Ma cinéphilie en 15 étapes
Voici une liste assez personnelle où je cherche à déterminer les moments-clés, les étapes décisives de l'évolution de mon amour pour le cinéma ; ou plus exactement une dizaine d'oeuvres emblématiques qui ont peu à peu changé mon regard sur le septième art et qui font qu'aujourd'hui je ne puisse plus ...
Afficher plus15 films
créée il y a plus de 3 ans · modifiée il y a 4 joursPulp Fiction (1994)
2 h 34 min. Sortie : 26 octobre 1994 (France). Gangster, Comédie
Film de Quentin Tarantino
Albiche a mis 10/10.
Annotation :
Le point de départ
Un des premiers films que je me souviens avoir vu avec mon papa, car il s'agit de l'un de ses favoris. Probablement celui que j'ai vu le plus de fois aujourd'hui, et toujours important à mes yeux. Une belle porte d'entrée.
Les Affranchis (1990)
Goodfellas
2 h 26 min. Sortie : 12 septembre 1990. Gangster, Biopic
Film de Martin Scorsese
Albiche a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Aussi loin que je me souvienne...
... j'ai toujours voulu être cinéphile. Cette découverte je la dois à moi-même, contrairement au premier. Et si je n'étais pas tombé dessus à l'adolescence, ainsi que sur la filmographie tout entière de Scorsese que j'ai ensuite dévorée, autant dire que je ne serais pas allé beaucoup plus loin avec cet art.
Requiem for a Dream (2000)
1 h 42 min. Sortie : 21 mars 2001 (France). Drame
Film de Darren Aronofsky
Albiche a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
La première gifle adolescente
Un souvenir important que ce visionnage, car il a laissé des traces et m'a donné envie de poursuivre sur ma lancée : la première vraie émotion que j'ai ressentie devant un film date probablement de là, le Roi Lion mis à part.
Inception (2010)
2 h 28 min. Sortie : 21 juillet 2010 (France). Action, Thriller, Science-fiction
Film de Christopher Nolan
Albiche a mis 10/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.
Annotation :
Le film générationnel
Si vous demandez à la génération Y de citer LE film de leur époque (et donc de la mienne), vous risquez fortement de tomber sur celui-ci.
Après Pulp Fiction, sûrement le deuxième film que j'ai vu le plus de fois dans ma vie. Un film très ambitieux, qui a donc marqué ma génération (nous étions trop jeunes pour voir Fight Club au cinéma), à juste titre (il n'est pas le plus noté des années 2010 sur SC pour rien) et qui se rapproche le plus de la conception que j'ai du cinéma tel qu'il devrait plus souvent être quand il est doté d'un budget colossal. Un blockbuster d'auteur qui mêle savamment divertissement nerveux et réflexion pour accoucher d'une oeuvre spectaculaire et étonnamment émouvante lorsqu'on se laisse prendre au jeu.
Probablement mon film préféré si je ne devais en garder qu'un seul.
Heat (1995)
2 h 50 min. Sortie : 21 février 1996 (France). Policier, Drame, Thriller
Film de Michael Mann
Albiche a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
La prise de conscience
Un grand film ce n'est pas qu'une belle histoire, c'est aussi une mise en scène soignée, et si jusqu'à la période d'Inception, j'avais peu conscience de son importance, le revisionnage de Heat dans mes jeunes années d'adulte m'a probablement mis définitivement la puce à l'oreille. Tout comme le rôle capital du son.
Old Boy (2003)
Oldeuboi
2 h. Sortie : 29 septembre 2004 (France). Drame, Thriller, Film noir
Film de Park Chan-Wook
Albiche a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
La découverte du cinéma non-occidental
Old Boy est souvent la porte d'entrée du grand public vers le cinéma asiatique, ce fut la mienne. Aujourd'hui, si j'ai pu en voir plus d'une centaine, dont une trentaine de coréens, c'est grâce au chef d'oeuvre de Park Chan-wook.
La La Land (2016)
2 h 08 min. Sortie : 25 janvier 2017 (France). Comédie musicale, Comédie dramatique, Romance
Film de Damien Chazelle
Albiche a mis 10/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.
Annotation :
Le jour où tout a basculé
Je considère que c'est à partir du visionnage de ce film au cinéma que ma cinéphilie a vraiment pris une autre dimension. Avant cela, je voyais des films pour le plaisir comme tout le monde. Après cet électrochoc musical et cinématographique, j'ai voulu les analyser, les décortiquer et chercher à en savoir toujours davantage sur tout ce que je regardais.
Il y a vraiment un avant et un après La La Land dans ma vie : je vais beaucoup plus souvent au cinéma seul depuis ce film et je retourne voir les films que j'ai adorés plusieurs fois d'affilée depuis que je l'ai fait pour La La Land, je suis beaucoup plus attentif aux bandes originales depuis ce film, je lis de la presse spécialisée depuis ce film, mes sentiments devant les grandes oeuvres sont exacerbés depuis ce film, et j'ai paradoxalement diversifié les époques et les origines des films que je vois depuis La La Land (qui est pourtant un long-métrage contemporain américain) ...
Magnolia (1999)
3 h 04 min. Sortie : 1 mars 2000 (France). Drame
Film de Paul Thomas Anderson
Albiche a mis 8/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.
Annotation :
La prise de conscience 2
Magnolia fait aussi partie de ces films qui m'ont aidé à apprécier à un film plus pour sa mise en scène que pour ce qu'il raconte. Avec ce film, je suis tombé amoureux de la réalisation de PTA, et j'ai découvert le plan-séquence, qui m'a obsédé pendant un certain temps, avant de me rendre compte que ce n'est pas la panacée.
Joker (2019)
2 h 02 min. Sortie : 9 octobre 2019 (France). Policier, Drame, Thriller
Film de Todd Phillips
Albiche a mis 10/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.
Annotation :
L'accélérateur de ma cinéphilie
Bizarrement, c'est ce film décrié par beaucoup de cinéphiles, mais adoré du grand public, qui a définitivement entériné le fait que je vouerais une grande partie de ma vie au septième art. C'est à ce jour la plus grosse claque que j'ai prise dans une salle.
Les Lumières de la ville (1931)
City Lights
1 h 27 min. Sortie : 7 avril 1931 (France). Comédie dramatique, Romance, Muet
Film de Charlie Chaplin
Albiche a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Merci Netflix, merci le confinement.
Grâce à la conjonction de ces deux facteurs (habituellement associés à des sentiments négatifs au demeurant), j'ai enfin décidé de regarder des films plus anciens que ceux que j'avais vu jusqu'à présent. Charlie Chaplin est évidemment l'un des cinéastes les plus accessibles de l'entre-deux guerres, par son comique indémodable et l'universalisme des messages de ses films. Mais c'est vraiment à partir de cette période que j'ai commencé à m'intéresser au cinéma muet, en noir et blanc et plus tard à l'âge d'or hollywoodien.
Il était une fois dans l'Ouest (1968)
C'era una volta il West
2 h 55 min. Sortie : 27 août 1969 (France). Western
Film de Sergio Leone
Albiche a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
La claque 2
Probablement le film incarnant la perfection dans ce top, et très vraisemblablement indélogeable. Incroyable d'avoir aussi bien vieilli. Le film est d'ailleurs sorti en 1968 comme 2001, L'odyssée de l'espace. Quelle année bénie pour le cinéma.
Lors de mon premier visionnage, j'avais mis 6, vous vous rendez compte de la bêtise ? Erreur de jeunesse ? Très certainement.
Le deuxième, avec des années de maturité et de cinéphilie supplémentaires derrière moi, a été une claque immense.
Le duel final entre l'homme à l'harmonica et Frank est à classer parmi les plus grandes scènes de l'histoire du cinéma, tout comme l'introduction en est l'une des plus belles ouvertures.
Des personnages inoubliables dont deux hommes au charisme légendaire et une femme forte sublime, une bande originale à tomber, un scénario qui se déploie jusqu'à atteindre des sommets dramatiques exceptionnels, une réalisation brillante et avant-gardiste dont une mise en scène en symbiose avec la musique et des gros plans sur des visages durs...
Et dire qu'avant je n'aimais pas les westerns. Mais ça c'était avant.
Merci à ma chérie de me l'avoir remontré. :)
Les Anges déchus (1995)
Do lok tin si
1 h 36 min. Sortie : 5 mars 1997 (France). Gangster, Drame, Romance
Film de Wong Kar-Wai
Albiche a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
La passerelle vers des horizons plus lointains
Pas mon préféré de Wong Kar-wai (l'honneur revient à In the mood for love) mais c'est après avoir vu ce film que j'ai décidé d'enchaîner sur la filmographie complète du réalisateur hong-kongais. Quelques semaines plus tard, j'avais bouclé l'oeuvre du cinéaste que je considère désormais comme l'un des plus majeurs de notre génération.
Donc merci encore Les Anges déchus, qui fut pourtant le troisième long-métrage de WKW que je visionnais, mais les deux précédents n'avaient pas servi de détonateur malheureusement.
Les Fraises sauvages (1957)
Smultronstället
1 h 31 min. Sortie : 17 avril 1959 (France). Drame, Romance, Road movie
Film de Ingmar Bergman
Albiche a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
La route qui mène vers un cinéma plus exigeant
J'avais tenté l'expérience Bergman il y a quelques années, ce fut un échec car je n'étais certainement pas encore prêt. 2020 fut la période décisive puisque c'est l'année qui m'a réconcilié avec le cinéaste suédois, au point que je le classe désormais parmi mes favoris.
Les étapes de la cinéphilie sont donc réelles, et je suis persuadé qu'il y a des moments adéquats pour voir des films, que la magie n'opèrera qu'à condition que l'humeur et le stade auquel on découvre l'oeuvre s'y prêtent.
L'Enfance d'Ivan (1962)
Ivanovo detstvo
1 h 35 min. Sortie : 9 mai 1962 (Union Soviétique). Drame, Guerre
Film de Andreï Tarkovski
Albiche a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
La porte d'entrée vers le monde merveilleux de Tarkovski
Je craignais tellement de lancer un de ses films, car j'étais persuadé que je détesterais (ayant aussi connu un échec avec le réalisateur soviétique il y a de cela plusieurs années). Mais encore une fois, j'ai bien fait d'attendre un certain temps avant de me relancer, car j'ai immédiatement trouvé L'Enfance d'Ivan très accessible malgré la réputation du réalisateur.
C'est cette porte d'entrée qui m'a permis de mieux appréhender le reste de sa filmographie, et sans avoir vu l'Enfance d'Ivan, je ne pourrais pas classer Le Miroir comme l'un de mes films préférés.
Holy Motors (2012)
1 h 55 min. Sortie : 4 juillet 2012 (France). Drame, Fantastique
Film de Leos Carax
Albiche a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Dépasser les préjugés
9e dans le sondage des films les plus prétentieux... Au-delà de l'idiotie d'un tel top qui ne devrait même pas exister, c'est marrant qu'autant de gens attribuent un tel qualificatif à ces oeuvres qu'ils trouvent étranges ou qu'ils comprennent mal, en prêtant donc de mauvaises intentions au réalisateur. L'artiste ne doit rien au spectateur et s'il contentait de suivre les sentiers battus, cela ferait longtemps qu'on s'ennuierait au cinéma.
Au contraire, j'y ai vu une excellente proposition de cinéma, très originale et qui m'a sorti de ma zone de confort. Avec Leos Carax, je comprends vraiment à quoi sert le cinéma : rendre l'impossible possible. C'est génial de voir une telle prise de risque, qui bouscule sans cesse le spectateur avec des choix très radicaux. Dès le départ, je savais que j'allais aimer.
Les interprétations du film sont assez simples finalement. Moi qui craignais une oeuvre trop opaque, j'ai beaucoup aimé cette mise en abyme du cinéma, cette réflexion sur le statut d'acteur et sur l'idée qu'on jouerait tous un rôle en définitive, ainsi que les références à ses précédents films. De plus, cela permet au cinéaste français d'explorer tous les genres dans un même film.
C'est l'un des films les plus dingues que j'ai vus, absurde, surréaliste, parfois drôle et finalement touchant. Il est probable qu'il aurait pu être ma Palme d'or de 2012.