Lire en 2016

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On y apprend deux ou trois choses sur les vins, surtout les bordeaux et les bourgognes. Pivot est un buveur "classique", le contraire m'aurait étonné.

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Indispensable. Bien entendu La Boétie se trompe lorsqu'il fait partir ses idées d'un "état de nature". La liberté n'est pas plus naturelle que la civilisation, l'opposition nature/culture est une impasse lorsqu'on parle de l'homme.
Le discours qui reste critique possède une ouverture formidable et le sujet de la servitude volontaire est encore loin d'avoir été réglé.

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Quelques passages intéressants sur la vie de l'auteur mais l'entretien reste un peu à la surface des choses. L'idée d'Anders de ne pas lire la philosophie qui le précède pour se concentrer sur le monde actuel est tout de même curieuse.

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Voir critique.

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L'analyse de notre état en reste au niveau de la dénonciation (sur le système technique entre autre). Néanmoins le constat est souvent juste et les passages sur la dette comme fondatrice du lien social sont intéressants.

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Mon premier Soseki, éclatant. L'humour y est subtil et dénué de tout artifice - comme savent si bien le faire les japonais ? -. Les facéties et les névroses du maître du chat sont retranscrites avec précisions, il ne semble y avoir qu'une légère distance entre lui et l'écrivain.
Les dernières pages sont, à mon avis, la plus belle façon de finir un roman.

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Approche de la sinologie. Certes Billeter est passionnant à lire, certes sa pensée est d'une grande fluidité et d'une précision méthodique rare, cependant les quelques passages sur la psychanalyse sont à côté de la plaque : ils y énoncent des erreurs qui sont faits de son ignorance.
Mes quelques contacts avec la pensée chinoise me font émettre l'hypothèse d'un manque dialectique, au lieu de dépasser les oppositions elles se retranchent dans le contentement des paradoxes et des complémentarités. À poursuivre...

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Décembre

"Regarde comme neige décembre...
Mon amour, dehors, tourne les yeux -
Fais amener le brasier tout près
Que j’entende crépiter le feu.

Pousse le fauteuil jusqu'au foyer,
Que j'écoute souffler l'ouragan,
- Est-ce le tumulte de ma vie -
Je voudrais ouïr ses instruments.

Fais amener jusqu'à nous le thé,
Approche donc plus près toi aussi -
Et lis-moi une histoire polaire,
Qu'il neige... soyons ensevelis.

Quelle chaleur il y a chez toi,
Et tout ici à mes yeux est pur -
Regarde la neige de décembre...
Ne ris pas... et poursuis ta lecture.

C'est le jour, pourtant, quelle ténèbres...
Fais amener la lampe plus près -
Vois, la neige monte une clôture,
Et le givre a saisi la poignée.

Aujourd'hui je reste encore ici...
Nous sommes cernés par la nature,
Regarde comme neige décembre...
Ne ris pas... et poursuis ta lecture."

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Les tourments du personnage central sont décrits avec une précision et une finesse inimaginables. Le style Huysmans fait mouche sur moi, aristocratique et érudit, il transporte dans les méandres des cerveaux neurasthéniques.

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L'aspect fantastique qui se déploie chez Ballard est toujours savamment dosé. J'ai trouvé le récit vaporeux sur la fin, la métaphore de cette forêt qui engloutit tout m'a paru mal exploité.

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Du théâtre politique comme j'en ai rarement lu, c'est un grand plaisir. Brecht pourfend finement la bourgeoisie et son idéologie. Le premier acte est sur ce point délicieux, sans trop en dévoilé c'est une très acerbe analogie avec le monde moderne actuel : des êtres perpétuellement en représentation afin d'arracher quelques deniers de plus.

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Je lui ais préféré "L'enfant et la rivière" du même auteur. Toutefois Bosco écrit diablement bien, on dirait un Valéry enfant qui s'essaierait au roman. Le penchant fantastico-religieux de l'oeuvre ne m'a pas gêné, on y retrouve une belle mythologie des superstitions paysannes et campagnardes qui doivent toujours avoir cour aujourd'hui.

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Par l'un des fondateurs du site de la passion du vin (http://www.lapassionduvin.com/). L'itinéraire de l'auteur au royaume des vins m'a beaucoup intéressé. Dommage que son récit laisse poindre ses penchants gauchistes.

Concernant le vin, il en a une très bonne connaissance et cite beaucoup de beau domaine. Ses réserves sur les vins natures sont intéressants, surtout lorsqu'il parle de ce milieu comme un paysage construit à l'opposé des grands vins mais qui pourtant adopte en miroir certaines déviations du monde du vin.
On ne peut pas nier que, malheureusement, le petit microcosme des vins natures soit composé d'une large clientèle de bobo parisien. Toutefois ils ne comprennent pas grand chose à ces vins et peuvent ainsi se penser à l'avant-garde d'un mouvement.

Une lecture à faire tout de même.

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Un recueil de plusieurs textes éparses de Gramsci qui constitue une bonne entrée en matière sur cet homme politique philosophe qui aura passé plus de dix ans de sa vie en prison. À la lecture on comprend bien pourquoi, beaucoup trop subversif, beaucoup trop lucide sur les conditions d'aliénations de la société moderne, beaucoup trop réaliste et pourtant optimiste à la fois. Un élève de Marx qui se serait débarrassé du scientisme marxiste. Galvanisant.

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Une bombe terriblement exigeante. Il faut lire et relire les aphorismes, il n'y a que la répétition pour produire la compréhension d'Adorno.

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Tosquelles est l'un des psychanalystes les plus prenants du siècle passé. Grand ami de Jean Oury, il analyse ici l'oeuvre de Gabriel Ferrater, poète catalan né à Reus, tout comme lui.

Métaphore de la scène psychothérapique, les poèmes sont déchiffrés à la manière de rébus de l'inconscient, tel que l'aurait fait un psychanalyste avec le texte d'un rêve.
C'est l'occasion d'une étude linguistique avec un aller-retour permanent entre le poème "In Memoriam" et ce qui advient dans une séance d'analyse. Il livre parfois son expérience de la guerre civile espagnole, notamment sur les rapports qu'il entretint avec le POUM (Parti Ouvrier d'Unification Marxiste), épisodes relatés plusieurs fois par Jean Oury lui-même.

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La conclusion est pour le moins décevante, Sapir préconisant de sortir de l'euro (ce à quoi je ne peux qu'adhérer) tout en restant dans l'UE qu'il pense pouvoir réformer (ce qui est impossible). Est-ce une stratégie politique de sa part pour ne pas effrayer certain ? Ou alors pense-t'il réellement la chose possible ? Aucune idée.

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Difficile de ne pas se reconnaître dans le personnage dépeint par Hesse, il analyse très finement les illusions de sa psychologie et du fantasme qu'il se fait de lui-même. Un livre intemporel et un drame contemporain.

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Récit d'un homme perdu dans la lune, très plaisant. Le personnage mi-débrouillard mi-loser convoque une certaine affection, l'ambiance planante dans laquelle il évolue surprend. Parfois drôle, on lit ça très vite.

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Incroyable, Soseki est un écrivain hors pair : le style, la psychologie, la réflexion. Que dire de cette douce ironie, de cette compréhension profonde...