Le chemin d'un lecteur

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Ce livre totalement ignoré de nos jours et, je dois bien l'avouer, un peu kitsch, a subi mes relectures intensives de mes 9 à 12 ans. J'ai bien peur d'y avoir pioché une bonne part de ma morale et de mes idéaux. Mais j'ai une excuse, ça parle d'un type qui devient général pour l'empereur de chine Vantripan et va en enfer pour sauver sa dulcinée. Carrément.

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Oh yeah... Encore un livre disparu, quoique même à l'époque, il n'ait pas eu de succès particulier. Ce qui est à mon avis un putain de scandale. L'oeuvre qui m'a introduit au concept de jouer avec les mythes et les clichés, ainsi qu'au développement réaliste des personnages en général. En plus, vu mon jeune âge ( 11 ans pour le premier tome ), sans doute mon premier bouquin avec autant de cul, de sang et d'impolitesse. David, Christopher, April, Jalil, le monde n'en a plus rien à foutre de vous, mais moi je ne vous oublierai jamais.

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Mon premier contact avec un monde vraiment original. J'y pense chaque fois que j'ai peur de tomber dans les clichés. J'y pense aussi en me disant qu'avoir un scénario avec mon setting insolite serait encore mieux.

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M'a conduit à imaginer 1) des uchronies complexes pleines de divers éléments magiques 2) des sarcasmes craignos. Je n'en suis jamais vraiment sorti.

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Hrem kof kof oui donc... Soyons honnêtes, je regarde maintenant l'oeuvre de mr Werber avec au plus un certain mépris amusé. Ses personnages plats comme un mannequin brésilien et les trois idées qu'il insiste à coller dans tous ses ouvrages sont légendaires. Mais au collège, j'étais encore vert et inexpérimenté, et tout charmé que quelqu'un d'autre puisse apprécier les mêmes choses que moi, à savoir l'histoire, les étoiles et les jolies filles. Le temps à passé, et cet emballement est sans doute celui que je regarde avec le plus de cynisme aujourd'hui. Mais je ne peux pas nier l'impact qu'il a eu sur mon développement mental et l'orientation de mes goûts. Pis bon, je peux maintenant déclarer, en toute connaissance de cause, avoir dépassé le niveau de Bernard Werber pour ce qui est des idées. C'est toujours bon d'avoir quelque chose auquel se comparer, même à bas niveau.

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Beaucoup de mon goût pour le cynisme et les personnages moralement ambigus vient de là.

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Je me rappelle mon enthousiasme, vers la fin du collège, en découvrant qu'on pouvait aussi donner une personnalité propre et mémorable à des personnages complètement secondaires.

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LE LIVRE... Ma bible de poche très usée. Du moment que je l'ai eu entre les mains, je me suis juré d'être toujours fidèle à ses enseignements. Comme ce bouquin est l'un des meilleurs jamais écrit, lesdits enseignements sont assez vastes pour que j'ai de la marge.

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Début du lycée, début de la King Mania ! J'en suis un peu revenu, mais pas de doute, le gars sait écrire. Et il m'a transmis pas mal de ses clichés bien connus. Dont un amour irrationnel de l'Amérique, des thèmes de l'enfance, et des forces cosmiques qui veulent soudainement ta perte sans raison apparente.

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Un jour, cette saga sera mis au même niveau que l’Iliade, vous verrez...

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Milieu de lycée : je commence à prendre plaisir à lire des ouvrages un peu sérieux et moins connus, histoire de frimer.

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Dans le même temps, je tombe amoureux du Disque-Monde. J'ai été sérieux environ deux mois.

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Je deviens en mesure de juger par moi même de la qualité d'un livre. En l’occurrence, franchement bof.

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Fin lycée, je redécouvre Tolkien avec ça. Le parfait compromis entre mes instincts de hippie calineur d'arbres et de barbare assoiffé de lutte et de chaos.

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Je m'aventure dans des oeuvres moins connues et hors de ma zone de confort.

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Comme tout bon étudiant en lettres devrait le faire, je reconnais en Neil Gaiman un esprit-frère. Je m'inquiète un peu de toujours le penser même une fois ma licence en poche.

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Je fais une ignoble rechute de romantisme.

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Heureusement, je reste toujours aussi client des histoires sardoniques. Je constate à l'occasion que la fantasy hors TDF n'est pas morte. Hurray.

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Je découvre qu'on peut utiliser la poésie pour faire autre chose que parler des jolis fleurs ou justifier la feignantise par de l'avant gardisme. J'en suis sur le cul.