Lectures, 2017

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Loufoque ! Une fois familiarisé avec l'univers d'Alphonse, difficile de ne pas sourire à chaque conte...

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Globalement je ne suis pas fana de cette Histoire des 13. Après tout, on peut voir dans cette histoire une variation d'un épisode de Don Quichotte, mais sans l'humour de l'original. Et puis, ces 13 capables de tout sont un ressort dramatique difficile à avaler (avez-vous déjà dû digérer un ressort cher lecteur ?), et l'occasion pour Balzac de quelques débordements stylistiques heureusement plus rares dans de meilleurs opus.

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Cf ci-dessus. Ceci dit, pour le coup, le thème est véritablement osé. Alors certes, on est face à un traitement de l'homosexualité féminine qui semble au premier abord typiquement masculin. Mais lorsqu'on y ajoute le second thème... je ne serais pas étonné que cela ait inspiré quelque gender study outre-atlantique.

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Hegel n'aurait sans doute pas nié une parenté entre cette conscience de Zeno, et la chouette d'Athéna. Elle a bien raison cette conscience, de ne prendre conscience que quand cela l'arrange. Du coup, Zeno, la belle âme, a les mains propres. Quel beau salaud me direz-vous ! Certes, un salaud comme vous et moi (enfin surtout moi si vous voulez), qui parvient à peu de frais à se convaincre qu'il n'en ai pas un. Du coup, c'est une belle leçon pour mieux se comprendre, voire même certains de ceux que nous côtoyons. Une leçon donnée sur le ton de l'humour et l'ironie, ça ne se refuse pas...

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Est-ce la traduction ou mon déplorable prosaïsme ? (ceci dit sans ironie) J'ai accroché à bien peu de ces poèmes, quelques vers sur la Grèce, ou le Rhin, voilà tout ce qui me restera, je le crains.

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Franchement sans grand intérêt. L'artiste mourant et incapable radote une histoire sur l'agonie de l'art dans le monde moderne. Très fin quoi. Après, il y a de la technique je suppose, mais bon, entre les citations répétées de Platon, Benjamin, et tutti quanti, et les radotages du mourant, on reste sur sa faim. Une histoire bien universitaire du piano mécanique aurait été largement préférable...

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Bien sûr, Bazac noie quelque peu son lecteur sous les explications juridiques et financières, pas toujours très clair pour qui n'est pas familier des outils du commerce de l'époque. Ceci dit, il faut y prêter attention, Balzac comprend l'argent comme personne. Et surtout, César Birotteau est un incroyable patchwork de registre, du plus beau pathétique à l'ironie la plus fine, et Honoré nous présente une galerie de belles âmes et de beaux coquins qu'on retrouve bien peu souvent.
En plus de quelques passages difficiles à digérer, les inserts carlistes et catholiques, certes nuancés par la présence de l'héroïque Pillerault, manquent tout de même d'une certaine discrétion...

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Le sujet de la nouvelle est aride, bien que la verve des conteurs y remédie quelque peu, mais indispensable à la réussite du projet balzacien. Bien sûr, elle apprend, pour les curieux, l'origine de la réussite quelque peu mystérieuse du si fin Eugène de Rastignac...
On doit l'opposer à César Birotteau, puisqu'il s'agit ici d'une faillite crapuleuse (trois même), mais réussie. On doit songer aussi à Gobseck, l'affreux usurier dont la nouvelle éponyme nous apprend les contradictions morales, certes insuffisantes pour en faire un personnage sympathique, mais à côté de Nucingen et de la banque moderne...
Grandet? - Gobseck
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Birotteau - Nucingen
Ou le passage au capitalisme ?

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Le renversement qui a donné naissance au livre est assez brillant. Malheureusement, le développement oscille entre des généralités un peu banales et d'obscures remarques sur l'intimité... De plus, son analyse du stalinisme n'est pas idiote, mais énoncée sur un ton tellement complaisant qu'il est difficile de ne pas s'agacer.

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Rien d'extraordinaire dans ce roman mélodramatique et pittoresque, mais beaucoup de retenue, de pudeur, une écriture juste et douce, un bel équilibre savoureux et mélancolique. C'est déjà beaucoup.

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Divers essais du structuralisme triomphant. Roman parvient à rendre la phonologie passionnante. L'article sur les embrayeurs est également très intéressant, même si mieux vaut bien connaître la conjugaison russe pour suivre ses exemples. Cette idée que la différence entre les langues n'est pas dans ce qu'elles permettent d'exprimer, mais dans ce qu'elles imposent est vraiment très belle.
Un peu moins convaincu par les essais de poétique, trop systématisants. Sa position sur le sens en linguistique me plaît plus que celle de Chomsky, nettement moins scientiste.

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Essais courts et inégaux, mais ceux sur les préjugés dans les sciences dites dures sont de bonne qualité et convaincants. On reste tout de même un peu sur sa faim.

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Un Lupin assez faible, qui souffre d'une construction beaucoup plus bancale que son modèle, 813. La première partie est plutôt bien menée et intelligente.
Mais la seconde fonctionne beaucoup moins bien. Par exemple, vers la fin, le suspens est beaucoup moins fort que dans 813, car la carte que Lupin a dans son jeu est aussi inattendue que bien trop forte. L'appel au nationalisme n'est pas le meilleur "truc" de Maurice pour nous faire avaler les invraisemblances, et il y a ici encore trop recourt... En revanche, une phrase à mourir de rire sur les meurtriers et leur tendance idiote à garder des papiers les compromettant la seconde fois qu'Arsène a recours à ce truc éculé pour démontrer ses intuitions... C'est bon de ne pas se prendre au sérieux !

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Là par contre on est dans du grand Lupin, 813, l'Aiguille de Cristal ou les meilleurs nouvelles. A la limite du 9. La construction est impeccable, l'action rebondit et suit son cours sans que jamais on ne la questionne, bref, on tourne les page à chaque minute, et il semble impossible de s'arrêter..
On pourrait pinailler, par exemple sur le caractère de Cagliostro, mais je ne bouderai pas mon plaisir.

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Ma première lecture de Nabokov, un auteur qui ne m'attire pas particulièrement. Le sujet n'avait pas grand chose pour me plaire, non pas que je n'aime pas les échecs, au contraire... La thématique du génie handicapant et de sa proximité avec la folie me semble franchement éculé.
Mais Vladimir écrit très bien, sans trop se regarder le faire et avance ses pions (hihihi) délicatement et avec beaucoup de science. Il nous rend même ses personnages touchants, bien qu'il manque tout de même terriblement de tendresse pour eux.
Promis, un jour j'essaierai un de ses "grands" romans.

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Comme toujours, l'écriture de Jacques Abeille est rafraîchissante, précise et poétique. Cette quête du fils à la recherche du père est pour le coup une vraie suite du Veilleur de jour, et dévoile les mystères de son protagoniste. Tout cela manque peut-être un peu de brio pour être vraiment passionnant, mais se lit avec beaucoup de plaisir.

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Incisif et sarcastique, Clastres prend au sérieux les sociétés sans État, et s'attache à montrer que cette absence est visée par la structure des sociétés qu'il a visité. Vision non fantasmée du "primitif", qu'il tente de prendre au sérieux, sans rien cacher de ses défauts, on ressort de ce parcours l'esprit vivifié. Le Chapitre 5 "L'arc et le panier" est vraiment incroyable, Clastres s'y réserve même des effets de suspens à la hauteur d'un polar intelligent, sans se départir de la réserve du scientifique, car après tout notre surprise éventuelle ne dévoile que notre propre ignorance.

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L'idée de ce livre est de proposer une histoire de la relation entre l'homme et ses microparasites - les maladies infectieuses. La chose devait être faite, et l'éclairage apporté n'est pas négligeable. McNeill tombe parfois dans l'ornière de l'explication généraliste, mais malgré lui : il reste prudent et admet souvent d'autres types de cause (en dehors de ce qu'il nomme le macroparasitisme, complément du micro, objet d'un autre livre dans ma pile) voire même de la contingence ! On regrette parfois l’atmosphère trop théorique du texte, et les quelques affirmations péremptoires qui les suivent.
Je pense pour autant qu'il s'agit d'un livre important, plus mais pour sa méthode "écosystémique" que par son contenu.

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Peu de choses à dire sur ces trois pièces. Un théâtre touchant, bien écrit, avec des personnages vrais, du manque et des regrets...

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Je pense qu'un des soucis du roman, c'est qu'il fourmille de jeux de mots badins quelque peu intraduisible, ce qui rend pas mal de scènes moins savoureuses qu'en chinois, même en faisant les aller-retours nécessaires dans les notes.
Cela dit, c'est très chouette, 2300 pages d'intrigues domestiques, de roueries, de mensonges et de manipulations en tout genre, beaucoup de vanité - on aimerait un résumé de ce qui est mangé pendant les années de prospérité de Ximen Quing, ça ferait beaucoup rire Bataille ou même Mauss - et une chute assez terrible. Pas étonnant qu'on y ait vu un roman à clé, pourtant à l'opposé, sans doute peut-on le lire comme une roman sur la condition féminine...
Ah oui sinon, la partie "pornographique"... Disons qu'elle joue un vraie rôle dans le récit, car le sexe est un instrument privilégié de pouvoir, certes de l'homme sur la femme, mais qui ici se retourne avec force contre lui. Les condamnations finales de la débauche font presque sourire après tout cela... Sinon oui, c'est quand même assez osé, et il y en a moult, donc, bon, si c'est votre came...

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Superbe traduction de Markowicz.
Sinon, c'est toujours beau à pleurer -d'ailleurs...- je me suis dit qu'il fallait qu'il retourne dans mon Top 10 en le refermant, mais il y était toujours.

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C'est cool, ça swing, ça envoie, ça s'avale au km, comme ceux que roulent Sam et Hailey, et puis Claro traduit comme un dieu.
En revanche, je n'ai pas compris l'intérêt ni vraiment lu à part 3-4 les inserts historiques en milieu de page.

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Lu aussi les importants fragments de Merlin et Arthur etc
Beau et étrange roman d'aventures, la naïveté de Perceval est une bonne façon d'entrer dans ce monde étrange... L'action est mal décrite et répétitive, mais la quête fait rêver, et les personnages et péripéties sont variés et ont du sens. On regrette que Chrétien n'ait pas pu finir lui-même son roman.

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C'est un exposé très - trop ?- sérieux qui résume avec beaucoup de clarté et de pédagogie l'état de l'art de la recherche sur le Nouveau Testament : contexte historique (état du judaïsme, relations avec la culture gréco-romaine environnante, la prolifération de cultes etc), datations et auteurs possibles des textes du Nouveau Testament et des principaux textes de la même époque qui ont eu une influence sans avoir été retenu (Évangile de Thomas etc), et un commentaire des sources non-chrétiennes et de leur apport.
Le sujet est passionnant, et le livre est vraiment très complet et accessible, mais m'a semblé un peu scolaire. Je regrette que Michaël White ne se soit pas interrogé sur les implications non-théologiques de la multiplication des "hérésies", et je pense que des spéculations sur les tensions sociales dans le mouvement des premiers chrétiens auraient eu leur place (plutôt que de constater régulièrement qu'elles existaient, et par exemple Paul peut répondre n'importe quoi, le plus important c'est qu'il est favorable aux non-Juifs ie la position purement théologique). L'auteur ne veut fâcher personne -ça n'est pourtant pas gagné- et ça se ressent un peu.
Ça vaut la peine d'être lu si on est intéressé par le sujet, mais ça n'est pas aussi passionnant que ce que fait Thomas Römer sur l'Ancien Testament au Collège de France.

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Au fond, comme les Jardins statuaires, le livre d'un voyage rêvé et, d'une expérience idéalisé de l'altérité et d'une aventure sans mélange. Et le rêve de Jacques Abeille est très beau, très bien décrit, et nous donne envie nous aussi de partir pour des terres inconnues, c'est-à-dire imaginaires.

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Amer appendice du livre précédent, le discours sur la civilisation fait sans doute preuve de naïveté, mais touche du doigt des choses très justes. Très belles premières pages sur l'angoisse du retour à un soi oublié...

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Il m'aura bien fallu 300 pages (Il faut évidemment rentrer dans cette forme dont l'intérêt est surtout comique, pour le reste elle n'a pas tant de sens - le lecteur qui construit les personnages et la réflexion apportée par la forme même sur la communication, ça me laisse un peu froid, il n'y avait sans doute pas besoin d'en faire tant) pour rentrer réellement dans ce livre fou, mais ensuite quel plaisir ! Combien ai-je ri de ces absurdes aventures, de ce bric-à-brac construit par un enfant de 11 ans qui prend les slogans pour la réalité à alors que les adultes autour de lui fuient cette réalité.
Il y a plein de choses à dire, mais c'est évidemment un livre sur le langage et la communication (belles scènes de couples qui se déchirent d'ailleurs.) et il faudrait examiner qui sont les personnages qui parlent, qui sont ceux qui écoutent, et leurs rares tentatives de révolte. Sinon capitalisme, prédation financière, bruits inutiles, perte d'expérience authentique, mort de l'art, piano mécanique, tout ça...