C'est tres bien ca aussi, drole et triste (ou plutot charge d'echec et de negativite tout un gardant une lointaine lueur d'espoir) mais surtout thought-provoking, on sent une grande maitrise formellle mais rien de demonstratif, on sent que l'on a affaire a un erudite, non plutot a un bon lecteur, y a du Bernhard pour l'obsession et le discours indirect, du Beckett dans la drolerie et le pessimisme dans le satisme aussi, du Markson pour la presence de l'Art et de son histoire etc...
C'est un roman qui a demarre par un blog d'ailleurs je crois, tres contemporain mais traitant d'eternels problemes humains, c'est l'histoire de deux Bouvard et Pecuchet anglais mais des Bouvard et Pecuchet post-modernes, parfaitement conscient de leur vacuite et de leur echec, athee cherchant la religion, mais gardant un coin d'espoir, on peut presque y retrouver une certaine tonalite a la David Foster Wallace, celui de ses derniers livres Oblivion et Pale King, sur la condition de l'homme contemporain et son intime relation avec le paradoxe du menteur ("I'm a fraud"), le titre du roman vient peut etre de la d'ailleurs. C'est une litterature d'idees, clairement interesse par la philosophie.
Sur la fin on sent un peu de lassitude, un peu trop de repetition, a voir pour la suite car Iyer a ecrit une trilogie, donc il a sans doutes d'autres idees a developper pour la suite.
La tendance de l'auteur, en interview, a vouloir rattacher son roman a une vision du monde un peu grossiere ou disons un peu rapide (domination du capitalisme blablabla) ne me convainc pas totalement par rapport a l'originalite et l'universalite de son roman, mais bon les interviews en soi on s'en fout.