Journal de lectures 2021

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Ce roman me réconcilie avec son auteure, dont "l'architecte du Sultan" et les "trois filles d'Eve" m'avaient respectivement un peu et beaucoup déçue. A l'issue de ce petit dernier j'ai le coeur tout inondé, émerveillé et mélancolique à la fois, un peu le même effet que lorsque je quitte Istanbul, lieu où se déroule l'histoire. Je crois qu'Elif Shafak n'est jamais aussi talentueuse que lorsqu'elle parle des anonymes et des parias de la société turque. Et toujours cette Istanbul quasi personnage, à la fois croisée des mondes, lieu de liberté et de prison, aussi bien capable du meilleur que du pire.

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Cf. critique

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J'ai vraiment adoré la stratégie narrative de ce roman, magistrale et surtout parfaitement maîtrisée, qui fait qu'en arrivant à la fin on a presque envie de recommencer pour mieux comprendre ces générations d'une même famille dont on pénètre les pensées à tour de rôle et à rebours, au même âge (6 ans). Comme dans "L'empreinte de l'ange", l'auteure ne donne pas dans le cliché, n'édulcore rien, ne cache rien ; toutes les pensées sont brut, parfois dérangeantes. Entre les lignes et entre les générations, la puissance des non-dits, des blessures profondes qui créent ces tares dont on hérite de nos ancêtres grâce à (ou à cause de) la mémoire génétique. Chaque remontée dans le temps éclaire un peu plus la génération qui suivra. "Lignes de faille" traverse l'histoire d'une famille et l'Histoire, crue, cruelle.

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(Je constate avec une certaine satisfaction que, sans l'avoir calculé, je n'ai lu que des auteurEs depuis le début de l'année.)
J'ai apprécié ce roman, bien que je m'attendais à plus percutant : je crois qu'à force d'éloges, j'en attendais trop. La stratégie narrative (qui n'est pas sans me rappeler quelque peu "Lignes de faille" que j'ai lu juste avant) m'a séduite, le style un peu moins (sans que ce soit dérangeant, puisque j'ai mis 7). Le sujet aurait pu être voyeuriste mais Lola Lafon le traite avec pudeur, comme si elle cherchait à protéger Cléo et les autres victimes.

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J'ai eu du mal à achever ce livre, et ne suis pas certaine d'arriver au bout du "club des miracles relatifs", de la même auteure, qui me tombe des mains à mi-parcours et qui prend la poussière depuis quelques jours (c'est sans doute le moment de me débarrasser de mon TOC "je finis ce que je commence"; la vie est courte et j'ai plein de bons livres en attente). Peut-être que mon idylle littéraire avec Nancy Huston est en train de s'achever: je ne sais pas trop quoi penser de cet étrange essai qui contient un certain nombre de paragraphes intéressants, mais aussi pas mal de passages agaçants. Toutes ses théories ne semblent se fonder que sur son propre vécu et sur un univers de références propre à son milieu (témoignages de ses amis hommes artistes uniquement, étayages par des exemples de femmes riches, célèbres et réputées pour leur beauté, etc.). J'ai du mal à adhérer, à trouver tout cela représentatif et bien argumenté.

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Je commence à avoir du mal avec cette littérature étasunio-afghane où l'on retrouve toujours les mêmes personnages, les mêmes problématiques (traitées sous un angle unique et fortement américanisé), les mêmes clichés, et où, en fin de compte on n'y trouve que très peu d'originalité. Je n'ai pas trouvé le suspense si dingue que ça; la fin est tout de même attendue. N'est pas Khaled Hosseini qui veut (d'ailleurs qu'est-ce qu'il fabrique lui? il y en a qui attendent!).

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Merveilleux voyage auquel nous invite ici Lucie Azema! Le style, truffé d'anecdotes de lecture des récits de grandes voyageuses, n'est pas sans rappeler celui de Mona Chollet, dont elle s'inspire très certainement. Pour celles qui se sont déjà depuis longtemps émancipées par le départ en solo, ce sera un véritable bonheur de se reconnaître dans les mots de l'auteure, dans les expériences extraordinaires des voyageuses qu'elle relaie. Ce qu'on a pensé, ressenti maintes et maintes fois, est ici (et enfin!) verbalisé. Pour les autres, espérons qu'elles y puisent l'inspiration nécessaire pour passer à l'acte!
Mon seul regret: Lucie Azema ne fait que très peu part de sa propre expérience.

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J'ai beaucoup aimé me plonger dans l'Antiquité, et suivre les réflexions d'Hadrien, qui amènent soi-même à se questionner sur des sujets qui sont, peu importe l'époque, essentielles.

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Probablement le roman de Murakami qui m'aura le moins séduite. Je les relis tous plusieurs fois, mais ce ne sera pas le cas de celui-ci; comme pour la course au mouton sauvage, ça m'a été impossible de m'attacher au personnage principal, beaucoup trop dénué d'émotions.

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Superbe récit d'observations; côtoyer les baleines amène (semble-t-il) systématiquement à questionner l'humanité.

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N'étant à la base pas friande du genre épistolaire, j'ai tardé à me plonger dans ce roman. Voilà une belle surprise (soufflée par Mona Cholet) ; un auteur masculin (écossais, connaissant très bien les contrées dont il est question), début XXe, décrivant avec autant de justesse et de modernité la vie mouvementée de Mary, une petite bourgeoise sur qui on n'aurait pas parié un kopek après les premières pages. Voilà un auteur féministe dont je regrette bien qu'il n'y ait pas d'autres oeuvres à se mettre sous la dent.

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J'aime déjà François Sarano d'amour pour ses magnifiques documentaires et sa façon d'exprimer ses émotions après une plongée. J'étais donc à peu près sûre que ce livre serait de très bonne qualité, et ce fut le cas. Je l'ai prêté à une personne pas spécialement "fan" de cachalots et elle a trouvé ça absolument passionnant. Ce n'est donc pas réservé aux adeptes/connaisseurs! Entre les descriptions et anecdotes toujours très intéressantes, Sarano glisse des réflexions plus larges qui font du bien à lire.

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Très beau livre qui propose 40 "fiches" sur des livres, peintures ou autres oeuvres artistiques liées à l'histoire des Sorcières.

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Franchement je n'ai rien à dire sur ce livre que j'ai achevé dans une grande souffrance tant je n'en pouvais plus. Et pourtant je suis "concernée" par le sujet, donc je n'ose imaginer la torture pour le-la néophyte.

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Voilà un pavé qui fut fort passionnant à consommer ! J'ai appris pas mal de chose, et remis en perspective d'autres. Il est parfois bon de se rappeler que chats, baleines, épis de maïs et humains sont tous issus de la même bactérie. (Bon, sauf les araignées, elles c'est Satan qui les a crées bien plus tard.)

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Sympathique petit bouquin qui ne m'a pas appris grand chose ; j'attendais un peu plus d'insolite, un peu moins de trucs "populaires". Mais peut-être sera-ce plus intéressant pour quelqu'un qui ne connaît pas ou très peu la Turquie. Parfois les idées politiques de l'auteur ressortent fortement, et je trouve que ce n'est pas le lieu ; justement, il aurait été oxygénant de dépolitiser un peu le sujet et de découvrir le pays autrement.

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Encore un sympathique petit livre assez amusant, qui n'apprendra pas grand chose aux habitués des chats mais qui a l'avantage de ne pas se contenter d'informations terre-à-terre.

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Que dire... j'aime le style de ce cher Guy, et le roman se lit avec plaisir car le bougre sait nous tenir en haleine. Après, allez savoir si c'est parce que j'ai baigné pendant des mois chez les auteures féminines, mais j'ai eu du mal à goûter la misogynie du Guy. Car au final, certes, ce sont les femmes qui chaque fois poussent Bel-Ami à se surpasser (et devenir toujours plus con), mais justement: elles ne servent qu'à ça, et à être plus serviles les unes que les autres. J'espérais que tout ça mènerait à une ultime rencontre avec une femme qui barrerait enfin la route à Bel-Ami et le ridiculiserait, mais l'espoir fut vain...

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Très intéressant gros et beau livre qui retrace l'histoire des femmes dites dangereuses, dans la mythologie, dans la peinture, dans la littérature... Edifiant! (Et j'ai appris que Leiris (que j'ai peu lu ceci dit mais j'avais une histoire avec lui) était un énorme misogyne.)

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Mignon petit bouquin pour enfant (bin quoi) qui relate l'histoire vraie d'une baleine surnommée "la plus seule au monde" en raison de ses chants à fréquence plus basse que ses congénères, ce qui explique probablement qu'elle n'ait jamais été observée accompagnée: les autres baleines à bosse ne la reconnaîtraient pas.
Dans l'histoire, le parallèle est fait entre une petite fille souvent abandonnée par son explorateur de fonds marins de père, et ladite baleine. C'est chou, c'est joliment dessiné, mais au final la baleine est peu présente (ce qui m'a fort déçue évidemment). Et puis pas sûre que je lirais une histoire aussi glauque à des gosses ^^'

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Il m'en aura fallu des années pour enfin m'atteler à Milan Kundera... Résultat: je ne comprends pas, mais alors pas du tout le succès de ce roman. La première partie se lit (sans que ce soit passionnant) mais les suivantes m'ont fait tomber le livre des mains et ça a été très pénible d'en venir à bout.

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Ce roman mérite peut-être même la note de 4. J'ai fini par m'agacer, sautant des paragraphes entiers d'ennui. Je m'offusque positivement de lire des critiques comparant Yoko Ogawa à Murakami ! Et pourtant, le sujet était séduisant, prometteur. Comme quoi, il faut beaucoup plus de talent que ça pour produire un bon roman de 400 pages où il ne se passe rien.
ça fait 2 romans que je traine pendant des plombes tellement je me fais chier; il est grand temps de revenir à des valeurs sûres.

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La note parle d'elle-même. Puissent des hommes lire les essais de Mona Chollet.

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Ma note aurait pu être 6, si je n'étais pas profondément agacée par la méthodologie dominante en sociologie, qui dénote pour moi un sérieux manque de rigueur scientifique ; ce sont, par exemple, tous ces concepts ou ces affirmations sorties de nulle part qu'aucune référence ne va venir étayer. Mais le plus grave ce sont ces sortes de dissertations (niveau lycée) qui partent d'une idée/affirmation que l'auteur-e a en tête et qu'il/elle va tout faire pour démontrer, y compris en dénaturant des textes et en faisant preuve de mauvaise foi. Cette pratique me met en colère et c'est pour cette raison que je ne mets pas plus de 5. En Lettres, au contraire, nous partons des textes (non sans les contextualiser), et ce sont eux, leur analyse, qui vont faire émerger un constat. Ce sont les textes qui parlent et non nos idées/convictions préconçues.
Et ce qui achève de m'outrer (et c'est encore la lettreuse qui s'émeut), c'est ce délire références/bibliographie. Mais qu'est-ce que c'est que ces normes où on ne précise jamais la page d'où on a tiré notre citation ?
Concernant le contenu, si je me focalise sur la forme, c'est que le fond ne m'a pas du tout conquise. Très déçue de cette lecture assez peu sérieuse et documentée.

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Ces romans sont critiquables au sens où on retrouve systématiquement les mêmes schémas et les mêmes thèmes. J'avoue ne jamais m'y plonger avec beaucoup de conviction, et me faire avoir à chaque fois : c'est prenant, la trame narrative est toujours efficace, on avale les pages sans s'en rendre compte.

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J'ai beaucoup hésité entre 5 et 6. Je pense que c'était mon ultime effort amical pour essayer d'apprécier EES; au moins j'aurai fini par celui qui m'a le plus intéressée. Ce qui est très réussi : le style épuré de phrases pastorales. J'ai vraiment lu le roman sans me sentir prise dans un récit biblique qui m'aurait mise mal à l'aise. Yéchoua doute, se distancie de ses miracles, est en prise à la colère, etc. Après, ça ne m'a pas passionnée non plus, certains passages m'ont ennuyée (et en particulier le journal de la fin).

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Même commentaire que pour "la voix cachée" je dirais, si ce n'est que celui-ci a été un peu plus marquant et haletant. Très sombre, il donne à voir la réalité des réfugiés (afghans du moins) en Turquie et dans les camps grecs.

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Première rencontre avec l'auteure. Je ne suis pas totalement séduite et convaincue, mais ce roman offre tout de même une réflexion assez rare sur la vieillesse et l'oubli, et je l'ai trouvé émouvant.

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J'ai eu un peu de mal à venir à bout de ce pavé entamé en plein covid qui s'avérerait sévère (donc un long moment d'interruption). Je suis un peu moins fan des premiers romans de Murakami, semblerait-il, mais j'ai quand même fini par être complètement dedans et à dévorer les dernières centaines de pages pour avoir le fin mot (qu'on n'a jamais de toute façon).

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Je suis vraiment très heureuse de terminer l'année avec cette lecture : c'est une super découverte. Je n'ai pas été tout de suite emballée par le style, mais n'y ai plus pensé à la lecture de certaines pages juste magnifiques. Le récit a aussi quelque chose de "murakamiesque" dans son caractère poreux, mystérieux et insoluble. Le sujet me parlant beaucoup, je ne sais pas si l'auteure me séduirait également dans un autre univers vu que niveau stylistique c'est un peu "on aime" ou "on déteste" ; à voir.