Ma séance ciné 2023
54 films
créée il y a presque 2 ans · modifiée il y a plus d’un anIl buco (2021)
1 h 33 min. Sortie : 4 mai 2022 (France). Drame
Film de Michelangelo Frammartino
Caledodub a mis 7/10.
Annotation :
Je reprends ma tradition : chaque année, mon premier film est soit un classique soit un indépendant. Avec l’espoir que le reste de l’année soit du même acabit. 2022 avait bien commencé, puis elle s’est un peu perdue en route.
Pour 2023, j’hésitais entre commencer par un potentiel film aux Oscar (une autre tradition) et la liste des meilleurs films 2022 selon Libération (à défaut d'une autre). Le repas tardif a fait pencher la balance pour le film le plus court et donc pour Libération.
Pour l’occasion, c’était aussi un film dont je ne connaissais rien, ni le pitch ni le réalisateur.
Il Buco est assez déroutant. Très peu de paroles, voire pas du tout (je me suis demandé à quoi servait les sous-titres). Le réalisateur alterne de grands espaces montagneux lumineux avec des grottes souterraines sombres et étroites.
Le synopsis du film est le suivant (via Allocine) : "Dans les années 1960, l'Italie célèbre sa prospérité en érigeant la plus haute tour du pays. En parallèle, un groupe de jeunes spéléologues décident, eux, d'en explorer la grotte la plus profonde. À 700 mètres sous-terre, ils passent inaperçus pour les habitants alentour, mais pas pour l’ermite de la région."
D'un tel pitch, on pourrait s'attendre à une grande aventure humaine, avec ses obstacles, ses désespoirs et ses victoires. Il n'en est rien. Chez Michelangelo Frammartino, la nature est le personnage principal et les humains sont au second plan. Il en résulte un film plus contemplatif que démonstratif. Cette prise de distance magnifie la beauté des lieux, mais aussi de l'humain dans son environnement. Mais je ne cache pas que j'ai failli plusieurs fois m'endormir au fond de cette grotte.
Réalité (2014)
1 h 27 min. Sortie : 18 février 2015. Comédie
Film de Quentin Dupieux (Mr. Oizo)
Caledodub a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Il semblerait qu'inconsciemment, j'ai développé une autre tradition. Mon deuxième film de l'année est un Dupieux. La durée de ses films y est sûrement pour beaucoup.
Et c'est avec grand plaisir que j'ai retrouvé le Dupieux que j'aime. Après plusieurs films récents décevants (à l'exception peut-être du Daim), j'ai retrouvé l'esprit de Wrong et de sa période que je qualifierai d'américaine.
C'est du non-sens complet, comme d'habitude, mais il y a là une envie de perdre le spectateur, notamment sur le degré de réalité (et c'est d'ailleurs le prénom d'une petite fille). Qu'est-ce qui relève du film, du rêve et de la fiction dans la fiction (dans la fiction, serais-je tenté d'ajouter) ?
C'est un bordel à plusieurs degrés, emmené par un Alain Chabat en grande forme et les rares apparitions d'Elodie Bouchez sont à chaque fois un plaisir (actrice dont j'avais presque oublié l'existence). Et je n'arrive pas à savoir à quel point la trame de ces histoires à tiroirs sans fond est maîtrisée.
Je fais donc un souhait : que Dupieux arrête de faire des films à la chaîne.
Les Musiciens de Gion (1953)
Gion bayashi
1 h 25 min. Sortie : 24 août 2016 (France). Drame
Film de Kenji Mizoguchi
Caledodub a mis 6/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Les musiciens de Gion est à une époque incertaine. D'un côté, les maisons traditionnelles de Kyoto, ses maisons de thé et ses geishas. De l'autre, des hommes en costumes occidentaux, le téléphone à domicile et la corruption industrielle. Et il y a cet indicateur, ces femmes que l'on nomme les "avant" ou les "après", marqueur curieux d'une naissance avant ou après la Deuxième Guerre mondiale, le fossé entre deux générations.
Il se dégage du film une atmosphère surannée et une certaine distance. Et pourtant, le regard contemporain peut y voir une grande modernité sur la condition des femmes, en général, et des geishas en particulier. Le questionnement d'une apprentie sur les droits de l'homme, et donc de la femme, est vite balayé par sa professeure. La loi est une chose, les mœurs et les traditions en sont une autre.
A travers deux destins de femme, la jeune Eiko et sa mentor Miyoharu, il y est question de choix, de liberté, de conditionnement et de dignité. A l'image, la mise en scène et les décors enferment continuellement les femmes, comme prisonnières de leur statut. La relation entre Eiko et Miyoharu est magnifique de retenue et de pudeur. A l'inverse, les hommes apparaissent comme cupides, vils et puérils.
Un film un peu austère, mais intéressant.
Ni juge, ni soumise (2017)
1 h 39 min. Sortie : 7 février 2018 (France). Société
Documentaire de Yves Hinant et Jean Libon
Caledodub a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Je savais que la juge Anne Gruwez était un personnage haut en couleurs, mais je ne m'attendais pas à autant rire. Ses punchlines à la chaîne, les situations improbables, les cas sociaux qui défilent dans son bureau (non, la consanguinité, ce n'est pas bien)… J'ai un petit faible pour les avocats, qui m'ont arraché plusieurs fous rires : quand l'avocate balance à son client "arrêtez d'être con" ou encore quand un avocat pause la main sur le bras de son client pour l'empêcher de parler et donc de se faire défoncer par la juge. Cette misère sociale ne devrait pas être drôle et pourtant, on rit.
Enfin, pas tant que ça sur la fin. Les situations deviennent délirantes, au cimetière ou lors du dernier interrogatoire. Là, je ne ris plus vraiment.
Ni juge, ni soumise est un film humain, très humain, trop humain.
Top Gun (1986)
1 h 50 min. Sortie : 17 septembre 1986 (France). Action, Drame, Romance
Film de Tony Scott
Caledodub a mis 3/10.
Annotation :
Que ce film est chiant !
Quel ennui. Le début est extrêmement mou. Et la suite n'est guère mieux. Les combats aériens ? Une succession de plans alpha d'avions de chasse alternés avec des plans de face des pilotes. Les actions sont illisibles et incompréhensibles. Comment s'est-on fait berner à ce point ?
Et puis, parlons de toute la symbolique autour de tout ça. Ces avions qui décollent à tout bout de champ, ces missiles bien phalliques… Les persos disent deux fois "Je bande" dans le film pour parler… de leurs avions.
Et s'il n'y avait pas Kelly McGillis, je me poserai franchement des questions sur la dimension érotico-gay de ce film. Toutes ces scènes torse nu, ou en slip, luisants de sueur. La moitié du film, ils sont dans les vestiaires. Et vas-y que je te prends contre moi, que je pose ma main sur ton épaule ou que je te câline. Et je ne parle même pas des moustaches.
La seule chose que je retiens de Top Gun, c'est Hot Shots!. Toutes les scènes, je ne pensais qu'à Topper et à « Fausse Couche ».
Marcel le coquillage (avec ses chaussures) (2021)
Marcel the Shell with Shoes On
1 h 30 min. Sortie : 14 juin 2023 (France). Animation, Comédie, Drame
Long-métrage d'animation de Dean Fleischer-Camp
Caledodub a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Peut-on être ému par un coquillage ?
Marcel m'a prouvé que oui.
Dans son Airbnb, un réalisateur de documentaires découvre Marcel, un jeune coquillage avec un œil, une bouche et des baskets roses, et sa grand-mère Connie. Il filme son quotidien et montre comment un si petit coquillage arrive à se débrouiller dans cette grande maison, qui accueillait autrefois toute une communauté, mystérieusement disparue. Marcel est plein de vie [?], drôle et naïf, mais pas seulement. Il confie aussi ses joies, ses peines, ses angoisses et ses questions existentielles.
Le choix de la forme documentaire (donc un mockumentaire) est particulièrement intéressant. Une fiction aurait sûrement transformé cette histoire de coquillage en petite fable gentillette. Là, il y a deux personnages : Marcel et Dean, le réalisateur (interprété par Dean Fleischer Camp, le réalisateur du film). Tout d'abord effacé, pour laisser la place à son sujet, le documentariste intervient de plus en plus dans la vie de Marcel, puis parle, échange et même apparaît devant la caméra. Dean passe de témoin à acteur. Le film raconte finalement ces deux solitudes qui se rencontrent.
Le film est aussi un point de vue intéressant sur la question des communautés, réelles et virtuelles, de la force et de la faiblesse d'un film ou des réseaux sociaux. C'est inattendu, drôle, tendre et touchant.
On n'en attend pas tant d'un coquillage d'habitude. Même avec du citron.
Leviathan (2013)
1 h 27 min. Sortie : 28 août 2013 (France).
Documentaire de Lucien Castaing-Taylor et Verena Paravel
Caledodub a mis 3/10.
Annotation :
La fiche de tënk avait prévenu. "Leviathan repousse les limites du filmable".
Et j'ajouterai les limites du visionnable. Les miennes, en tout cas, ont été atteintes.
Avec une douzaine de caméras Go-Pro fixées un peu, les réalisateurs filment un bateau de pêche au large des côtes de Boston.
Toujours selon tënk, c'est "une expérience panique, désorientante et totalisante". C'est vrai et ils pourraient préciser "exaspérante". Soit je ne comprenais rien à ce que je voyais, soit la caméra bougeait trop, soit c'était sans intérêt. Et ce, pendant trèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèès longtemps. Moi qui déteste rater ne serait-ce qu'une seconde ou un dialogue d'un film, j'ai laissé tourner la vidéo sans une once de regret pour aller au frigo ou allumer un tortillon. Et à mon retour, le poisson mort (ou la mouette) (ou le marin en train de s'endormir) n'avait toujours pas bougé.
Peut-être que l'expérience est plus immersive dans un cinéma, mais là, il a fallu que je le regarde en deux fois.
Certaines images restent marquantes et, paradoxalement, je pense que je m'en souviendrai pendant un bon moment. Peut-être aussi parce que j'ai vu ces images pendant trèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèès longtemps.
Quand je vois les avis positifs sur des sites que je fréquente et cette note de tënk ("une œuvre d'une extraordinaire innovation formelle et d'une puissance visuelle, capable de souligner à chaque nouveau plan la nécessité pour tout projet de documentaire ethnographique d'axer ses préoccupations méthodologiques sur la manière de filmer quelque chose d'inconnu. Un film radical et novateur, un jalon dans le cinéma contemporain."), je me dis que, soit je n'ai pas vu le même film, soit je suis trop limité pour ce genre de cinéma (ou trop con, c'est selon).
Avatar - La Voie de l'eau (2022)
Avatar: The Way of Water
3 h 12 min. Sortie : 14 décembre 2022 (France). Action, Aventure, Science-fiction
Film de James Cameron
Caledodub a mis 6/10.
Annotation :
Tout d'abord, la première chose qui m'est venue à l'esprit en voyant ce film : Aquablue.
AQUABLUE ! AQUABLUE ! AQUABLUE ! AQUABLUE ! AQUABLUE ! AQUABLUE ! AQUABLUE !
Pour ceux qui n'auraient pas lu cette BD, vous trouverez "quelques" similitudes entre l'œuvre de Cameron et celle de Cailleteau et Vatine, créée en 1988 (et reprise depuis au dessin par l'excellent Reno).
Avant de parler d'Avatar 2, petit rewind. Quand Avatar 1 est sorti, nous n'avions pas pu aller le voir en 3D car toutes les séances étaient prises pendant plusieurs jours. Et, il n'y avait qu'un ciné à l'époque. Je concède que je suis passé à côté de la principale qualité du film. Car Avatar m'avait passablement agacé. Visuellement, rien à dire, c'était chouette. Mais quelle histoire pourrie. J'étais surtout frustré que Cameron gâche un aussi bel univers avec un scénar aussi catastrophique.
Donc Avatar 1, je n'ai pas aimé.
Donc, pour Avatar 2, j'ai préféré attendre pour avoir la 3D.
Et, oui, ok, la 3D, ça change pas mal de choses. Visuellement, c'est très bon et, forcément, le film prend une autre dimension (ha ha).
Niveau histoire… Je dirais qu'il y a du mieux. Déjà, je n'ai pas l'impression de revoir Pocahontas. Les ficelles sont assez grosses, même si je ne m'attendais pas forcément à un des principaux rebondissements (qui a su m'émouvoir, j'avoue). Même s'il m'agaçait parfois, ce rasta blanc de Spider amène un peu d'imprévu au récit.
Finalement, j'ai apprécié le film comme un bon gros divertissement, dépaysant et immersif, quoiqu'un poil longuet.
Lupin III : The First (2019)
Rupan Sansei Za Fāsuto
1 h 33 min. Sortie : 7 octobre 2020 (France). Animation, Aventure, Comédie
Long-métrage d'animation de Takashi Yamazaki
Caledodub a mis 6/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
De Lupin III, je ne connais que le Château de Cagliostro d'Hayao Miyazaki. Un double handicap, car je ne connais pas l'univers et c'est difficile de passer après le père Miyazaki.
Et la 3D très lisse de ce dernier opus passe difficilement après le dessin magnifique de Cagliostro.
Mais, Lupin est un cambrioleur de haut vol. Il capte notre attention, fait son numéro et, sans qu'on ne se rende de rien, il nous a déjà mis dans sa poche. Lupin a un charisme et un charme incroyable. Et ses comparses offrent une galerie de personnages irrésistibles.
L'histoire ? Les rebondissements ? La 3D limitée ?
On s'en moque. Lupin III a volé notre soirée. Et on a adoré ça.
Glass Onion - Une histoire à couteaux tirés (2022)
Glass Onion: A Knives Out Mystery
2 h 20 min. Sortie : 23 décembre 2022. Comédie, Policier, Drame
Film de Rian Johnson
Caledodub a mis 6/10.
Annotation :
C'est l'histoire d'un crime affreux.
Alors que nous regardions le film, la 2e personne s'endort à 30 minutes de la fin. J'ai dû attendre 2 jours pour connaître le-la meurtrier-ère !
L'angoisse.
Bien que, à vrai dire, c'était la partie la moins intéressante du film.
Mais ne faisons pas comme Colombo, commençons par le début et pas par la fin.
J'avais bien aimé Knives Out et surtout le personnage de Benoit Blanc, interprété par feu 007 Daniel Craig. Glass onion est un régal pour ça, c'est un véritable chèque en Blanc pour Craig.
Le casting est tout autant un régal et je me suis amusé à plusieurs moments, notamment lors de la résolution de la murder party (je jubilais).
Mais la farce a laissé la place à une intrigue artificiellement complexe, multipliant les rebondissements et les intrigues. Certains éléments étaient visibles, d'autres moins. Et cette question qui est et à quoi sert Derol, ce squatteur dans une mauvaise passe ?
Et c'est sur ces interrogations que j'ai dû me résoudre à couper le film.
Mon enquête n'avait guère avancée quand je retrouve Benoit Blanc, deux jours après, pour son annonce du coupable, tel Hercule Poirot.
Et bien soit. C'est plutôt malin, un peu inattendu. Et cela aurait pu passer si Glass onion n'avait pas basculé dans un grand final spectaculaire et dispensable. Et là, il ne nous reste plus que nos yeux pour pleurer.
TÁR (2022)
2 h 38 min. Sortie : 25 janvier 2023 (France). Drame, Musique
Film de Todd Field
Caledodub a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Lydia Tár est une cheffe d'orchestre avant-gardiste, reconnue, adulée, redoutée. Ce film est l'histoire de ses silences.
Les parties instrumentales sont grandioses et puissantes. Le travail sur le son est exceptionnel, me faisant penser au rendu de Sound of Metal de Darius Marder (merci le home cinéma).
Et pourtant, ce sont dans les intervalles que se jouent les tragédies.
Parfois, les choses sont montrées, même dites, rarement expliquées. Parfois, elles sont ellipsées.
Sans le comprendre, le film monte en tension. Pianissimo. Comme un thriller sans crime.
Lydia Tár parle beaucoup de sentiments, d'amour, quand elle parle de sa musique. Mais ces émotions-là, elle ne les montre. Ou elle ne nous les montre pas.
Le film est porté magnifiquement par Cate Blanchett, accompagnée avec talent par Nina Hoss et Noémie Merlant. A l'image de son héroïne, le film ne se laisse pas approcher facilement, mais il n'en reste pas moins fascinant.
Ne coupez pas ! (2017)
Kamera o tomeru na!
1 h 36 min. Sortie : 24 avril 2019 (France). Comédie, Épouvante-Horreur
Film de Shin'ichirô Ueda
Caledodub a mis 8/10.
Annotation :
Il vaut mieux le voir sans rien savoir dessus. Perso, j'ai malencontreusement vu les vignettes des chapitres, donc je me suis légèrement divulgaché.
Sachez juste qu'il faut regarder le film jusqu'au bout et que j'ai beaucoup ri.
Michel Hazanavicius a fait un remake, Coupez !, avec Romain Duris. J'ai regardé les trailers pour "comparer". Pour moi, il n'y a aucun intérêt à le voir.
Avalonia, l'étrange voyage (2022)
Strange World
1 h 42 min. Sortie : 23 décembre 2022 (France). Animation, Action, Aventure
Long-métrage d'animation de Don Hall et Qui Nguyen
Caledodub a mis 4/10.
Annotation :
L'univers et le bestiaire sont beaux et le twist final est plutôt malin. Mais je trouve que c'est extrêmement mal exploité, le film ne va pas au bout de son intention et s'avère au final trop gentillet. J'aurais voulu qu'il y ait plus de conséquences des pulsions destructrices et pyromanes de l'explorateur, mais aussi des tenants de la science et du progrès technique.
De même, le film est parfois qualifié de woke : casting United Colors of Benetton, couple mixte, adolescent homosexuel, femme présidente… Pour moi, cela n'enlève ni n'apporte rien au récit. Tant mieux, car tout ceci devrait relever de la normalité. Toutefois, j'y vois une forme militantisme qui ne s'assume pas jusqu'au bout.
Et au final, cela donne un film tiède, sans saveur alors qu'il y avait des ingrédients intéressants.
Apollo 10 1/2 - Les fusées de mon enfance (2021)
Apollo 10 1/2: A Space Age Adventure
1 h 37 min. Sortie : 1 avril 2022. Animation, Aventure, Drame
Long-métrage d'animation de Richard Linklater
Caledodub a mis 6/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Si je ne l'avais pas vu en n°1 de journalistes des Cahiers du cinéma pour leur top 2023, je serais passé totalement à côté. Et pourtant, j'avais bien aimé de Richard Linklater son A Scanner Darkly et surtout son rendu si particulier dû à la rotoscopie, à savoir que le film a été tourné en prise de vues réelles avant que les images soient animées via la rotoscopie (Ctrl c + Ctrl v Wikipédia).
Apollo 10½ nous montre l'époque de la conquête lunaire par les yeux d'un enfant. C'est malin, malicieux même. Une sorte de 400 coups à la Nasa. Et les habitudes de l'époque, surtout la sécurité, confinent au film d'horreur pour tout parent.
Un film sympathique, inhabituel au niveau visuel et une vision intéressante de l'époque tout en magnifiant l'imaginaire de l'enfance.
Hérédité (2018)
Hereditary
2 h 07 min. Sortie : 13 juin 2018 (France). Drame, Épouvante-Horreur
Film de Ari Aster
Caledodub a mis 6/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Cela faisait un moment que je voulais me confronter au cinéma d'Ari Aster.
Et je tenais à voir Hereditary avant Midsommar.
Je comprends l'engouement autour de ce réalisateur. Sa mise en scène est particulièrement intéressante : l'utilisation des maisons de poupées pour éviter les flashback, la lumière très particulière qui fait qu'on ne sait pas si on est dans la réalité ou dans une miniature. L'utilisation de l'obscurité est également excellente. Et puis, l'ensemble est porté par d'excellents acteurs (la gamine Milly Shapiro est flippante dès la première vue). La photographie et la composition des plans participent à un rendu réussi.
MAIS
(vous me connaissez, tous ces compliments, c'était louche)
Mais, je me suis ennuyé. Surtout les 50 premières minutes. Le repas de famille (excellente scène) a réveillé mon intérêt quand je m'apprêtais à couper le film pour aller au lit. Cela m'a assez captivé pour me faire tenir jusqu'à la fin, mais j'ai lutté.
Objectivement, c'est un film intéressant. Subjectivement, j'aurais mieux fait d'aller au lit.
Caniba (2018)
1 h 36 min. Sortie : 22 août 2018. Expérimental
Documentaire de Lucien Castaing-Taylor et Verena Paravel
Caledodub a mis 4/10.
Annotation :
Vous vous souvenez peut-être que j'ai regardé Leviathan, le film sur un bateau de pêche ultra-chiant ?
Et bien, un homme averti un peu concon, ça ne vaut rien.
Donc, j'ai regardé un deuxième documentaire de ce duo de réalisateurs.
Je me disais que le sujet rendrait l'exercice moins ennuyeux. Et puis, celui-ci a eu deux prix à la Mostra de Venise.
Bon, déjà, il vaut mieux avoir lu le synopsis avant. Ne comptez pas sur le film pour vous expliquer le sujet. Oui, c'est film d'auteur, c'est conceptuel.
Et donc il est question ici d'Issei Sagawa qui, alors étudiant à Paris, défraya la chronique en 1981 après qu’il ait - littéralement - dévoré le corps d’une de ses camarades de la Sorbonne. Affaibli par la maladie, il habite désormais avec son frère, Jun, qui prend soin de lui.
Sujet un peu plus appétissant que la pêche industrielle. Quoiqu'on reste dans le thème.
Une fois encore, il y a des partis pris artistiques. Les gros plans sont privilégiés, pendant de longues minutes, tout en insistant sur la bouche et les yeux de cet homme à l'esprit divaguant. C'est gênant, et c'est bien normal. L'effet est réussi. De même que la caméra s'attarde ainsi sur l'humain et sa banalité.
Autre parti pris, la mise au point fixe. Parfois, cela donne lieu à des plans saisissants. Souvent, c'est flou. Et j'ai vite regretté de l'avoir loué en HD.
Ensuite, l'homme averti un peu concon devrait se renseigner un peu plus. Tout d'abord, il aurait dû comprendre quelque chose avec ce logo interdit aux - 18 ans. Et il aurait été de bon aloi de lire avant cette critique du Monde (aux fraises par ailleurs) qui lui apprend qu'Issei Sagawa a eu "une carrière télévisuelle, jouera dans plusieurs films de sexploitation et deviendra même critique culinaire".
Bon, à ce stade, il vaut mieux mieux que je prévienne. Le film comporte des scènes très choquantes, très dures. C'est un film intéressant, parfois chiant, parfois gerbant.
Vous voila avertis. En espérant que vous serez un peu moins concon que moi.
Astérix & Obélix - L'Empire du milieu (2023)
1 h 54 min. Sortie : 1 février 2023. Aventure, Comédie, Fantastique
Film de Guillaume Canet
Caledodub a mis 2/10.
Annotation :
Qu'ai-je pensé de ce film ?
Indice 1 : Je n'ai pas rigolé une seule fois (les sourires ne dépassent pas non plus le nombre des doigts de la main avec attelle).
Indice 2 : C'est une comédie.
Certes, je suis parti avec un a priori négatif. Mais, j'ai voulu y croire. J'ai espéré qu'il y ait des relents de Chabat, même un pet non assumé.
Non, rien de rien.
Passons sur l'absence de mise en scène et les effets spéciaux limités. Je pourrais presque excuser.
Par contre, le jeu d'acteur atteint à peine le minimum syndical. Et pourtant, il y a d'excellents acteurs dans le lot (José Garcia, quelle déchéance). Seul Gilles Lellouche semble y croire, mais son "obésité" n'est pas crédible une minute. Et les guests se multiplient comme la vérole sur le bas clergé. Et c'est tout autant irritant.
Quant à l'humour, soit je suis trop vieux pour ces conneries, soit cela tombe complètement à plat. J'ai trouvé les gags de très mauvais goût, limite raciste. Tous les poncifs y passent, sans aucune recherche d'originalité.
Bon, j'arrête de tirer sur le char.
Copyright Van Gogh (2016)
China's Van Goghs
1 h 24 min. Sortie : 22 décembre 2021 (France). Peinture, Société
Documentaire de Yu Haibo et Yu Tianqi Kiki
Caledodub a mis 7/10.
Annotation :
J'ai été attiré par l'insolite du sujet : "Jusqu'en 1989, le village de Dafen situé dans la province de Shenzhen, en Chine, était légèrement plus grand qu'un hameau. Il compte à présent 10.000 habitants, dont des centaines de paysans reconvertis en peintres. Dans de nombreux ateliers, appartements et jusque dans les rues, les peintres de Dafen produisent des milliers de répliques de tableaux occidentaux mondialement connus."
Et me voila impressionné par ces stakhanovistes de la reproduction, le travail à la chaîne du pinceau. Le volume des commandes est hallucinant, de même que la précision des exécutants et leurs ateliers dans des pièces surpeuplées. Jusque-là, il n'y a point d'art.
Sauf que.
Les réalisateurs suivent l'un de ces peintres, Xiaoyong Zhao. Sa famille et lui ont peint environ 100 000 copies d'œuvres de Van Gogh. Et on quitte l'anecdotique et l'insolite, ainsi qu'une forme de condescendance envers ces ouvriers du postimpressionnisme. Car Xiaoyong Zhao a développé une relation particulière avec Van Gogh. Il connaît chaque trait, chaque contour de ses peintures. Dans son cas,on peut dire qu'il le connaît du bout des doigts. Et il est hanté par une chose : quelles sont les vraies couleurs de ses tableaux ?
Xiaoyong Zhao a une connaissance intime de Van Gogh. Plus que quiconque. Il le questionne. Il se questionne. Souvent avec l'aide de l'alcool.
Finalement, si, il est bien question d'art dans ce film.
Mandibules (2020)
1 h 17 min. Sortie : 19 mai 2021. Comédie, Fantastique
Film de Quentin Dupieux (Mr. Oizo)
Caledodub a mis 4/10.
Annotation :
J'avais retardé le moment, car j'avais un pressentiment. En regardant Réalité, je savais que je ne faisais que repousser l'inéluctable.
Oui, Mandibules est le Dupieux de trop. Mise à part peut-être le Daim, tous ses derniers films ne sont pas à la hauteur du début de sa filmographie (en excluant Steak). Certes, je n'ai pas encore vu Fumer fait tousser, mais là, c'est trop. J'aime bien le Palmashow, mais en version Dumb and Dumber, ça ne passe pas. Je n'ai pas beaucoup ri, je n'ai pas été surpris et, sur le fond, pas grand chose.
À l'Ouest, rien de nouveau (2022)
Im Westen nichts Neues
2 h 28 min. Sortie : 28 octobre 2022. Drame, Guerre, Historique
Film de Edward Berger
Caledodub a mis 7/10.
Annotation :
A l'ouest, rien de nouveau, j'y suis allé sans grande conviction. Il faut dire que petit, j'en ai mangé des péplums, des westerns et des films de guerre. Et je ne m'en rappelle de quasiment aucun.
Paradoxalement, un de mes films favoris est Apocalypse now. Mais je l'ai vu plus tardivement.
Premièrement, A l'ouest, rien de nouveau a cette particularité de montrer la Première Guerre mondiale du point de vue allemand. Pour moi, c'est nouveau et c'est captivant.
Deux éléments m'ont interpellé immédiatement. Tout d'abord, la musique et cette répétition d'une sorte de sirène, c'est oppressant au possible et, au lieu de rendre l'action prévisible, la musique la rend inéluctable. Ensuite, il y a l'esthétique. La symétrie des plans rappelle parfois Wes Anderson, mais la comparaison s'arrête là. Certains plans sont magnifiques. Comme un contre-pied à une violence permanente et vidée de sens.
Ajoutez à cela un jeu d'acteurs impeccable et vous obtenez un excellent film de guerre.
Et, au risque de me répéter, la place de ce film est dans un cinéma.
Interstella 5555: The 5tory of the 5ecret 5tar 5ystem (2003)
1 h 08 min. Sortie : 28 mai 2003 (France). Animation, Science-fiction, Musique
Long-métrage d'animation de Kazuhisa Takenouchi, Hirotoshi Rissen et Daisuke Nishio
Caledodub a mis 5/10.
Annotation :
Quand j'ai appris la mort de Leiji Matsumoto, je me suis dit qu'il serait temps de regarder ce fameux Interstella 555. Dès le début, deux constats. L’album Discovery de Daft Punk est toujours une tuerie. Un plaisir renouvelé (contrairement à leur dernier album). Ensuite, Leiji Matsumoto a une patte unique, reconnaissable immédiatement. Bref, un vrai plaisir en forme de madeleine nippone.
Une fois dit ça, me voilà plus embêté. J'ai eu plusieurs fois l'impression de regarder et d'écouter deux œuvres différentes, qui parfois se croisent. Bien que le scénario ait été écrit par les membres de Daft punk, j'ai trouvé, parfois, que les deux étaient déconnectés. Je reconnais que l'histoire se tient de bout en bout, même si j'avais ce sentiment de voir une succession de clips collés les uns aux autres. Parfois, l'ensemble colle parfaitement, parfois pas du tout.
The Fabelmans (2022)
2 h 31 min. Sortie : 22 février 2023 (France). Drame, Biopic
Film de Steven Spielberg
Caledodub a mis 6/10.
Annotation :
Steven Spielberg, c'est assurément le réalisateur de mon enfance (Indiana Jones, E.T., l’extraterrestre, Jurassic Park, et plus tardivement le choc de La Liste de Schindler). Après, j'avoue, j'ai perdu le fil pendant un moment.
Les dernières productions que j'ai vues (West Side Story, Ready Player One, Le Pont des espions) n'ont soulevé chez moi ni grand enthousiasme ni émotions, même si je reconnais son incroyable maîtrise et sa capacité à innover.
Dans The Fabelmans, il y a un retour aux origines à travers un récit quasi autobiographique. Les thématiques chères au cinéma de Spielberg (la famille, la religion) sont enfin explicitées. La mise à nue peut être dangereuse. Mais nous parlons là d'un maître conteur. Là où j'ai été peu emballé par James Gray et son Armageddon Time, dont la thématique est proche, j'ai trouvé beaucoup plus d'intérêts à The Fabelmans.
Certes, la plupart du temps, j'ai regardé ce long-métrage sans grand enthousiasme ni émotions, mais, pour moi, il s'agit d'un film de fulgurances.
Chose assez rare, c'est le tout dernier plan qui a fait basculer mon opinion. Autant d'intelligence, d'originalité et de malice en un seul plan, c'est tout ce que j'aime chez Spielberg.
Et il y a ce moment unique où le personnage du père laisse s'effriter quelques secondes de vulnérabilité. Tout le talent de Paul Dano et la constance de Spielberg font de cette poignée de secondes l'essentiel du personnage.
Dans l'ensemble, le casting est excellent. Le personnage de la mère est le pivot du récit et Michelle Williams l'incarne à merveille. Seth Rogen est à contre-courant de ses rôles habituels, je l'ai redécouvert. Finalement, le personnage le plus fade est celui du protagoniste principal. Mais, est-ce si étonnant ? Le réalisateur s'efface devant son sujet.
Sans filtre (2022)
Triangle of Sadness
2 h 29 min. Sortie : 28 septembre 2022. Comédie, Drame
Film de Ruben Östlund
Caledodub a mis 5/10.
Annotation :
Il était temps que je me frotte à un Ruben Östlund. Surtout après deux palmes d'or.
Si la première scène m'a enthousiasmé par son absurdité, j'ai vite été lassé par l'acte 1 sur la mode qui s'avère assez vide (sur le sujet, Nicolas Winding Refn a beaucoup mieux magnifier ce vide dans The Neon Demon, film dont je déteste les fins par ailleurs).
L'acte 2 sur le paquebot de luxe (qui n'est pas sans me rappeler mon passage éclair sur un navire du Ponant) se veut une lutte des classes nihiliste et régressive, où les ultra-riches vomissent - littéralement - leur indigence. Quand ce ne sont pas les toilettes qui débordent leur merde dans les couloirs, image qui n'est pas sans rappeler un autre couloir, celui du Shinning de Kubrick. Certes. Sauf que cette allégorie de la bourgeoisie qui mange jusqu'à satiété a déjà été vue dans La Grande Bouffe (1973) de Marco Ferreri et Le sens de la vie (1983) des Monty Python. Le discours est assez facile, pour ne pas dire simpliste. De tout cela surnage un Woody Harrelson dans un rôle assez classique chez lui de paumé alcoolique mais toujours aussi grisant.
L'acte 3 a réussi à réveiller mon intérêt. Enfin. L'inversion des rôles est attendue, mais fonctionne très bien. Et j'ai fini par me prendre de tendresse pour certains personnages insupportables. L'ensemble est bien plus subtil et intéressant. Dommage que la conclusion soit si prévisible.
Finalement, le film est bon, mais j'attendais beaucoup plus d'une Palme d'or. J'ai trouvé la mise en scène sans intérêt particuliers, le casting par contre est particulièrement bon, mais le propos me semble trop simpliste.
Elvis (2022)
2 h 39 min. Sortie : 22 juin 2022 (France). Biopic, Drame, Musique
Film de Baz Luhrmann
Caledodub a mis 5/10.
Annotation :
Pour ce biopic, le réalisateur a un parti pris intéressant : le narrateur est le personnage controversé du Colonel Tom Parker (Tom Hanks excelle dans ce rôle sur le fil, entre roublardise et sincérité), l'impresario d'Elvis. Toutefois, je n'y connais pas grand chose sur le King ni sur sa musique, donc impossible pour moi de juger de la véracité du propos.
Outre l'extravagance visuelle de Luhrmann, une autre évidence est la performance physique et vocale d'Austin Butler en Elvis. Je trouve son visage un peu figé dans la cire (mise à part son sourire incroyable), mais quand il chante et qu'il bouge, c'est magistral. Il nous embarque entièrement avec lui. Dur de porter un tel personnage et il le fait à merveille. J'ai aussi un faible pour Olivia DeJonge en Priscilla Presley.
Un film flamboyant, parfois aveuglant. J'ai moins vibré qu'avec Walk the Line de James Mangold, mais cet Elvis reste un pur divertissement.
Top Gun: Maverick (2022)
2 h 11 min. Sortie : 25 mai 2022 (France). Action, Drame
Film de Joseph Kosinski
Caledodub a mis 4/10.
Annotation :
Dès les premiers plans, l'ado a sorti la sentence : " Mais pourquoi font-ils la même chose que dans le premier ?"
Que pourrais-je dire de plus ? Elle a entièrement raison. Bien entendu, des choses ont changé. Les combats aériens ne sont plus une arnaque visuelle et sont prenants, parfois impressionnants dans leur rendu visuel (et leur réalisme). Il y a une surenchère d'actions (la maladie des suites) et l'ensemble bénéficie d'une image impeccable.
Mais à y regarder de près, la structure narrative n'a pas changé : même antagonismes, mêmes punchlines stupides, rebondissements similaires et reproduction de scènes à l'identique (à ce stade, ce n'est pas de l'hommage, mais du copier-coller).
Et autre similitude : l'ennui qu'a provoqué chez nous ce film.
Women Talking (2022)
1 h 44 min. Sortie : 8 mars 2023 (France). Drame
Film de Sarah Polley
Caledodub a mis 8/10 et a écrit une critique.
Annotation :
Women talking, le titre en soi est un épouvantail à misogyne. Et pourtant, ce sont eux qui devraient voir en premier ce film.
Prenons le pitch : "Des femmes d’une communauté religieuse isolée luttent en 2010 pour réconcilier leur foi et leur réalité quotidienne". Deuxième épouvantail.
Pourtant, toute la puissance du film tient dans cet anachronisme. 2010, certes pré-MeToo, mais certains droits des femmes étaient encore acquis à l'époque. Et nous suivons des femmes dans une communauté mennomite (j'ai découvert leur existence au passage, imaginez une communauté amish) face à une série d'agressions, un espace hors du temps où le statut des femmes n'en est pas un. Ce décalage permet d'aborder les droits les plus fondamentaux des femmes de manière épurée, frontale et souvent terrifiante.
Ce film m'a beaucoup fait penser à 12 hommes en colère. Non pas dans son déroulement ou son dénouement (pas de spoil entre nous), mais dans ce huis-clos où le doute et l'incertitude traversent les discours. C'est poignant, bouleversant et révoltant.
J'ai retrouvé-là une de mes actrices favorites, Rooney Mara, déroutante de subtilité. Tout le casting est d'une justesse incroyable, avec des rôles marquants portés par Claire Foy et Jessie Buckley, ainsi que par le seul homme du récit, Ben Whishaw. Trois actrices et acteur que je viens de découvrir (bien qu'ils soient connus par ailleurs).
Un deuxième choc m'est apparu après le film. J'avais compris qu'il était tiré d'un roman, mais pas que ce dernier s'inspirait de faits réels. L'horreur à l'état pur.
Pinocchio (2022)
Guillermo del Toro's Pinocchio
1 h 57 min. Sortie : 9 décembre 2022 (France). Animation, Drame, Fantastique
Long-métrage d'animation de Guillermo del Toro et Mark Gustafson
Caledodub a mis 7/10 et a écrit une critique.
Annotation :
J'ai une connaissance assez limitée de Pinocchio. Je n'ai pas lu le roman de Carlo Collodi et je ne connais que deux adaptations de son œuvre : celle de Disney et la BD de Winshluss. Donc une œuvre globalement naïve (même si certaines scènes de la version de 1940 restent traumatisantes) et une autre totalement trash. Finalement, la vision de Guillermo del Toro offre une étape médiane.
Deux choses me semblent particulièrement remarquables. Tout d'abord, cette transposition du récit durant la montée du fascisme en Italie, avec un Mussolini magistral. A se demander au final qui sont les pantins et qui est le marionnettiste ? Le principe est osé, mais offre de nouvelles perspectives sur l'histoire de Pinocchio. Ajoutez à ça un bestiaire typique du réalisateur (les "esprits" et les lapins, quelles merveilles) et vous obtenez un procédé qui m'a irrémédiablement fait penser au Labyrinthe de Pan (pour moi, le Del Toro le plus abouti).
Le deuxième point est bien entendu l'animation en stop-motion. Les mouvements de Pinocchio sont incroyables. Particulièrement au début où le pantin a un aspect horrifique saisissant. C'est là que j'ai découvert que le co-réalisateur du film est Mark Gustafson, qui s'est fait remarqué comme directeur de l'animation du film Fantastic Mr. Fox de Wes Anderson. Référence sans appel.
J'ai beaucoup moins apprécié l'humour, répétitif, particulièrement le côté tarte à la crème du personnage de Sebastian J. Cricket.
L'ensemble offre toutefois une relecture beaucoup plus attrayante que la version live (je boycotte ces f**** remake live de Disney) par Robert Zemeckis (pour qui j'ai le plus grand respect par ailleurs).
Éclats d'enfance (2022)
A House Made of Splinters
1 h 27 min. Sortie : 12 février 2023 (France). Société
Documentaire de Simon Lereng Wilmont
Caledodub a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
C'est une autre guerre de l'Ukraine. Moins impressionnante, moins photogénique, mais ô combien redoutable. La guerre, celle qu'on voit aujourd'hui partout, est là, mais hors champ.
A Lyssytchansk, ancienne ville industrielle de l’est de l’Ukraine, Simon Lereng Wilmont a filmé, entre 2019 et 2020, dans un foyer temporaire pour mineurs, la plupart délaissés par des parents démissionnaires. Une maison "faite d'éclats", selon le titre original ("A House Made of Splinters"), ou désignée comme une "maison bâtie sur les larmes" par une éducatrice.
Dans cet espace restreint, confiné, le réalisateur capte de rares éclats de joie dans des vies brisées. La réalité de ces enfants est terrible, victimes de parents détruits par l'alcool et la guerre. La résignation et l'impuissance y font plus de dégâts que des bombes car l'histoire se répète : les enfants placés d'hier deviennent les parents de demain.
Un film sobre, simple, révoltant et bouleversant.
Fire of Love (2022)
1 h 33 min. Sortie : 14 septembre 2022 (France). Portrait, Science
Documentaire de Sara Dosa
Caledodub a mis 6/10.
Annotation :
C'est une forme de relation à trois : Katia, Maurice et le volcan. Une histoire d'amour absolu.
Les Krafft, ce nom sonne chez moi comme un lointain souvenir de l'enfance, imprécis et distant. Les archives des passages à la télé françaises réveillent effectivement quelques bribes d'images. Sans les connaître vraiment, les Krafft figurent parmi de lointains souvenirs du PAF des années 80.
Fire of love plonge dans les archives des Krafft. Des centaines d'heure de rushs, un travail monumental. Sara Dosa en sort des images magnifiques, imposantes et magistrales. Et c'est ce que j'en retiendrai le plus, ainsi que des séquences d'animation originales et la vie extraordinaire de ce couple de volcanologues. Je suis beaucoup moins fan de la narration, trop romancée à mon goût.
Alerte rouge (2022)
Turning Red
1 h 40 min. Sortie : 11 mars 2022. Animation, Aventure, Comédie
Long-métrage d'animation de Domee Shi
Caledodub a mis 6/10.
Annotation :
Regarder les films des Oscars offre parfois des rapprochements curieux. En l'occurrence, Everything Everywhere All at Once et Turning Red. Je ne peux m'empêcher d'y voir des thématiques proches : la communauté asiatique en Amérique du Nord, une relation mère-fille conflictuelle, un père en retrait… Et de cette base commune sort deux films complètement différents.
Une différence de taille reste l'âge de la "fille" : jeune adulte pour la première et adolescente pour l'autre. L'autre distinction vient du point de vue : celui de la mère pour Everything et celui de la fille pour Turning red.
C'est d'ailleurs ce point de vue qui fait la force du film d'animation. Faire une allégorie et surtout aborder les premières règles d'une fille, j'ai envie dire : enfin. Si le film avait été réalisé comme une pub Vania, le film se serait appelé Turning Blue. Mais ouf, c'est du Pixar.
Malheureusement pas du grand Pixar, mais du Pixar tout de même.
Le film est drôle, les persos attachants (quoique trop hystériques à mon goût) et la réalisation au top. Mais le déroulement reste prévisible et je trouve l'émotion en retrait (je ne peux m'empêcher de comparer au magnifique Vice-Versa).
J'ai donc passé un moment agréable, sans grande surprise, mais je juge qu'il est utile de montrer ce film aux enfants (et même aux hommes adultes) pour que les règles cessent d'être un tabou rétrograde.