai eu plaisir à la retrouver dans ce texte court, qui joue avec le fantastique de manière singulière, en le mélangeant avec un récit qu'on eût pu penser autobiographique. La langue est belle, la narration est déconstruite mais sans fioriture, c'est plaisant.

Le Muguet rouge
6.9

Le Muguet rouge

Sortie : 6 octobre 2022 (France). Récit

livre de Christian Bobin

Clément Nosferalis a mis 4/10.

Annotation :

Terminé le 18 février.
La poésie chez Gallimard ne se remettra peut-être jamais du passage d'André Velter et de Sophie Naulleau. Ils ont imposé leur style, à savoir qu'écrire des niaiseries serait la profondeur même. Christian Bobin rentre bien dans ce mouvement : il est chrétien mais aime le sexe et la bouffe, il aime la nature et pas les robots, il arrose son texte de métaphores avec des jolis mots, il y a des vaches, des petits chats et "la flamme du poème", tout le monde est content. Mis à part les métaphores sclérosées et navrantes, plusieurs éléments m'ont mis en colère :
1° La réduction du Jacqueline du Pré à un objet sexuel, dans une page qui m'a mis les plus mal à l'aise durant toutes ces dernières années.
2° La stupidité de son bestiaire, des petits chats aux mygales en passant par la divinisation des vaches.
3° Le saupoudrage d'Auschwitz, avec trois mentions dont une directe, pour apporter un peu de frisson à bon marché, entre une vache et "la sainte odeur du pain grillé".

Il y avait de bonnes choses dans "La Plus que vive" et "La Présence pure", mais depuis "Le Très-bas" Bobin a eu une tendance à l'auto-caricature. Que ce risible texte apparaisse comme son "testament poétique" est l'une des plus profondes sources de tristesse que nous ait fourni la poésie ces dernières années.

La Mare au diable
6.6

La Mare au diable (1846)

Sortie : 1846 (France). Roman

livre de George Sand

Clément Nosferalis a mis 4/10.

Annotation :

Terminé le 21 février.
Difficile d'exprimer ma déception. Je conçois qu'on imagine réécrire des pastorales, mais il faudrait quand même y introduire un élément intéressant.

Entretiens avec le Professeur Y
7.8

Entretiens avec le Professeur Y (1955)

Sortie : 1955 (France). Essai, Nouvelle

livre de Louis-Ferdinand Céline

Clément Nosferalis a mis 7/10.

Annotation :

Terminé le 21 février.
Cet opus a le double avantage d'être court et drôle, un peu comme "À l'agité du bocal". J'ai du mal avec la longueur chez Céline (même dans le Voyage, néanmoins un chef-d'oeuvre) ; et ses pamphlets longs m'ont paru d'innommables purges.

Conférence sur l'éthique
7.9

Conférence sur l'éthique (1929)

Lecture on Ethics

Sortie : 1929 (France). Philosophie, Essai

livre de Ludwig Wittgenstein

Clément Nosferalis a mis 7/10.

Annotation :

Terminé le 22 février.
Je n'ai pas beaucoup aimé Wittgenstein lors de mes études de philosophie. Il y a, je pense, incompatibilité avec une vieille idée que je traîne depuis le lycée, et qui veut que la philosophie ne soit pas simple discipline, mais art de bien vivre. Il est étonnant que tant de témoignages rapportent que Wittgenstein incitait ses élèves à ne pas s'enfermer dans des études universitaires, qu'il ait lui-même fui à plusieurs repris sa carrière institutionnelle, et qu'il ait produit une philosophie qui nie autant la possibilité de dire quoi que ce soit sur l'art de bien vivre. Parce que, même si l'on a tendance à revaloriser les questions éthiques, esthétiques et mystiques dans son œuvre (du moins dans la critique française), il n'en reste pas moins qu'ici comme ailleurs, l'affirmation qu'on ne peut rien en dire revient avec force. Comme le "Qu'est-ce que la métaphysique" de Heidegger, ce texte est essentiellement négatif, et nous donne l'impression de profondeur du vide. Certains textes mystiques font cet effet, comme Saint Jean de la Croix. Cela a son plaisir. En tant que philosophie, je reste néanmoins sur ma faim.

Génitrix
7.2

Génitrix (1923)

Sortie : 1923 (France). Roman

livre de François Mauriac

Clément Nosferalis a mis 9/10.

Annotation :

Terminé le 4 mars.
SensCritique m'informe que j'avais déjà lu ce livre. Quand ? Je ne sais pas. Il y avait certes bien quatre pages au milieu qui me disaient quelque chose, une impression de déjà-vu ; mais rien de plus. J'ai pris plaisir à le lire pour la première ou la deuxième fois, en tout cas.

Les Montagnes hallucinées
7.8

Les Montagnes hallucinées (1936)

(traduction Simone Lamblin et Jacques Papy)

At the Mountains of Madness

Sortie : octobre 1996 (France). Recueil de nouvelles

livre de H. P. Lovecraft

Clément Nosferalis a mis 8/10.

Annotation :

Terminé le 11 mars.
La structure des "grands textes" de Lovecraft est toujours la même, et c'est toujours bien. Narrateur sans famille, universitaire cérébral, qui fait face à une découverte monstrueuse, mais les monstres découverts font finalement face à un monstre bien plus violent et cruel, donnant lieu à un paroxysme final. La spécificité de cette nouvelle-ci est la présentation de l'ensemble, ou presque, de la mythologie lovecraftienne ; c'est un clef centrale dans son œuvre. Plus ample, plus longue à commencer, elle se déploie finalement avec une force plus intense.

L'Éternel Mari
7.5

L'Éternel Mari (1870)

Вечный муж (Vetchny mouj)

Sortie : 1870 (France). Roman

livre de Fiodor Dostoïevski

Clément Nosferalis a mis 9/10.

Annotation :

Terminé le 8 mars.
Il a longtemps dormi dans ma pile de livres à lire. Le titre ne me faisait pas du tout envie, ni les premières pages. Finalement, comme n'importe quel Dostoïevski (quand il n'est pas traduit par Markovicz), il emporte très vite, nous mène d'analyse psychologique en bizarreries, de rebondissements narratifs en remarques désabusés, dans un tourbillon pourtant toujours calme et distancié. C'est toujours un plaisir.

Le Livre de sable
7.8

Le Livre de sable (1975)

El Libro de Arena

Sortie : 1975 (France). Recueil de nouvelles

livre de Jorge Luis Borges

Clément Nosferalis a mis 8/10.

Annotation :

Terminé le 12 mars.
J'aime toujours Borges, mais je dois avouer avoir moins aimé lors de la relecture (que, comme celle de Lovecraft, j'opère en vue de ma séquence de seconde sur la littérature fantastique). "L'auteur" est évidemment un grand texte, mais "Le Congrès", malgré son formidable thème, m'a paru manquer d'ampleur. "There are more things" est une réécriture ratée de Lovecraft, car le monstre ne rentre pas dans le cadre borgésien, du moins le monstre réel, la vraie peur. La pluralité est certes puissante, c'est de toute façon à lire, mais, je ne sais pas, il m'a semblé qu'il manquait quelque chose, par rapport à Quiroga ou Cortázar par exemple. Mais cela n'a certes probablement rien à voir, le grand thème borgésien étant celui du savoir et de la culture ; mais tout de même.

La Horde du contrevent
8.3

La Horde du contrevent (2004)

Sortie : 15 octobre 2004. Roman, Science-fiction, Fantasy

livre de Alain Damasio

Clément Nosferalis a mis 5/10.

Annotation :

Terminé le 15 mars.
Il m'a fallu des mois pour lire ce livre. Sur SensCritique, les dithyrambes laissaient entrevoir le chef-d'œuvre ; les premières pages sont certes un maelstrom tout à fait nouveau, singulier, donc intéressant. Et puis, peu à peu, ça s'enfonce, il ne se passe rien, on a épreuve sur épreuve pour le plaisir des yeux, sans que cela atteigne le statut de grand moment. La réflexion philosophique est d'une implacable lourdeur, pire encore que dans "La Zone du dehors", où le narrateur principal est pourtant professeur de philosophie. La narration éclatée est certes intéressante, mais chacun des personnages écrivant irrémédiablement mal (le pire étant Sov Strochnis, pourtant censé être le scribe), on se lasse vite. Ajouté à la misogynie crasse et à la survalorisation de la violence (la horde du Contrevent est une milice fasciste qui s'ignore), cela m'a été pénible.

H.P. Lovecraft
7.4

H.P. Lovecraft (1991)

Contre le monde, contre la vie

Sortie : 1991 (France). Essai, Littérature & linguistique

livre de Michel Houellebecq

Clément Nosferalis a mis 8/10.

Annotation :

Terminé le 16 mars.
Houellebecq est un grand écrivain des années 1990. Son livre sur Lovecraft, "Rester vivant", "Extension du domaine du lutte" et ses premières "Interventions", sont ses meilleures oeuvres. Courtes, incisives, pleines de formules frappantes, provocatrices, elles ont l'avantage de l'unité et frappent comme des flèches. À partir des "Particules élémentaires", il s'essaie à la forme longue, où il part dans tous les sens, avec de bons passages et des moments où la lassitude gagne même le bénévolent lecteur. Les houellebecquiens admirent généralement "Les Particules élémentaires" et "Plateforme", critiquant la décadence qui a suivi ; au risque de passer pour pire que puriste, je dirais que la décadence houellebecquienne a commencé avec le XXIe siècle.
Sur Lovecraft, tout est bon : aussi bien sur les thèmes que la vie, sur la structure narrative que la réception, je souscris. Le sens de la formule, avec l'art des chutes de paragraphe, en fait un excellent livre. Le livre gagne aussi de la comparaison avec la préface incroyablement banale de Stephen King.

Chroniques martiennes
7.7

Chroniques martiennes (1950)

The Martian Chronicles

Sortie : 1950 (France). Recueil de nouvelles, Science-fiction

livre de Ray Bradbury

Clément Nosferalis a mis 8/10.

Annotation :

Terminé le 18 mars.
J'avais peu aimé "Fahrenheit 451", lu néanmoins avant d'être un lecteur éclairé, et dont je ne garde presque aucun souvenir. Celui-ci m'a bien plus par son aspect onirique : plus que de la science-fiction (l'avant-propos de l'auteur ironise sur ce terme, peu approprié pour son œuvre si on le prend dans son sens strict), c'est la rêverie qui y est plaisante. Les petits textes, formant intermèdes entre les plus longs, sont proches du poème en prose. Les grands textes oscilles entre l'ironie douce du début (les arrivées des Terriens formant des non-événements pour les Martiens) à l'ironie sombre de la fin. Il s'agit une nouvelle fois pour Bradbury de régler des comptes avec la société américaine de l'après-guerre, dans des satires mordantes.

Méditations cartésiennes
7.7

Méditations cartésiennes (1931)

Cartesianische Meditationen und Pariser Vorträge

Sortie : 1992 (France). Essai, Philosophie

livre de Edmund Husserl

Clément Nosferalis a mis 8/10.

Annotation :

Terminé le 19 mars.
J'ai mis très longtemps à le lire. Le début a l'avantage de la clarté, bien qu'il faille certes bien connaître les Méditations de Descartes, sur lesquelles j'ai eu la chance d'avoir des cours autrefois. Plus on avance dans l'ouvrage, plus c'est difficile. J'ai avancé avec sérénité dans les trois premières méditations, puis les obstacles ont commencé à s'amonceler. J'ai en fait complètement lâché à la cinquième, lors du retour des concepts de monade et de transcendance, qui m'ont semblé des régressions par rapport au kantisme. Je suis passé à côté des paragraphes sur l'intersubjectivité, qui me paraissent tout à fait dogmatiques, sans lien logique dans son système, ce qui est étrange dans une philosophie fondamentale. Il est probable que j'aie très mal compris, et que des phénoménologues s'offusquent de mon reproche. En tout cas, il m'a semblé que cette cinquième méditation annonçait la régression heideggerienne qui allait ensuite sévir pendant de longues années.

La Cathédrale
7.5

La Cathédrale (1898)

Sortie : 1898 (France). Roman

livre de Joris-Karl Huysmans

Clément Nosferalis a mis 10/10.

Annotation :

Terminé le 29 mars.
Pourquoi ai-je été plus transporté par cet opus-ci que par "À Rebours" ou "Là-bas" ? Peut-être parce que beaucoup de thèmes de ces deux premiers m'étaient connus, ou que je les ai lus trop jeune. Ici, toutes les réflexions sur le symbolisme chrétien m'étaient à la fois proches et exotiques ; cela vient du fait que la plupart des histoires de saints nous sont désormais lointaines voire inconnues. Quant à l'architecture, je n'y connais presque rien, j'ai donc ici beaucoup découvert. Le style, évidemment, fait l'attrait de Huysmans : ce mélange de trivial et de sublime, ce goût du mot obscur, de la satire. Il est ainsi très bon quand Durtal critique le christianisme moyen, à savoir le consensus mou et niais qui est celui de l'époque moderne, -et encore ne pouvait-il pas prévoir que l'Église assumerait, dans notre risible époque, de n'être somme toute qu'une branche du développement personnel. Dans l'histoire littéraire, Huysmans propose aussi une synthèse et un dépassement du mouvement symboliste en revenant à son origine médiévale. Nous sommes en 1898 et, d'une certaine manière, Huysmans enterre ce mouvement littéraire en en faisant la virtuose synthèse.

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