L'administration psychotique du monde

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Schreber passe quelques années en asile, moment pour lui d'expérimenter les choses divines mais aussi subira le terrible meurtre d'âme. Pour enfin rétablir l'ordre du monde, il consentira à devenir la femme de dieu. Échappe toujours à la psychanalyse appliquée de Freud.

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Après une trajectoire météorique dans la littérature, où Antonin Artaud énonce le mal auquel il a affaire (qui ne saurait être que la psychose), finissant par échouer dans la psychiatrie (Lacan le déclarant "fixé"). Artaud finit par sortir de son silence pour lancer des cris et des imprécations contre les imbéciles, qu'il soient psychiatres (Van Gogh ou le suicidé de la société) ou religieux (Pour en finir avec le jugement de dieu).

"Je suis celui qui a le mieux senti le désarroi stupéfiant de sa langue dans ses relations avec la pensée" - Artaud, avant Lacan.

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Brisset entreprend durant toute sa vie intellectuelle de démontrer que l'humanité descend de la grenouille. Pour ce faire, il utilisera une schizophonologie, méthode qui produit des équivalences d'identités par des équivalences de sons.

"L est la consonne des lèvres et de la langue; elle appelle vers le sexe, le premier lieu, l'yeu.
Le langue à-jeu, le l'engage, le langage. Son origine est un appel au lèchement."

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Compilation de savoir ésotérique et mystique, accompagné de conseils lifestyle, la Bible Psychique est pensée comme un compendium ayant réponse à tout. Un véritable foutoir, uni par une seule logique.

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"4 = 4. Le niez-vous ?
Jaune = jaune. Le niez-vous ?
Absurde = absurde. Le niez-vous ?
Donc : il est absurde de dire que quelque chose est absurde. Le niez-vous ?"

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Une descente en enfer, un cri de protestation qui n'atteint que le vide. Une parole qui ne se laisse pas prendre dans la romanticisation des psychoses.

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Je fais confiance à Foucault:

"Aux yeux de je ne sais quelle culture future - et peut-être est-elle déjà très prochaine -, nous serons ceux qui ont approché au plus près ces deux phrases jamais réellement prononcées, ces deux phrases aussi contradictoires et impossibles que le fameux «je mens» et qui désignent toutes deux la même autoréférence vide : «j'écris» et «je délire». Nous figurerons ainsi à côté de mille autres cultures qui ont approché le «je suis fou» d'un «je suis une bête», ou «je suis un dieu», ou «je suis un signe», ou encore d'un «je suis une vérité», comme ce fut le cas pour tout le XIXe siècle, jusqu'à Freud. Et si cette culture a le goût de l'histoire, elle se souviendra en effet que Nietzsche devenant fou a proclamé (c'était en 1887) qu'il était la vérité (pourquoi je suis si sage, pourquoi j'en sais si long, pourquoi j'écris de si bons livres, pourquoi je suis une fatalité) ; et que, moins de cinquante ans plus tard, Roussel, à la veille de son suicide, a écrit, dans Comment j'ai écrit certains de mes livres *, le récit, jumelé systématiquement, de sa folie et de ses procédés d'écriture. Et on s'étonnera sans aucun doute que nous ayons pu reconnaître une si étrange parenté entre ce qui, longtemps, fut redouté comme cri, et ce qui, longtemps, fut attendu comme chant."

http://1libertaire.free.fr/MFoucault243.html

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De fait.

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"Né le 15 avril 1793 dans une famille d'ouvriers agricoles miséreux, mort à soixante et onze an au General Lunatic Asylum de Northampton le 24 mai 1864, sa scolarité fut plus que brève, mais il "entendait" des poèmes, surtout quand il errait dans la nature, et les transcrivait sans ponctuation. Il aimait particulièrement les fleurs, les arbres et les églises [...]. Selon le docteur Nesbitt, surintendant médical de l'asile de Northampton pour la période 1844-1858, "on peut dire qu'il avait perdu son identité personnelle lorsqu'il soutenait avec tout le sérieux de la vérité qu'il avait écrit les œuvres de Byron et Walter Scott, qu'il était Nelson et Wellington". En août 1860, Clare confie à une certaine Agnes Strickland, qui lui rend visite au GLA: "[...] ils m'ont coupé la tête et ils ont retiré toutes les lettres de l'alphabet, toutes les voyelles et toutes les consonnes en les sortant par mes oreilles [...] et ils veulent que j'écrive de la poésie.". Un an plus tard, il cesse sa création poétique."

David Frank Allen - Critique de la raison psychiatrique.

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Pas réellement de détails biographiques pour les deux suivants. Toutefois pour Lovecraft, il y a quelque chose de sensiblement paranoïaque à concevoir des personnages rationnels qui ne peuvent - par le détour d'un raisonnement solide - que confirmer l'existence des monstruosités du cosmos.

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Bien évidemment la mise au premier plan de la simulation, la paranoïa qui en découle forcément est à la fois l'exploration de l’imaginaire américain et renseigne de la position de Dick dans son rapport au monde.

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Woolf aura pensé le stream of consciousness au plus loin, peut-être bien plus que Joyce (ce dernier, d'une certaine manière s'adresse encore à l'Université), au moment de la dissolution du sujet. Il y a une certaine affectivité envers le personnage de Septimus qui ne trompe pas.