Les oubliés du cinéma japonais
Ici seront répertoriés les films japonais qui me semblent intéressants à découvrir, mais qui n'ont malheureusement qu'une faible audience en France (et accessoirement peu de notes sur senscritique, moins de 100). Ce sont souvent des films qui ne sont même pas distribués en dvd/blu-ray dans ...
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créée il y a plus de 7 ans · modifiée il y a plus de 3 ansMonsieur Merci (1936)
Arigatō-san
1 h 12 min. Sortie : 1936 (France). Comédie dramatique
Film de Hiroshi Shimizu
Subversion a mis 8/10 et a écrit une critique.
Une femme et ses masseurs (1938)
Anma to Onna
1 h 06 min. Sortie : 7 juillet 1938 (Japon). Drame
Film de Hiroshi Shimizu
Subversion a mis 8/10.
Pauvres humains et ballons de papier (1937)
Ninjô kami fûsen
1 h 26 min. Sortie : 25 août 1937 (Japon). Drame
Film de Sadao Yamanaka
Subversion a mis 8/10.
Annotation :
Étrange film que ce "Humanity and paper balloons", tant par la construction de son récit qui semble ne suivre aucune règle que par ses choix narratifs (comme celui de ne pas montrer le combat de sabre). Ce qui intéresse Yamanaka, c'est comment le destin de chaque homme est précipité à son insu (d'où la comparaison avec les ballons de papier). La mise en scène est calme et dénuée d'artifices, les cadres magnifient l'architecture japonaise, et certains fondus sont de toute beauté.
Passions juvéniles (1956)
Kurutta kajitsu
1 h 26 min. Sortie : 9 avril 1958 (France). Comédie dramatique
Film de Kô Nakahira
Subversion a mis 7/10 et a écrit une critique.
Une ville d'amour et d'espoir (1959)
Ai to kibo no machi
1 h 02 min. Sortie : 17 novembre 1959 (Japon). Comédie dramatique
Film de Nagisa Ōshima
Subversion a mis 7/10.
Annotation :
Le premier long-métrage d'Oshima, au titre ironique, contient déjà en germe les graines de son cinéma : une sensibilité pour capter les errances et les doutes de la jeunesse japonaise (qu'on retrouvera un peu plus développé dans "Contes cruels de la jeunesse"), une attention portée aux laissés pour compte (ici les classes les plus pauvres du Japon), ou encore une mise en scène moderne (utilisation principalement de décors réels) et résolument en avance sur son temps, entre plans-séquences et montage haché. Mais aussi, on y retrouve une vision assez noire de la société japonaise, où le dénouement ne contient aucun espoir d'amélioration des conditions de la classe populaire.
Histoire de fantômes japonais (1959)
Tôkaidô Yotsuya kaidan
1 h 16 min. Sortie : 1 février 1995 (France). Épouvante-Horreur
Film de Nobuo Nakagawa
Subversion a mis 8/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.
Cochons et cuirassés (1961)
Buta to gunkan
1 h 48 min. Sortie : 21 janvier 1961 (Japon). Comédie dramatique, Policier
Film de Shôhei Imamura
Subversion a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Une vision extrêmement critique de l'occupation américaine post-seconde guerre mondiale, ainsi que sur ses retombées sur l'économie du Japon (prostitution, trafic etc.). La maîtrise du cadre chez Imamura, jouant avec les surcadrages et les détails (presque parfois à la manière de Tati) est impressionnante et s'accompagne toujours d'une volonté d'expérimenter (voir le plan tournoyant fabuleux qui signifie très littéralement que le Japon s'est fait violer par l'Amérique). De plus, son humour sarcastique est irrésistible. Dommage qu'il y ait quelques caricatures du côté des soldats américains, mais au vu du contexte, c'était inévitable.
La Femme insecte (1963)
Nippon konchûki
2 h 03 min. Sortie : 11 octobre 1972 (France). Drame
Film de Shôhei Imamura
Subversion a mis 7/10.
Histoire du Japon racontée par une hôtesse de bar (1970)
Nippon Sengoshi - Madame onboro no Seikatsu
1 h 45 min. Sortie : 3 juin 1970 (Japon).
Documentaire de Shôhei Imamura
Subversion a mis 7/10.
Annotation :
Imamura part de l'individu pour raconter la grande histoire du Japon de l'après-guerre, en confrontant les témoignages de l'hôtesse de bar avec des images d'archive. Il expose les zones d'ombres de l'Histoireet les fait s'entrechoquer, ce qui donne un film très riche derrière son apparence de simple témoignage. Ce qui est étonnant, c'est la décomplexion dont fait preuve l'interlocutrice, qui parle sans demi-mot de sa vie sexuelle et de la condition de la femme au Japon. On voit déjà se dessiner un choc générationnel entre elle et sa fille, où l'ancien monde du mariage choisit par rang social devient un mariage par amour.
Matango (1963)
1 h 30 min. Sortie : 11 août 1963 (Japon). Fantastique, Épouvante-Horreur
Film de Ishirô Honda
Subversion a mis 6/10.
Annotation :
Comme toujours chez Honda se glisse derrière le fantastique une critique virulente : ici, l'absurdité de la bourgeoise, les retombés des essais nucléaires et la marginalisation de leurs victimes, ou encore un individualisme véritablement monstrueux qui ronge la société japonaise d'alors. Reste que la mise en scène aurait pu être plus osée et moderne, le film ressemblant formellement aux films d'horreur des années 50, soit une décennie de retard.
La Cage (1964)
Ori
11 min. Sortie : 1964 (Japon). Expérimental, Fantastique
Court-métrage de Shûji Terayama
Subversion a mis 7/10.
Annotation :
On est assez loin de la maîtrise esthétique des long-métrages de Terayama, mais le film instaure un rythme cyclique plutôt envoûtant, et tourne autour de la question du temps qui ne cessera d'hanter le cinéaste/poète.
16 + 1 (1974)
Chofuku-ki
12 min. Sortie : 1974 (Japon). Expérimental
Court-métrage de Shûji Terayama
Subversion a mis 7/10.
La Gomme à effacer (1977)
Keshigomu
20 min. Sortie : 1977 (France). Expérimental
Court-métrage de Shûji Terayama
Subversion a mis 8/10.
Annotation :
Probablement le film le plus contemplatif de Terayama, et aussi son plus touchant. Une terrible réflexion poétique sur l'écoulement du temps et l'évanescence de la matière filmique même.
La Vierge violente (1969)
Gewalt! Gewalt: shojo geba-geba
1 h 06 min. Sortie : avril 1969 (Japon). Drame, Érotique
Film de Kôji Wakamatsu
Subversion a mis 7/10.
La Femme qui voulait mourir (1971)
Segura magura : shinitai onna
1 h 12 min. Sortie : avril 1971 (Japon). Drame
Film de Kôji Wakamatsu
Subversion a mis 7/10.
Double suicide à Amijima (1969)
Shinjû ten no Amijima
1 h 44 min. Sortie : 24 mai 1969 (Japon). Drame
Film de Masahiro Shinoda
Subversion a mis 8/10 et a écrit une critique.
Le Blason ensanglanté (1970)
Chi-zome no daimon
1 h 27 min. Sortie : 31 janvier 1970 (Japon). Action, Gangster
Film de Kinji Fukasaku
Subversion a mis 8/10.
Annotation :
Fukasaku se détache bien vite des codes génériques du film de yakuza pour proposer une galerie de personnages nuancés et un plaidoyer fortement critique envers l’industrialisation capitaliste du Japon, le tout avec une mise en scène inventive et chaotique, dans le bon sens du terme.
Sous les drapeaux, l'enfer (1972)
Gunki hatameku motoni
1 h 36 min. Sortie : 12 mars 1972 (Japon). Drame, Historique, Thriller
Film de Kinji Fukasaku
Subversion a mis 8/10.
Annotation :
Un pamphlet virulent contre l'histoire officielle de la seconde guerre mondiale telle que dictée par l'état japonais, en la confrontant à ses contradictions et ses horreurs. Combiné à la géniale mise en scène de Fukasaku faite de distorsions du temps et de désarticulations axiales (qui de mieux que lui pour filmer le chaos de la guerre?), ça donne probablement l'un des meilleurs films japonais sur les répercussions de la seconde guerre mondiale.
Armée rouge - Front de libération palestinien : Déclaration de guerre mondiale (1971)
Sekigun-P.F.L.P : Sekai sensô sengen
1 h 09 min. Sortie : 30 septembre 1971 (Japon).
Documentaire de Masao Adachi et Kôji Wakamatsu
Subversion a mis 7/10.
Annotation :
Il faut prendre ce documentaire pour ce qu'il est : un film de propagande invitant à la lutte armée internationale du prolétariat sous l'égide du marxisme-léninisme. Mais les images du Front Populaire de Libération de la Palestine sont rares et précieuses, d'autant plus que ses membres sont filmés dans un dépouillement complet, comme autant de cellules indissociables de la lutte qui les transcende. On pourra reprocher au film son bourrage de crâne, allant jusqu'à fétichiser par l'image les armes et les munitions, mais tout cela est cohérent avec le projet initial de légitimer l'usage de la violence insurrectionnelle, pour en faire le moyen d'expression des peuples opprimés.
À noter que Masao Adachi y déploie sa théorie esthétique du paysage, visant à percer par la caméra les liens structurels entre le devenir d'un individu particulier et les paysages qu'il voit au quotidien.
Crazy Thunder Road (1980)
Kuruizaki sanda rodo
1 h 37 min. Sortie : 24 mai 1980 (Japon). Action
Film de Sogo Ishii
Subversion a mis 4/10.
Annotation :
Malgré son énergie punk et contestataire, le film est beaucoup trop bordélique autant d'un point de vue narratif que de la mise en scène. Dommage car quelques séquences un peu plus lyriques relèvent le niveau.
Shuffle (1981)
34 min. Sortie : 1981 (France). Action
Film de Sogo Ishii
Subversion a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Shuffle me semble faire le lien entre le côté punk du cinéma de Ishii (Crazy Thunder Road en étant l'incarnation) et son versant cyberpunk. Comme souvent, tout commence comme un exercice de style fortement expressif (on sent énormément l'influence de la nouvelle vague, Godard en particulier) avant de trouver une certaine profondeur bienvenue qui fait écho aux préoccupations du ciné jap underground de cette décennie (déshumanisation urbaine, marginalité violente, société uniformisante et policière qui étouffe l’individu etc.). La séquence surréaliste de la course où les couches de mémoire du personnage principal se superposent fait écho de manière percutante et juste, à l'aide d'une photographie blanchâtre où la lumière irradie le cadre, au passé traumatique du Japon lui-même, soit la figure d'Hiroshima.
The Codename is Asia Strikes Back (1983)
Ajia no gyakushu
30 min. Sortie : 1983 (France). Science-fiction, Expérimental
Court-métrage de Sogo Ishii
Subversion a mis 8/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.
Tokyo Blood (1993)
37 min. Sortie : 30 octobre 1993 (Japon). Drame
Moyen-métrage de Sogo Ishii
Subversion a mis 8/10.
Annotation :
Sogo Ishii a un talent monstre : Tokyo Blood est découpé en 4 épisodes, chacun étant très différents l'un de l'autre autant par le style que les thématiques, et pourtant tous ont pour point commun une vision assez négative de Tokyo : problèmes de communication entre les individus, environnement bruyant etc...
Dead End Run (2003)
59 min. Sortie : 18 octobre 2003 (Japon). Action, Thriller, Sketches
Film de Sogo Ishii
Subversion a mis 6/10.
Annotation :
3 courts-métrages mis bout à bout (ou long-métrage coupé en trois, ça dépend comment on voit les choses) avec pour point de départ une fuite qui débouche sur un cul de sac, et pour lieu un Tokyo soit étouffant et déshumanisé pour les deux premiers, soit solaire et éblouissant pour le troisième. Si le premier et le dernier se répondent et font preuve d'une originalité dans la mise en scène et d'une sensibilité poétique dans le propos, le deuxième quant à lui est d'un maniérisme totalement creux.
The Phantom of Regular Size (1986)
Futsu saizu no kaijin
18 min. Sortie : 1986 (France). Science-fiction, Épouvante-Horreur
Court-métrage de Shinya Tsukamoto
Subversion a mis 5/10.
Annotation :
Contient déjà en germe ce qui fera Tetsuo, mais en beaucoup plus amateur (il n'y a ni le travail sur les textures ni la dynamique de mise en scène).
Death Powder (1986)
1 h 03 min. Sortie : 1986 (France). Épouvante-Horreur, Expérimental
Film de Shigeru Izumiya
Subversion a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Il mériterait autant de notoriété que Tetsuo. Les 10 dernières minutes sont un très grand moment de cinéma expérimental. Je préfère ne rien en dire, mais je le recommande chaudement.
Caterpillar (1988)
33 min. Sortie : 1988 (France). Expérimental
Film de Shozin Fukui
Subversion a mis 5/10.
Annotation :
Un espèce d'essai amateur cyberpunk, pas particulièrement intéressant dans ses expérimentations (beaucoup de stop-motion à la Tetsuo) et bordélique mais assez singulier pour satisfaire la curiosité.
Gerorisuto (1990)
ゲロリスト
12 min. Sortie : 17 août 1990 (Japon).
Court-métrage de Shozin Fukui
Subversion a mis 6/10.
964 Pinocchio (1991)
1 h 37 min. Sortie : 14 septembre 1991 (Japon). Épouvante-Horreur, Science-fiction
Film de Shozin Fukui
Subversion a mis 6/10.
Annotation :
Une preuve de plus, s'il en fallait, que Shozin Fukui est un réalisateur extrêmement atypique. On retrouve dans ce film plusieurs de ses motifs récurrents : des scènes filmées dans un Tokyo surpeuplé où les personnages déambulent en hurlant (avec presque un côté performance de rue), des plans en grand angle qui déforme la perspective à la limite du supportable, ou encore des sécrétions (sang, vomit etc.) qui traduisent le malaise des individus dans l'urbanité japonaise : le film est extrêmement éprouvant pour toutes ces raisons. Dommage qu'il ait tendance à partir un peu dans tous les sens.
Rubber's Lover (1996)
1 h 31 min. Sortie : 1996 (France). Épouvante-Horreur
Film de Shozin Fukui
Subversion a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.