Livres lus en 2023

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Un des meilleurs incipit que j'ai pu lire

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Livre important qui met enfin des mots (et une philosophie) sur l'imaginaire des "M" qu'on a tous croisé au détour d'une bière. On regrettera toutefois les appendices protubérants prenant la forme de phrases solennelles ; nous sommes bien sur le territoire de Begaudeau.
Nous ferons comme si c'était une manière détournée pour ne pas dispenser les gauchistes de littérature. Il paraît urgent qu'il clarifie sa position sur l'opposition "gauche blanche vs. gauche décoloniale et qu'il abandonne sa critique réactionnaire de la "cancel culture" au profit d'une critique féministe et nuancée.
En bref, épate-leur la gorge François, car ta verve les fait frémir (sauf quand tu dis des dingueries sexistes).

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Si vous cherchez de la nouveauté dans la pensée de François Bégaudeau, sachez que Boniments (2023) n'est ni plus ni moins qu'une (bonne) extension d'Histoire de ta bêtise (2019). Et comme tout bon contenu additionnel, il a été pensé pour ceux et celles qui ont trouvé satisfaction dans l'œuvre originale. Excepté les zélés qui traquent la moindre vidéo YouTube de l'auteur, les pourfendeurs du capitalisme auront de quoi se mettre sous la dent.

Après un Notre joie (2021) un peu fouillis (mais pas moins intéressant), le découpage de l'essai en courtes sections permet au lecteur de mieux digérer les informations transmises. Le format sériel du livre nous incite à ingurgiter les segments avec avidité, nous entraînant dans un véritable binge-reading. Paradoxal quand on sait que la "série TV" provoque un réflexe aversif chez l'auteur. Mais François Bégaudeau n'en est pas à son premier paradoxe ; pire, il les cultive. C'est précisément pour ça que nous avons la chance d'avoir un tel penseur dans notre camp. Même s'il veut nous faire croire que la nuance est au capitalisme ce que la mer est à Camus, François Bégaudeau, à son grand regret, produit une pensée nuancée ET radicale. Preuve en est dans sa précieuse analyse du terme Novlangue : traquer les boniments est aussi nécessaire qu'infécond. La compréhension du langage du capitalisme n'est pas consubstantielle à son anéantissement. Paradoxal. Nuancé.

Ceci étant dit, nous attendons avec impatience la version soap-opéra de Notre joie (2021), le tant attendu stand alone episode sur le langage du nationalisme autoritaire français.

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Textes ardues à lire.

3 contes particulièrement intéressants (surtout le 1er) :

Les plagiaires de la foudre (critique des penseurs des lumières prenant la forme de perroquets, un plaisir "La Fontaine").
Les délices d'une bonne œuvre (critique de la charité bourgeoise).
L'Etna chez soi (histoire sur les techniques explosives de la propagande par le fait).

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Livre essentiellement méthodologique à l'usage d'étudiant en sociologie. Pas beaucoup d'interet.

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Le genre de livre qui détruit les convictions. Impossible d'en ressortir indemne.

Si j'ai bien compris (ce qui n'est pas sur) la thèse principale du livre : l'utilitarisme (implique que les agents seraient des calculateurs égoïstes calculateurs rationnels détachés de groupe social) est à la base des paradigmes en sciences sociales. La majorité de ce qui a été pensé en sciences sociales s'appuie sur un axiome basé sur l'intérêt personnel des individus. Or, cet axiome, comme tout axiome est un choix arbitraire qui est sujet à délibération. Les sciences sociales sont bâties sur une certaine interprétation des actions (agir par intérêt égoïste). Cette interprétation n'est ni vraie ni fausse, mais elle entre en concurrence avec d'autres interprétations des actions. Toutefois, la prédominance du paradigme nous a rendus aveugles à la possibilité d'étudier les sciences sociales en partant d'un axiome différent (par ex. dire que les actions ne sont pas motivées par des intérêts égoïstes, mais par le désir du désir d'autrui - c'est un exemple -).

Ce qui laisse bouche bée, c'est que la majorité des connaissances scientifiques en sciences sociales ont été bâties sur une certaine interprétation de nos actions, celle de l'utilitarisme (ex : gène égoïste, la majorité des études en psychologie, la théorie des capitaux de Bourdieu, l'intégralité des théories économiques, la biologie) . On peut alors imaginer que la science sociale telle qu'on la connaît serait diamétralement différente avec une autre interprétation des raisons d'agir. Le plus asphyxiant est que l'utilitarisme est tellement ancré en nous qu'il nous est difficile de ne pas penser en terme "d'intérêt économique" et de valorisation de la moindre chose.


Quelle interprétation de la science sociale voulons-nous ? Il propose de partir d'un axiome qui n'implique ni la violence ni l'autoritarisme. Le choix de l'interprétation devra se faire de façon démocratique, car le choix de notre "rationalité" doit être basé sur une forme de démocratie. Si on résonne par chiasme, la démocratie se construit avec la rationalité.

C'est un texte très puissant, reste à savoir s'il n'y a pas une erreur logique qui ferait s'effondrer le château de cartes.

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100 pages de folie. Y'a rien a dire, écrire en image c'est beaucoup trop puissant. Et puis le chapitre sur PNL...

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Rien compris 80% du livre