Journal du roi lapin - Films 2021
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226 films
créée il y a presque 4 ans · modifiée il y a 12 moisLe Crime de l'Orient-Express (2017)
Murder on the Orient Express
1 h 54 min. Sortie : 13 décembre 2017 (France). Policier, Drame
Film de Kenneth Branagh
KingRabbit a mis 6/10.
Annotation :
31/12
Pas totalement indigne, quand on n'en attend strictement rien (j'ai jamais porté Branagh dans mon coeur...). Ptit téléfilm pépère de luxe avec ici ou là de légères ambitions cinématographiques (quelques longues scènes en travelling, des idées pour mettre à profit l'espace restreint du train avec des scènes filmées entièrement du dessus et en jouant sur le hors-champ, on ne voit pas le cadavre de prime abord et je trouve le jeu sur la suggestion plutôt pas mal).
Bon on n'échappe pas au ridicule, Poirot qui fait des bagarres c'est compliqué à avaler.
Et visuellement, c'est difficile d'adhérer à la soupe numérique et aux arrières-plan fond d'écran photoshop. Mais ça fait le boulot sans grande passion.
Le Crépuscule des aigles (1966)
The Blue Max
2 h 36 min. Sortie : 26 août 1966 (France). Drame, Guerre
Film de John Guillermin
KingRabbit a mis 5/10.
Annotation :
30/12
Je sais pas comment ce truc a pu se retrouver dans mes envies... Les films de guerre à l'ancienne, c'est quand même d'un désuet et d'un compassé extrêmement irritant.
Et les films d'avions, je sais pas s'il existe quelque chose de plus emmerdant au monde (souvenir douloureux d'un film tout aussi insipide "Les tigre du ciel" sur le même thème).
Les sempiternels plans de coucous qui fusent sur l'ennemi se voulant spectaculaires, ces gros plans pourris avec l'acteur devant un écran, ces bagarres aériennes molles du genou (et sans enjeu malgré un peu d'ambition dans la reconstitution, les ennemis sont des ombres inexistantes, les troupes au sol sont purement illustratives), ces séquences au sol encore pire que le reste, et d'une fadeur (bon le fait d'avoir une sorte de mollusque à mâchoire carrée dans le rôle principal ça n'aide pas).
Pour les films de guerre, je ramène toujours tout au "croix de fer" de Peckinpah, mais là, la comparaison se justifie d'autant plus qu'on est sur le même thème : la recherche obsessionnelle de cette croix. A la folie et l'ambition de Peckinpah, on substitue un film plat, mollasson, et pas trépidant pour un sous.
James Mason sous-exploité (Aussi présent dans croix de fer), participe tout de même à la scène la plus présentable et qui relève un peu le niveau. La séquence de fin plutôt bien foutue et enfin assez créative (avec un très beau travelling où l'on a l'impression que l'avion en spectacle va vraiment fondre sur les têtes des spectateurs qui assistent à la démonstration qui va mal tourner). Enfin un peu d'enjeu dramatique, et un truc qui se passe.
Mais 2h36 pour ça, ça frise le foutage de gueule, et ça reste une grande souffrance.
The French Dispatch (2021)
1 h 43 min. Sortie : 27 octobre 2021 (France). Comédie dramatique
Film de Wes Anderson
KingRabbit a mis 5/10.
Annotation :
28/12
Première fois que j'aime pas du tout un film de Wes Anderson.
L'impression qu'il s'enferme totalement dans son dispositif dont il abuse, faute d'un récit franchement porteur, à un point tel que ça finit juste par être lourdingue, et perdre toute la poésie de ses meilleurs films.
La mécanique supplante totalement l'émotion.
Déjà le principe du film à sketch n'aide pas du tout pour l'implication (toujours extrêmement casse-gueule), le principe du récit-journal me semble totalement anecdotique, pas de lien entre les histoires si ce n'est le fétichisme outrancier de Wes Anderson qui finit un peu par gaver (première fois que l'aspect bobo snobinard me sort par les trous de nez dans son cinéma, certainement lié au néant de l'implication émotionnelle).
Un seul élément à vraiment retenir : la prestation d'Adrian Brody que je trouve assez sous-utilisé au cinéma, je le vois avoir un beau potentiel d'acteur comique lunaire, un peu déjanté façon Gene Wilder de Frankenstein junior, il pourrait faire des merveilles.
Et comme d'hab, Chalamet, la tête à claque est horriblissime (et son sketch est vraiment la pire purge), je suppose qu'il doit avoir un agent de fou pour réussir à le placer partout. Et je ne parle pas de l'horreur Léa Seydoux.
Excès littéraire nuisible aussi. On dirait une mauvaise adaptation de livre, où lon se retrouve avec un machin extrêmement bavard, et totalement abusif sur l'usage de la voix off.
Une belle fille comme moi (1972)
1 h 38 min. Sortie : 13 septembre 1972 (France). Comédie, Policier, Drame
Film de François Truffaut
KingRabbit a mis 6/10.
Annotation :
27/12
Truffaut qui tente de faire une comédie à l'italienne, mais je suis pas sûr qu'il ait les moyens de ses ambitions.
En tout cas c'est plutôt cool de voir qu'il tente à chaque fois de diversifier les expériences, mélanger les styles, les humeurs et les genres.
Un vrai dépaysement après la purge des deux anglaises et du continent casse-couilles.
Passer des méga snobinards mous, à des prolos surexcités avec une mise en scène qui évolue du tout-au-tout, il y a là-dedans un défi que je trouve vraiment sympatoche.
On surfe sur la vague Bernardette Lafont, représentante ultime de la femme libre et débridée, quelques seconds rôles rigolards (Guy Marchand toujours parfait dans le rôle du muffle, Denner plutôt cool en type coincé), Dussolier qui fait bien le job dans le rôle de l'ahuri de compète (mais quand il était jeune, c'était difficile pour lui d'aspirer à autre chose, c'était vraiment le profil type de l'ahuri).
Ambiance comédie italienne donc, assez pouilleuse, jolie direction artistique avec un beau travail sur les couleurs pétantes.
Après c'est pas non plus totalement transcendant ni franchement au niveau des maîtres du genre. Ca fait un peu forcé (dans le style cartoonesque et absurde, je pense que déjà en France de Broca le rhabille, et ne parlons pas de Scola), et c'est pas non plus d'une créativité extraordinaire ni marquante. Mais il s'amuse quand même un petit peu avec les modes de narration pour sortir du ronron (la discontinuité avec des flash back inopinés, les enchevêtrements entre scènes racontées/scènes restituées et tapées à la machine).
Après faut avouer que sur le registre de la comédie, c'est pas nécessairement étonnant que Truffaut galère, parce qu'il faut avouer qu'il a l'air aussi marrant qu'une porte de prison.
Zéro de conduite (1933)
49 min. Sortie : 7 avril 1933. Comédie dramatique
Moyen-métrage de Jean Vigo
KingRabbit a mis 3/10.
Annotation :
26/12
Rien qu'en lisant la tentative de critique que mon père a pu faire de ce film, je sens tout son désarroi quand il s'est agi de savoir quoi dire de ce "film" (si tant est qu'on puisse appeler ça un film ^^).
Une séquence au ralenti avec des plumes volantes des oreillers éventrés qui est esthétiquement classe, et clairement surréaliste dans son atmosphère, mais bon le reste euh voilà quoi.
(La restauration visuelle est superbe, par contre le son et les voix sont d'un pénible, après on n'est pas sur un niveau de dialogues stratosphérique ^^)
Don't Look Up - Déni cosmique (2021)
Don't Look Up
2 h 18 min. Sortie : 24 décembre 2021. Comédie dramatique, Science-fiction
Film de Adam McKay
KingRabbit a mis 5/10 et a écrit une critique.
Annotation :
25/12
Un scénar bouillie où tout le monde peut voir ce qui colle à sa propre vision du monde (preuve en est, des gens opposés politiquement s'approprient le film pour des raisons opposées, c'est dire l'absence de point de vue). Accessoirement pas franchement marrant.
Cf ma critique pour en savoir plus
Les Deux Anglaises et le Continent (1971)
2 h 10 min. Sortie : 18 novembre 1971 (France). Romance, Drame
Film de François Truffaut
KingRabbit a mis 2/10.
Annotation :
24/12
1 point par anglaise.
Comment expliquer mon désarroi ?
Trauma d'enfance qui confirme que j'avais déjà des goûts bien affirmés à l'âge de 10 ans. Peux pas croire que j'ai pu regarder ce machin jusqu'au bout à l'époque, impossible.
Fascinant de constater à quel point on peut rapidement cerner qu'un film sera une profonde souffrance.
Du dandysme imblairable, avec intrigues sentimentales type amour, gloire & beauté type "je t'aime, je ne t'aime plus, si je t'aime, non je t'aime plus, je ne peux pas vivre sans toi, si je veux vivre sans toi", trio d'acteurs qui jouent comme des patates (les deux gourdes sont évidemment insupportables, et Léaud est plus faux que jamais - histoire de rigoler, repenser à Daniel Day Lewis et Michelle Pfeiffer dans l'âge de l'innocence de Scorsese, c'est quand même autre chose en matière d'amour impossible), stylisation ennuyeuse à crever, mollesse généralisée, aucun style, aucun souffle, aucune idée, un rythme terriblement plat et monocorde, un monstre froid de classicisme et de dispositifs de mauvais théâtre d'auteur (on en vient à salement regretter la qualité française pour le coup).
Je sais pas bien quel était le projet, je pense que pour ce type de récit terriblement casse-gueule et chichiteux, il faut le talent et l'ambition d'un David Lean pour y insuffler de la vie et de la vérité.
J'arrive même à ressentir l'ennui profond de Delerue dans son accompagnement musical (et pourtant il en a du talent).
The Queen of Versailles (2012)
1 h 40 min. Sortie : 2012 (France).
Documentaire de Lauren Greenfield
KingRabbit a mis 7/10.
Annotation :
24/12
Assez passionnant ce revers de la médaille inopiné de l'american dream.
Inopiné car à la base les documentaristes suivaient la vie d'une famille richissime sans limite, sans imaginer un instant que la crise de 2008 les conduirait à la faillite totale et où le rêve virerait au cauchemar. Le sujet est complètement bouleversé par cette nouvelle donne et ce suivi au plus proche du quotidien ponctué de plus en plus de privations (mais on part de tellement haut que les privations peuvent paraître dérisoire pour le commun des gens, mais à leur échelle, chacune de ces privations aussi anecdotique pourrait-elle paraître, est vécue comme un drame absolu, et on arrive bien à le percevoir et à le comprendre).
Un portrait sur des personnalités vraiment intéressantes et assez éloignées des caricatures qu'on pourrait se faire sur la vanité, le luxe, la déconnexion avec le monde réel.
Déjà la "Queen", la mère de famille n'est pas la potiche écervelée qu'on pourrait imaginer, à la fois reine de beauté dans sa jeunesse, et ingénieur chez IBM qui décide de tout plaquer pour mener une vie indépendante.
Quel paradoxe de voir cette femme intelligente, devenir une "housewive" complètement dominée, passive (interdite de se mêler des affaires de son mari), dépassée par les événements (en même temps comment passer d'une trentaine de serviteurs à quatre pour gérer les 7 gosses, les 45 chiens et les 3 serpents), et recluse dans une vie superficielle et factice.
Les rapports humains dans cette famille foutent les jetons, totalement robotisés, les 7 enfants moins incarnés que les chiens (la mère qui dit "j'en ai fait 7 parce que c'est cool", le fils qui vient voir son père pour lui dire "je t'aime", et le père de lui répondre "si vous m'aimez, il faut arrêter d'oublier d'éteindre la lumière"). Mais ces personnages semblent condamnés à l''hypnose, à l'endormissement provoqué par leur supposé confort matériel qui part en couilles. Est-ce que cette déchéance va provoquer une prise de conscience ? Un réveil soudain ? Et ben en fait non, on a l'impression que c'est même pire.
Il y a des marqueurs triviaux particulièrement rigolos de l'amorce de la déchéance d'un monde richissime : l'amoncellement des crottes de chiens qui s'accumulent dans les vastes salons, faute de personnel pour pouvoir gérer de manière satisfaisante l'entretien.
Film qui aurait mérité une suite (vu les événements ultérieurs).
Matrix Resurrections (2021)
The Matrix Resurrections
2 h 28 min. Sortie : 22 décembre 2021. Action, Science-fiction
Film de Lana Wachowski
KingRabbit a mis 3/10.
Annotation :
23/12
Assez consterné...
Embrouillamini informe, bouillie narrative, soupe avariée... Y a rien qui va.
L'aspect méta en carton-pâte avec le best of des meilleurs scènes du premier film littéralement rediffusées en compilation, faute d'avoir quoique ce soit à raconter/à montrer de neuf, et qui montre le gouffre dans lequel on s'effondre.
Parce que bordel, le 1er Matrix avait de la gueule esthétiquement (indépendamment des effets spéciaux qui ont pris un coup de vieux), ça ressemblait à un putain de film de cinéma, avec une identité, et un aspect classieux. Le récit était complexe, mais en même temps très efficace avec de vrais enjeux narratifs qui le rendaient le film captivant. Les deux suites se sont effondrées sur le plan narratif, mais elles avaient le mérite de conserver cette identité marquante.
Là c'est la catastrophe, il n'y a rien, visuellement c'est générique au possible (vraiment ça ressemble à un pauvre téléfilm avec des couleurs et une photo laide, des FX after effects répétés en boucle qui sont complètement indignes), les personnages sont fades, les enjeux inexistants, c'est l'électro-encéphalogramme plat de bout en bout. Y a plus aucune direction artistique, c'est vraiment un boulot de fumiste à tous les niveaux. Il n'y a plus aucune mise en scène (en particulier sur les scènes de bagarre).
Bon le pire étant les scènes de bagarre qui sont du niveau d'Astérix et Obélix contre César (et je ne caricature pas, c'est un festival de coup de poings qui sont donnés dans le vide, avec des personnages qui décollent après ces air-coups comme les romains), un climax pourri avec la matrice qui devient un film de zombie éco plus.
Et puis un peu de peine pour les persos de Néo et Trinity dont on ne tire rien, alors qu'il y aurait eu tellement à faire ne serait-ce que sur la question de leur vieillissement physique, une vraie histoire d'amour entre vieux façon Jackie Brown, ça aurait pu être génial. Ben non Trinity est devenue une bikeuse random et Néo est un golem développeur de jeu vidéo complètement amorphe, avant de se "réveiller" et de refaire toujours les mêmes trucs qu'on a déjà vus 2000 fois en bullet time.
Aucun charme, aucun cachet, aucune passion, aucune folie. De la merde en barre.
OSS 117 - Alerte rouge en Afrique noire (2021)
1 h 56 min. Sortie : 4 août 2021. Comédie, Aventure
Film de Nicolas Bedos
KingRabbit a mis 6/10.
Annotation :
21/12
Je suis naturellement client de l'humour beauf paillard, un peu dans la tradition Gérard Lauzier des 80's. Toute l'intro avec OSS qui met des mains aux paniers pour saluer toutes les donzelles du bureau, c'est typique de ce genre. Bon évidemment ça doit faire hurler dans les chaumières. Je trouve le film gentiment régressif, et Dujardin est absolument royal dans son personnage totalement trollesque.
Le troll humain incarné.
Le perso de Niney est exaspérant mais il permet d'apporter une dynamique au récit en fragilisant OSS (fragilisé dans sa virilité, mais aussi sa sexualité, ce qui était déjà un peu le cas dans "Rio ne répond plus", mais ce qui m'a étonné c'est que cet épisode assume encore un peu plus un côté sexualisé que j'avais pas franchement vu venir - cf aussi toutes les séquences avec la sublime Fatou n'diaye).
Globalement tout ce qui n'a pas trait à la pseudo intrigue jamesbondienne, je trouve que ça marche pas mal. On a un faux rythme en mode Slow Burn des comédies à la Blake Edwards qui me réjouit, c'est calme, c'est posé, c'est détendu, c'est absurde.
J'aime aussi beaucoup les petites scènes avec Natacha Lindinger que je trouve très réussies (screwball ultra vacharde où OSS prend vraiment cher pour sa virilité).
Après ça s'enlise complètement dans le dernier tiers, avec des péripéties laborieuses, et un final qu'on sent totalement rushé. Dommage.
Mais Dujardin pourrait se passer de scénario et continuer à faire des merveilles en mode Peter Sellers.
La Tête d'un homme (1933)
1 h 35 min. Sortie : 18 février 1933. Policier
Film de Julien Duvivier
KingRabbit a mis 6/10.
Annotation :
21/12
ntéressant ! Alors ça n'est pas du tout régulier, avec une maîtrise très variable tout au long du film, avec des temps morts assez redoutables il faut dire, mais d'autres moments qui assument le délire expressionniste qui sont vraiment bien rendus et restituent pour une fois l'ambiance sordide (contrairement à la précédente adaptation de Maigret, "La nuit du carrefour" de Renoir que je trouve assez calamiteux dans l'ensemble, mais en particulier sur la problématique de l'ambiance).
C'est assez rigolo ce Inkijinoff show, le type est vraiment en plein actor's studio et surjoue comme un psychopathe tout en étant complètement habité par son rôle, et quelque part assez fascinant, surtout sur la dernière partie. La façon dont il essaye de prendre le contrôle physique du corps des femmes qu'il pourchasse, complètement voûté comme un vampire. Et de l'autre côté son comparse, filmé comme la créature de frankenstein, presque atteint du syndrome de Marfan, régulièrement filmé en synecdoque à travers sa seule ombre gigantesque.
Joli travail sur la musique et la chanson intra-diégétique, et grosses expérimentations sonores pour l'époque notamment dans la restitution des bruits de la ville.
Je trouve les séquences finale de boîte de nuit assez modernement filmées (avec quelques beaux mouvements de caméra).
Quelques idées originales de mise en scène (comme par exemple celle de toujours laisser hors-champs les personnages qui discutent lors de leur trajet en voiture, pour seulement voir défiler le paysage sur la route de Versailles, ce qui ajoute un aspect documentaire des plus plaisants).
Sympatoche.
Eden Lake (2008)
1 h 31 min. Sortie : 8 octobre 2008 (France). Épouvante-Horreur, Thriller
Film de James Watkins
KingRabbit a mis 6/10.
Annotation :
19/12
Survival eco +, un peu mollasson et répétitif jusqu'au dernier tiers où ça s'accélère enfin de manière un minimum réjouissante. Les gamins méchants sont pas vraiment au niveau pour créer de l'angoisse. Ce qui permet au film d'avoir un peu de cachet c'est d'abord la musique de David Julyan qui est un maître pour créer une musique atmosphérique (pour moi il contribue en quasi-totalité à l'aspect marquant de "Memento"), et ensuite le cadre de la forêt claustrophobique complètement inextricable qui est intéressant.
Equilibrium (2002)
1 h 47 min. Sortie : 9 juillet 2003 (France). Action, Science-fiction, Thriller
Film de Kurt Wimmer
KingRabbit a mis 6/10.
Annotation :
16/12
Les séquences d'action sont vraiment grotesques, avec des chorés assez bien notées sur l'échelle du malaise du carrefour de Villejuif (des fois on dirait que les personnages jouent à chifoumi avec leurs passes d'arme en accéléré), c'est globalement un peu débilos en plus d'avoir un rendu assez fauché. Pourquoi 6 ?
Parce que les prémices ne sont pas si mauvais, l'esthétique soviétique des building, le pot-pourri 1984, fahrenheit 451 est somme toute sympathique avec des références pas nécessairement toujours grossières. Au-delà de l'ambiance générale, j'aime bien l'idée de retrouve des séquences de temps mort de 1984 lorsque les personnages traversent des tunnels grisâtres comme des zombies (précisément le type d'endroit où Winston rencontrerait Julia, et où justement le personnage de Bale commence à avoir sa propre révélation). Il y avait un beau potentiel à exploiter avec le personnage de Sean Bean, sacrifié bien trop vite.
Et Bale est plutôt amusant dans la performance du type robotisé qui acquiert progressivement ses émotions.
Dans l'ombre de la lune (2007)
In the Shadow of the Moon
1 h 40 min. Sortie : 15 juillet 2009 (France). Historique
Documentaire de David Sington
KingRabbit a mis 7/10.
Annotation :
11/12
Bon ptit docu assez galvanisant (même s'il faut abstraction de tous les petits passages un peu religieux ici ou là), qui décrit bien en détail avec les principaux intéressés, toutes les différentes étapes clés de ce voyage spatial constituant le plus grand complot de l'humanité (je plaisante ^^ D'ailleurs c'est intéressant de voir les réactions des astronautes dans le générique de fin quand on leur pose cette question du complot).
Par contraste, je trouve que ça fait ressortir toute la fadeur d'un film comme "First Man" de Damien Chazelle. Incroyable d'avoir un film de fiction aussi terne, avec une aventure aussi hallucinante et bourrée de péripéties trépidantes.
Qui a peur de Virginia Woolf ? (1966)
Who's Afraid of Virginia Woolf?
2 h 11 min. Sortie : 15 février 1967 (France). Drame
Film de Mike Nichols
KingRabbit a mis 3/10.
Annotation :
10/12
Si l'objectif c'est de donner l'envie d'emplâtrer Liz Taylor, alors l'objectif est réussi haut la main.
2h20 de couples dysfonctionnels, hystériques et logorrhéiques dans un mauvais délire de théâtre psychologique à la mords moi le noeil.
Au secours, délivrez-nous du malin, seigneur.
Qu'ils picolent et nous foutent la paix, bon sang.
Le Mystère de la chambre close (1933)
The Kennel Murder Case
1 h 13 min. Sortie : 28 octobre 1933 (États-Unis). Policier
Film de Michael Curtiz
KingRabbit a mis 5/10.
Annotation :
10/12
Film policier beaucoup trop littéraire (comme les films noirs d'ailleurs). Ca ne fait que bavarder tout du long, et c'est juste assommant et anti-cinématographique au possible.
Un seul vrai moment de cinéma : la séquence de reconstitution du crime tel qu'imaginée par le détective où l'on vit directement les événements plutôt que de se les voir racontés.
Ca doit être très bien en livre, mais traité de la sorte, c'est juste indigeste.
Domicile conjugal (1970)
1 h 37 min. Sortie : 9 septembre 1970. Comédie dramatique, Romance
Film de François Truffaut
KingRabbit a mis 6/10.
Annotation :
09/12
Le côté plus lâche du récit est à la fois ambitieux et expérimental (déjà constaté dans "Baisers volés", mais avec un peu moins de folie ici je trouve), mais porte en lui les germes de ce qui se fera de pire dans le ciné français, à savoir du ciné d'appartement avec des séquences tranches de vie de couple insipides.
Heureusement on n'en est pas encore rendu à ce niveau, grâce à l'atmosphère qui finit par prendre (toute la cour avec ses multiples personnages secondaires typiques contribuent à donner de la vie au film), et une ambiance lunaire parfois assez proche à celle de Jacques Tati, que ce soit dans l'esthétique ou le faux rythme (toutes les séquences en rapport avec le monde du travail grisâtre, c'est clairement du "playtime", le petit lac avec les bâteaux miniatures télécommandés c'est du "mon oncle"). D'ailleurs pas un hasard si lors d'une scène on voit un simili Jacques Tati prendre le métro de façon gaguesque.
Quelques scènes ici ou là intéressantes, une séquence finale illustrant le pire rencard du monde qui est pas mal (rien de pire qu'un rencard où l'on doit lutter contre l'ennui), mais rien de follement transcendant. Comme l'impression qu'on tourne en rond et qu'on ne retrouvera pas l'énergie des débuts (et en particulier d'"Antoine et Colette" qui me paraître être le meilleur épisode de la saga Doinel). (Claude Jade a énormément de charisme et participe beaucoup aux qualités du film) .
Autre aspect très intéressant du film, c'est son côté documentaire de la vie parisienne des années 70.
The Matador - Même les tueurs ont besoin d'amis (2005)
The Matador
1 h 36 min. Sortie : 16 novembre 2005 (France). Comédie, Policier, Thriller
Film de Richard Shepard
KingRabbit a mis 4/10.
Annotation :
08/12
Pas drôle, se la joue faussement cool, aucun rythme. Pierce qui en fait des caisses pour jouer les faux détendus, avec des pseudos séquences provoc qui riment à rien, c'est juste gênant et assez ringard... Facture téléfilmique en dessous de la moyenne.
Mad God (2021)
1 h 24 min. Sortie : 26 avril 2023 (France). Animation, Épouvante-Horreur, Fantastique
Long-métrage d'animation de Phil Tippett
KingRabbit a mis 7/10.
Annotation :
08/12
Assez partagé sur le film. Y a un côté artbook, où on expose tous ses super décors et ses concepts bizarroïdes à la chaîne, en mode train fantôme qui est un peu usant.
L'esthétique expressionniste est top, mais je la vois plus comme un shoot de nostalgie pour les fans des 80's, du style Gilliam à sa grande période, Caro & Jeunet également, voire l'odyssée d'Abe en jeu vidéo. C'est glauque, gore, mais en même temps pas nécessairement captivant, mystérieux ou angoissant, rien de fondamentalement neuf ni de surprenant. Si ce n'est la fin que j'aime bien, et qui part clairement dans un trip 2001 l'odyssée de l'espace qui a fini par réussir ce que le film projetait de faire depuis le début : m'aspirer dans un univers fou, virant de l'expressionnisme vers l'abstraction la plus totale. Et c'est généralement ce qui marche le mieux sur moi (une des raisons pour lesquelles j'aime beaucoup koyaanisqatsi d'ailleurs). Les formes abstraites prennent le dessus, le montage devient énigmatique, tout en semblant rester cohérent pour des raisons que l'on ne parvient pas vraiment à saisir, on sent qu'il se passe un truc (le big bang ?), mais on n'arrive pas à clairement le définir, enfin le film nous dépasse et on n'a plus l'impression d'être sur des rails. Il est là le tour de force. Effort à saluer.
Le Pianiste (2002)
The Pianist
2 h 30 min. Sortie : 25 septembre 2002 (France). Biopic, Drame, Guerre
Film de Roman Polanski
KingRabbit a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
07/12
On retrouve le Polanski aux ambitions démesurées qui réalise une fresque du niveau de "Tess" là quand même. Je m'attendais pas du tout à ça.
Totalement impressionné par la reconstitution et la direction artistique de fou furieux.
En quelques plans il te pose le ghetto polonais avec l'édification des murs comme une immense prison à ciel ouvert.
On ressent toute la dimension de cet univers quasi post-apo, avec des plans d'ensemble tous composés comme des tableaux (et on rejoint là aussi la beauté visuelle de Tess).
Je trouve le point de vue très original également. De la première partie au plus près d'une famille complète avec une volonté d'immersion au coeur de l'horreur, pour finalement rentrer progressivement dans un pur survival complètement animal où le héros est livré à lui-même dans des décors totalement désolés (plus beaux décors de ville en ruine au ciné ?). Et le point de vue qui se décentre en suivant cet héros isolé dans des appartements, observant les bouleversements du monde depuis sa fenêtre.
Les séquences de guerre sont extrêmement réalistes, et d'une violence assez terrifiante (quelle séquence, celle où toute une famille se fait massacrer, depuis le point de vue de la famille située dans un bâtiment opposé - le plan séquence où l'on comprend que les nazis montent dans l'immeuble avec les lumières qui s'allument, la famille à table, le papy handicapé qui ne peut pas se lever et qui est balancé par la fenêtre, la séquence façon "l'armée des ombres" où on fait courir les autres membres dans la rue pour faire du tir au lapin, la voiture qui arrive derrière pour se frayer un chemin en roulant sur les corps... C'est tellement réaliste que c'est glaçant).
L'ironie du pianiste qui n'a pas le droit de jouer (car il doit se terrer dans faire du bruit) finit par être bouleversante avec cette quasi ultime scène avec l'allemand mélomane.
The Killer Inside Me (2010)
1 h 49 min. Sortie : 11 août 2010 (France). Policier, Drame, Thriller
Film de Michael Winterbottom
KingRabbit a mis 6/10.
Annotation :
07/12
C'est pas mal, mais beaucoup trop académique et plan-plan par rapport à la folie du bouquin et du style de Thompson.
C'est un poil trop mou, un peu paresseux dans sa construction (surtout les séquences avec le temps qui passent et des tubes d'époque qui passent en mode juke box pour créer de l'ambiance).
Casey Affleck est parfait dans le rôle du psychopathe froid cela dit.
L'Enfant sauvage (1969)
1 h 25 min. Sortie : 26 février 1970. Drame
Film de François Truffaut
KingRabbit a mis 7/10.
Annotation :
06/12
Je le trouve très réussi ce petit film qui me faisait assez peur.
Déjà le principe de faire un film d'époque avec une reconstitution qui parvient à être crédible en faisant le choix du minimalisme.
Premier film aussi où Truffaut aborde frontalement la relation père-fils avec un récit d'initiation extrêmement réaliste dans son cheminement laborieux et progressif. Toute l'évolution se traduit par toutes petites touches successives.
C'est en gros la scène d'apprentissage du langage, de la communication de Greystoke, en puissance 10, avec toute une série de premières fois forcément émouvantes (dont les premiers pleurs). Avec l'ultime apprentissage, celui de pouvoir déterminer si l'on peut apprendre à un enfant sauvage ce qui est juste ou non. Concept assez passionnant en soi.
Et film très léché je trouve, beau noir et blanc, avec de vraies idées de montage et de rythme qui donnent aux séances d'apprentissage un vrai sentiment d'accomplissement (notamment lorsque l'enfant sauvage parvient de plus en plus rapidement à décrypter les mots pour rapporter les bons outils).
Et là encore, superbe utilisation de la musique (en l'occurrence Vivaldi).
A noter une application pas évidente du principe du "montage interdit" de Deleuze lors de la poursuite de l'enfant par les chiens dans l'intro.
Coco (2017)
1 h 45 min. Sortie : 29 novembre 2017 (France). Animation, Aventure, Comédie
Long-métrage d'animation de Lee Unkrich et Adrian Molina
KingRabbit a mis 7/10.
Annotation :
05/12
Bon c'est vrai que c'est un peu éculé à la longue le délire du monde parallèle, et qu'ils déclinent un peu toujours le même concept (et je me rends compte à quel point "Soul" est directement dérivé de ce film, puisqu'on part sur les mêmes histoires de passionné de la musique/transmission/Réussir à quitter le monde immatériel ou des morts pour revenir chez les vivants).
Mais j'avoue avoir été bluffé par la claque technique. Visuellement c'est assez bluffant, surtout les vastes plans d'ensemble nocturnes avec un travail assez sublime sur le jeu des lumières.
J'aime aussi pas mal le grand retournement de situation qui permet un peu de quitter pour quelques moments la guimauve habituelle.
Et puis sur l'aspect deuxième mort des gens oubliés, je trouve que ça touche assez juste.
Présidents (2021)
1 h 40 min. Sortie : 30 juin 2021. Comédie
Film de Anne Fontaine
KingRabbit a mis 6/10.
Annotation :
05/12
L'exécution est assez ratée, mais je salue le concept.
En fait c'est un film assez étrange constamment décalé, pas totalement parodique façon les guignols de l'info/la conquête de Durringer, pas franchement réaliste non plus, mais avec un jeu troublant où les acteurs/personnages se combinent de façon troublante;
Dujardin ne ressemble en rien en Sarkozy, parfois on dirait qu'il reproduit un mauvais délire à la Brice de Nice, mais avec le soupçon de sérieux insufflé au film, ben j'ai fini par y croire.
C'est encore un exemple où l'artifice assumé est bien plus efficace pour la crédibilité que le strict pastiche.
Après le scenar est assez laborieux, c'est globalement mollasson sans vraie ambition de cinéma, mais y a un ou deux gags qui m'ont fait marrer.
Le coup de la prononciation d'"europe écologie les verts" où Dujardin est franchement déchaîné, le petit passage Francis Cabrel.
Et je reste assez fasciné par le charisme intemporel de Pascale Arbillot dont les traits vieillissent avec classe.
La Continental : Le mystère Greven (2017)
52 min. Sortie : 21 novembre 2017 (France).
Documentaire de Claudia Collao
KingRabbit a mis 7/10.
Annotation :
28/11
J'avais un peu peur de le redite avec "1940, main basse sur le cinéma français", mais finalement je trouve que les deux docus se complètent bien - d'abord ici en se focalisant un peu plus sur les films produits par la Continental, d'une part, et en creusant un peu plus cet improbable paradoxe d'îlot de liberté dans la France occupée d'autre part.
Une société de production/distribution nazie dirigée par un type électron libre insaisissable qui fait un peu ce qu'il veut, et participe à la production de films audacieux et sans propagande, contre les consignes de Goëbbels qui voulait des films abrutissants pour endormir le peuple français. Est-ce par lubie artistique ? Est-ce par désir d'avoir des succès commerciaux (les films de propagande étant voués à l'échec) ? Est-ce pour rassurer les français en leur montrant que les allemands ne sont pas là pour aseptiser leur cinéma (au contraire de Vichy qui pratique allègrement la censure et promeut des films consensuels, malgré là aussi des exceptions) ? C'est un peu toutes ces raisons qui doivent cohabiter.
Reste l'épineuse question de la collaboration et de la participation des artistes français... Traitée là encore assez superficiellement, mais la réalisatrice confesse que le sujet est évidemment assez casse-gueule.
Période passionnante en tout cas.
Black Mirror : Blanc comme neige (2014)
Black Mirror : White Christmas
1 h 13 min. Sortie : 16 décembre 2014 (Royaume-Uni). Science-fiction, Thriller
Téléfilm de Carl Tibbetts
KingRabbit a mis 7/10.
Annotation :
28/11
Black Mirror, c'est quitte ou double, des épisodes calamiteux, peu crédibles, et d'autres très prenants et efficaces.
L'aspect torture psychologique associé à la nouvelle technologie et au "progrès" (on est en plein dedans et ce qui paraissait absurde ou fumeux prend toujours un peu plus de consistance avec le temps qui passe) est très bien restitué pour le coup (et notamment le délire avec le passage du temps en accéléré dans une autre dimension). Grosses perf d'acteurs (Jon Hamm en même temps, je sais pas s'il est capable de ne pas être bon), belle petite ambiance avec économie de moyens (j'aime beaucoup toute l'intro avec la séquence de coach en séduction).
Château de rêve (1933)
1 h 27 min. Sortie : 8 décembre 1933 (France). Comédie
Film de Géza von Bolváry et Henri-Georges Clouzot
KingRabbit a mis 2/10.
Annotation :
28/11
Assez consternant comme machin. Après ça tente des trucs, mais quand ces vieux films sont à ce point ratés et amateurs, ça fait penser à des hommes préhistoriques tentant d'allumer le feu sans succès. Tout est vraiment à l'ouest, les dialogues inexistants (avec ces temps de pause invraisemblable avant chaque réplique).
Le passage muet/parlant est vraiment redoutable et quand ça fonctionne pas, on constate une vraie perte de savoir-faire, même si pour le coup ça tente d'avoir des décors variés, et des enchaînements assez rapides sans trop s'appesantir dans des séquences statiques, ce qui est une gageure technique à cette époque.
Ptite tentative de mise en abîme sur le monde du cinéma, avec un scenar assez crétin et des pseudo twist ridicules (franchement le scenar c'est niveau maternelle au mieux), ptites chansons (normal pour les premiers parlants) et musique pas aussi nulle que le reste.
Danielle Darrieux totalement insipide, mais bon y a rien à défendre quoi.
Lucien Barroux est insupportable en essayant de faire le personnage haut en couleurs (il surjoue comme un vilain cochon, et c'est encore pire quand il ne parle pas avec des grimaces horribles, mais là encore, stigmate du muet et du mauvais théâtre).
Baisers volés (1968)
1 h 31 min. Sortie : 4 septembre 1968. Comédie dramatique, Romance
Film de François Truffaut
KingRabbit a mis 6/10.
Annotation :
27/11
Extrêmement déconcertant, avec cette impression de retrouver des bribes de style godardien (alors qu'il avait un peu laissé tomber cette veine-là depuis tirez sur le pianiste) dans cette succession ultra décousue (pour ne pas dire heurtée) de saynètes souvent lunaires et volontairement artificielles dans un microcosme parisien, en se souciant assez peu des contraintes d'une narration classique.
Y a aussi une sophistication qui pour la première fois dans la carrière de Truffaut me fait aussi clairement penser à du Wes Anderson : que ce soit la direction artistique, les couleurs pétantes, l'affèterie, le dandysme, l'usage de la musique qui comme toujours est absolument essentielle dans ses films (là aussi un usage très complexe à décrypter, avec des rémanences du thème doux et mélancolique de Charles Trenet entrecoupées par d'étranges musiques d'ambiance qui surgissent soudainement pour disparaître aussi vite à des moments toujours surprenants).
J'avoue avoir un peu de mal à adhérer à l'ensemble foutraque (même si par exemple le concept central de l'agence de détective assez farfelue avait un beau potentiel), même si c'est intéressant de voir qu'il tente de créer derrière un univers qui perdure dans le temps, car constamment connecté à ses autres oeuvres via des détails parfois qui vont jusqu'à l'insignifiant (par exemple j'ai remarqué la reprise d'une affiche qu'on retrouvait dans la chambre du perso de Michel Bouquet dans "La mariée était en noir"), et c'est toujours assez touchant de retrouver des personnages issus du passé filmique (et notamment celui de Marie-France Pisier l'espace d'une très brève saynète). J'y retrouve une émotion nostalgique assez similaire à celle que j'avais pu ressentir en revoyant des personnages clés dans les films de Demy (par exemple Roland Cassard en notable installé dans "les parapluies de Cherbourg" après avoir été le jeune premier désireux d'aventure des années plus tôt dans "Lola"). Acteurs et personnages vieillissent ensemble et leurs vies semblent se dérouler indépendamment de l'écran. Mine de rien cela donne de l'épaisseur.
Stillwater (2021)
2 h 20 min. Sortie : 22 septembre 2021 (France). Drame, Thriller
Film de Tom McCarthy
KingRabbit a mis 7/10.
Annotation :
24/11
Pas mal ! Aux antipodes du trailer badass qui augurait vraiment du cauchemar absolu : Matt Damon ultra burné dans un film hyper burné dans un contexte marseillais burné.
Ben non, c'est un film assez intimiste (sans être complètement renversant sur cet aspect-là), simple, posé, où l'on essaye de voir comme arrive à prendre cette greffe improbable entre un archétype d'américain (incroyable transformation de Matt Damon, du jeune premier à ses débuts, à cette espèce de molosse minéral, ce bloc incompressible totalement raide qui parvient à dégager une vraie émotion) et un contexte marseillo-franchouillard qui sonne juste (pour une fois !). L'amalgame improbable finit par prendre forme, le personnage de Damon se transformant et s'humanisant par toutes petites touches, et le final où chacun est forcé de retourner à ses pénates, en devient assez touchant.
Très grosse perf d'Abigail Breslin, et j'avoue être assez fasciné par le nez de Camille Cottin.
Upgrade (2018)
1 h 40 min. Sortie : 3 octobre 2018 (France). Action, Science-fiction, Thriller
Film de Leigh Whannell
KingRabbit a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
23/11
Bon ben c'est tout à fait chouette. Comme quoi on peut faire des films formellement ambitieux avec trois francs six sous, et parvenir à restituer un univers d'anticipation crédible qui ne fasse pas fauché. Une sorte de maxi épisode de black mirror remixant du Robocop / Terminator, en poussant à fond le délire transhumaniste.
On sent aussi la patte du créateur de saw dans le style, avec des jeux de piste mystérieux grandeur nature, l'ambiance générale avec ces décors de hangars glauques, et évidemment le twist final qui est très sympa.
Les scènes d'action sont plutôt marrantes dans leur raideur (avec l'impression que la caméra est directement rattachée par harnais au protagoniste), la séquence de poursuite en caisse a de la gueule, et le simili Tom Hardy fait bien le job dans le rôle du type complètement dépassé par son propre corps.