Lectures 2023

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Superbe. L'impression de retrouver le chemin des origines du roman gothique. Torturé, masochiste, tragique, passionné. Très bien.

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Les prémisses d'All About Eve.

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Quelques informations intéressantes sur le parcours de Schoendoerffer mais on sent que c'est le travail d'une historienne et pas d'une théoricienne du cinéma. L'analyse filmique est donc souvent superficielle malheureusement, en plus d'un ton globalement très partisan, on est clairement là pour faire l'éloge de Pierre Schoendoerffer et pas pour pointer les limites de son œuvre.

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Le personnage de Platonov est très bon mais je trouve que dans l'ensemble, la pièce est un peu longue et confuse, surtout par rapport aux autres de Tchékov.

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Clairement pas tout saisi dans le propos mais le style poétique et tortueux de Cocteau justifie à lui seul la lecture.

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La thèse est passionnante mais le livre se répète un peu et les exemples historiques me paraissent franchement questionnables.

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S'il y a bien un livre pour évacuer tous les clichés qu'on peut avoir sur la littérature russe, c'est bien celui-ci ! Récit d'apprentissage aux péripéties romanesques et aux dialogues savoureux, La Fille du Capitaine se démarque également par son contexte historique savamment exploité et la vision maligne du révolté Pougatchov.

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Comme un air d'Akerman et de Varda avant l'heure avec ce roman féministe qui s'intéresse à la dévotion absolue d'une femme au foyer pour son mari infidèle. C'est court mais d'une justesse et d'une cruauté absolues dans les sentiments évoqués, j'ai été très ému par l'écriture simple, nette et passionnée de Madeleine Bourdouxhe.

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Pour être tout à fait honnête, je trouve que le format feuilletonesque ne va pas sans quelques longueurs, notamment au milieu du roman, après une première partie pourtant rocambolesque. Heureusement, le rythme reprend vite, avec le siège de La Rochelle et surtout cette époustouflante dernière ligne droite qui voit le personnage de Milady reprendre les rennes de l'intrigue. Au-delà de ça, que dire ? Si ce n'est louer la plume de Dumas, la qualité de ses personnages et l'intelligence de sa réappropriation de l'Histoire. Je dois admettre que j'ai également été horrifié du comportement de nos "héros", qui trahissent, tuent et trompent avec un enthousiasme qu'on ne retrouve plus du tout dans les récits d'aventure actuels. Je vais sans doute le digérer un peu avant d'embrailler avec la suite.

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Colette nous parle de sa mère, de son père et de ses frères. Le fond est un peu limité, on ne dépasse pas l'exercice un peu nombriliste de l'autobiographie; mais le style foisonnant et sinueux de Colette justifie la lecture pour quelques moments superbes.

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Pour moi, un sommet de littérature. Le roman porte bien son nom : à travers trois cents pages, Maupassant parvient en effet à cristalliser toute l'essence d'une existence, avec sa nostalgie, ses tendres années, ses passions incontrôlables mais aussi ses trahisons, l'horreur du temps qui passe, le deuil, les espoirs brisés...L'écriture transcende tous ces sentiments avec intelligence, poésie et parfois, cruauté.

J'ai été incroyablement ému par le personnage de Jeanne. Plus globalement, je trouve qu'il y a presque du "female-gaze" avant l'heure dans la manière dont Maupassant traite sa relation avec le vicomte, notamment par rapport au sexe - le mot "viol" n'est jamais écrit mais l'écriture ne fait pas illusion quant au point de vue de Maupassant.

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Assez complet sur le cinéaste et l'origine de son art, même si, comme souvent avec ce genre de livre, on mélange un peu trop "analyse" et "informations".

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La préface dit de Bel-Ami qu'il est bien pire que Lucien des Illusions Perdues car, contrairement à celui-ci, il n'a jamais eu la moindre illusion. Bon résumé de ce parcours amoral, de l'ascension odieuse de cet arriviste cruel qui franchit les échelons comme il perd en humanité, jusqu'à une victoire totale qui n'autorise même pas au lecteur la jouissance de la tragédie. Le tout est superbement écrit, de ses descriptions qui cernent toute l'étendue d'un être humain avec quelques phrases parfaites...Et toujours chez Maupassant, derrière la chronique sociale, derrière l'érotisme, derrière la satire, toujours l'angoisse, la mort qui rôde, comme si le Horla n'en finissait plus d'hanter son œuvre.

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"Les solitudes de l'eau sont lugubres. C'est le tumulte et le silence. Ce qui se fait là ne regarde pas le genre humain. C'est de l'utilité inconnue. Tel est l'isolement du rocher Douvres. Tout autour, à perte de vue, l'immense tourments des flots."

Roman prodigieux de Victor Hugo sur la lutte entre l'homme et la nature, sorte de récit d'aventure solitaire qui vire vire en robinsonnade aux dimensions mythologiques. Le style est puissant, jusqu'à un certain épuisement - j'ai un peu moins aimé le milieu, avec un vocabulaire un peu trop technique pour mon imaginaire limité, même si l'arrivée de la tempête a relancé mon intérêt. Et quelle belle fin, qui évacue soudainement la dimension épique pour se recentrer sur une tragédie inattendue et émouvante.

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Je n'avais jamais lu Sherlock Holmes mais il faut admettre que c'est fort bien mené, avec une intrigue surprenante et bien ficelée, sans être trop tarabiscotée non plus, le tout avec ce qu'il faut d'ambiance superstitieuse et de mysticisme. Très accrocheur.

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Premier Simenon et c'était fort chouette. Une atmosphère pluvieuse convaincante avec une enquête faussement complexe qui sert surtout à décrire le climat paranoïaque d'un petit village de Bretagne où les trois bourgeois qui composent la classe supérieure profitent de leur privilège.

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Sans doute la nouvelle la plus émouvante qu'il m'ait été donné de lire. Une passion dévorante, maladive, jusqu'à la tragédie, résumée en une poignée de mots, une anecdote presque, dans les mains d'un éternel indifférent. Somptueux.

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C'est un roman riche et réussi, indéniablement, mais j'émets tout de même quelques réserves, notamment sur toute la partie romance, qui me semble vieillotte et sexiste - au bout d'un moment, on a compris qu'elle était belle...De la même manière, il y a un surplus d'action un peu dommageable, là où il aurait été plus intéressant de se pencher sur la manière dont l'ancienne civilisation est tombée dans la guerre atomique. Le roman est bien meilleur lorsqu'il s'intéresse aux scientifiques et à l'enjeu planétaire que représente les deux individus, avec cette cohésion humaniste de tous les peuples qui s'allient de manière forcément éphémère devant l'ampleur de la découverte, avant que la politique de domination reprenne le dessus. J'ai pensé à Premier Contact, d'autant que le sujet du langage est également abordé ici.

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Un court roman qui étonne par sa pertinence psychologique, avec ces deux frères dont un héritage inattendu réveille d'abord les rancœurs puis les doutes, jusqu'à l'effondrement psychique du personnage de Pierre, le tout toujours porté par le symbolisme et la beauté de l'écriture de Maupassant.

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Wow. Un recueil de nouvelles publié sous l'Occupation qui dresse un portrait multiple de cette France, tantôt résistante, tantôt soumise, avec une plume merveilleuse qui oscille entre précision, onirisme et naturalisme...Triple coup de cœur pour Le Songe - qui transforme les camps de concentration en un cauchemar horrifique- L'Imprimerie de Verdun - sur l'investissement progressif d'un fachiste dans la résistance en l'honneur de son ami juif- ainsi que Cet Jour-là - qui montre un rapt à hauteur d'enfant avec une sobriété bouleversante.

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"Un roman policier, le plus terrifiant de tous."

J'ai fait une petite erreur au départ, ne connaissant pas la renommée de André Markowicz, je n'ai pas opté pour sa traduction et, après avoir relu quelques extraits de son travail, il est indéniable que son style est plus direct et occasionne moins de distance que celui d'Elisaberth Guertik.

Ceci mise à part, nul doute que Crime et Châtiment est une double-autopsie saisissante : d'abord de la société russe de l'époque, de ses bouleversements, de sa misère, de son rapport flou à la révolution culturelle et à la noblesse, de ses vices ; ensuite, et surtout, de la psyché malade son protagoniste, jeune homme brillant dont la misère et les grandes idées ouvrent la voie au meurtre, avant les inéluctables remords, le tout embrouillé d'un tas de pulsions enfouies, de scènes de rêverie et d'hésitations.

Bref, c'est parfois grotesque, parfois onirique, souvent abject mais aussi beau, humain, profond, épuisant.

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"Nous croyons être les premiers à ressentir certains troubles, ne sachant pas que l'amour est comme la poésie, et que tous les amants, même les plus médiocres, s'imaginent qu'ils innovent."

Incroyable et court roman sur les pulsions de l'amour, l'adolescence, la possession, la toxicité aussi, le tout sur fond de Guerre Mondiale, rendant ainsi le récit d'autant plus tourmenté et amoral, Radiguet déclarant d'ailleurs dès l'ouverture que pour tous les adolescents, cette période ne fut que quatre années de grandes vacances. Le ton est donné.

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À travers cette longue nouvelle, Zweig revient sur la passion trouble entre un professeur et un étudiant, tout en mettant en parallèle les premiers émois littéraires et artistiques du second. Comme Lettre d'une Inconnue, la finesse des relations, la puissance du hors-champ et la simplicité du récit emmènent le tout sur les hautes sphères de l'émotion.

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Cette fois-ci, j'ai lu la traduction d'André Markowicz et effectivement, il y a une proximité accrue qui se crée entre le lecteur et le récit, le style est moins lourd, plus fluide, plus naturel aussi. De quoi profiter de cette très belle nouvelle qui confronte un rêveur romanesque à l'éclosion de la passion ainsi qu'à sa disparition inéluctable, on dirait presque le premier mouvement d'une future tragédie : on a envie dmaginer le narrateur désormais débarrassé de toute rêverie, s'enfoncer dans la noirceur, s'épanouir à tout jamais dans le mal.

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Des livres sur le scénario, je commence à en avoir lu pas mal et celui-ci ne se distingue véritablement que par sa première partir, à savoir cette idée de prendre un corpus de quatorze films très différents, de Fritz Lang à Ceylan, en passant par Mizoguchi et Tarantino. Le reste est moins approfondi que chez Lavandier.

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Trop de name-dropping et quelques grands noms survolés mais un chouette essai qui fait le pari d'une certaine concision (140 pages seulement), ce qui permet d'avoir une vision globale de l'histoire du cinéma japonais.

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Ouvrage exhaustif et passionnant, absolument essentiel pour quiconque s'intéresse à la narration.

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Nouvelle assez prenante, qui commence par la description minutieuse du jeu d'échecs en tant que forme d'art abstrait avant de dériver vers une réflexion sur le traumatisme lié aux expérimentations nazis. Bien mené, mais peut-être moins émouvant que d'autres nouvelles de l'auteur.

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Roman sinistre et antipathique, au récit absent - globalement, le héros ne fait que chercher de l'argent, vomir et tenter d'écrire malgré la faim - qui reste néanmoins en tête grâce à une écriture d'une modernité frappante, j'ai rarement saisi aussi bien l'instabilité psychologique d'un personnage.

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Second roman, second coup de maître pour Radiguet, qui dépasse ici la fougue juvénile du Diable au corps pour brosser un portrait plus mature et platonique d'un triangle amoureux dans le milieu mondain. C'est d'une grande finesse au niveau des personnages et à mon sens, le roman réussit le pari de Radiguet, c'est-à-dire transformer "le psychologique en matière romanesque".