Lu en 2024

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Pas grand chose à dire qui n'aurait pas déjà été dit sur ce grand classique, très différent de Crime et Châtiment ou des Frères Karamazov en ce qu'il privilégie une approche sociale et peut-être moins psychologique/métaphysique. Comme toujours, c'est un plaisir de suivre autant l'histoire dans son ensemble que de prendre part à certaines conversations passionnantes sur des sujets aussi aléatoires que variés (je retiens particulièrement une conversation sur la peine de mort et une tirade sur les gens ordinaires, notamment)

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Finalement, je comprends mieux les grosses limites du film, car beaucoup proviennent tout simplement du matériau de base. Je ne comprends pas comment un truc aussi pauvre que ce livre peut avoir autant de succès dans le monde entier. C'est très court (et pourtant ça n'avance jamais, car le récit emmêlé nous fait systématiquement revenir vers les personnages et des problèmes identiques), pauvre d'un point de vue littéraire, les personnages sont des archétypes, des idéaux-types jamais développés, c'est bourré de clichés (la partie en Sicile avec le poids des traditions, au secours)... Et surtout, au delà de cette histoire ultra prévisible dont on devine la fin au bout de quelques pages, il y a une idéologie assez douteuse sur la résilience comme façon de s'en sortir dans ce monde impitoyable > on sauve son usine traditionnelle en l'ouvrant au capitalisme mondialisé qui va chercher en Inde les cheveux donnés par des miséreux dans des temples pour les revendre à prix d'or à des riches canadiens ; on brise le plafond de verre dans un monde masculin "à grand coup d'heures supplémentaires", parce que quand on veut on peut...

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Lu juste après avoir vu une adaptation d'Oncle Vania au théâtre. Je n'ai pas lu beaucoup de Tchékov (j'ai vu davantage d'adaptations) mais je suis toujours impressionné par la modernité persistante du propos, par sa justesse dans la façon cynique de décrire la médiocrité des rapports humains... Ivanov est impressionnant car il ne laisse aucune porte de sortie romantique, seulement l'histoire d'un homme assez pathétique qui cherche à instrumentaliser ses rapports amoureux

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Malgré la connaissance du film de Kurosawa, la lecture d'Arseniev a été un moment sublime. Ce livre, c'est un peu l'anti Sylvain Tesson : dans la Taïga, Arseniev se nourrit de l'autre, malgré ses différences, au lieu de le juger, et il permet à ses lecteurs de vivre et ressentir pleinement cette amitié extraordinaire entre deux êtres que tout oppose. Tout est beau dans ce livre, de la description de la nature à celle des personnages, et Dersou est à lui seul un concentré d'humanité.

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Je voulais lire cet ouvrage depuis longtemps mais j'avais peur qu'il soit peu accessible. En réalité (sans doute en partie grâce au travail de traduction), on a l'impression de lire un contemporain et l'ensemble est absolument fascinant. Pendant 450 pages, Herodote nous transporte dans l'antiquité (Perse, Egypte, Scythie), il narre de grandes conquêtes tout en prenant le soin de décrire les terres et les coutumes de chaque peuple. Le récit mêle faits historiques, ressenti personnels, anecdotes rapportées et mythologie avec un équilibre quasi parfait et il donne vraiment l'impression d'être là, au bord du Nil, il y a 2500 ans.
Hâte de découvrir la seconde partie.

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Page turner efficace comme les auteurs de romans policiers US savent faire. Malgré des éléments intéressants, le livre souffre de gros soucis de rythme, d'un vrai problème de gestion du suspense (aucun pendant les 9/10e, pluie de twists dans les dernières pages), de choix discutables sur le point de vue de la narration (que de la narration subjective mais parfois à la 1ère personne, parfois à la 3e...).

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C'est un très bel objet et les différents articles sont plutôt intéressants, mais c'est clairement hors de prix pour un contenu qui est celui d'un magazine hors-série qu'on trouve habituellement à 8-10€

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Je suis toujours un peu réservé sur la façon dont Agatha Christie raconte ses histoires et, surtout, les résolutions de celles-ci. Mais j'ai passé un excellent moment durant la lecture de ce livre très dépaysant avec des personnages globalement intéressants

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Mark Twain semble vendre son livre comme un livre pour enfants, mais je pense que c'est tout autant un livre pour adultes désireux de retrouver une certaine âme d'enfant. Parce que même en ayant jamais vécu des aventures comme celles de Tom Sawyer, on peut difficilement ne pas retrouver son âme d'enfant en lisant ce roman qui arrive à retranscrire assez brillamment un état d'esprit qu'on n'aura hélas plus jamais autrement que par procuration.

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Un livre assez rude à lire en raison de sa lenteur et de l'atmosphère étouffante qui prend le lecteur à chaque page. Récit fascinant de la déliquescence de l'aristocratie sicilienne à la fin du XIXe siècle. La lecture est inévitablement marquée par les souvenirs qu'on a du chef d'oeuvre de Visconti, mais on arrive progressivement à s'en détacher pour s'immerger directement dans le récit proposé par Tomasi di Lampedusa.

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La principale qualité de cette présentation synthétique de l'histoire de la République romaine par Asimov est aussi son principal défaut. La concision de cette oeuvre permet en effet de traverser plusieurs siècles d'histoire en 250 pages avec une fluidité assez déconcertante. Asimov arrive à vulgariser sans rendre le propos assez simpliste, et c'est notamment passionnant de découvrir des éléments sur les prémices de Rome que je connaissais très peu, ou encore sur l'organisation politique et juridique de la République.
Malheureusement, en particulier vers la fin, certains événements sont relatés en quelques pages et on peut ressentir une certaine frustration de ne pas en avoir un peu plus.
Mais c'est en tout cas une très belle porte d'entrée dans le sujet qui donne envie d'aller lire des choses un peu plus pointues.

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Un très bon roman d'aventure qui immerge le lecteur dans un fascinant monde préhistorique, même si le récit est en grande partie un prétexte pour parler de dinosaures (même si j'ai trouvé le dernier chapitre, entre ses airs de King Kong et la résolution de l'intrigue amoureuse entamée dans le premier chapitre)

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Magnifique nouvelle de Zamiatine (plus connu pour la dystopie "Nous") qui raconte le délitement d'un couple n'arrivant pas à avoir un enfant, à travers une aventure qu'entretient le mari avec une orpheline de 13 ans recueillie par eux. Ce qui est brillant ici, c'est la façon dont l'auteur maîtrise le point de vue (tout sera narré à travers les yeux de la femme esseulée), l'ellipse, le silence, la métaphore (le fait de dynamiser le récit au gré des saisons et de catastrophes naturelles le rend unique)

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J'ai beaucoup apprécié cette lecture, en particulier dans le parallèle qu'on peut faire avec le film de Spielberg :
1/ Là où Spielberg veut avant tout faire un grand blockbuster, Crichton se focalise sur l'aspect ethnologique du parc : à quoi sert la science dans une société capitaliste où la recherche se fait avant tout dans des laboratoires et sociétés privées ? C'est évidemment présent dans le film mais nettement plus approfondi ici, de façon pertinente et passionnante.
2/ Toute l'introduction du livre, sur les côtes du Costa Rica, complètement absentes du film, j'ai adoré. La dernière partie est intéressante mais arrive à un moment où le livre pouvait se terminer plus rapidement.
3/ Les personnages ont largement été lissés au filtre spielbergien, notamment celui de Hamond qui a une évolution assez intéressante dans le livre, ou encore du Dr Wu. Parfois, les changements sont anecdotiques (ex : Grand qui aime les enfants dans le livre et les déteste dans le film)
4/ Du film de Spielberg, je retiens quelques plans iconiques, et j'ai été assez agréablement surpris de me rendre compte que Crichton (qui a lui même réalisé Westworld) avait déjà écrit les passages du livre avec une "mise en scène" (ex : le T-Rex éclairé par les éclairs de l'orage).
Bref, c'est un très bon divertissement littéraire tout en proposant une vraie réflexion sur la volonté de maitrise de la nature par l'homme, avec des problématiques environnementales et climatiques encore pertinentes aujourd'hui.

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Un grand (court) livre sur l'existence et sur les questionnements de l'homme en fin de vie, comparé à une bougie presque entièrement consumée. C'est prenant dès les premières pages, même si on ne sait pas trop où on va dans un premier temps, avant de déployer son dispositif dans une seconde partie brillante et parfaitement maîtrisée.

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J'aime toujours autant le style de Panaït Istrati, même dans ce court essai sur la richesse et la misère du monde (à une époque où il revenait d'URSS déçu de voir que la révolution avait été dévoyée au détriment du peuple - objet d'un autre livre). Il y un mélange entre naïveté, lucidité, colère et sincérité qui prend facilement aux tripes, et je suis toujours aussi impressionné de la prose d'un écrivain roumain qui a appris le français en autodidacte.

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A peine un an après les Trois Mousquetaires, Dumas imagine une suite, située 20 ans après (comme son nom l'indique) et parvient à éviter les écueils de ce type de projets. Déjà, il arrive parfaitement à relancer une histoire malgré l'ellipse importante, et à nous faire comprendre ce qui s'est passé en vingt ans sans le raconter avec trop de précisions. Il crée de nouveaux personnages, de nouveaux enjeux, souvent reliés au précédent tome et on finit par se laisser emporter comme la première fois.
Ce qui m'a frappé à la lecture du premier tiers du livre, c'est surtout de constater à quel point les auteurs du scénario de la récente adaptation ciné ont vraiment manqué le climax de l’œuvre de Dumas, tant le destin de Milady dans le premier livre, complètement occulté par le film, est considéré comme l'élément le plus important du récit 20 ans après

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Une histoire simple qui permet à l'auteur d'explorer la psychologie de ses personnages ; un triangle amoureux au sein d'une noblesse qui semble être dans un espace-temps suspendu. C'est très élégamment écrit, touchant mais presque un peu frustrant quand ça se termine, finalement assez vite

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C'est très intéressant, ça se lit vite et sans déplaisir. J'aime beaucoup la naïveté des personnages de Verne qui leur pousse à faire des choses complètement dingues sans vraiment y réfléchir et on est en plein dedans dans ce livre, où quasiment personne ne doute de la faisabilité d'un projet qui paraît impossible.
Cependant, je trouve que le livre s'arrête au moment où il devrait réellement commencer. Je sais bien qu'une suite existe et permet de suivre le voyage lui-même, mais je trouve quand même qu'un livre doit pouvoir se lire de manière indépendante et avoir une fin, et j'ai trouvé celle-ci un peu trop rapidement expédiée. En même temps, c'est un reproche que je fais à quasiment tous les livres de Verne que j'ai lus...

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Mêmes qualités et mêmes défauts que la République romaine. On survole de façon très fluide quelques siècles de l'histoire romaine, de la naissance de l'Empire jusqu'à sa chute. C'est passionnant, même si on aimerait voir certains points plus développés.
Ces deux ouvrages constituent cependant une excellente introduction pour avoir une vision d'ensemble de la Rome antique parfois assez loin des clichés qui peuvent exister et être largement véhiculés dans la culture populaire.

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Panaït Istrati confirme avec cet essai son statut d'électron libre, capable d'arriver en URSS conquis par avance par l'idéologie bolchevique, mais capable aussi de constater et de raconter le désastre de la dictature ayant suivi la révolution. L'auteur arrive en Union Soviétique plein d'espoir, plein de rancoeur à l'égard de la société bourgeoise française, mais déchante au fil de l'ouvrage, partageant ses états d'âme au lecteur.
C'est plein de fougue, avec une grande ambition humaniste et un appel à ne jamais renoncer à une société meilleure (et puis, même en étant à gauche, on est facilement titillé par Istrati qui nous laisse comprendre qu'on n'en fait sans doute pas assez...)

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J'aime beaucoup Austen habituellement mais ce livre dépasse ce qu'elle a pu faire dans ses autres œuvres, par la fluidité de son écriture, la clarté de son propos, la simplicité de son intrigue enrichie par la complexité de ses personnages. Lu en 2024, ça a le charme suranné des romances du XIXe tout en paraissant extrêmement progressiste pour l'époque. Simple, juste et touchant.