Lues en 2024
Et c'est parti pour la 12e année consécutive : la traditionnelle liste des lectures de l'année.
Comme à chaque fois, j'écris une mini-critique pour chaque lecture. J'ose pas forcément les poster en critique directement parce que je ne sais pas si j'ai un avis vraiment pertinent ...
350 BD
créée il y a 12 mois · modifiée il y a 3 joursL'Enfer - Daredevil (2019), tome 3 (2020)
Daredevil by Chip Zdarsky Volume 3: Through Hell
Sortie : 17 février 2021 (France).
Comics de Chip Zdarsky, Marco Checchetto et Francesco Mobili
arnonaud a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
[Janvier]
Relecture - Lu en VO et en numérique.
Je continue ma relecture du Daredevil de Zdarsky. J'avais hâte de relire cet arc car il contient une scène que j'avais adoré et qui m'avait marqué quand je l'avais lu pour la première fois lors de sa parution VO, celle du dîner du Caïd et de son dîner avec d'énormes puissances d'argent du pays, et cette séquence est toujours excellente à la relecture. Probablement ma scène favorite de tout le run pour l'instant.
A part ça, le reste est lui aussi très bien. J'adore le fait qu'on ait un run de Daredevil où Matt Murdock refuse de porter le costume, qui n'est porté que par deux trois quidams qu'on voit vite fait. L'arrivée d'Elektra dans la série est aussi intéressant, surtout maintenant que je sais que c'est un build-up pour la suite du run. Mais c'est chouette de voir comment Zdarsky s'approprie le perso et comment il la perçoit et l'écrit au-delà de son aspect femme fatale. Bon et je vais pas tout énumérer, mais on aussi de chouettes scènes avec Cole North le détective et avec Mindy Libris.
Côté dessins, c'est le retour de Marco Checchetto, donc c'est très chouette. Ses persos sont beaux et ça donne l'ampleur qu'il faut à la série. Il manque un peu de temps toutefois sur les deux derniers numéros du tome, avec Francesco Mobili qui se ramène pour assurer les séquences du Caïd, ce qui est dommage parce que le Wilson Fisk de Mobili est moins beau, mais le dessinateur s'en sort quand même bien.
Et à la colo, ce run manque décidemment de stabilité, puisqu'après Sunny Gho, Tartaglia et Bellaire, c'est Nolan Woodard qui se ramène. Un coloriste que j'aime bien mais sans doute un peu trop lumineux pour la série. Il aime un peu trop faire des scènes sous un beau ciel bleu par rapport à ce qu'on a eu jusque là. Mais globalement il offre de chouettes choses et beaucoup de séquences sont vraiment très bien colorisés, son style collant bien aux dessins de Checchetto. A noter que Rachelle Rosenberg vient pour l'épauler sur les séquences du Caïd du dernier numéro, mais globalement ça se mêle bien au style de Woodard.
J'avais lu un ou deux épisodes de l'arc suivant, mais ce sera là que je vais commencer à lire de l'inédit, j'ai hâte. Bref, je suis très content d'avoir fait cette relecture, j'y ai vraiment pris beaucoup de plaisir, et c'est vraiment un super run.
L'eau retourne toujours à la mer, tome 1 (2019)
Mizu wa Umi ni Mukatte Nagareru
Sortie : 17 novembre 2023 (France).
Manga de Rettô Tajima
arnonaud a mis 8/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.
Annotation :
[Janvier]
Noeve Grafx avait annoncé cette série il y a quelques temps déjà, la couverture me faisait bien envie, et quand c'est enfin sorti en novembre dernier, je me suis précipité dessus alors que je n'avais vu aucun retour critique et je n'avais donc aucune idée de la qualité ou non du titre. Mais, fort heureusement, ça s'est avéré être une bonne pioche.
C'est une petite série (3 tomes) où un jeune lycéen doit aller vivre chez son oncle (parce qu'il a intégré un lycée loin de chez ses parents), et cet oncle s'avère vivre en colocation. Notre protagoniste rejoint donc la coloc', dont fait partie une jeune femme qui a un secret concernant la famille du protagoniste et la sienne. S'en suit tout une dynamique du héros qui apprend des choses sur ce secret par petit bout et il y a alors tout un jeu de "qui sais quoi" entre les différents protagonistes qui s'installe. Le rythme est plutôt tranquille, assez chill, plutôt tranche-de-vie, avec des petites touches d'humour et un dessin tout simple et assez minimaliste très mignon et efficace.
J'aime beaucoup comment la mangaka raconte tout ça, la dynamique entre les personnages est intéressant, cette histoire de secret de famille m'a plu, y a une super ambiance, les dessins sont charmants et c'est vraiment très agréable à lire.
Franchement une très bonne surprise et j'ai hâte de lire la suite.
Oblivion Song, tome 1 (2018)
Oblivion Song by Kirkman & De Felici Volume 1
Sortie : 7 mars 2018 (France).
Comics de Robert Kirkman, Lorenzo de Felici et Annalisa Leoni
arnonaud a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
[Janvier]
Emprunté à la bibliothèque.
Après avoir relu le premier tome de Fire Power et lu le 2e l'année dernière, je continue d'explorer la bibliographique de Kirkman en testant Oblivion Song, une série qui me faisait envie depuis longtemps vu les dessins très chouettes de Lorenzo de Felici, superbement mis en couleurs par Annalisa Leoni.
On va suivre un héros (un mec blanc hyper basique de 30-40 ans vu qu'on est chez Kirkman) qui évolue entre un monde proche du notre, où il y a eu un paquet de disparus il y a 10 ans suite à un accident, et un monde post-apocalyptique plein de monstres où il essaye de retrouvés les disparus de l'accident et de les ramener dans notre monde. C'est donc l'occasion d'avoir des visuels post-apo qui défoncent, de superbes gros monstres et des grosses scènes d'action... C'est un peu pour ça que je venais en tout cas, sauf que Kirkman n'a pas envie de raconter que ça, et en fait il passe vachement de temps à construire ses persos, les développer, à développer ses thématiques autour du deuil, de la reconstruction d'une vie, du retour dans un groupe familial après une longue période d'absence etc.
J'aurais bien aimé plus d'action, mais honnêtement j'aime aussi beaucoup à quel point Kirkman semble avoir réfléchi à son concept, à ses conséquences sur les personnages et propose plein de choses intéressantes. Ca rappelle ce que j'avais pu lire de Walking Dead où on retrouvait ce travail sur les persos, et le scénariste à aussi tout plein de mystères et de twists dans ses manches, qu'il distille à petite dose pour toujours relancer l'intrigue, ce qui permet d'être toujours accroché. Ca se lit vraiment très bien. Surtout que c'est très beau. Je le répète mais le travail de De Felici et de Leoni la coloriste est superbe, expressif, dynamique, et forcément ça aide à apprécier l'ensemble.
A la limite le seul reproche graphique serait qu'on a beaucoup de persos avec des looks très ordinaires, ce qui n'est pas des plus excitant. Ca et les longues scènes de discussions dans le monde réel donnent un côté très "prêt à adapter en série TV" à ce premier tome, mais en même temps ça reste super agréable à lire donc ce n'est pas comme si c'était réellement gênant.
Bref, à voir comment ça va évoluer, mais franchement un très bon départ.
Fort Navajo - Blueberry, tome 1 (1965)
Sortie : septembre 1965 (France).
BD franco-belge de Jean-Michel Charlier et Jean Giraud (Moebius)
arnonaud a mis 7/10.
Annotation :
[Janvier]
Je connais très mal le genre du western réaliste franco-belge, alors qu'il y a l'air d'avoir pas mal d'œuvres sympas et très bien dessinées dans ce genre, donc autant commencer par le grand classique du genre, Blueberry.
Le perso de Blueberry est toute suite écrit en réaction aux héros classiques, droits et chevaleresques, incarnés ici par le lieutenant Craig. Dans ce tome 1, Blueberry a le visage de Belmondo à l'époque, mais aussi son tempérament, et donc un vrai côté mauvais garçon. C'est un anti-héros à la Han Solo avant l'heure, le genre de figure aujourd'hui hyper banale; voire un peu dépassée sur certains aspects, mais qui dans les années 60 dans des BD pour la jeunesse devait être encore assez neuf et réjouissant. En tout cas le décalage de Blueberry par rapport à l'héroïsme classique de Craig marche bien et la dynamique du duo est vraiment agréable à suivre.
Notre duo est donc affecté à Fort Navajo et se retrouve dans toute une intrigue vis à vis des apaches. On a d'abord une très chouette séquence où Blueberry doit sauver Craig parti en solo et inconsciemment se frotter aux autochtones hostiles.
Ensuite ça part dans une intrigue plus complexe où Fort Navajo cherche à faire redescendre l'escalade de la violence vis à vis des apaches, tout en ayant à gérer l'histoire d'un fils de fermier local apparemment kidnappé par eux, et surtout en devant faire avec le major Bascom, une pure raclure raciste qui veut juste massacrer tous les amérindiens et faire un génocide.
C'est vraiment intéressant à lire, avec Blueberry et Craig qui doivent composer pour limiter les massacres inutiles d'apaches sans avoir l'air de trop désobéir, ça évoque des thèmes intéressants d'escalade de la violence, de racisme, de la tolérance de la hiérarchie vis à vis des raclures génocidaires qui profitent de chaque opportunité pour faire des horreurs, et je me demande si c'est une intrigue qui porte en elle peut-être des échos de la guerre d'Algérie récemment terminée à l'époque.
Graphiquement, la série est amenée à évoluée, mais pour l'instant Giraud, qui était jusque là l'élève de Jijé (Jerry Spring), propose un dessin réaliste classique et efficace, déjà très maîtrisé, avec des chevaux très bien dessinés.
Et je ne savais pas si ça allait être un récit complet ou non, mais en fait c'est vraiment un récit à suivre, qui se termine sur un petit cliffhanger qui donne bien envie de connaître la suite. Bref, un premier tome fort sympathique.
Ocean (2023)
Sortie : 1 octobre 2023 (France).
BD (divers) de Lucie Bryon
arnonaud a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
[Janvier]
La dernière BD de Lucie Bryon (Voleuse) qui était uniquement disponible en numérique, en anglais, à l'achat durant la Short Box Comics Fair 2023 durant tout le mois d'octobre dernier. J'espère qu'elle ressortira un jour pour que tout le monde puisse en profiter, mais je ne crois pas que ce soit encore le cas.
On suit des agents temporels du futur, Toots et Boots, qui vont se retrouver à Chatelaillon-plage en 2000. Vu que c'est un récit court de 80 pages environ et qui se lit assez vite, je vais pas trop en révéler. Disons juste que ça va vite partir en récit tranche-de-vie très chill.
On retrouve tout ce qu'on apprécie chez l'autrice : c'est charmant, drôle et mignon, que ce soit graphiquement ou scénaristiquement, et c'est hyper agréable à lire, avec une petite touche de mélancolie bien gérée.
C'est franchement très sympa, merci à l'improbable panneau de devanture d'un salon de coiffure londonien qui a inspiré ce récit.
Kali (2022)
Sortie : mai 2024 (France).
Comics de Daniel Freedman et Robert Sammelin
arnonaud a mis 8/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.
Annotation :
[Janvier]
Lu en VO et en numérique.
Je l'ai acheté en promo début décembre dernier en me demandant pourquoi un comics avec une couverture comme ça et un dessin aussi maîtrisé n'était toujours pas sorti en France, parce que c'est le genre de truc qui pourrait être acheté par les amateurs de franco-belge. Et à peine quelques jours plus tard, le voilà annoncé pour cette année en VF par Hi Comics.
Le concept du comics est très simple : on suit la revanche de notre protagoniste, Kali, qui commence emprisonnée et qui doit se venger de celles qui l'ont trahie tout en échappant à un régime fasciste. C'est un récit 100% action, quasi non-stop, où on profite des dessins sublimes de Robert Sammelin, qui a un style qui m'évoque un peu Frank Quitely, Paul Pope et l'encrage de Paolo Rivera. C'est en tout cas hyper beau, hyper cinématographique et on en prend plein les mirettes. En plus il se met lui-même en couleur et le résultat est incroyable. Et je ne sais pas si c'est lui ou le lettreur qui s'est occupé des onomatopées mais elles sont géniales également, hyper cohérentes graphiquement avec le reste.
Honnêtement, je suis toujours preneur d'une BD 100% action de temps en temps, surtout quand c'est super bien dessiné, et là vraiment j'ai bien pris mon pied. C'est bourré de pages fabuleuses, on se régale. En plus c'est un peu écrit comme un road-trip dans de grands espaces désertiques, ce qui rend ça encore plus agréable : ça va toujours vers l'avant, ça respire et c'est très prenant.
Au niveau du scénario de Freedman, on commence avec quelque chose de très mystérieux, qui se révèle par touche petit à petit. Y a des trucs intéressants, mais je suis pas sur d'en avoir saisi toutes les nuances, alors que ça reste très simple pour laisser beaucoup de place à l'action. Je pense que la plus grande qualité du scénar' reste celle des situations proposées, qui sont variées et permettent d'avoir plein de pages assez folles.
J'étais venu pour l'action et les dessins, et j'ai franchement pas été déçu de ce côté là. Pour ceux qui aiment les trucs à la The Raid ou Fury Road, pour citer des films, c'est dans ce genre là, le côté vengeance en plus. Je l'avais pris un peu par hasard et c'est une très bonne surprise, je ne regrette pas.
Bite the Bullet - Valhalla Hotel, tome 1 (2021)
Sortie : 6 janvier 2021 (France).
BD franco-belge de Patrice Perna (Pat Perna) et Fabien Bedouel
arnonaud a mis 6/10.
Annotation :
[Janvier]
A la base je devais offrir cette série à quelqu'un, mais je me suis vite rendu compte que ça n'allait pas coller. Et maintenant que je l'ai, autant la lire.
Je décrirais ça comme du "Il-faut-flinguer-Ramirez-core". C'est un mélange de parodie de séries B américaines et d'un récit post Pulp-Fiction. C'est une BD fun, musclée, délirante et un peu beauf qui s'amuse de l'americana et de ses déviances, tout en étant un peu fascinée par ça. C'est un peu le pendant beauf-parodique-second degré des récits du label 619, comme pouvait l'être Ramirez.
Je ne connaissais pas du tout les auteurs, mais ils ont l'air d'avoir fait plein de récits historiques sérieux ensemble, et là Bedouel semble s'être autorisé une petite récréation.
C'est vraiment un titre très tourné vers l'humour, et si il y a des idées amusantes, globalement je suis pas le plus grand fan de ce type d'humour. Y a beaucoup de dialogues assez longs où j'ai eu un peu le sentiment qu'ils se trouvaient plus drôles qu'ils ne l'étaient réellement. Et au niveau de l'intrigue globale, ça pose plein de choses, ça commence à définir des personnages et des dynamiques, mais pour l'instant ça donne surtout la sensation de s'éparpiller. C'est très conscient d'être une trilogie et ça cherche plus à poser l'ambiance qu'à offrir un tome réellement satisfaisant en lui-même. Et ça se termine par un cliffhanger WTF, plus absurdo-beauf-bizarre que réellement intriguant, mais on verra bien.
Côté dessin, c'est plutôt solide. Je suis pas ultra fan du style des persos mais ils ont le mérite d'être très expressifs et y a un vrai travail sur le chara-design, où tous les persos sont très marqués et haut en couleurs. Le gros point fort reste à mon sens les véhicules qui sont magnifiques et les scènes d'action qui n'hésitent pas à abuser des lignes de vitesses et qui sont ultra dynamiques et impactantes. C'est dommage qu'on en ait pas plus dans ce tome 1, parce qu'elles envoient. Elles sont vraiment extrêmement réussies visuellement, c'est à la fois hyper énergique et super minutieux et détaillé dans le dessin, c'est assez fou.
Je suis moins fan de la colorisation, un peu trop froide et numérique et trop sage dans les scènes de jours. Heureusement on a quelques scènes nocturnes un peu plus inspirées.
Donc pour conclure, ça se laisse lire. C'était pas complètement ma came, mais c'était pas désagréable non plus et les scènes d'action sont chouettes.
Virgil (2015)
Virgil OGN
Sortie : 9 septembre 2015 (États-Unis).
BD (divers) de Steve Orlando et J.D. Faith
arnonaud a mis 7/10.
Annotation :
[Janvier]
Relecture - Lu en VO et en numérique.
J'avais pas vraiment accroché quand je l'avais lu pour la première fois en 2016, mais après avoir lu récemment la BD de revanche Kali, ça m'a donné envie de redonner une chance à ce comics, qui est aussi un récit de revanche très musclé.
Ca raconte l'histoire d'un flic jamaïcan qui est gay mais encore dans le placard, un jour il se fait outer, tabasser de manière ultra violente chez lui par ses collègues, et il se réveille à moitié mort sur une plage, entouré de cadavres de ses amis queers et avec son petit ami qui a disparu. Commence alors sa quête de vengeance.
C'est un comics qui avait eu pas mal de bons retours lors de sa sortie en VO, mais je n'avais pas dû le lire au bon moment. Je crois que j'étais pas d'humeur à ce moment là pour lire un tel massacre. Il faut dire que c'est un récit de revanche très musclé, plutôt gore dans les exécutions, et en même temps plutôt premier degré. Dans ce genre d'œuvre, c'est souvent un côté très over-the-top qui rend ça fun, et là y a de l'action impressionnante mais ça ne va jamais dans le délire, ça reste assez terre-à-terre.
Toutefois, même si le héros est lui-même une ordure de flic à la base (les premières scènes sont assez explicite pour montrer ses méthodes à la dure), le comics fait plutôt un bon travail pour qu'on soit vraiment en empathie avec lui et qu'on ait envie de voir sa vengeance réussir et qu'on soit derrière lui dans ses multiples affrontements. En tout cas, cette fois-ci ça a marché sur moi. Il faut dire que les adversaires sont des flics véreux ou un chef de gang, tous plus homophobes les uns que les autres, ce qui aide à ce qu'on ait pas trop de pitié pour eux.
Graphiquement, c'est un peu dur de passer après la virtuosité graphique de Kali mais J.D. Faith a un style tout à fait efficace, qui me rappelle un peu ce que peut faire Valentine de Landro, Chris Samnee ou Javier Pulido. Ca manque un poil de lisibilité par moments, mais globalement ça fonctionne bien et c'est élégant.
En outre, la colorisation de Chris Beckett est très chouette. Ca va chercher une ambiance néon-80's avec des aplats assez vifs, quasi psychédélique, des ambiances colorées bien pensées, du sang rose fluo, c'est vraiment très réussi et ça porte vraiment le récit.
Bref, maintenant que je l'ai relu, j'aurais plutôt tendance à recommander cette œuvre, et je suis étonné qu'aucun éditeur n'ait tenté de la sortir en VF depuis le temps.
Hoka Hey! (2022)
Sortie : 26 octobre 2022.
BD franco-belge de Romain Maufront (Neyef)
arnonaud a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
[Janvier]
Je continue dans les westerns après le tome 1 de Blueberry, avec Hoka Hey (dont j'avais commencé la lecture avant Blueberry en réalité), la grosse sortie du label 619 de 2022 que je n'avais toujours pas lue.
Et comme je l'espérais, j'ai adoré. Un bon gros western centrés sur des personnages natifs américains, des lakotas hors-la-loi, alors qu'ils cheminent à travers les plaines et les forêts pour assouvir la quête de vengeance de l'un d'entre eux, avec en même temps le jeune Georges, enfant lakota qui avait été élevé jusque-là comme un blanc par un pasteur, qui va partir en voyage initiatique avec eux et découvrir un peu la culture d'où il est issu.
C'est plutôt contemplatif, avec des grandes cases qui rendent un bel hommage aux grands espaces américains. Le dessin de Neyef est sublime, bien mis en valeur dans ce grand format et bien supérieur à ce qu'il proposait sur Puta Madre, et c'est surtout superbement colorisé, avec des ambiances incroyables. C'est hyper cinématographique, avec des lumières et des ciels fabuleux, c'est vraiment hyper agréable à regarder. Y a sûrement une influence de Read Dead Redemption 2 et des quelques westerns américains des deux dernières décennies.
En tout cas, ça rend hommage au temps longs du voyage, au temps étiré des westerns de Sergio Leone... C'est un bel hommage à sa rythmique, plus que ne peuvent l'être les 48 ou 64 pages où tout doit être condensé. Là, Neyef prend le temps de développer ses personnages, qu'on s'attache à eux, place habilement les quelques moments d'explosion de violence, les flash-backs, les scènes clefs... C'est vraiment très bien géré. Avec en plus un hommage au peuple lakota et tout un propos très intéressant sur le racisme, l'assimilation, l'ostracisation, la disparition d'une culture, sa préservation, la vengeance et la colère, etc. Et en même temps, ça ne renie pas non plus complètement le côté pulp du western, ce qui est agréable.
Je comprends le succès de cette BD, c'était excellent. J'ai envie de dire que c'est un des albums les plus aboutis du label 619, mais ils ont quand même déjà sortis quelques très belles réussites par le passé. Superbe album en tout cas, et j'espère que Neyef aura l'occasion d'en faire d'autres dans cette veine.
Tonnerre à l'ouest - Blueberry, tome 2 (1966)
Sortie : janvier 1966 (France).
BD franco-belge de Jean-Michel Charlier et Jean Giraud (Moebius)
arnonaud a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
[Janvier]
Emprunté à la bibliothèque.
Et on poursuit dans le western, avec le deuxième tome de Blueberry.
C'est donc la suite des aventures dans l'ouest américain de Belmondo (parce que dans les deux premiers tomes, il a VRAIMENT sa gueule). Mais contrairement à ce qu'on pouvait espérer à la fin du tome 1, pas de grosse bataille à Fort Navajo, puisque le gros de l'album est constitué d'une quête en solo de Blueberry, parti chercher un remède pour son supérieur mordu par un serpent à sonnette dans le tome précédent, mais aussi une quête pour essayer d'obtenir des renforts pour résister aux assauts apaches, vu que ce connard raciste de Bascom est toujours aux commandes du fort et ne fait rien pour apaiser la situation.
Dans ce tome, le naïf et chevaleresque lieutenant Craig est beaucoup moins présent, laissant Blueberry s'affirmer encore plus en tant que protagoniste principal. Son côté mauvais garçon est par contre en retrait, faisant du personnage un héros plus classique. Par contre, c'est le personnage de Crowe, le métis apache enrôlé dans l'armée, qui prend de l'importance, ce qui n'est pas plus mal vu qu'il était déjà très intéressant dans le tome 1. Victime du racisme délirant de Bascom, Crowe se retrouve plein de doutes pour savoir à qui être loyal, et va surtout chercher à arrêter les morts inutiles. La façon qu'a Blueberry de réagir à ce personnage complexe est intéressante, notre héros ne sachant jamais sur quel pied danser.
Mais l'attrait principal de ce tome, c'est la quête solo de Blueberry, pleine de péripéties très chouettes, que ce soit quand notre héros doit avancer sans se faire repérer, affronter l'aridité de l'environnement, et surtout cette séquence d'action absolument incroyable, où Blueberry seul dans un ville fantôme avec un vieillard local doit affronter et échapper à une centaine d'apaches remontés à bloc, avec incendie de la ville et séquence de parkour sur les toits en prime. Un grand moment.
Notons qu'apparemment cette séquence a été dessiné par Jijé, le maître de Giraud, ce qui fait que graphiquement ce tome n'est pas le plus stable, mais rien de bien grave non plus. La série est réputée pour ses dessins, mais c'est vrai que sur ce tome on va pas spécialement s'arrêter pour les admirer, ils sont juste au service du récit, sans que y ait rien de honteux non plus, ça reste solide.
Bref, j'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce tome, et je me demande même si je l'ai pas préféré au tome 1.
Hellblazer - Le Mystère de la prof sans cœur (2022)
The Mystery of the Meanest Teacher: A Johnny Constantine graphic novel
Sortie : 21 octobre 2022 (France).
Comics de Ryan North et Derek Charm
arnonaud a mis 7/10.
Annotation :
[Janvier]
Emprunté à la bibliothèque
On arrête les western et on passe à du comics jeunesse, avec cette version pour enfants... de Hellblazer/Constantine, un personnage qui n'a longtemps évolué que dans les pages des comics Vertigo !
Un choix vraiment étonnant puisque je pense que c'est pas un de ces personnages type Punisher / Carnage / Venom... qui ont souvent des histoires pour un lectorat averti alors qu'ils font rêver les enfants.
Mais c'est ça aussi le sel de cet album, ce côté improbable d'un comics Constantine pour enfant. Toutefois, vu que j'ai pas lu tant de Hellblazer que ça, ce qui m'a vraiment donné envie de lire ce comics, c'est surtout l'équipe créative, composée de Ryan North, dont j'ai absolument adoré la série Unbeatable Squirrel Girl, et Derek Charm qui en avait illustré les derniers numéros. J'avais très envie de retrouver cette équipe créative, et pour une fois en français vu qu'à part le graphic novel (qui était dessiné par l'excellente Erica Henderson), on a pas eu Squirrel Girl en VF.
Le concept de l'album est assez simple : après avoir énervés les mauvaises personnes (enfin, les mauvaises forces surnaturelles), le jeune Kid Constantine quitte son royaume-uni natal pour un internat américain, où il va se lier d'amitié avec Zatanna pour affronter une prof qui les a pris en grippe et qui semble être une sorcière. Et il y a aussi Etrigan le démon qui se ramène à un moment. Au-delà de ça, on voit pas d'autres persos de l'univers DC, y a juste un clin d'œil évasif à Swamp Thing dans un dialogue.
C'est une petite BD jeunesse assez classique, avec un dessin en ligne claire plutôt basique, donc pas sur que ça convaincra tout le monde, mais ça reste quand même plutôt sympa à lire. On retrouve l'humour charmant et pince-sans-rire de Ryan North, qui a dû donner du fil à retordre aux scénaristes par moment (comme cette case où il décrit des jeux vidéos en prenant leur titre au sens littéral, ou les rimes d'Etrigan), et notre héroïque duo est plutôt attachant. En outre, même s'ils sont très simples, les dessins de Charm ont le mérite d'être ultra lisible, plutôt mignons et avec parfois une petite vibe cartoon pas désagréable.
On retrouve le côté arrogant, beau parleur et magouilleur de Constantine, qui a en même temps plein de faiblesses et de vulnérabilités, ce qui me semble plutôt fidèle à ce que je crois me souvenir du personnage, et qui est un cocktail plutôt efficace pour offrir une histoire intéressante.
Bref, c'était sympathique.
Gloutons & Dragons, tome 1 (2015)
Dungeon Meshi
Sortie : 17 mai 2017 (France).
Manga de Ryôko Kui
arnonaud a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
[Janvier]
Ca fait des années que cette série me fait légèrement envie mais je n'ose pas spécialement m'y lancer, mais là avec la petite hype autour de l'animé qui arrive et le prix découverte à 3€ que propose Casterman en ce moment, c'était l'occasion de se lancer. Et j'avais envie de lire de la fantasy, donc j'ai lu ce tome 1 tout de suite plutôt que de le laisser traîner une éternité dans ma pile de lecture.
Et c'est une excellente surprise ! J'ai vraiment beaucoup aimé. Y a plein de choses que j'aime : premièrement, il y a beaucoup d'humour et ça fait longtemps que j'ai envie de me mettre à suivre une série humoristique en mangas.
Deuxièmement, on s'intéresse à l'écosystème d'un donjon : comment vivent les monstres, comment fonctionnent les pièges, ce qui fait que ça parle à la fois à mon côté fan des premiers Donjons de Sfar & Trondheim et fan de bestiaires de jeux vidéos.
Troisièmement, j'aime bien le fait qu'on suive un petit groupe d'aventurier dans une exploration de donjon, ça donne un côté jeu de rôle, mais en même temps ça va pas du tout dans le méta à ce niveau là et ça vient pas ramener des stats dans tous les sens donc c'est sympathique.
Quatrièmement : ça mixe fantasy avec un manga culinaire, ce qui fait qu'on a de la cuisine n'importe quoi prise extrêmement au sérieux, c'est absolument génial. J'aime les mangas de cuisine, donc je suis ravi.
Cinquièmement : le style de Ryoko Kui est tout à fait sympathique. J'aime sa façon de simplifier ses persos, ils ont tous un design assez charmant et surtout j'adore les têtes humoristiques bien débiles qu'elle leur dessine. C'est très amusant.
Le manga commence très fort avec un premier chapitre que j'ai trouvé absolument incroyable et qui m'a bien fait marrer. Faut voir maintenant comment la série va tenir sur la longueur, si ça va devenir répétitif ou si ça va savoir se renouveler, mais ce premier tome était vraiment une très bonne lecture.
Par contre, ça à l'air de venir d'un magazine mensuel et d'être adapté à ce mode de publication, donc je pense qu'il faut savoir le picorer et que c'est pas forcément le genre de titre où on enchaîne rapidement les chapitres et les tomes.
Très belle découverte en tout cas.
Come back - Junk, tome 1 (2008)
Sortie : 21 février 2008 (France).
BD franco-belge de Nicolas Pothier et Bruno Thielleux (Brüno)
arnonaud a mis 7/10.
Annotation :
[Janvier]
Emprunté à la bibli.
Après ma lecture des deux premiers tomes de Blueberry et de Hoka Hey, j'avais envie de continuer dans le western, j'ai donc regardé ce qui se faisait de bien dans le genre selon SC, et j'ai été intrigué par ce western en deux tomes dessiné par Brüno.
L'ambiance n'a pas grand chose à voir avec les précédents westerns que j'ai lu en ce début d'année. Ici l'action se passe en grande partie sous la neige et ça s'intéresse à une bande de malfrats qui se réunie après des années de séparation, à la demande de l'un d'entre eux, qui leur promet une dernière grosse chasse au trésor, dont on sait dès le début qu'il s'agit d'un coup monté pour trouver celui qui aurait été un traitre parmi eux.
C'est plutôt classique en terme de scénar', mais ça s'avère agréable à lire. Le fait que toute la petite bande soit vieillissante change des protagonistes habituels de western, et Nicolas Pothier s'avère plutôt doué pour caractériser ses personnages. Ils correspondent tous à des archétypes très différents, assez simples, mais ce qui permet d'avoir des personnalités variées qui rebondissent les unes avec les autres de manière intéressante. Et leurs grands âges donne forcément plein de matière, que ce soit leurs liens passés, leurs rancœurs, leurs divergences avec les années, leurs secrets... Bref, ce petit monde s'avère plutôt attachant et agréable à suivre. En outre Brüno avec son style inimitable à su donner à chacun des tronches très différentes les unes des autres et plutôt charismatiques.
C'est un tome 1 plutôt tranquille, qui pose les bases et présente les personnages, avant de commencer à s'exciter sur la fin, avec plusieurs scènes d'actions réussies et quelques twists qui font joyeusement dérailler l'ensemble. J'ai terminé la BD curieux d'en découvrir la suite et fin, et je comprends pourquoi c'est vite sorti en intégrale, ça correspond surement mieux au récit.
Comme je le disais, aux dessins on retrouve Brüno et son fameux style minimaliste post-Mignola. C'est très différent des styles qu'on retrouve habituellement dans les western, mais c'est justement ça qui en fait tout l'intérêt. Le dernier album que j'ai lu de l'artiste étant l'Homme qui tua Chris Kyle, j'avais oublié à quel point son style avait évolué et était bien plus rond et cartoon à l'époque, mais ça donne quelque chose d'intéressant. En tout cas l'artiste maîtrise son style, et j'étais content de retrouver les incroyables gueules austères et renfermées qu'il aime faire.
WildC.A.T.S, tome 6 (1997)
Sortie : janvier 1997 (France).
Comics de Chris Claremont, Ryan Benjamin et Jim Lee
arnonaud a mis 4/10.
Annotation :
[Janvier]
Il était temps d'enfin continuer ma découverte des WildC.A.T.s que j'avais laissé en pause depuis octobre.
Avec ce 6e numéro on a la suite et fin de la participation de Claremont au scénario de la série. J'avais très hâte de lire ces numéros, surtout avec la vilaine 100% Claremont en couv, et c'est désormais chose faite. Et si j'ai bien aimé les intégrales X-Men par Claremont que j'ai pu lire, et si j'ai même adoré "God Loves, Man Kills" ou la mini Wolverine avec Miller, là c'était plutôt pénible à lire.
Pourtant on a plein de claremontismes délicieux : les persos féminins sont mis en avant, Zealot devient même l'héroïne de la série, y a de la possession, des vilains en tenues SM, une partie des héros qui se retrouvent eux-mêmes en tenue SM, y a des duels psychiques, c'est plutôt bavard...
Mais en même temps, y a des moments où ça m'a complètement perdu. Déjà y a trop de persos. Claremont s'est ramené avec ses propres persos et concepts, et si le Raksha qui contrôle Vodoo est rigolo a appeler tout le monde "viande", et si j'aime beaucoup Tapistry (la vilaine en couv), les autres se révèlent un peu insipides. Et outre ces persos (qui sont au moins 5), outre les WildCATS (qui sont nombreux), on se paye également le groupe de vilains de la Troika de retour, mais aussi trois nouveaux héros qui semblent posés là pour préparer le futur de la série. Et si Savant est pas mal, les autres manquent un peu de place pour être développés pour l'instant.
En plus, il y a aussi tout ce qui arrive à Zealot dans cet arc qui est, je trouve, passablement incompréhensible. Elle se met à muter, à avoir de nouveaux pouvoirs, à atteindre un genre de stade de conscience supérieur et j'ai rien compris à tout ça. En outre Jim Lee veut tellement être cool tout le temps qu'il en a plus rien à foutre de faire des dessins lisibles donc ça n'arrange rien. Et la colo numérique n'est d'aucune aide non plus. Et après on enchaîne sur un affrontement psychique tonitruant où pareil on comprend qu'à moitié, c'est chiant.
Le combat face aux Troika est relou, j'ai jamais compris pourquoi Alabastar Wu était important... Bref, c'était assez pénible. Tout n'était pas nul, y a des passages intéressants, des bouts de caractérisation cools, des persos qui se développent et deviennent peu à peu consistants, des cases sympas de Jim Lee... Mais bon, c'était pas un bon moment. J'aurais voulu aimé ces épisodes, mais là ce n'était pas le cas.
Land, tome 1 (2015)
Sortie : 10 janvier 2024 (France).
Manga de Kazumi Yamashita
arnonaud a mis 8/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.
Annotation :
[Janvier]
La grosse nouveauté des éditions Mangetsu pour ce mois de Janvier, qu'ils ont bien surhypés, mais dont j'ai aussi vu aussi des bons retours, de la part de l'autrice Lucie Bryon notamment, donc j'avais hâte de tester ça. Mais j'y suis allé aussi avec beaucoup d'attente.
En tout cas l'initiative de la mangaka et/ou de l'editeur japonais de commencer par un énorme tome 1 (il a la taille d'un tome double) est très chouette, ça permet de bien prendre le temps de poser l'univers de la série, au lecteur de s'en imprégner, et de pouvoir conclure le tome une fois que de gros twists arrivent pour bien rendre curieux de la suite.
Ce tome un est en tout cas très chouette à découvrir. J'aime beaucoup qu'on ait tout quasiment du point de vue de la jeune héroïne. On découvre un monde en vase clos dont on apprend les règles plus ou moins étranges petit à petit, c'est rempli de mystères intrigants, on sait jamais si ça va aller jusqu'à du pur fantastique ou non, et on a régulièrement des révélations surprenantes qui remettent plein d'éléments en cause et qui rajoutent plein de questionnements à ceux qu'on avait déjà. C'est donc hyper efficace narrativement parce qu'on a hâte de découvrir où tout ça va nous mener, d'en savoir plus et d'avoir les réponses à nos questions.
En plus le style graphique de l'autrice est très sympa. J'aime bien son encrage à la plume un peu fragile qui n'essaye pas d'être toujours nickel, et j'aime bien ses persos d'enfants et l'héroïne en particulier qui ont régulièrement des visages très réussis avec des expressions de visages très chouettes. J'aime également comment il y a parfois des éléments avec un encrage au pinceau et des niveaux de gris en lavis (mais qui ont quand même le rendu des trames, j'ai aucune idée de comment c'est fait techniquement mais c'est très réussi).
Bref, un récit plein de mystères très accrocheur. Je recommande et j'ai hâte de découvrir la suite.
Texas Cowboys, tome 1 (2012)
Sortie : 23 août 2012 (France).
BD franco-belge de Lewis Trondheim et Matthieu Bonhomme
arnonaud a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
[Janvier]
Relecture.
Après avoir lu les deux premiers tomes de Blueberry et Hoka Hey, j'avais envie de lire d'autres western, et avant d'aller emprunter Junk à la bibliothèque, j'ai regardé ce que j'avais dans mes étagères dans le genre, c'est-à-dire pas grand chose, et j'ai décidé de me relire ce Texas Cowboy que je n'avais pas relu depuis sa sortie en 2012 et que j'avais complètement oublié.
C'est un album qui se veut vraiment comme un hommage des deux auteurs au genre, dans tout ce qu'il a de plus archétypal, de pulp. Le format, le découpage en courts chapitres, la colorisation limitée, l'usage de trames vont aussi dans ce sens en voulant évoquer les vieux comics de western, dans des fascicules bon marchés ou bien au sein des magazines.
Même le dessin de Bonhomme faussement simple, surtout dans les premières pages, mais en réalité hyper maîtrisé et très beau peut être vu comme un clin d'oeil aux maîtres du genre de l'époque, qui avait beau produire rapidement des pages qui seraient mal imprimées et plus ou moins colorisées, mais pouvaient être virtuoses.
Côté scénario, c'est très amusant de voir Trondheim se frotter au genre du western et aux dessins plus réalistes de Bonhomme (même s'ils avaient déjà fait ensemble Omni-Visibilis). Ca nous change de ce qu'on connait du scénariste, même si on ne tarde pas de reconnaître son style dans sa façon de détourner les archétypes et de rythmer les gags. Même sa manière de produire une histoire à base de scènes très découpées, en jouant sur la temporalité de certaines, rappelle des trucs qu'il a pu faire, que ce soit dans ses strips à fil rouge ou dans des trucs qu'il sortira après comme ses BD Disney avec Keramidas.
Tout ne se vaut pas, mais il y a des choses très chouettes, comme le personnage de la joueuse de poker du saloon qui est très intéressante, ou le hors-la-loi Sam Bass, qui a vraiment existé, et qu'on voit au centre de la couverture, qui bénéficie surtout d'un design d'un charisme extraordinaire de la part de Bonhomme, en plus de son nom qui claque.
Au final, un sympathique album agréable à parcourir, un pastiche de western mi-hommage, mi-détournement plutôt amusant et avec pas mal de bonnes idées, qui vaut quand même surtout pour sa partie graphique hyper maîtrisée et élégante de la part de Bonhomme.
Pay Back - Junk, tome 2 (2010)
Sortie : 13 janvier 2010 (France).
BD franco-belge de Nicolas Pothier et Bruno Thielleux (Brüno)
arnonaud a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
[Janvier]
Emprunté à la bibliothèque.
Je continue ma période western avec la suite et fin de Junk. Et comme prévu, comme espéré, on continue sur la montée en puissance entamée à la fin du tome 1. Et c'est un régal. La situation s'emballe, ça part toujours plus en couilles pour nos vieillards, on a les révélations attendues, on a les fusillades attendues... Un très bon final de western. Je connais mal le genre, mais ça ma semblé dans l'esprit de la montée en puissance d'un Sergio Leone, c'est très satisfaisant.
Je ne connaissais pas Nicolas Pothier, je l'ai un peu sous-estimé au début et en réalité il s'avère un très bon scénariste. Il connaît ses archétypes et les maîtrise très bien, il sait faire des personnages attachants, il sait faire monter la sauce, il gère plutôt bien ses révélations et ses twists, et c'est vraiment superbement mené.
Brüno de son côté est lui aussi impeccable avec son style inimitable. Le dessinateur en avait déjà sous le pied au moment de dessiner cette série, mais j'ai l'impression que son style est bien plus maîtrisé ici qu'au début du tome 1 où il était peut-être un peu trop cartoon. En tout cas là c'est hyper efficace du début à la fin, et c'est plaisir à regarder si on sait apprécier le style si particulier de l'artiste.
Bref, j'ai vraiment beaucoup aimé ce second tome. Excellente fin pour la série. Et clairement, je pense que ça se lit mieux en intégrale directement. Je ne connaissais pas cette série il y a encore quelques jours et je ne regrette pas de l'avoir découverte.
Mad Love (1993)
Batman: Mad Love and Other Stories
Sortie : 11 décembre 2015 (France).
Comics de Bruce Timm et Paul Dini
arnonaud a mis 7/10.
Annotation :
[Janvier]
Relecture
Je suis en train de lire le Harleen de Sejic en ce moment, et je me suis dit que ce serait intéressant de relire Mad Love en parallèle pour bien me le remettre en tête et pouvoir mieux comparer les deux œuvres et les deux versions de l'origin story de Harley Quinn. J'avais lu Mad Love pour la première fois il y a pas si longtemps, puisque c'était en Août dernier, mais bon c'est un récit rapide à lire donc autant en profiter.
Donc ça reste toujours un récit très sympathique et hyper bien dessiné par le très doué Bruce Timm. Paul Dini tient super bien chaque personnage, la relation toxique entre Harley et le Joker est hyper bien retranscrite, et globalement le Joker de Dini est assez incroyable, bien aidé par l'acting impeccable que lui offre Timm.
Par contre, je ne suis toujours pas hyper fan de certains aspects de l'origin story du perso. Le fait qu'elle ait couchée pour avoir son diplôme casse un peu le côte fascinant de la psychologue qui se fait "bernée" par le charme du Joker, je trouve. Pareil quand Dini appuie un peu trop sur le côté naïf de Harley...
Mais j'ai beau avoir ces réserves, ça reste vraiment une bonne petite histoire, qui se lit et se relit avec plaisir.
The Savage Dragon - Collection Image, tome 2 (1996)
Sortie : 1 août 1996 (France).
Comics de Erik Larsen
arnonaud a mis 7/10 et a écrit une critique.
Annotation :
[Janvier]
Relecture
On continue dans les relectures de comics plutôt courts, avec cette fois la mini-série originale de Savage Dragon par Erik Larsen. La dernière fois je l'avais vu en VO en numérique, cette fois-ci je me la relis en VF dans le magazine Semic d'époque où la trad est loin d'être exemplaire (textes grandement simplifiés, au moins un contresens et carrément quelques pages manquantes). J'ai vu que Larsen écrivait et dessinait un des numéros de WildC.A.T.s que je vais (peut-être) bientôt lire, donc je me suis dit que c'était l'occasion de me refamiliariser avec son style.
En outre, j'avais commencé à lire la première Archive VO (qui contient la mini-série et les 21 premiers numéros de la série régulière) il y a quelques mois, mais j'ai arrêté en cours de route, donc ça peut être l'occasion de m'y remettre.
Cette mini-série reste donc tout à fait sympathique. Y a des idées intéressantes et un côté film d'action bourrin des 80/90's agréable, surtout que Larsen sait faire des visuels impressionnants quand il faut.
Après, c'est loin d'être parfait, ça manque un peu de profondeur, le fait que la chronologie des scènes ait été réarrangé par Larsen lui-même par rapport à la publication originale rend certains enchaînement aux débuts peu fluides, et puis on a un cas d'école de fridging de petite copine qui est évidemment regrettable.
Mais honnêtement, parmi les séries des débuts d'Image que j'ai testé, c'est vraiment une des séries, si ce n'est LA série, qui s'en sort le mieux. On comprends vite l'univers, Larsen commence vite à développer ses persos, on est jamais perdu, et puis graphiquement, si ce n'est pas aussi détaillé que d'autres, ça esquive aussi certaines errements des 90's (pas tous hélas). Personnellement, j'aime plutôt bien ce style très cartoony aux influences Kirby, c'est efficace. Et j'aurais presque envie de dire que la colorisation fonctionne, mais ça reste une colo numérique de comics à l'époque des débuts de la colo numérique, donc c'est bien entendu pas ouf.
Je pense que ça se lit quand même mieux en VO, mais c'est une première mini-série sympatoche.
Orochi, tome 1 (2020)
Sortie : 20 février 2020 (France).
Manga de Kazuo Umezu
arnonaud a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
[Janvier]
Ca fait longtemps que je ne m'étais pas lu un petit manga d'Umezz, et au lieu de continuer l'excellente série de l'Ecole Emportée, je m'attaque à une autre de ses séries, Orochi, avec ce tome 1 que l'on m'a offert il y a un an déjà et qu'il était donc temps de lire.
J'étais très content de découvrir une œuvre précédant l'Ecole Emportée, pour voir comment il avait évolué en tant qu'auteur. En plus c'est un manga de 1969, et c'est toujours hyper intéressant de découvrir les mangas de l'époque.
Le concept du manga est assez particulier : c'est une série anthologique d'histoires horrifiques, où Orochi est présente dans chacune d'entre elles, avec plus ou moins d'importance, et elle sert de narratrice à chaque fois. Orochi est assez mystérieuse en tant que personnage, ça semble être un genre de perso surnaturel, peut-être un yokai, à l'âge incertain mais qui apparaît comme une jeune femme et qui surtout est dotés de pouvoirs surnaturels/magiques dont on ne connaît pas l'étendue. Ces pouvoirs peuvent aussi bien être essentiels aux histoires racontées que plutôt accessoires, c'est assez variable dans ce premier tome, qui est composé de deux histoires.
Ce que j'ai bien aimé c'est que j'ai découvert une autre facette de l'horreur par Umezz. J'adore vraiment la tension et la frénésie de l'Ecole Emportée, mais c'est intéressant de le voir sur des récits aux rythmes un peu plus lents. Il prépare ses récits tranquillement, on progresse petit à petit vers l'horreur, avant que ça ne bascule complètement et là j'ai retrouvé toute la folie furieuse que j'adore chez le mangaka. J'adore le contraste entre le côté mignon et rigide de son dessin et les situations totalement extrême qu'il met en scène. Ca rend tout hallucinant, avec un côté récit pour enfant qui aurait complètement vrillé.
Y a de belles montées en tension, c'est plein de séquences incroyables, c'est vraiment un régal. Et y a de très chouettes twists à chaque fois, qui ne font que rendre ça plus truculent. Et j'aime comment le mangaka travaille sa narration. J'ai eu l'impression qu'il était plus expérimental que dans l'école emportée, testant régulièrement des choses, et offrant souvent des effets très réussis. En outre, Umezz sait quand densifier et quand compresser sa narration, et à la lecture les pages s'enchaînent vraiment toutes seules, avec grand plaisir, c'est déjà très maîtrisé.
Bref, je suis très heureux de constater que je continue d'adorer le travail d'Umezz. Une excellente lecture.
WildC.A.T.S (Semic), tome 8 (1996)
Sortie : août 1996 (France).
Comics de Chris Claremont, Erik Larsen, James Robinson, Jim Lee, Travis Charest et Richard Johnson
arnonaud a mis 5/10.
Annotation :
[Janvier]
Après avoir terminé les 6 numéros de WildC.A.T.s édités par les éditions USA (qui n'ont pas été au-delà), je continue ma lecture avec les magazines Semic, qui avaient publiés la série avant les éditions USA et qui sont allés bien plus loin. Par contre, comme sur les mags Youngblood que j'avais pu lire, ils ont toujours cette habitude de couper les numéros VO n'importe comment.
On commence par la fin du #13, la fin du run de Claremont, et dernier numéro de Jim Lee sur la série. J'en ai déjà parlé plus haut dans la liste, j’ai pas grand chose à ajouter. Mais c'était amusant de le lire avec une autre traduction, et de voir les différents choix qui ont été faits.
Après on a le back-up du #13, que les éditions USA avaient zappé. Ca parle du passé commun de Zealot, Tapestry et Savant, qui était évoqué au moins dans une page de profil dans le mag des ed. USA, mais c’est mieux de le lire en BD, surtout que les dessins de Richard Johnson sont honnêtes. Toutefois c’est très court et donc assez anecdotique.
Ensuite c’est le #14… par Erik Larsen ! C'était durant un mois spécial chez Image où les "pères fondateurs" se sont échangés leurs séries respectives. J'aime plutôt bien ce que fait ridicules. Larsen, donc j'ai été assez client. Et c'est marrant de voir son style beaucoup plus cartoon et kirby sur les persos de Jim Lee, ça rend les costumes des persos féminins encore plus
C’est un numéro très léger, où Larsen s’amuse de certains aspects de la série et s’éclate à dessiner le musculeux Maul et à faire se bastonner les WildC.A.T.s avec la Freak Force, une équipe qui vient de Savage Dragon et qui avait sa propre série régulière à l’époque. C’est dans un petit coup de projo sur cette équipe, dans un esprit baston de héros bas-du-front et fan-service. Ça vole pas très haut mais rien de désagréable. Et y a bien sur Dragon qui fait un rapide coucou.
Et après on a le début du #15. Les dessins très réalistes de Charest tranchent radicalement avec ceux de Larsen et sont plutôt impressionnants. On sent qu'on se dirige vers les styles cinématographiques spectaculaires qui seront populaires fin 90's/début 00's. Au scénario, on a trop peu de choses pour juger, mais à priori ça à l'air très correct.
A noter qu’il y a un édito bienvenu pour donner du contexte… à la toute fin. Ca aurait été mieux de le mettre au début, parce que là je pense que certains lecteurs ont dû être perdus.
Bref, un magazine qui va dans tous les sens, pas naze mais pas fou.
Le Mangeur d'or - Undertaker, tome 1 (2015)
Sortie : 30 janvier 2015.
BD franco-belge de Xavier Dorison et Ralph Meyer
arnonaud a mis 7/10.
Annotation :
[Janvier]
Emprunté à la bibliothèque.
On reprend les westerns avec Undertaker, un gros succès franco-belge qui a émergé pendant les années 10.
Le concept de la série est plutôt efficace : on suit un croque-mort dans le far-west, qui est en réalité un anti-héros badass assez classique : ténébreux un peu beau gosse, misanthrope, un peu cynique, un peu grande gueule, au passé mystérieux et qui semble secrètement plutôt fortiche à la baston et au tir, et qui à l'air d'avoir quand même un peu d'empathie derrière sa carapace. Bref, rien de fondamentalement novateur, mais c'est toujours efficace, et sa profession reste originale.
Ce tome un est la première partie d'une intrigue (je dirais que c'est un dyptique, mais si ça se trouve c'est un cycle plus long, j'en sais rien) et ça commence plutôt pas mal. On s'en doute dès le départ, mais notre héros n'est pas appelé pour un simple enterrement, et la situation proposée est bien pensée.
Surtout, c'est très bien mis en place par le scénariste, qui commence tranquillement en présentant les différents protagonistes, la ville, la situation sociale locale, les tensions préexistantes. Ca va gentiment monter en puissance, et ça va devenir une sorte de cocotte-minute prête à exploser, avec notre héros qui va devoir convoyer un cadavre qui attire toutes les convoitises. On a donc un album qui commence lentement et termine sur un final explosif, en s'arrêtant bien entendu sur un bon gros cliffhanger. Bref, c'est plutôt bien foutu. Les persos sont bien campés, j'ai bien aimé la dimension sociale du récit, on se demande comment tout ça va se terminer.
Graphiquement Ralph Meyer a un style plutôt réaliste et classique en franco-belge, qui me semble héritier de Giraud. C'est très élégant, vivant, maîtrisé et expressif. C'est vraiment soigné visuellement et agréable à parcourir. En outre, lui et Caroline Delabie proposent une colorisation plutôt réussie, harmonieuse et collant bien à l'ambiance western. Bref, c'est assez chouette visuellement.
Donc un tome 1 très efficace. Ca reste peut-être un poil trop classique et l'action met un peu trop de temps à démarrer à mon goût, mais c'était très sympa à lire. J'attends de voir où ça va aller mais c'est un démarrage plutôt réussi.
Wolves (2023)
Sortie : 1 octobre 2023 (Italie).
BD (divers) de Bianca Bagnarelli
arnonaud a mis 6/10.
Annotation :
[Janvier]
Lu en VO et en numérique.
Comme Ocean de Lucie Bryon que j'ai lu plus tôt ce mois-ci, cette BD n'était disponible à l'achat que pendant la Short Box Comics Fair 2023 en octobre dernier (en tout cas initialement, je crois qu'elle pourra ressortir ailleurs plus tard, c'est peut-être même déjà le cas, je n'en sais rien), uniquement en numérique et uniquement en anglais.
Par contre, contrairement à Ocean qui était un récit de 80 pages, là c'est vraiment un récit très court de 22 pages, dans des pages de format type manga/roman graphique à la narration très aérée. C'est vraiment juste une petite BD qui se lit très rapidement. Je ne sais pas si c'est vraiment pertinent de ma part d'en avoir fait une fiche SC quand je l'ai acheté et de la chroniquer ici, mais nous y voilà.
Le gros intérêt de cette histoire c'est la partie graphique et surtout les couleurs qui sont vraiment sublimes, dans la droite lignée de la couverture. C'est vraiment un réel plaisir à admirer de bout en bout.
L'histoire est plus anecdotique, mais elle reste quand même intéressante et bénéficie d'une narration soignée, très fluide et naturelle. Mais bon, à priori, je pense pas que ce sera une lecture très marquante non plus. Sympathique mais hélas oubliable.
WildC.A.T.S (Semic), tome 9 (1994)
Sortie : octobre 1996 (France).
Comics de James Robinson, Travis Charest et Ryan Benjamin
arnonaud a mis 6/10.
Annotation :
[Janvier]
On reprend la lecture de WildC.A.T.s avec le n°9 de la revue Semic, qui a la couverture de l'épisode #14, écrit et dessiné par Larsen, qui était dans le numéro précédent de la revue... Du beau boulot éditorial.
On entre donc de plein pot dans le run de Robinson et Charest, et c'est incroyable comme ça apparaît comme un bond dans la modernité. On a du mal à croire que c'est un comics de 94 vu comment ça annonce aussi bien narrativement que graphiquement le style des années 2000. La transition est abrupte avec le style très old-school et super-héroïque de Claremont et Larsen dans les précédents épisodes. Là on embarque dans un truc beaucoup plus réaliste, black-ops, hollywoodien, à la narration dépouillée.
Graphiquement, on sent l'héritage de Jim Lee mais Charest passe à autre chose et annonce les grands artistes des années 2000, en particulier Coipel et Jim Cheung. Je connaissais mal Charest et je n'avais pas pris la mesure de l'artiste qu'il était, mais c'est possible que son influence graphique soit fondamentale sur la modernisation des super-héros. En tout cas c'est assez beau, très détaillé et les WildC.A.T.s en deviennent presque ridicules avec leurs designs bariolés et leurs couleurs flashy comparé au techno-réalisme du reste. Par contre, si c'est graphiquement soigné, en terme de lisibilité de la narration, on reste dans le manque de clarté habituel de la série, avec Robinson qui ne fait rien pour aider.
Scénaristiquement, j'aurais dû m'en douter, mais ça ne poursuit absolument pas les pistes laissées par Claremont. Les nouveaux persos introduits n'importe comment dans l'arc précédent sont complètement absents et jamais évoqués, on a juste un back-up sur l'origin-story de Soldier, mais j'ai aucune idée d'où sort cette histoire courte.
A la place Robinson décide de s'intéresser aux Black Razors, une faction de super agents black-ops façon SHIELD qui apparaissaient dans les premiers numéros de la série pour ajouter à la confusion globale et que j'avais complètement oubliés tellement ils sont marquants. Là, ils deviennent les persos principaux de la série, sans qu'on sache trop pourquoi. On nous balance plein de nouveaux persos aux looks complètement random, on découvre leur quotidien alors qu'on se fout complètement d'eux, et on va les suivre dans une mission où ils vont devoir débusquer un intrus daemonite au sein des WildC.A.T.s.
C'est pas l'intrigue du siècle, mais ça se laisse lire, porté par les superbes dessins de Charest.
Le Tigre des neiges, tome 2 (2016)
Yukibana no Tora
Sortie : 21 février 2019 (France).
Manga de Akiko Higashimura
arnonaud a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
[Janvier]
Emprunté à la bibliothèque.
Ca fait quelques mois que je n'ai pas lu de mangas de Higashimura, il est temps de s'y remettre, avec le tome 2 de cette série que j'avais commencé en avril dernier. Vu que c'est une série historique, ce n'était pas forcément évident de s'y retrouver dans les persos et intrigues des mois après, surtout qu'il n'y a pas de résumé, mais bon petit à petit j'ai retrouvé mes marques et j'ai réussi à me faire emporter par le manga.
Après s'être intéressé à l'enfance d'Uesugi Kenshin (qui était alors nommée Torachiyo. Elle passera sa vie à changer de nom, c'est un vrai bordel à la Tolkien), on rentre cette fois de plein pied dans son adolescence, où elle sera rapidement amenée à prendre de l'importance au sein de son clan.
Et ce tome est vraiment très agréable à lire. Suivre l'évolution de Tora, bien décidée à devenir cheffe de guerre dans une société hyper genrée, où ce n'est pas ce que l'on attend des femmes, continue d'être passionnant. Surtout qu'avec l'adolescence vient les règles et la puberté, qui sont forcément vécues de manière très particulière par notre héroïne qui souhaite échapper à ce que l'on attend d'une femme dans la société de l'époque. C'est vraiment bien traité, c'est un récit d'émancipation et d'affirmation de soi bien mené, et j'ai aimé le fait qu'elle ne souhaite pas cacher qu'elle est une femme tout en refusant les assignations genrées, c'était intéressant.
Les personnages sont toujours bien campés, on retrouve toujours par touche l'humour efficace de la mangaka (même si c'est forcément plus en retrait que dans d'autres de ses titres) et son dessin agréable. Les scènes d'action ne sont pas forcément son fort, mais pour le reste c'est vraiment chouette.
Bref, la série continue de très belle manière. Ca monte en puissance, ça trouve son tempo, ça gagne en qualité, et c'est très prometteur pour la suite.
Ultramega, tome 1 (2021)
Sortie : 19 octobre 2022 (France).
Comics de James Harren et Dave Stewart
arnonaud a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
[Janvier]
J'adore James Harren, c'est un de mes dessinateurs favoris, et j'avais très hâte de voir ce qu'il allait proposer en tant qu'auteur complet et pourtant j'ai fait traîner Ultramega dans ma pile de lecture depuis sa sortie VF en Octobre 2022... Je ne sais pas pourquoi ça a pris autant de temps, mais voilà, je l'ai enfin lu.
Le nom et la couverture font penser à un rip-off d'Ultraman de la part de Harren qui n'aurait pas les droits de la licence, mais on s'aperçoit rapidement que s'il utilise ça comme base, il profite de sa totale liberté créative pour aller très loin et vite s'en détacher.
L'artiste est connu pour sa représentation sensationnelle de l'action, c'est clairement l'un des meilleurs pour ça sur le marché américain, maniant à la perfection les codes graphiques de la baston issus du manga, et là il s'en donne à cœur joie avec des bastons de kaijus hyper spectaculaires et surtout ultra violentes, allant à fond dans le gore, en jouant sur le contraste avec son dessin très cartoon, presque mignon.
Et il profite aussi de sa liberté créative pour le déroulé de son histoire, où le déroulé m'a régulièrement surpris. Y a des changements d'ambiance, l'ultraviolence des combats à un vrai impact, et j'aime bien comment Harren s'amuse à détourner le côté très glorieux, iconique et absolu des justiciers héroïques face aux kaijus maléfiques, il en fait des êtres beaucoup plus fragiles, plus humains, d'un côté comme de l'autres, ils sont tous plein de fêlures et régulièrement assez minables, même s'ils ont aussi leurs moments grandiloquents et spectaculaires. Mais j'ai trouvé intéressant le côté lutte désespérés de persos plus médiocres qu'ils le voudraient (héros comme vilains) dans un monde complètement crépusculaire.
En tout cas, j'ai pris beaucoup de plaisir à lire ça. La narration de Harren est parfois un peu abrupte, surtout au début, mais c'est hyper plaisant à lire, plein d'humour, plein d'images fortes et avec bien sur des scènes d'action absolument sensationnelles. Globalement, c'est bien entendu magnifique du début à la fin, chaque case est un régal à regarder, c'est hyper malin et énergique, et Dave Stewart fait un super travail à la colo, totalement en accord avec l'ambiance du titre.
Bref, c'est une excellente BD. J'adore quand les artistes livrent des récits de genre ambitieux et personnels sans oublier d'être ultra spectaculaires et divertissants, et quand en plus c'est aussi abouti visuellement, c'est génial.
Harleen (2019)
Sortie : 12 juin 2020 (France).
Comics de Stjepan Šejić
arnonaud a mis 7/10.
Annotation :
[Janvier]
Emprunté à la bibliothèque.
Maintenant que j'ai (re)lu Mad Love, il était temps de s'attaquer à Harleen. Il s'agit d'un récit hors continuité, même si les changements vis à vis du canon sont très légers, qui approfondit vraiment l'origin story de Harley. Il faut dire qu'on passe d'un court récit d'une soixantaine de page à un album de 200 pages sans affrontement Batman/Joker en parallèle.
Ca laisse donc beaucoup de place à Sejic pour développer Harleen, le début de sa relation avec le Joker et sa transition vers son identité de Harley Quinn. Surtout qu'il s'arrête assez tôt dans la métamorphose de Harleen, vu qu'apparemment l'auteur avait envisagé de poursuivre le récit dans d'autres minis (mais je ne sais pas si c'est encore prévu).
Le style de Sejic est toujours aussi fascinant. Il a vraiment une approche graphique unique parmi les dessinateurs de BD, avec des visages plutôt réalistes hyper détaillés et expressif en peinture numérique et un rendu beaucoup moins affiné pour le reste, avec un encrage hyper brouillon et des couleurs qui peuvent déborder. Mais vu que l'ambiance lumineuse est travaillée, que l'ensemble sonne juste (dans les attitudes, les expressions de visages), les parties plus lâchées ne gênent pas vraiment et c'est globalement très joli.
C'était la première fois que je découvrais Sejic en tant que scénariste, et ça marche plutôt pas mal. J'ai trouvé intéressant d'avoir un récit dans un univers super héroïque qui mette autant en retrait les scènes d'action, c'est assez rare. Et j'ai apprécié le fait de vraiment approfondir Harley, d'avoir voulu faire d'elle une femme intelligente et de ne pas avoir gardé la version Mad Love où elle a couchée pour son diplôme (et j'ai bien aimé comment Sejic fait un clin d'oeil à cette version et l'utilise intelligemment dans son récit). Je trouve que ça rend plus impactant le fait qu'elle se soit fait bernée par le Joker.
Toutefois, je pense que Sejic délaye un poil trop son récit, qui manque un peu de rythme par endroit, et j'ai eu un peu de mal à être totalement convaincu par la bascule entre le moment où Harleen est encore effrayée/traumatisée par le Joker et le moment où elle en devient vraiment amoureuse. Vu qu'on ne croit jamais vraiment à la sincérité du Joker, ça n'aide pas non plus.
J'espérais une version définitive de l'origin story de Harley, mais c'est plutôt un intéressant complément à Mad Love. Pas parfait, mais qui a quand même plein de chouettes idées.
D'Arc : La Légende de Jeanne d'Arc, tome 1 (1995)
D'Arc: Jeanne D'Arc Den
Sortie : 6 février 2023 (France).
Manga de Sakemi Kenichi et Katsuya Kondo
arnonaud a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
[Janvier]
De base, un manga sur Jeanne d'Arc peut paraître un peu incongru. Mais si en plus c'est dessiné par Katsuya Kondo, chara-designer et animateur clé du studio Ghibli, et c'est scénarisé par Kenichi Sakemi, l'auteur du roman Bokko (dont est tiré l'excellent manga), ça devient complètement improbable et ça m'a donné sacrément envie.
Et petite parenthèse sur Bokko et Ghibli : le studio avait envisagé au début des 90s d'adapter cette œuvre, avec Mamoru Oshii à la réal' !
Je pense que le gros point fort de ce premier tome sont indéniablement les dessins absolument magnifiques de Kondo. C'est du Ghibli dans sa dimension la plus cartoon, c'est ultra vivant et expressif et tous les personnages ont des gueules extraordinaires. En particulier le père de Jeanne d'Arc, qui ressemble à un banal paysan à grosse moustache et qui est en même temps ultra charismatique et iconisé, on croirait quasiment voir un héros de cinéma indien. Et il faut mentionner les scènes d'action, qui sont rares mais qui sont à chaque fois d'une puissance visuelle incroyable. Le face à face entre le dauphin de France et le Duc de Bourgogne au début est absolument exceptionnelle.
Globalement, Kondo fait vraiment des merveilles et c'est du coup d'autant plus dommage que la reproduction des pages soit pas top. Le rendu des trames et des probables pages couleurs d'origine est vraiment pas dingue, surtout les niveaux de gris les plus foncés qui s'assombrissent trop et prennent des allures d'aplats noirs qui bouchent le dessin. C'est beaucoup mieux en fin de tome, mais au global c'est dommage de ne pas avoir un rendu des pages qui rende vraiment honneur au talent de Kondo.
Côté scénario, d'un côté c'est très agréable à lire, et y a des idées intéressantes et amusantes (comme le fait de faire une version de Jeanne plus animiste, qui parle d'abord aux esprits de la forêt avant de recevoir les visions des saints chrétiens), mais de l'autre côté, je n'arrive pas à être vraiment convaincu que c'est pertinent de remonter aussi tôt dans son enfance. Ok, ça rajoute du background, de la caractérisation, mais était-ce réellement nécessaire ? Surtout de manière aussi décompressée ?
Mais bon, ce tome 1 a vraiment été une très bonne surprise, j'ai vraiment trouvé ça très sympa et très beau graphiquement. Apparemment la série est inachevée, donc je suis curieux de voir ce que donnera le tome 2.
Spider King (2020)
Sortie : 12 février 2020 (France).
Comics de Josh Vann et Simone D'Armini
arnonaud a mis 6/10.
Annotation :
[Janvier]
Emprunté à la bibliothèque.
Un comics qui m'intriguait depuis longtemps de part le style graphique de Simone d'Armini, mais j'étais complètement passé à côté de sa sortie en VF et là je suis vraiment tombé dessus par hasard. Mais tant mieux parce que j'avais envie de lire des trucs plus ou moins médiéval-fantasy avec des styles graphiques cartoons, modernes et maîtrisés.
Bon là c'est pas vraiment de la fantasy, c'est en fait une série qui va parler, comme le titre et le visuel de couverture ne l'indique pas, de vikings qui rencontrent des aliens. Peut-être que c'était une volonté des auteurs de préserver la surprise, mais je trouve que c'est plutôt bien vu de la part de Glénat d'avoir rajouté la tagline en haut de la couv pour qu'on sache un peu plus où on met les pieds. Surtout que c'est un concept qui peut être fun, même si on garde en mémoire le souvenir mitigé de Cowboys & Envahisseurs.
Le gros intérêt de ce comics, c'est évidemment le style magnifique de Simone d'Armini. C'est un dessin post-Mignola plein d'aplats noirs mais beaucoup moins minimaliste, plus cartoon et assez voisin par certains aspect du style graphique du jeu Darkest Dungeon. J'ai vraiment trouvé ça très beau, et vu que certaines cases peuvent être un peu chargée, c'est une très bonne idée de l'avoir sorti dans un grand format légèrement plus grand qu'un format Deluxe classique, pour profiter à fond des dessins. La colo d'Adrian Bloch est très sympa également, pas toujours au service de la lisibilité, mais on a parfois des ambiances colorées superbes.
Le tome est composé de la mini-série originale, plus du numéro bonus et de divers back-up (dont le mini-récit prototype de la série) et c'est amusant de voir comment le dessinateur teste régulièrement des nouveaux trucs. Dans le numéro bonus, il débarque ainsi avec un style graphique légèrement différent, sans aplats noirs et avec un autre style de colorisation. C'est déstabilisant mais après tout pourquoi pas.
Côté scénario, y a plein de bonnes idées, notamment au niveau des monstres aliens, mais ce que propose Josh Vann n'est, malheureusement, pas bien passionnant. Il n'arrive pas à rendre les personnages intéressants ou attachants, et le final de la série manque d'impact. Le format mini-série n'aide probablement pas à bien tout développer comme il faut.
Bref, c'est superbe visuellement, c'est plein d'idées, mais le scénar' ne m'a, hélas, pas accroché plus que ça.
Immortal Hulk : Ou est-il les deux ? - Le Printemps des Comics 2021, tome 7 (2021)
Sortie : 5 mai 2021 (France).
Comics de Al Ewing et Joe Bennett
arnonaud a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
[Janvier]
Relecture.
C'est ma lecture du nouveau numéro d'Immortal Thor cette semaine qui m'a donné envie de me replonger dans Immortal Hulk. J'en ai profité pour relire le prélude d'une dizaine de pages contenu dans Avengers #684 que je n'avais pas lu depuis longtemps. D'un côté je comprends pourquoi il n'est pas inclus dans le tome 1 parce que y a pas mal de références à la continuité et sa conclusion ne se comprends que dans le cadre de la lecture d'Avengers No Surrender, mais de l'autre je trouve que ces pages sont super pour expliquer le concept d'immortalité de Hulk et surtout mieux introduire le concept de Porte Verte, un élément essentiel du run d'Ewing sur Immortal Hulk qui est sinon présenté de manière un poil nébuleuse dans les pages de la série.
En tout cas, j'ai l'impression que plus je relis ce tome 1, plus je l'apprécie. C'est vraiment incroyable. J'adore comment c'est à la fois très facile d'accès pour un nouveau lecteur et en même temps ça prend en compte toute l'histoire du personnage. La tonalité horrifique colle tellement parfaitement au perso que ça paraît aberrant que ça n'ait pas été plus souvent exploré. Et la partie artistique est super bien vue. Joe Bennett aux dessins et Paul Mounts à la colo ne sont pas des noms qui me faisaient rêver à la base, mais ils sont vraiment parfaits sur cette série et font vraiment fonctionner l'ambiance du titre. Les dessins sont sombres, un peu bizarres et difformes, Hulk est plus imposant, dominant et inquiétant que jamais, et les couleurs baveuses et radioactives de Mounts n'ont jamais été aussi appropriées.
Et Al Ewing fait aussi du super boulot pour faire fonctionner ce Hulk et cette ambiance glauque. J'adore comment il fait débarquer Hulk dans la série, comment il le montre avec parcimonie, comment il l'écrit pour le rendre flippant, c'est génial. J'aime bien le Hulk bêta, mais cette version est fascinante. Et l'idée de la porte verte et de l'immortalité des persos "gamma" est incroyable, ça rajoute une touche mystique hyper bienvenue à l'univers du perso, et c'est hyper cohérent avec son histoire et sa mythologie, c'est fabuleux.
J'adore l'utilisation d'intrigues en un numéro et l'idée pour ramener des dessinateurs invités dans le #3 est excellente et hyper naturelle (si seulement les artistes fill-in pouvaient être utilisés comme ça plus souvent). Alors que j'ai déjà lu ces épisodes 2-3 fois, je les ai dévoré hyper rapidement et avec gourmandise, c'était incroyable.