Je connaissais un peu l'oeuvre de Dennis Cooper ("Salopes", quelques textes et nouvelles épars) mais rien ne me préparait au choc de ce roman quasi-parfait, (comme on en réussit qu'une fois dans une vie?)
considéré par certains gens de gout comme le meilleur de son auteur et qui ressasse avec une réussite incroyable ses obsessions habituelles.
D'un point de vue formel, la virtuosité et l'efficacité est époustouflante, DC mélange roman, poésie, conversations type MSN, journal intime sans que tout cela ne soit guider par autre chose que la nécessité.
Tout celà pour nous parler de quoi? Entre autres:
-de la violence, des pulsions meurtrières
-de l'Ennui et du désespoir adolescent dans une petite ville: le fanatisme, la sous-culture, le satanisme.
-des rapport entre la fiction et la réalité (ce personnage de Walker Crane est peut-être la plus belle réussite métafictionnelle que j'ai lu)
-des rapports entre la réalité et cet espace virtuel nommé Internet
-de l'homosexualité, des Doppelgänger, du Même et de sa Répétition.
Mais c'est avant tout un roman d'amour, de l'impossible quête d'un amour perdu ou n'ayant jamais existé peut-être, un pur bloc de Beauté.
Et tout ça ne dure qu'une centaine de pages.