Ma Concert-othèque
34 albums
créée il y a plus de 9 ans · modifiée il y a environ 8 ans‘Asunder, Sweet and Other Distress’ (2015)
Sortie : 30 mars 2015 (France). Post Rock, Drone
Album de Godspeed You! Black Emperor
Woozz a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Je suis totalement sonné.
Mes oreilles bourdonnent encore du mastodonte qui vient de s'abattre sur moi. Je viens probablement de vivre le concert de ma vie.
Deux des principales caractéristiques de GY!BE, c'est que leur musique est épique, et puissante. Déjà sur CD, on s'en rend bien compte. Mais c'est quand la guitare de Moya, la basse de Amar, et la grosse caisse de Herzog résonnent dans ta poitrine à t'en faire sortir le cœur, que tu prend conscience de la monstruosité de leur son.
Le concert commence par le traditionnel drone d'ouverture. J'en avait entendu parler, mais le vivre en live est une tout autre histoire. La lumière, et les voix des spectateurs s'éteignent progressivement, tandis que le drone de guitare sortant des enceintes se fait plus puissant.
Sophie et Thierry rentrent alors, pour nous jouer un début de morceau au violon et contrebasse. Puis rentrent les autres progressivement, et rejoignent progressivement les cordes avec leurs guitares, basses et percussions. Magique.
Pendant près de 2 heures, le groupe jouera tour à tour des morceaux de leur discographie, des inédits (que j'espère retrouver sur un prochain album), et pour terminer, 'Asunder, Sweet and Other Distress' en entier.
Puis une fois ces morceaux finis, ils sortent, un par un, en laissant tourner un autre drone. Quelques signes de la main, accueils très chaleureusement par le public, mais c'est tout. Pas un seul mot. Le public est déchainé, il crie. Sous l'insistance, ils reviennent nous jouer le morceau "Moya", ce qui, apparemment, n'est pas dans leur habitude. Puis ils repartent comme ils sont venus, la salle se vide. Je rentre chez moi, hébété et dans les vapes.
Cette image d'épinal restera graver dans ma mémoire à jamais : Moya, impassible sur sa guitare ; Bryant, penché en avant sur ses cordes et dos au public ; Menuck, cassé en deux et agitant les pieds comme un fou ; Amar, en retrait, campé sur sa position les jambes écartés, juste à coté d'Herzog et Girt, qui échangent régulièrement leurs places ; Pezzente, presque au centre de tout ce petit monde, et enfin Trudeau, nu pied et battant la mesure frénétiquement.
Je ne pense pas revivre une expérience aussi intense de sitôt. Je ne vois pas un seul groupe capable d'arriver à ce niveau.
10/10
You’re Dead! (2014)
Sortie : 6 octobre 2014 (France). Jazz, Electronic, Future Jazz
Album de Flying Lotus
Woozz a mis 8/10.
Annotation :
Fly Lo est un monstre, tant sur disque que sur scène.
Je rentre dans la salle, la première partie avait déjà commencé. Shabazz Palaces, groupe que j'affectionne beaucoup, nous offrait un show d'excellente qualité. Tendai 'Baba' Maraire, baguettes sur sa cymbale et ses congas, accompagnait parfaitement Ishmael Butler, au chant et à la tablette. Ils entonnent quelques morceaux déjà classiques de Lese Majesty. Une séance d'impro m'a particulièrement marqué, les instruments acoustiques et électroniques se complétant parfaitement.
Puis ils sortent, la salle se rallume, je vais m'acheter à boire, en attendant que le Roi fasse son entrée. Soudain, j'entend un hurlement dans la salle. Ça y est, il est là.
Fly Lo est enfermé dans un espèce de cube qui ressemble à une moustiquaire sur lequel seront projeté, tout au long du concert, des effet visuels magnifiques, hypnotiques, et souvent morbides et dérangeants. Il parle, chauffe un peu la salle, puis il s'esclaffe : "Oh wait.... YOU'RE DEAD!". Le premier morceau de l'album susnommé éclate. Putain ça commence bien.
Pendant un peu plus d'une heure, le Lotus nous régale. La majorité des morceaux sont des inédits, ou des remix. Je reconnais quelques sons de ci de là, notamment le fameux "Camel", tiré de son album "Los Angeles".
J'ai senti comme un coup de mou au milieu du show, on aurait dit qu'il essayait de caler ses moins bon morceaux à ce moment là. Mais il a regagné mon intérêt très rapidement, dès qu'un extrait de Wesley's Theory retenti dans les enceintes. Autre moment mémorable : si il ne s'adresse pas souvent au public pendant le set, on l'entend dire à un moment: "One day here, another day here, another day here... But You'll Never Catch Me!". Le riff au piano, reconnaissable entre mille, surchauffe la salle.
D'un coup, il enlève son masque, et se met à chanter des morceaux de Captain Murphy. Il sort de son cube, vient sur le devant de la scène, check les fans. Le set se transforme en concert de Hip Hop. Puis une fois qu'il en a assez, il revient sur le devant, il parle, raconte un peu sa life. Le mec est quand même très cool.
Franchement, sans cette partie centrale légèrement faiblarde, ç'aurait été parfait. Merci Fly Lo.
8/10
Unis vers l’uni (1985)
Sortie : 1985 (France). Pop, Chanson
Album de Michel Jonasz
Annotation :
16 mai 2015, Espace Delta, Pleurtuit.
Quelle surprise! J'ai suivi mes parents qui 'avaient acheté un ticket très gentiment. Je connais Jonasz, par mes parents toujours, depuis très longtemps même. J'en gardait un souvenir assez mitigé : je me souviens que petit, j'aimais l'énergie pop du bonhomme. Mais c'est tout, basta. Pour moi, il fait parti de cette génération de chanteurs/compositeur pop des années 80, à la Voulzy, Souchon, Sheller etc.
J'allais donc à ce concert, pas à reculons mais avec un à-priori assez négatif, cet à-prioris ayant été renforcé quelques heures plus tôt lorsque j'appris qu'il était seul sur scène, avec juste un pianiste.
Seulement voilà, le vieux loubard a encore quelques tours dans son sac! Déjà, on sent un professionnalisme à tout épreuve : totalement à l'aise sur scène, il joue, plaisante, bavarde avec le public. Ça met à l'aise. On sent également une très grande complicité entre lui et son pianiste (qui n'est autre que Jean-Yves D'Angelo, j'y reviendrai). Ils s'évertuent même, plusieurs fois dans le concert, à faire des mini sketch plutôt réussi! Pas banal, vous en conviendrez.
Mais le principal maintenant : la musique. Le duo piano/voix n'est pas exactement ce que je préfère. Mais la virtuosité de D'Angelo, et l'aura de Jonasz fonctionnent. De plus l'artiste m'étonne avec un répertoire très large et éclectique : pop française, chanson à texte, bossa nova, samba! La musique est varié, et le pianiste impeccable! J'apprécie, mais sans être emporté. Le seul petit truc original est que Jonasz a placé deux micro dans ses poches, qu'il gratte et tape pour faire office de percussion. Mais bref, je ne suis pas transporté. Soudain, ils abandonnent le piano, pour rendre un hommage à un style que Jonasz affectionne particulièrement : le Blues. Guitare, Cajon, et voix graveleuse me ravissent. Jean-Yves, en plus d'être un virtuose de piano, manie également très bien la guitare! Ils reprennent un titre mythique de Muddy Waters, "Hoochie Coochie Man". Puis du Rythme and Blues, avec James Brown! Yes, ça me plait de plus en plus! Lors du premier rappel, c'est Jonasz qui prend le piano et D'Angelo s'installe au cajon, pour nous jouer une très belle version des "Fourmi Rouge", minimaliste mais poignante. Et pour finir, deux titres classiques de son répertoire.
L'ensemble du spectacle est accompagné par un jeu de lumière classique, mais bien exécuté, varié et coloré.
6,5/10
Punish, Honey (2014)
Sortie : 15 septembre 2014 (France).
Album de Vessel
Woozz a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
23 mai 2015, La Villette Sonique, Paris.
La soirée de samedi à La Villette Sonique (ma première participation) s'annonçait très prometteuse. Je n'ai pas été déçu.
Vessel ouvre le bal. Avec son électronique industriel teinté de noise, il manie avec dextérité les lignes de basses et les textures. D'une abrasion féroce, l'Anglais nous offre un spectacle remarquable. Les rares projecteurs qui l'éclaire rendent le show encore plus sombre, noir, et oppressant. J'entend, pas très loin de moi, l'un des caisson de basse expulser furieusement de l'air. De la puissance brut, voilà ce qu'est la musique de Vessel. Le mec créé sa musique en live, en reprenant quelques sample de son dernier album (notamment de Red Sex, morceau qui m'avait particulièrement marqué).
Je ne sais pas si c'est le fait de l'entendre avec des enceintes surpuissantes, mais je crois que Vessel durcit le ton. Alors que son premier album était très IDM, le deuxième rentrait dans quelque chose de bien plus violent, et ce live me montre qu'il essaye d'aller encore plus loin dans l'abrasion industriel que les textures qu'il utilise deviennent de plus en plus agressives, ce qui n'est pas pour me déplaire.
Je vous le dit, ce mec est un espoir de la scène électronique expérimental. A suivre, de très près.
7,5/10
Gloss Drop (2011)
Sortie : 5 juin 2011 (France). Math Rock, Alternative Rock
Album de Battles
Woozz a mis 9/10.
Annotation :
23 mai 2015, La Villette Sonique, Paris.
John Stanier est fou à lier. Il a a clairement le diable au corps. 10 minutes de show, et sa chemise avait déjà changé de couleur tellement il transpirait à grosse goutes. Cela dit, ça n'est pas un défaut d'être fou pour faire de la musique. Battles me l'a prouvé.
L'installation du groupe est assez unique. Coté jardin, Ian Williams avec sa guitare, ces ordi et tablettes, et ses deux synthés, quasiment à la verticale dans le sens de la longueur, tenu par des scratch. Coté cours, Dave Konopka avec sa basse et sa guitare, et son ordi au sol avec quelque pédales d'effet je suppose puisque je ne voyais pas d'ou j'étais. Enfin, au centre, cette batterie triomphale, avec, fait marquant, un grosse cymbale Zildjian situé à au moins 2m50 de hauteur du sol, de sorte qu'il est presque obligé de se lever pour aller la taper.
La plupart du temps, John Stanier n'utilise que le charley et la caisse claire, avec une dextérité incroyable. Il joue avec le rythme de manière déconcertante. Je suis incapable de le quitter des yeux. De toute façon, on sait tous très bien que c'est lui l'attraction principale lors des lives. Il se donne à fond sans arrêt. Je ne pense pas qu'il soit totalement exagéré de lui donner le titre d'un des meilleur batteur de sa génération. Ian Williams quant à lui, a une manière bien à lui de jouer de la guitare : elle est sanglé très haut (au niveau de sa cage thoracique), et il la secoue comme un dératé la moitié du temps, pour une raison que j'ignore totalement... Dave Konopka semble être le seul dont la santé mentale n'a pas encore été détérioré par la folie destructrice du groupe, et reste assez calme et statique, contrairement à ses deux compères.
Le groupe a alterné entre nouveaux morceaux (qui serons probablement présent dans le nouvel album), reprises de morceaux déjà classique de Gloss Drop (Futura, Ice Cream), ainsi qu'une reprise dantesque de "Atlas", issue de l'album Mirrored. Le public entonne les paroles incompréhensibles du morceau avec fureur. Et moi aussi, même si j'ai aucune idée de ce que je raconte. La folie est donc contagieuse.
Le dernier morceau joué est sobrement intitulé "Bernard Henri Lévy vs. Jacques Tati, subtitled Jacques Tati always win" (je vous jure que c'est vrai).
Avec leurs mélodies dissonantes, leurs effets électroniques qui percent les tympans, et leur énergie brut qui donne envie de sautiller, Battles est vraiment un groupe unique.
8/10
Clark (2014)
Sortie : 2 novembre 2014 (France). IDM, Ambient, Techno
Album de Clark
Woozz a mis 8/10.
Annotation :
23 mai 2015, La Villette Sonique, Paris.
Un génie. Clark n'est ni plus ni moins qu'un génie.
L'un des producteur de musique électronique les plus doués de sa génération, et probablement de tous les temps. Une claque sans précédent.
On ne présente plus Clark. Considéré comme le fils spirituel d'Aphex Twin (rien que ça), l'Anglais a développé, depuis ses début, un son qui lui est propre, et s'illustre depuis peu dans un nouveau registre ; je pense très sincèrement qu'un nouveau genre devrait être inventé pour coller à ce qu'il fait. J'y ai un peu réfléchi, et "I-Techno" me parait un bon compromis : le fond de la musique de Clark, c'est la Techno puissante et extrêmement efficace. Mais cette Techno est tellement travaillé, tellement changeante, tellement détaillée, qu'elle perd en partie sa "dançabilité". Elle devient plus cérébral, comme de l'IDM. Ce qui créé un paradoxe saisissant : on a envie de se balancer comme des fous sur sa musique, mais on a en même temps envie d'écouter avec attention toutes les textures que Clark nous balance à la gueule chaque seconde.
Clark ne laisse pas tourner une boucle plus de 2 minutes sans lui implémenter un autre son, une autre texture, ou la transformer en une autre boucle, totalement différente. Car les transitions sont parfaites. Je ne vois pas vraiment quo dire de plus, c'est JUSTE parfait. C'est totalement renversant, faire un sans faute sur un live de près de 2 heures. Clark manie avec une dextérité à peine croyable des dizaines de sons et textures, empilés les uns sur les autres. Et ça fonctionne parfaitement. Le beat n'est jamais régulier, toujours marqué sur les demi temps ou même n'importe quand, qu'importe, la maîtrise est totale, absolue. Il n'y a rien à redire.
Sa musique est riche, profonde, magnifique, pleine de surprises, magistralement exécuté. Parfaite.
Je répète donc, Clark est un génie, on ne le dira jamais assez.
9,5/10
Buried Fires (Single) (2008)
Sortie : 4 août 2008 (France).
Single de Gum Takes Tooth
Annotation :
24 mai 2015, La Villette Sonique, Paris.
Ce dimanche soir là, j'allais à La Villette avec un peu moins de conviction que le jour précédent : sur les 5 artistes qui passaient, je n'en connaissait qu'un, Andy Stott, que je voulais absolument voir.
Au lieu de se passer sur la grande scène de la Nef Nord de la grand Halle, Gum Takes Tooth était installé dans un petit forum au -1. Le cadre a du pas mal jouer sur mon appréciation. C'était blindé de monde, et je ne voyait quasiment rien. De ce que j'ai pu voir, les deux musiciens projetaient des formes géométrique (un truc bien cheap) sur un petit écran derrière eux. Franchement, ça n'apportait pas grand chose.
Musicalement, ç'aurait pu être plus intéressante si la formule n'avait pas été exactement la même à chaque fois : le batteur choisi un rythme, le répète sur tout le morceau, et l'autre type improvise avec ses instruments électronique, avec un son noise/industriel. Ça devient assez vite lassant en fait. Ça plus le fait que je voyais QUE DALLE, je suis parti avant la fin, réserver ma place devant la grande scène.
5/10
Black Light Spiral (2014)
Sortie : 24 février 2014 (France).
Album de Untold
Annotation :
24 mai 2015, La Villette Sonique, Paris.
Untold n'est pas un mauvais producteur de Techno. C'est juste qu'il lui manque quelque chose, une touche en plus, qui ferait que sa techno deviendrai intéressante. Pour le moment, c'est juste sympa, sans plus. Certaines transitions étaient abruptes, mal travaillés, voir pas du tout. Ça reste plutôt sympa, et on voit que le mec fait des efforts, qu'il mix en live, donc je lui crache pas totalement dessus, au contraire, il est dans la bonne voix pour gagner en originalité.
6/10
Faith in Strangers (2014)
Sortie : 17 novembre 2014 (France). Techno, Ambient, Bass Music
Album de Andy Stott
Woozz a mis 8/10.
Annotation :
24 mai 2015, La Villette Sonique, Paris.
Prenez tous les superlatifs que vous connaissez, mettez les dans la même phrase, et vous aurez une idée de la puissance que dégagent les lignes de basses d'Andy. Je ne pense pas avoir jamais entendu un travail aussi méticuleux sur les basses. Ça tremblait tellement fort, ça faisait presque peur.
Les lives en France d'Andy sont rares. Le dernier date d'il y a trois ans d'après ce qu'on m'a dit. Et pour le spectacle qu'il a offert, je suis prêt à attendre 3 ans de plus pour le revoir.
Les voix féminines typiques de Stott étaient au rendez vous. Je trouve ça assez cheap généralement de rajouter des samples de voix féminine par dessus ta Techno, ça fait cliché. Mais lui, il ne se contente pas de rajouter la voix, il la fusionne parfaitement avec sa musique, à l'aide de je ne sais combien d'effets électroniques divers. Ça passe totalement, ça devient même une marque de fabrique. Il y a un truc assez étonnant que j'ai remarqué, c'est que quasi-systématiquement, le début des morceau ne me plaisait pas trop : je les trouvaient soit bizarrement construit, soit un peu cheap. Sauf qu'à chaque fois, il se débouillait pour construire autour de ce début de morceau, pour le rendre incroyablement puissant et intéressant.
D'ou sort il cette puissance? Comment il arrive à créer ces basse monstrueuse et sans pareil? Aucune idée, ce que je sais c'est que moi ça me rend tout chose.
9/10
Transverse (Live) (2012)
Sortie : 26 mars 2012 (France). Electronic, Experimental
Live de Carter Tutti Void
Annotation :
24 mai 2015, La Villette Sonique, Paris.
Quelle claque. La violence du truc... Une unique ligne de basse démentielle et monolithique, et des expérimentations électroacoustique par dessus pendant plus d'une heure. Mais qu'est ce que c'est que ce truc? J'ai jamais rien entendu de pareil.
Des guitares, des archets de violon, des baguettes de batterie, un micro, des trucs électronique et des ordi, et nous voilà plongé dans un endroit sombre d'où l'on ne ressort pas indemne.
La fille la plus proche de moi est celle que j'ai naturellement le plus observée. Elle torture sa vieille guitare, lui frappe dessus avec la baguette, lui insère cette dernière entre les cordes... Et à chaque fois, un son encore plus étrange et fantomatique sort des enceintes. En face, sa collègue se contente de frotter frénétiquement les cordes de sa guitare sans bout avec un bottleneck. Elle lâche également de temps en temps une plainte déchirante dans son micro. Le mec, je ne le vois pas. Il est caché par une plateforme sur laquelle est probablement posé un monceau de trucs électronique divers. En me levant sur la pointe des pied, je le vois bouger la tête frénétiquement au rythme de ce beat démoniaque. Je devine que c'est lui le responsable de la ligne de basse.
A moment donné du set, dans un des brefs instants de répit que le groupe nous accorde, je me dit qu'il y'a un petit coté Throbbing Gristle dans la musique de CTV... Eh bah ça tombe bien! Chris Carter et Cosey Fanni Tutti sont deux membre du groupe légendaire. Comme c'est étonnant.
Les deux filles se regardent et rient discrètement. Un son inhabituel est sorti de leurs furieuses expérimentations? Impossible de savoir... La fin du set me réserve une dernière surprise : le public, pourtant très hétéroclite, est conquis. Une musique si abstraite, si expérimental, a eu presque plus de succès que Stott ou Untold 2 heures avant. Et ça c'est plutôt cool.
7/10
Red Mecca (1981)
Sortie : 1981 (France). Electronic, Industrial
Album de Cabaret Voltaire
Annotation :
24 mai 2015, La Villette Sonique, Paris.
J'écris cette review plusieurs jours après le concert, c'est un peu moins frais dans ma tête.
Les quelques recherches Google d'avant concert m'apprennent rapidement que Cabaret Voltaire n'est pas un groupe d'Anarco-Punk comme je pensais, mais bien un des groupes d'électronique les plus important des dernières décennies. J'ai également appris... qu'ils n'existent plus. Le groupe s'est séparé en 95. Ah bon. Il va en fait s'agir en fait d'un set de Richard H. Kirk, ancien membre du groupe. Un taré de plus qui a fait tellement de choses dans sa vie qu'il devient rapidement impossible de s'y retrouver dans sa disco.
Il arrive, tranquille, sans rien dire, mâchant nonchalamment un chewing-gum, et s'installe derrières quelques boites et machins électronique, et nous lance depuis une drum machine, un beat, simple mais avec un son industriel déchirant. Il se tourne un instant et fait sortir une note d'un synthé, tellement fort que ça me fait sursauter. En fait, la musique de Kirk consistera principalement de ça : un beat indus, avec au fur et à mesure divers effets électronique surpuissants (noise, indus encore) rajouté par dessus. Une espèce de mélange de techno indus, noise, et electro-indus. Un truc dément.
Il a une manière bien à lui d'effectuer les transition : en fait, y'en a jamais. Quand il en a marre, il coupe tout et recommence de zéro. Pourquoi pas après tout. Ça fait baisser la tension très rapidement, pour la faire remonter en flèche l'instant d'après.
Sur l'écran derrière, la guerre, la police, la misère, la violence. En boucle. Un set hors du temps pour finir la soirée, j'aurai pas pu rêver mieux pour finir.
7/10
Emerald Sky (2015)
Sortie : 25 mai 2015 (France).
Album de Bärlin
Annotation :
18 juin 2015, Le Petit Bain, Paris.
Avec Tintamarre Wazoo et Erw.
Tintamarre nous bassinait depuis des jours avec son Bärlin, je me devais bien d'y aller (en vrai ils nous a pas bassiné du tout).
Le Petit Bain, toute petite salle que je ne connaissais pas, offre un cadre assez remarquable : sur la Seine à Bercy, une salle minuscule en sous sol (en sous fleuve pour le coup), qui offre une proximité rare avec les artistes.
Les artistes justement, parlons en. Un trio tout à fait original clarinette/basse/batterie nous a offert un super concert. Le genre est difficilement descriptible : tour à tour rock experimental, post-rock, avec même une touche de stoner rock de temps en temps, et une clarinette aux accent jazz manouche, avec un chant à la Tom Wait ou Nick Cave (deux grand inspirations du groupe). Il est d'ailleurs intéressant de noter que le chanteur ressemble PHYSIQUEMENT à Tom Waits, avec une décennie ou deux d'alcool et de clope dans la tronche en moins...
Le mélange fonctionne très bien, et ressemble à peu de choses que j'ai eu l'occasion d'entendre. Moi qui ne suis généralement pas impressionné par les voix, je dois dire que je chanteur m'a un peu soufflé, à crier dans son micro et même dans parfois dans un mégaphone! Le bassiste m'a également épaté, avec des passage presque "dronesque". Une excellente surprise, et un groupe à suivre de près dans les prochaines années.
7,5/10
We Insist ! (2014)
Sortie : 17 février 2014 (France). Experimental, Noise, Math Rock
Album de We Insist
Annotation :
24 juin 2015, Le Petit Bain, Paris.
J'ai dû rater un morceau ou deux au début, mais je suis un peu rester sur le cul. We Insist est apparemment un groupe français qui existe depuis le milieu des années 90. Ils opèrent dans le genre math rock, que j'ai d'abord pris pour du post-hardcore. Sans vraiment révolutionner le genre ou être particulièrement expérimentaux, c'est le genre de groupe qui a le chic pour trouver des riff qui marchent tout le temps. C'était tout le temps très entrainant, et l'énergie qu'ils déploient n'y est probablement pas pour rien. Fait remarquable, c'est le batteur qui a le lead singing. Je me demande très sincèrement comment il peut faire pour garder le rythme (si souvent chaotique en math rock) et chanter par dessus en même temps... Le talent, sans doute.
On a eu également le droit à deux morceaux sans percussion, où le batteur est venu chanter en avant scène. Pas désagréable, mais le math rock sans batterie perd du volume et de la puissance.
Le batteur était tout simplement excellent, et les guitariste/bassiste le suivaient de près. Son jeu était très varié, et les changements abruptes de tempo, point délicat et difficile à maitriser, était toujours impeccables et ne tombaient jamais à plat.
Pour le dernier morceau, le bassiste est même descendu dans la fosse, pour jouer au milieu des spectateurs qui secouaient frénétiquement leurs têtes. Le seul regret que j'ai est que le groupe est normalement constitué en plus d'un saxophoniste, qui n'était pas là. J'aurai été curieux de voir ça.
7,5/10
Ütopiya? (2015)
Sortie : 26 mars 2015 (France).
Album de Oiseaux-Tempête
Woozz a mis 7/10.
Annotation :
24 juin 2015, Le Petit Bain, Paris.
Swans a mangé Sigur Ros. C'est ça, Oiseaux-Tempête en live. Je ne m'attendais sincèrement pas à ça.
Composé ce soir là d'un bassiste, un batteur, un guitariste/clavieriste, et un saxophoniste, j'avais dans la tête l'image d'un groupe à l'esthétique sombre, mais soigné, avec un son pas trop musclé mais tout de même puissant. Eh bien j'avais tout faux. Il y a une abrasion féroce chez O-T. Les seuls éléments mélodique sont amenés par la basse, qui joue systématiquement de superbes riffs, qui sont ensuite enrichies au fur et à mesure du morceau. A coté de ça, la batterie part en folie crescendo dans tous les morceaux, le guitariste torture sa guitare pour en faire sortir un son dronesque et sans forme, qui vient sans cesse épaissifier l'atmosphère des morceaux déjà sombre. Enfin, le saxophoniste improvise de manière continue, et à même eu le droit à quelques solos. Autre fait intéressant, le guitariste, multi-instrumentaliste, a utilisé à plusieurs reprise un saxophone électrique dont le son était modifié par ses instruments électroniques avec un effet de sustain (sans doute), pour créer encore une fois une sorte de drone sans fin qui se superposait merveilleusement avec la mélodie lancinante de la basse.
Au milieu du concert, G.W. Sok, l'ancien chanteur de The Ex, rentre sur scène pour venir déclamer un spoken word probablement intitulé "Someone Must Shout We’ll Build The Pyramids". Impassible, sa voix se marie totalement à la musique de O-T. Je n'écoute pas les paroles, mais frisonne à l'écoute de cette voix. Le mélange fonctionne diablement bien.
Je reste scotché face à un déferlement de puissance auquel je ne m'attendais pas. Je reconnais peu de morceaux à part le dernier ; une reprise de Kyle Elison, mon morceau préféré du groupe, qui a fini de m'achever. Je reconnais instantanément le sample du début du morceau, et me concentre immédiatement : j'ai été tellement surpris jusque là, j'espère qu'ils ne vont pas me décevoir maintenant.La batterie, renforcé pour l'occasion par un autre percussionniste, joue furieusement vite et fort. La basse rentre en jeu, pour venir jouer le fameux riff que j'attendais. Au lieu des effets électroniques plutôt gentillets que l'ont peut entendre sur disque, le groupe déploie de formidables moyens pour faire du bruit. Ça marche, le morceau est une réussite totale. Je pars avant le rappel, voulant rester sur cette note plus que positive.
9/10
To Be Kind (2014)
Sortie : 3 mai 2014 (France). Noise, Experimental, Post Rock
Album de Swans
Woozz a mis 10/10.
Annotation :
8 juillet 2015, Le Trabendo, Paris.
The Heaviest Band In The World mérite totalement son nom. La musique de Swans n'est pas puissante parce qu'il jouent fort, elle est puissante parce que tout dans leur son ou composition est fait pour défoncer les tympans. Et c'est totalement jouissif.
Le concert commence. Thor rentre seul sur scène, et place devant un Gong. Et il tape, tape, tape... En crécendo/décrécendo. Je ne sais pas combien de temps ça dure. Puis le batteur, Phil Puelo, rentre à son tour, et vient renforcer le son du gong, déjà assourdissant, avec sa batterie. Kristof Hahn rentre à son tour, et se place devant sa lap steel, de laquelle ne sort que des sons électroniques extrêmement violents et "dronifiés". C'est d'ailleurs de là que vient, en partie, la monstruosité sonore du concert ; à aucun moment Hahn n'a arrêté de jouer de cet instrument étrange. Les 3 guitaristes/bassistes font enfin leur entrée. La salle est ravie de voir Michael Gira, le leader de ce groupe légendaire. Comme à son habitude, il va passer le concert à vociférer dans le micro, faire des gestes digne d'un shaman, et jouer comme un dératé. Jouissif je vous dit.
Je ne crois pas avoir reconnu de morceau (ou peut être un ou deux riffs de basse), donc je pense qu'il s'agissait essentiellement de nouveaux morceaux. Quoi qu'il en soit la formule Swans semble ne pas trop évoluer (toujours ce rock expé monstrueusement violent, avec des morceaux long et sombres), à une exception : un des morceaux commençait par un riff de basse digne d'un morceau de rock alté. Je suis surpris par cette touche, et écoute son développement avec attention : petit à petit, ce riffs est agrémentés des sons typiques qu'on peut trouver sur TBK, pour finalement totalement se fondre dans le maelström ambiant. Dingue!
A plusieurs reprise j'ai vu Gira gueuler sur Hahn parce qu'il ne faisait pas les choses comme lui le voulait. C'était à la fois drôle et gênant. Autre chose que j'ai remarqué, Gira regarde souvent son bassiste, son batteur, ainsi que Hahn, mais je ne l'ai jamais vu se tourner vers le deuxième guitariste, Norman Westberg. Je pense que c'est parce qu'ils se connaissent depuis tellement longtemps qu'ils n'ont même plus vraiment besoin de communiquer : Westberg était dans le groupe à sa formation, il a joué sur Filth, et tous les autres albums jusqu'au milieu des années 90. Gira et lui ont une historie musicale commune tellement chargé et légendaire, ça me fait frissonner.
9/10
Fuzz (2013)
Sortie : 1 octobre 2013 (France). Rock, Hard Rock, Garage Rock
Album de Fuzz
Woozz a mis 7/10.
Annotation :
30 aout 2015, Rock en Seine, Paris.
Première participation à Rock en Seine, place offerte par les collègues du taf (merci les copains!).
Je suis accueilli par Fuzz. Je m'attendais à une bonne performance, quelque chose de cool mais sans attente particulière, j'étais simplement curieux de voir Ty Segall, artiste que j'ai découvert récemment et qui m'intrigue grandement. Je ressors enthousiasmé par la performance.
Robe aux couleurs du drapeau LGBT, maquillage blanc, cheveux jusqu'aux épaules, Fuzz marque déjà par son style tout à fait particulier. Pendant le set, le guitariste casse sa sangle (il en a rien à foutre, il va la remplacer en coulisse comme si de rien était), et Ty tape tellement fort qu'il finit par déplacer sa pédale de grosse caisse. C'est un peu le bordel mais c'est drôle.
Les 3 artistes (Chad Ubovich a récemment rejoint le groupe) font beaucoup de bruit, la disto est réglé au maximum, bref, ça fuzz! Ty est à la batterie, je suis rapidement étonné par la diversité de son jeu. Excellent, rapide, jouant avec le rythme d'une manière déconcertante. Je le connaissait en tant que guitariste, j'ignorai totalement qu'il maitrisait également cet instrument. C'est également principalement lui qui chante, et j'avoue que je n'avais même pas remarqué qu'il avait une voix aussi aiguë, presque fluette.
Je suis presque sur que le set ne contenait que des nouveaux morceaux. Bien plus furieux que sur leur premier album, leur son penche encore plus du coté Heavy, avec des passages Stoner, presque Doom Metal. Il s'éloignent donc progressivement du Garage pour aller vers quelque chose de plus lourd. Bon à savoir.
7,5/10
For Madeleine (EP) (2014)
Sortie : 1 janvier 2014 (France).
EP de Seinabo Sey
Annotation :
30 aout 2015, Rock en Seine, Paris.
Pop Soul sans intérêt ni originalité, si ce n'est la joli voix de la chanteuse. Mis à part ça, les instru sont plates et d'une inoriginalité cuisante. En soi ça n'est pas désagréable, mais je trouve ça tellement ennuyeux et peu intéressant...
5/10
Currents (2015)
Sortie : 15 juillet 2015 (France). Rock, Psychedelic Rock, Indie Rock
Album de Tame Impala
Woozz a mis 4/10.
Annotation :
30 aout 2015, Rock en Seine, Paris.
Une joli petite rêverie psychédélique, sans prétention mais bien faite.
Tame Impala n'est pas un groupe que j'admire particulièrement ; je trouve leur neo-psychedelia sympathique et entrainante, mais pas autant que la hype me l'avait fait croire. En outre, leur dernier album m'avait bien déçu, le virage synthpop qu'ils ont opéré dénaturait leur musique, la rendant cheap et kitch. Mais c'était tout de même une occasion de voir ce qu'un groupe qui m'avait déçu sur disque donnerait sur scène.
Première impression: la moitié du groupe est défracté. A l'alcool ou à autre chose, mais vu leur tronche ils n'étaient pas dans leur état normal. Tant que ça les empêchent pas de jouer je m'en fout, et je dirait même que ça rajoute quelque chose en plus quand il s'agit d'un groupe psychédélique, comme si ils étaient eux même hypnotisés par leur musique.
Le premier morceau, également première piste de Currents, ouvrait le set agréablement ; c'est probablement le morceau que j'ai le plus apprécié sur cet album, et sa version live, bien que peu différente de la version album, ne m'a pas laissé une mauvaise impression. Je reste cependant sur mon opinion : en rajoutant ces éléments synthpop, le groupe a perdu une part importante de psychédélisme, précisément ce qui les rendaient intéressants sur leurs premiers albums. Heureusement, la suite du set était composé quasi exclusivement de "vieux" morceaux, ceux de leurs deux albums précédents. Ouf! L'ambiance est devenu d'un coup plus psychédélique, plus prenante et profonde. Je ne sais pas exactement quels morceaux ils ont joué, mais j'ai apprécié, sans pour autant être emporté.
Devant moi, une animalerie (des mecs déguisés avec des costumes d'animaux) se trémoussait en buvant des bières: un zèbre, un tigre, ainsi qu'une licorne rose, lunettes de soleil sur le nez, et qui avait tatoué sur ses mollets "Rise" et "Fall" (ça ne s'invente pas). Ce spectacle contribuait à renforcer l'ambiance onirique du set, et s'est imprimé dans ma mémoire avec une étrange netteté.
6,5/10
Run the Jewels 2 (2014)
Sortie : 24 octobre 2014 (France). Conscious, Hip Hop
Album de Run the Jewels
Woozz a mis 7/10.
Annotation :
30 aout 2015, Rock en Seine, Paris.
Run the Jewels (n.m.) : Duo de Hip Hop US, l'un des plus intéressant et prolifique à l'heure actuelle. Synonyme : mettre le feu.
Pour finir en beauté Rock en Seine, j'avais le choix entre RtJ... et The Chemical Brothers. Le choix a donc été vite fait. Il n'y avait pas un monde fou, et la scène n'était pas très grande, témoin de la notoriété peu développée du groupe en France.
Sur scène, deux grand "drap", avec les mains emblématiques du duo. Le DJ rentre en premier, il n'est pas très bien accueilli. Après tout, on ne le connait pas tant que ça. Plusieurs fois pendant le show, Killer Mike lui lance des serviette sur la tronche, c'est plutôt marrant ce petit cinéma entre eux, ça nous montre aussi la complicité qu'il peut y avoir entre les différents membres du groupe, même ceux qu'on connait pas tant que ça.
J'ai senti la foule totalement dans le délire, plus que ce que j'avais imaginé. Ils avaient l'air eux même surpris de la réaction du public. El-P s'exclame, au bout de 10 minutes "Holy shit this show is already 10 times better than we expected!". Bon, est ce qu'ils disent ça à chaque fois... Quoi qu'il en soit, tout le monde connaissait les paroles par cœur! Ça aussi, ça a eu l'air de les surprendre, mieux, de les satisfaire.
On sent une cohésion hors norme entre les deux MC. Ça fonctionne parfaitement. Même si à mon avis Killer Mike est un meilleur MC que El-P, la chimie qui se développe entre les deux en fait l'un des meilleurs duo de la scène Hip Hop actuelle.
A part un feat inutile avec un mec dont j'ai même pas retenu le nom à la fin du set, RjJ nous a offert un spectacle remarquable et énergisant.
Autour de moi, ça rap, ça fume, ça boit. C'est le dawa, et c'est exactement ce que j'attendais d'eux.
8/10
’Allelujah! Don’t Bend! Ascend! (2012)
Sortie : 15 octobre 2012 (France). Post Rock, Drone
Album de Godspeed You! Black Emperor
Woozz a mis 9/10.
Annotation :
22 octobre 2015, Université de Warwick, Coventry (UK).
L'enthousiasme se saisit lorsque je reconnu (d'abord la photo, puis le nom) l'un de mes groupe préféré sur le programme des concerts à venir de ma fac. Au milieu de quelques noms de groupes inconnus se dresse le mastodonte God's Pee. J'achète ma place dans la seconde qui suit.
Pour la deuxième fois de ma vie, je vais assister au concert de ma vie. Il y a quelque chose de spirituel dans cette musique, elle m'envoute sans que je sache exactement pourquoi.
La première partir d'abord. Deux mecs, un orgue à pédale, des tambourins, des micros, une cloche, des bouts de scotch, un tourne disque... Une musique artisanale, traditionnelle, moyenne-ageuse, qui se chance en expérience électroacoustique. Un truc assez dingue et surprenant. Je regrette de ne pas me souvenir du nom des deux bonhomme.
Le temps de débarrasser tout leur mathos, et Sophie & Thierry font leur entrée pour démarrer le drone d'ouverture. J'en ai déjà parlé, mais c'est un moment réellement spécial.
"Storm" ouvre le bal. Je suis surpris d'entendre les premières notes de l'ouverture du morceau ; je me souviens de ma première expérience avec GYBE, de ce frisson qui m'a parcouru lors de la première écoute de Lift Your Skinny Fists. Moment unique, hors du temps. Puis Mladic, le Beemoth, et quelques autres morceaux que je connais mais dont le nom m'échappe font parti du programme. L'ensemble du set est en fait un drone titanesque, sans aucune forme et d'une rare puissance. Puis ils s'en vont, un par un et sans dire un mot, simplement un geste de la main. Le drone continue de tourner dans les ampli, à vous faire imploser les tympans.
Magistrale, unique.
10/10
v2.0 (2014)
Sortie : 17 mars 2014 (France). Contemporary Jazz, Jazz, Electronic
Album de GoGo Penguin
Woozz a mis 7/10.
Annotation :
13 février 2016, Université de Warwick, Coventry (UK).
Enfin un concert digne de ce nom dans mon trou perdu. Après plusieurs mois d'attente, je peux enfin retrouver l'expérience live qui m'a tant manqué.
Gogo Penguin pratique un Jazz classique, léché et qui peut manquer d'audace. Mais leurs atouts me font vite oublié leurs quelques défauts: une énergie et synergie redoutable, ainsi qu'une agilité rythmique assez peu commune. J'y vais sans avoir écouté leur dernier album.
Les reprises sont de bonne facture, et j'aime repérer les différences entre les morceaux studio et live. En fait, l'ossature des morceaux reste la même, mais toute la partie externe est totalement transformée: on retrouve les riffs, les structures et évolutions sont les mêmes, mais les mélodies sont sujettes à beaucoup d'improvisation de la part des 3 musiciens.
Concernant les inédits, j'observe un décalage dans le rôle que tiennent chacun des musiciens. L'instrument principale, traditionnellement le piano, est plus ou moins replacé par la batterie. Alors que c'est l'instrument de soutien par excellence, la batterie devient souvent le centre de l'attention. Il faut dire que le batteur est assez exceptionnel, dans l'improvisation permanente et la réinvention de son instrument. Plus précisément, il y a une invasion des roles entre le piano et la batterie: le piano, instrument de tête par excellence, se contente souvent de répéter des riffs ou phrases en pattern régulier, et fini par dicter la rythmique. A l'inverse, la batterie est rarement régulière ; elle change sans cesse, ne se répète pas. Même si on ne peut pas vraiment parler de mélodie, il y a une certaine forme de musicalité dans le jeu du batteur.
La contrebasse joue ici un rôle hybride. Elle donne souvent un rythme, calqué sur le piano, mais se retrouve souvent à dicter la mélodie. C'est l'instrument le plus en retrait des 3. Le contrebassiste a une série de pédale qu'il utilise pour modifier le son de son instrument.
Le clou du show est, sans conteste, la reprise de One Percent, leur meilleur morceau sans aucun doute ; non seulement le riff de piano est ultra catchy, mais cette fin est magistrale, à l'esthétique glitch comme si le disque était rayé. Encore une fois, c'est ce genre de moments qui démontre l'agilité magistral du groupe. Le public est d'accord avec moi d'ailleurs, c'est le morceau qui reçoit le plus d'applaudissement.
7,5/10
Adhesive (EP) (2014)
Sortie : 20 janvier 2014 (France).
EP de Container
Woozz a mis 7/10.
Annotation :
28 mai 2016, La Villette Sonique (Wip), Paris
Arrivé un peu en retard, mais ce que j'ai vu était très très cool. Beaucoup d'énergie, son très abrasif mais extrêmement contagieux et beat ravageur. Container maitrise très bien ses constructions de morceaux, implémente ses layers avec beaucoup de subtilité.
Sa musique s'était durcit au fil de ses LP/EP (Adhesive EP avait atteint un niveau assez ouf de "j'en ai rien à battre je balance tout d'un coup dans ta gueule"), mais il s'était calmé un peu avec son LP de 2015, et le set reflétait cette accalmie : plus de travail dans l'implémentation des sons, ce qui n'est pas pour me déplaire.
Par contre ses transitions étaient pas top. Juste des interludes noise, sans connexion entre les morceaux. Dommage parce que ça cassait la dynamique du set.
7/10
A Tape (2015)
Sortie : 23 février 2015 (France). Electronic, Acid, Techno
Album de Helena Hauff
Annotation :
28 mai 2016, La Villette Sonique, Paris.
Là aussi, raté le début mais le set était long donc j'ai eu le temps de bien m'imprégner.
Je connais Helena Hauff seulement de nom, je sais qu'elle a un certain succès dans la scène techno underground actuellement, donc c'est toujours intéressant de découvrir des artistes techno en live pour ensuite faire la comparaison avec leur travail studio. Mixage au vinyl, fait remarquable et simplement très cool. C'était plutôt marrant de la voir plonger dans son sac de squeud en quatrième vitesse pour trouver le prochain morceau à jouer.
La techno d'Helena est plutôt classique en général, mais par moments elle part dans des trips acid techno qui contrastent très bien avec le reste. Je suis impressionné par ses transitions, parfaitement maîtrisés. Globalement il y avait quelques temps mort, mais ils sont vite rattrapés.
Très bon set, bien varié et bien exécuté. Helena Hauff sait vraiment y faire.
7/10
Club Music (Single) (2014)
Sortie : 12 mai 2014 (France). Electronic, Industrial, Experimental
Single de Powell
Woozz a mis 7/10.
Annotation :
28 mai 2016, La Villette Sonique (Wip), Paris.
L'évènement de la Villette Sonique de cette année, c'était bien entendu la venu de Boredoms en France, premier concert live dans l'hexagone depuis presque 15 ans. L'attente était très grande, et les concerts que j'avais prévu ce jour là (Container et Powell principalement) faisait quasiment office de fillers, pour faire patienter en attendant les Messi.
Je m'étais trompé à point difficilement compréhensible... Powell a retourné le Wip sans même qu'on s'en rende compte, signant ainsi le meilleur concert de la Villette de cette année, et le meilleur concert de techno auquel j'ai pu assister jusqu'à présent.
La férocité du son de Powell est déjà difficilement descriptible sur disque, mais alors en live... Au moment où je rentre dans la salle (j'étais dans les premiers), il commence à tester son matos. Il balance une déflagration immense qui me fait sursauter. Le mec est à l'échauffement et il est déjà en train d'enterrer la concurrence. Techno industriel dépouillé, glitchs perçants sans interruption, la techno du Londonien est unique, et massacre tout sur son passage. Transitions en béton armé, ça sort de nulle part on sait pas comment il fait mais ça fonctionne à la perfection. Beat calé au millimètre, ça déboîte sans arrêt sans aucun temps mort.
Powell se remue, s'énerve de pas voir la foule enthousiaste. Nous, on est à fond, ça gigote comme pas permis, ça se bouscule, ça crie, ça se déboite le cou en headbang, ça monte sur les épaules, ça boit le Whisky Coca à la sauvage parce que ça a perdu le bouchon de la bouteille... Un souvenir hors du commun, tant pour l'ambiance que pour la musique.
9/10
VISION CREATION NEWSUN (1999)
Sortie : 27 octobre 1999 (France). Space Rock, Rock, Experimental
Album de Boredoms
Woozz a mis 10/10.
Annotation :
28 mai 2016, La Villette Sonique (Grand Hall), Paris.
Ça fait un mois que je me demande comment écrire quoi que ce soit sur ce concert. Je vais donc essayer de dire les choses brièvement et simplement.
Ce concert fut une expérience spirituelle étrange, partagé entre moments d'extases, et moments de quasi-ennuie. Tout n'a pas réussi à me captiver, mais dès que la magie opérait, plus rien n'existant autour de moi. Ce concert aurai pu aisément être la chose la plus forte que j'ai jamais vécu, mais des problèmes techniques (notamment) en ont décidé autrement. J'en suis ressorti à moitié déçu, à moitié conquis.
Etrange, vraiment très étrange.
7/10
Touche Pas L'Enfant (2012)
Sortie : 2012 (France). Rock, No Wave, Punk
Album de Headwar
Annotation :
29 mai 2016, La Villette Sonique, Paris.
Chopé au hasard, sous la pluie, en marchant sans faire attention. On entend du bruit au loin, on se rapproche pour voir.
Une bonne surprise, un groupe de noise rock ultra énergique et abrasif. On comprend rien quand ils gueulent dans leur micros et on s'en fout. Torture de guitar et de synthé, j'ai rarement entendu un truc aussi violent. C'était vraiment sympa même si la pluie est venu jouer les troubles fête. On sent quand même qu'ils ont du mal à se renouveler, à trouver des nouvelles sonorités. C'est un peu toujours le même morceau et c'est un peu dommage.
Devant nous, un papa et sa petite fille qui se balance sur cette musique de l'enfer, c'était tellement mignon.
6,5/10
Blood Bitch (2016)
Sortie : 30 septembre 2016 (France). Pop, Experimental, Electronic
Album de Jenny Hval
Woozz a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
22 octobre 2016, Le Point Éphémère, Paris.
7/10
elseq 1–5 (2016)
Sortie : 19 mai 2016 (France).
Album de Autechre
Woozz a mis 9/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.
Annotation :
29 octobre 2016, Le Grand Mix, Tourcoing.
10/10
Impossible Truth (2013)
Sortie : 19 mars 2013 (France).
Album de William Tyler
Woozz a mis 7/10.
Annotation :
10 novembre 2016, Le Guess Who, Utrecht, Pays-Bas.
Vu 1 fois et demi
7/10
Animal Magnetism (1995)
Sortie : 30 mai 1995 (France). Rhythm & Blues, Soul, Funk / Soul
Album de Arnold Dreyblatt
Annotation :
10 novembre 2016, Le Guess Who, Utrecht, Pays-Bas.
5/10