Les teen movies c'est fantastique
J'ai une grande affection pour ce qu'on appelle les "teen movies", ces films se centrant sur les adolescents/jeunes adultes, mettant en valeur la particularité de leur univers et la singularité de leurs problématiques.
Ces films sont généralement caricaturés comme étant des films ...
19 films
créee il y a 3 mois · modifiée il y a 2 moisBreakfast Club (1985)
The Breakfast Club
1 h 37 min. Sortie : 11 septembre 1985 (France). Comédie, Drame
Film de John Hughes
Mellow-Yellow a mis 9/10.
Annotation :
Tout a commencé ici. Sûrement trop habitué à voir des films pour adolescents remplis de blagues salaces, rien ne me préparait à "The Breakfast Club" et son étude de personnages complexes, multiples, chacun ressortant plus par son mal-être que par ses attributs. Dédier tout un film à des lycéens en colle, il faut le faire quand même. Rendre le tout aussi passionnant, touchant, drôle et juste, même quarante ans plus tard, cela relève de l'exploit.
Fatal Games (1989)
Heathers
1 h 42 min. Sortie : 31 juillet 1991 (France). Comédie dramatique
Film de Michael Lehmann
Mellow-Yellow a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
"Heathers" fut une révélation. Comme un réveil après une longue torpeur. Le film se présente d'abord comme une satire de teen movie, une parodie où tous les stéréotypes du genre sont poussés à l'extrême. Nous sommes cependant loin de la critique bête et méchante : comme l'évoque un des personnages, "the extreme always seem to make an impression". Avec tous les curseurs au maximum, "Heathers" évoque en accéléré toutes les problématiques de l'adolescence dans un melting-pot dérangeant, qui encore aujourd'hui me laisse un goût d'incertitude dans la bouche : quel est cet OVNI et qu'est-ce que j'en ai retiré ?
La Folle Journée de Ferris Bueller (1986)
Ferris Bueller's Day Off
1 h 43 min. Sortie : 17 décembre 1986 (France). Comédie, Drame
Film de John Hughes
Mellow-Yellow a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
"The Breakfast Club" était-il une réussite isolée ? "Ferris Bueller's Day Off" m'a prouvé le contraire. Alternant entre la comédie potache et l'étude de caractères, elle m'est apparue comme un intéressant twist sur le stéréotype de l'adolescent séchant les cours pour "profiter de la vie". Sortir de la routine du lycée permettra aux héros de s'exprimer plus librement, d'affirmer ce qu'ils ont en eux et de mettre un mot sur leur mal-être, comme Cameron et sa difficulté à se défaire de l'influence de son père.
Et cette scène ! https://www.youtube.com/watch?v=mFY9ace2t4s
Sécher les cours pour se confronter à l'art. Transmettre l'imperceptible de l'expérience par cette reprise des Smiths. Whoah.
Les teen movies me semblent souvent donner une part importante à la musique. Peut-être parce que celle-ci est un bon moyen de transmettre des émotions, quand les mots se révèlent trop inefficaces.
Ça chauffe au lycée Ridgemont (1982)
Fast Times at Ridgemont High
1 h 32 min. Sortie : 1982 (France). Comédie
Film de Amy Heckerling
Mellow-Yellow a mis 8/10.
Annotation :
Une drôle de sensation m'étreignait lors de la vision de ce "Fast Times at Ridgemont High". Derrière son apparence de film potache et léger, plusieurs scènes sont surprenantes de justesse et de complexité. Comme dans cette séquence très réaliste de visite au planning familial, ou alors le rapport sexuel entre les personnages de Jennifer Jason Leigh et Robert Romanus : fragilité des corps qui se rencontrent, tourbillon des émotions qui s'expriment. "Fast Times" est plus complexe qu'il n'y paraît et présente un ensemble de personnages attachants.
Surtout, "Fast Times" est un film qui présente des femmes en recherche de plaisir sexuel, et ceci de manière bien moins misogyne et sexiste que d'autres oeuvres : cette quête est présentée comme étant naturelle et saine. Voir ça dans un teen movie, c'est quand même plutôt rare. Comme l'indique le thème du personnage de Jennifer Jason Leigh : "she must be somebody's baby" : https://www.youtube.com/watch?v=Xk2NHZukTYg
Un monde pour nous (1989)
Say Anything...
1 h 40 min. Sortie : 14 avril 1989 (États-Unis). Romance, Comédie dramatique
Film de Cameron Crowe
Mellow-Yellow a mis 7/10 et a écrit une critique.
Annotation :
"Fast Times" se basait sur un scénario de Cameron Crowe. Sept ans plus tard, ce dernier réalise "Say Anything", film dédié au passage à l'âge adulte et à la romance complexe entre ses deux héros.
Complexe, car tous les personnages du film veulent quelque chose et désirent en même temps autre chose. Les hésitations sont nombreuses, les changements d'humeur aussi. Le tout déborde de sincérité touchante et de justesse.
Choix surprenant, le film a comme personnage tertiaire le père de l'héroïne. Le scénario s'attarde sur ses problématiques personnelles, montrant bien comment les soucis des adultes ne sont jamais très loin de ceux des adolescents.
Clueless (1995)
1 h 38 min. Sortie : 10 avril 1996 (France). Comédie
Film de Amy Heckerling
Mellow-Yellow a mis 7/10.
Annotation :
"Clueless" est peut-être le premier teen movie à clé. Il consiste en une adaptation cachée de l'Emma de Jane Austen, également réalisée par Amy Heckerling. Et cela se sent.
Derrière son écrin de futilité (puisque nous suivons des adolescents riches avec leurs problèmes de riches), "Clueless" navigue le courant de la satire avec brio. On se surprend à s'attacher à des personnages aux apparences idiotes et vaines, mais qui glissent par-ci par-là l'air de rien des répliques qui font mouche, des embryons de réflexions pertinentes sur les codes sociaux et le bien-fondé de nos actions.
Better Off Dead (1985)
1 h 37 min. Sortie : 23 août 1985 (États-Unis). Romance, Comédie
Film de Savage Steve Holland
Mellow-Yellow a mis 6/10.
Annotation :
Plus connu dans son pays d'origine que dans nos contrées, "Better Off Dead" se distingue par la place accordée à l'humour noir et à son absurdité. Bien plus imprévisible qu'il n'y paraît au premier abord, le film vaut le coup d'oeil pour ses nombreuses propositions plus ou moins maladroites, comme cette idée de mettre une séquence musicale en stop-motion dans un restaurant de burgers. Oui oui : https://www.youtube.com/watch?v=0-HhEwoHSig
Garçon choc pour nana chic (1985)
The Sure Thing
1 h 40 min. Sortie : 8 janvier 1986 (France). Comédie, Drame, Romance
Film de Rob Reiner
Mellow-Yellow a mis 6/10.
Annotation :
John Cusack a joué dans de nombreux teen movies, et ce "Sure Thing" réalisé par Rob Reiner n'est pas resté dans les mémoires. C'est dommage car contrairment à ce que son (horrible) titre français et son (horrible) affiche laissent penser, le film est plutôt puritain et maîtrisé, se centrant sur la difficile relation entre Cusack et sa partenaire Daphne Zuniga. Variation adolescente sur le "It Happened One Night" de Capra, c'est un teen-road-movie sympathique à suivre, qui préfère se centrer sur deux personnages plutôt que d'en accumuler.
St. Elmo's Fire (1985)
1 h 50 min. Sortie : 25 septembre 1985 (France). Drame, Romance
Film de Joel Schumacher
Mellow-Yellow a mis 7/10.
Annotation :
"St Elmo's fire" est un film qui peut diviser. Son casting contient littéralement tous les acteurs cultes du genre et de l'époque : Rob Lowe, Andrew McCarthy, Emilio Estevez, Ally Sheedy, Demi Moore, Judd Nelson, Mare Winningham... Les attentes sont donc hautes. Centré sur un ensemble de personnages venant tout juste de quitter l'unviersité et découvrant la vie d'adulte, il peut surprendre par l'antipathie que dégagent la majorité des personnages : égoïstes, égocentriques, ne semblant chercher que leur plaisir indépendamment de la souffrance qu'ils peuvent entraîner dans leur entourage. Il peut donc être bien difficile de s'attacher à eux... Et en même temps, cette noirceur est plutôt visionnaire, puisqu'elle empêche de tomber dans un manichéisme et un moralisme plutôt typique du genre. Les conflits me sont apparus comme dépeints de manière particulièrement réalistes, et je me suis surpris à faire des liens avec des situations vécues par moi-même ou mon entourage.
American College (1978)
National Lampoon's Animal House
1 h 49 min. Sortie : 4 octobre 1978 (France). Comédie
Film de John Landis
Mellow-Yellow a mis 6/10.
Annotation :
"Animal House" a plus un intérêt historique pour moi : c'est l'un des premiers teen movies à lancer une "nouvelle génération" de films centrés sur des adolescents, ici en se centrant sur des individus peu recommandables et en mettant particulièrement en valeur l'intérêt d'outrepasser les règles. Malheureusement le film consiste plus en une accumulation de blagues potaches pas forcément très drôles.
Génération perdue (1987)
The Lost Boys
1 h 38 min. Sortie : 13 janvier 1988 (France). Fantastique, Épouvante-Horreur
Film de Joel Schumacher
Mellow-Yellow a mis 6/10.
Annotation :
Même réalisteur que "St Elmo's Fire", "The Lost Boys" est un étonnant twist sur le genre, puisque le film est un teen movie avec des vampires ! Plus tourné vers le fantastique que par l'étude de ses personnages, le film est une variation originale du mythe.
16 bougies pour Sam (1984)
Sixteen Candles
1 h 33 min. Sortie : 15 août 1984 (France). Comédie
Film de John Hughes
Mellow-Yellow a mis 5/10.
Annotation :
Le premier film de John Hugues à la réalisation est très problématique à regarder aujourd'hui, notamment par son incitation à la culture du viol et son racisme décomplexé. Et même en essayant de fermer les yeux sur ça, le film reste mal écrit et très stéréotypé. A voir plutôt pour observer l'étonnant contraste que ce film pose avec The Breakfast Club, sorti l'année suivante.
Une créature de rêve (1985)
Weird Science
1 h 33 min. Sortie : 5 février 1986 (France). Fantastique, Comédie
Film de John Hughes
Mellow-Yellow a mis 6/10.
Annotation :
De même, "Weird Science" est bien moins profond que les autres oeuvres du maître du genre. Il reste néanmoins fun à suivre car la touche de science-fiction ajoute une dose d'absurdité bienvenue.
Rose bonbon (1986)
Pretty in Pink
1 h 37 min. Sortie : 4 juin 1986 (France). Comédie, Drame, Romance
Film de Howard Deutch
Mellow-Yellow a mis 7/10.
Annotation :
Il faut se tourner vers "Pretty in Pink" pour retrouver du Hughes à mon sens vraiment intéressant. C'est Howard Deutch à la réalisation mais pourtant la patte du maître est présente à tous les étages : personnages complexes et intéressants, place importante de la musique (et des voitures !), expressivité débridée des émotions, avec une touche de commentaire social.
L'Amour à l'envers (1987)
Some Kind of Wonderful
1 h 35 min. Sortie : 1987 (France). Drame, Romance
Film de Howard Deutch
Mellow-Yellow a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
On prend les mêmes et on recommence ? "Some Kind of Wonderful" est une expérience étrange, puisque le scénario est quasiment identique à "Pretty in Pink"... et pourtant les deux films n'ont rien à voir : plus centré sur l'assomption des désirs et le fait d'assumer ses choix face aux normes, le film est éloigné en tous points de son grand frère malgré des prémisses identiques.
Outsiders (1983)
The Outsiders
1 h 54 min. Sortie : 7 septembre 1983 (France). Drame
Film de Francis Ford Coppola
Mellow-Yellow a mis 6/10.
Annotation :
"Outsiders" est un peu à part dans cette liste : certes il se concentre sur une bande d'adolescents et de jeunes adultes, mais l'intérêt est plus situé du côté des péripéties que des personnages en soi. Un peu trop lêché, scolaire, sur son fond et sa forme, "Outsiders" manque à mon sens de sincérité, et reste plutôt superficiel dans son traitement du sujet.
Peggy Sue s'est mariée (1986)
Peggy Sue Got Married
1 h 40 min. Sortie : 7 janvier 1987 (France). Romance, Comédie dramatique
Film de Francis Ford Coppola
Mellow-Yellow a mis 4/10.
Annotation :
Coppola fera une autre incursion dans le domaine, avec ce "Peggy Sue Got Married" où une quarantenaire se voit offrir le "privilège" de revenir dans son passé. Les émois adolescents sont-ils vécus différemment lorsqu'on repasse par-dessus ? L'idée était bonne, mais je n'ai vraiment pas aimé le film : l'intrigue m'a semblé beaucoup trop légère, superficielle et même très conservatrice ("mieux vaut être mal accompagnée que seule !"). Les acteurs sont franchement mauvais et c'est la gêne plutôt que la sympathie qui s'exprime lorsqu'on suit leurs difficultés.
La Fureur de vivre (1955)
Rebel Without a Cause
1 h 51 min. Sortie : 28 mars 1956 (France). Drame
Film de Nicholas Ray
Mellow-Yellow a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Okay j'ai clairement une obsession pour les années 80. Mais j'en ai aussi une pour James Dean ! Sorti en 1955, "Rebel Without a Cause" est étonnant de justesse et d'innovation. Présenter à cette époque de tels personnages, donner de la noblesse à leurs états d'âme, il fallait le faire. Aujourd'hui encore le film est d'actualité, puisque les problématiques décrites sont universelles et applicables à toute époque.
Sex Academy (2001)
Not Another Teen Movie
1 h 29 min. Sortie : 29 mai 2002 (France). Comédie
Film de Joel Gallen
Mellow-Yellow a mis 7/10.
Annotation :
Situation compliquée que celle de "Not Another Teen Movie", renommé "Sex Academy" en France pour surfer sur la vague des American Pie et consorts.
L'affiche et la catastrophique moyenne Senscritique n'aident pas à justifier d'écrire un paragraphe sur une telle oeuvre
J'ai pourtant passé un excellent moment devant ce film. Sûrement parce que je suis le public cible : "Not Another Teen Movie" est, comme son nom l'indique, une parodie des teen movies. Elle est remplie jusqu'à ras bord de références à une grande majorité des films cités plus hauts dans cette liste, tournant affectueusement en dérision tous les clichés du genre et avec brio, de manière bien plus intéressante à mon goût que ce que fit Scary Movie avec les films d'horreur. Au-delà de la "simple" avalanche de références, j'ai beaucoup apprécié comment celles-ci s'insèrent dans le propos : le rythme est très enlevé, trépidant, les plaisanteries crasses sexuelles et scatophiles (très à la mode pour l'époque) sont juxtaposées avec des blagues visuelles et musicales beaucoup plus subtiles (sérieux, le rayon "Weird Science" à côté du rayon "Histoire", je suis fan). Les acteurs se donnent à fond et c'est un vrai plaisir de les voir se mouvoir sur l'écran.
Il me semble néanmoins facile de passer à côté de ces subtilités à cause de l'omniprésence des gags plus grossiers. L'oeuvre apparaît donc comme une sorte de chimère entre John Hugues et Bob Clark, c'est dire.