L'horreur comme moteur

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À quel prix payer le message de Scum et la grâce d'une dernière scène de repas ? Jusqu'où pousser le réalisme de la violence, sa représentation romancée, même, la métaphore universelle de l'oppression ?

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L'exemple suprême, poème cinématographique humide, suintant de climats violents, de plans virtuoses et de cohérence dans son déroulé de l'horreur.

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Petite saison en enfer au XXIe siècle au milieu de l'Occident.

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Les coréens frappent dur ; ça résonne sur le métal des vieux chalutiers, la qualité du thriller "au service de l'horreur", en huis-clos par étapes, asphyxiant. La Peste selon Artaud ; les hommes-bêtes, le brouillard et la mer.

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Sur le papier, Prisoners avait déjà sa place dans cette liste et il est bel et bien la fresque promise... inutile d'en rajouter, il faut le voir.

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"Petit film" à bas budget qui se croyait d'art et essai, aidé par le scandale et, parfois même, la censure à sa sortie, il se saisit de l'horreur comme d'un levier à l'érotisme et c'est remarquable. Épuré, subtil, rythmé à la goutte près, Bogarde et Rampling excellents... seules, une queue de poisson à la fin et quelques séquences laborieuses ternissent ce tableau d'horreur de la méconnue Liliana Cavani.

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Dancer in the Dark, DVD que je n'attendais pas du tout, chaudement recommandé puis offert par une amie, a été ma douche froide von Trier et je la regrette beaucoup. Je n'ai pas compris ; ni le misérabilisme à coups de marteau suintant de gratuité (il manque une problématique pour ouvrir la question, à ce stade on ne sait plus où donner de la larme), ni les chansons (quel est ce fantasme chorégraphié, factice et improbable, sorti de l'imaginaire du personnage de Björk ? Il est soit naïf, venu caresser les fans de comédie musicale dans le sens du poil, soit cynique - et pourquoi pas : "regardez comme c'est triste, même l'imaginaire sonne faux" - mais le reste du film contredit cette idée), ni la caméra à l'épaule qui donne un effet de réel bien téléphoné, ni les personnages secondaires (à quoi tu sers Catherine ?* et pourquoi tu es méchant en fait, monsieur le méchant ?) ni la fin. Vraiment déçu par ce film bien trop long qui me rappelle à quel point je dois me blâmer de... de quoi en fait ?

-> Quelques mois de recul et un visionnage de Dogville plus tard, je peux dire que j'ai mal compris Dancer in the Dark. Je commence à comprendre pourquoi on l'aime autant et pourquoi ce que je lui reproche compose, en fait, le cœur même de son intérêt. Je n'en annule pas ma première lecture pour autant ; j'aurais beaucoup, beaucoup de mal à le revoir même si je pense qu'il le faut.


*Eurêka. Catherine est bien sûr l'actrice emblématique de Jacques Demy, dont les enjeux des films ressemblent beaucoup à ceux de Dancer in the Dark. Ceci explique cela... Même si on peut blâmer l'inculture des spectateur ou le simple décalage d'une génération sur l'autre (Peau-d'Âne est une évidence pour celle de mes parents, beaucoup moins pour la mienne je pense), je trouve ça un peu dommage de se reposer dessus. Mais soit!

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On touche à l'horreur comme genre, mais celle de Grave s'épuise quand elle s'enfonce dans le gore, alors que son génie tient dans ses tensions psychologiques. C'est un beau film contradictoire et une jolie lecture de la violence des rapports amoureux, familiaux, et (osons le mot) socio-professionnels.

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L'horreur, dans Dogville, prend une autre tournure, et réussit mieux son pari, pour moi, que l'autre Lars von Trier de cette liste (d'autres viendront sans doute).
La fable du film et ses péripéties, dans ce décor mais également son écriture au cordeau, en font une authentique réussite.
Ici, l'horreur semble logique, et sert le propos à 100%.