Livres Lus 2014

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Dick est le maître et le prouve, le roman se présente avec comme ligne principale une enquête policière, et comme arrière-fond une Terre post-apocalyptique, et Dick entrelace continuellement suspense et réflexion philosophique, métaphysique, théologie, sans jamais que les deux ne s'opposent, les idées créent des émotions, les émotions créent des idées.

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Désopilant. Céline repousse les limites de la bouffonnerie et de la mauvaise foi, réussit à se brouiller avec son sauveur Paulhan, donne libre cours à sa paranoïa, et pourtant c'est à pleurer de rire grâce à une invention verbale dans l'insulte et le "trolling" sans équivalent.

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Je n'en attendais pas grand-chose, mais Bourgeade revisiteles mythes de New York avec exaltation et inventivité, on se retrouve avec une fresque lyrique, toujours très brillamment écrite.

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Excellent livre pour plein de raisons:
1-C'est passionnant, une fois commence on ne peut plus le lacher
2- C'est la description implacable d'une epoque et d'un systeme, la societe et l'Etat (americain mais en l'occurence mais a la limite ce n'est peut-etre pas ca l'important) n'en sortent pas grandis, globalement ce n'est pas un livre qui vous redonnera foi en l'Humanite, ni en la prohibition.
3- C'est, a ma connaissance, une confession assez unique d'un mafieux/gangster de haut vol, sans repentir aucun mais avec une auto-analyse tres interessante de la part de quelqu'un qui oscille entre le sociopathie, rationel choisissant avec lucidite la voie du crime la demystifiant aussi.
Plongee dans la psyche humaine qui la encore ne vous reconciliera pas avec l'Humanite.

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(Lu en majorite en 2013, peniblement fini en ce debut d'annee.)

C'est principalement ennuyeux.

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Un brouillon de Plateforme&La possibilite d'une Ile, bacle, vulgarite et provoc un peu cheap, bof.

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Whaou, tres bien, c'est un peu Gilbert-Lecomte+Nerval+Artaud+Bretom mais pourtant tellement original, isole, solitaire.

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Critique

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Brainard est l'inventeur du principe du 'Je me souviens' fameusement exploite par Georges Perec.
La version anglo-saonne est d'ailleurs plus salace que ce dont je me souviens de la version francaise, notre reputation est sans doute exageree.
Toujours fascinant de ressentir une familiarite dans le quotidien, l'intime, l' "infra-ordinaire" avec un etre humain eloigne, temporellement et geographiquement, de soi.

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Voilà donc du néo-baroque cubain, sous influence des avant-gardes 60s et 70s (traduction Sollers période Tel Quel). Ce qui nous donne un roman éclaté, explosif, épileptique, cosmopolite, saturé d'images et de sensations écrit dans un style très virtuose, très impressionnant, très beau aussi souvent, mais un peu fatiguant peut-être, un peu évanescent aussi malgré tout le talent de l'auteur, on pense à un Gadda un peu désincarné, c'est une histoire de marionnettes aussi c'est vrai.

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Il y a des choses fascinantes dans ce roman mais justement on sent presque l'auteur bloqué par sa fascination et du coup le roman en lui-même n’existe que par éclats un peu disjoints.

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Oui c'est intéressant, mais c'est aussi très court, une simple conférence en fait, c'est un peu frustrant.

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C'est un roman finalement tres estrange mais tres bien aussi, il ne se passé pas grand-chose, tout est dans l'ambiance, dans les descriptions (souvent sublimes), dans une certaine tension qui jamais ne se relache mais jamais n'explose non plus, c'est une analyse sans doute assez juste d'une époque et d'un pays dans une situation donnee, mais ce qui frappe peut etre le plus c'est le refus de l'exotisme, avec un regard a hauteur d'homme, vraiment.

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Peu de gens reussissent a ecrire le Bonheur, Walser le fait parfois, grace a cette naivete non feinte, cette simplicite, cette absence de detours, parfois ca fonctionne dans ces textes tres courts, on est touché.

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Surement un grand livre. J'ai peut-être trouver ça un peu inégal dans sa première partie, là où la seconde m'a passionné, mais il faut dire que la structure, l’enchaînement de tous ces témoignages créé un effet d’accumulation d'émotions, de douleurs qui peut étouffer, accabler et en même temps cet étouffement du lecteur est nécessaire sans doute pour mieux res/sentir cette époque, ce lieu, ces vies.
Dur mais à lire, sans s'attendre à un livre d'Histoire à 'thèse' ou un essai de philosophie politique, simplement l'enregistrement, la sauvegarde d'une partie de l'humanité (au sens où MH pensait que le but de littérature est de "sauvegarder des phénomènes").

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Mince c'est genial en fait. Jouissance et puissance du texte, delire clownesque erudite, drolatique, poetique, fantatstique. Sans doute le sommet de Jarry, la naissance de la Pataphysique, la liberte totale d'un anti-roman, une brique base pour la modernite du XXe siecle, on sent un certain cousinage avec Roussel, en moins scientifquement froid mais ils frequentent des rivages proches.

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Parfois anecdotique, parfois excellent, la contrainte n'est que ce que l'on en fait je suppose...

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On pourrait se dire que, pour une fois pour cette fois, connaitre la vie de l'auteur, aide à comprendre un roman, à le ressentir très différemment en tout cas, car pour ce qui est de la compréhension en fait je ne suis pas sur.
Comprendre quoi d'ailleurs? Une autofiction folle, un conte philosophique, métaphysique et didactique, une parabole SF, je ne sais pas en fait comment il faut lire ce livre, si on aime Dick et le gnosticisme, si on veut s'approcher au plus près d'un esprit paranoïaque et schizophrène, on passe de 'bon' moments, mais j'aurais du mal à émettre un jugement global sur un texte aussi insaisissable, incohérent même parfois, obsédant dans tous les cas.

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L'ecriture de Pennequin (est ce de la prose ou de la poesie? les deux sans doue) s'attache a la vie la plus quotidienne, part du banal, utilize des phrases courtes, simples, repetitives, fais quelques jeux de mots en passant, et a partir de ces quelques elements, reussit a faire tourner le tete de son lecteur, a le secouer, a lui enfoncer un petit quelque chose dans le cerveau, a coup de marteau langagier precis et reguliers.

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En fait c'est un livre assez contestable parce que cette sélection est plutôt bâtarde, peut-être aurait-il mieux valu s'en tenir aux 60s-70s par exemple, le manque de cohérence d'ensemble et l'étirement temporel est un peu frustrant. Pour les textes en eux-mêmes c'est le top, prose parfaite, lucidité impeccable, pas grand-chose à en redire, on aura du mal à appeler ça du 'journalisme', c'est analytique mais pas présomptueux c'est hyper subjectif mais pas vraiment gonzo, peut-être parce que Didion est une femme elle se sent moins obligé de jouer les fiers à bras continuels...

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Sinclair est un grand, ici dans un roman multi couches ou se deploie ses obsessions geographiques et historiques, ses personnages borderline et surtout sa prose fantastiques, Sinclair est avant tout un des meilleurs stylists actuels, un maître de la langue anglaise, virtuose et erudit.

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Paradiso est une pieuvre, n'est-ce pas, un trou noir meme parfois, on le lit sans tout comprendre, mais on sent bien qu'il se passé quelque chose dans tous ces mots, toutes ces phrases, Lima s'est mis en entier dans son livre, charnellement, intellectuellement, mystiquement, c'est un Bilsdungroman un peu gnostique, donc un peu obsur par contre, c'est un chef d'oeuvre qui emporte le lecteur sur son passage, humble devant une telle cathedrale mais desirant lui aussi l'illumination.

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Je me suis toujours un peu mefie de Burroughs, je ne sais pas trop pourquoi, son "personnage", le fait qu'il soit adule par les adolescents rebelles, cela dit il faut admettre que son influence a ete revendique par des auteurs importants comme Acker ou Ballard, et puis je lisais recemment une interview de Gilbert Sorrentino ou il disait:
"Burroughs is a legitimate artist, but he is not as good as his admirers think and he is nowhere near as bad as the people who have never read him believe. Of course, Naked Lunch, is the text that most people read, while the rest of Burroughs more or less languishes, even though his trilogy, The Soft Machine, The Ticket That Exploded, and Nova Express are his best books."
Donc je me suis lance dans la Trilogie, et je ne sais pas si conseillerais a qui que ce soit de le faire, et pourtant j'ai le sentiment qu'il faut lire ce livre bien qu'il soit aussi proche que possible de l'illisibilite parce que l'on y trouve des traces, des eclats de genie, dans la maniere dont Burroughs brutalise le langage, lache la bride a son imagination psycho-sexuelle, technico-apocalyptique.Bien sur Burroughs y frole parfois le ridicule en dechainant ainsi ses obsessions, ses incoherences, ses delires.
Il y a une beaute glaciale que l'on apercoit parfois, si l'on est courageux, si l'on se bat suffisament avec ce texte, sans doute faut-il voir ces romans comme cela, comme une boite de pilules hallucilogene, excitantes, psychotropes dans laquelle on peut venir pioche a volonte, on pourrait de fantastiques found poems a partir de ces textes, un livre de chevet.

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Courte reflexion tres erudite, ironique, et bien ecrite sur la geographie imaginaire (litteraire notamment) et ses liens avec la geographie reelle, les conclusions philosophiaues et anthropologiques qu'il faut en tirer. Pas fondamental toutefois.

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Voila donc la poesie du romancier qui parle de poetes. Alors? C'est bien, c'est libre, c'est emouvant, assez drole. Bolano arrive a trouver l'equilibre entre regard post-modern et engagement emotionnel, sincerite et ironie, narration et reverie, litteralite et metaphore, aprete et elegance.

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Bon roman donc, ventures un peu excessives parfois mais l'intensité de l'écriture de Cendrars emporte tout, saisie d'une époque, de sa vitesse, parodique aussi, moderne quoi.

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S'agissant d'une edition integrale on s'attend a un truc inegal, et on a raison, pas mal de textes ont sans doute ete ecrit un peu rapidement ou legerement, meme si ca reste decent. Si on ne juge que sur les meilleurs alors on peut trouver du tres bon, je retiens particulierement Appareil volant à basse altitude; certains Mythes dun futurs proches, et surtout la trilogie memoires de l'Age spatial visions "post-apolyptiques" tres subtiles, pas du tout grand-guignolesques comme souvent dans ce genre, et touhjours une tres grande beaute plastique, visuelle de l'imaginaire ballardien. Et puis il y a ce que je crois, texte celebre et toujours aussi definitive, extrait:

«Je crois à la lueur timide jetée par les magnétoscopes dans les vitrines des grands magasins, aux intuitions messianiques des calandres d’automobiles dans les halls d’exposition, à l’élégance des taches d’huile sur les nacelles de réacteurs de 747 parqués sur les pistes d’aéroport." Etc

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Bon contrairement a Taipei celui-la me semble anecdotique.

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Le film a ete mon film de chevet durant le lycee mais je n'avais jamais lu le livre qui l'avait inspire. Voila c'est fait et bien sur j'ai compare mes souvenirs cinematographiques et ma lecture, le roman a l'energie, cette langue tres vivante, de l'oralite sublime, et puis le roman a surtout un chapitre de plus qui n'a pas ete inclus dans le film, ce dernier chapitre peut sans doute se lire de facons differentes, j'y ai decouvert un nouvel eclairage sur le sens de l'oeuvre, ou plutot une remise en cause de tout l'imaginaire du livre, une violente demystification de cette dystopia, un retour sur terre, sur le reel, un truc qui aurait sans doute decu le fan adolescent du film mais qui donne sa profondeur au texte.

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Dystopie II: j'ai bien aime l'ambition du livre, sa maitrise narrative, les nombreuses idees, inventions, reflexions qui parsement le livre, assez typique de la 'bonne' SF traditionnelle cote anticipation sociale, cela dit au final je suis un peu decu, un peu so what? ca tourne au roman pop un peu vain.