Je me réjouissais mais... ma première tentative de lecture islandaise n'est pas une réussite: vendu comme un roman féministe et insolent (cf. 4e de couverture), je referme celui-ci un peu perplexe et pensive quant à ces étiquettes vites collées et distribuées à tout va: "féministe", "insolente"... D'ailleurs, qu'est-ce qu'être insolente ? Je laisse cette question philosophique de côté pour le moment, non sans relever qu'on taxe rarement des hommes d'insolents, tandis que la présence de propos jugés féministes seront très fréquemment associés à de l'insolence...
Un jour on m'a dit qu'il y a en islandais une foule d'occurrences pour je ne sais plus quel mot (peut-être s'agissait-il de "mer"), donc je me doute que la traduction est pour beaucoup dans la pauvreté du texte.
Mais pour parler du fond, je ne vois pas en quoi le personnage principal fait preuve à un seul instant d'insolence ou de féminisme. C'est bien simple, elle n'a pas de caractère du tout, du moins on nous le cache, et c'est avec ce style épuré, minimaliste et impersonnel que j'ai beaucoup de mal (chacun sa came). Aucune pensée, aucune émotion émises par la narratrice: sa vie intérieure est inexistante, tue de bout en bout... Le pire étant certainement les monologues crispants de la "bff" égocentrée, ses lettres ou encore le compte rendu de ses écrits pathétiques qui m'ont rendu le personnage parfaitement insupportable.
En conséquence, je me suis ennuyée et n'ai pas eu le moindre intérêt pour l'histoire (y en a-t-il une d'ailleurs, d'histoire?) de Hekla, antipathique par sa transparence.
Alors certes, son Jon John est persécuté pour son homosexualité, certes il y a la copine d'enfance qui s'emmerde à crever maintenant qu'elle est femme au foyer, certes il y a des machos lourdingues qui embêtent Hekla. Mais c'est pas tout de dire que "c'est pas bien" ; encore faudrait-il qu'il y ait une once de réflexion, une réaction, une révolte, même intérieure ?
Non : ça tourne en rond, ça pleurniche en se répétant, et on avance laborieusement dans la lecture en comptant le nombre de pages restantes. Tout ça pour finir en beauté sur Hekla demandant à son ex (homme aux paroles gnangnantes avec qui elle s'était mise en couple pour... 0 raison) de publier son roman en son nom à lui (là encore pour... 0 raison apparente) : on disait donc, "féminisme"...?
A oublier vite fait ; cette lecture aura au moins eu le mérite de me (re)pousser dans les bras chaleureux d'auteures familières autrement plus profondément féministes et... insolentes, puisque ça semble aller de pair...