Mes jeux de 2025 (Liste commentée)
Une nouvelle année qui commence. La passion du jeu vidéo survivra-elle face à l'actualité moribonde? SensCritique survivra-il à un énième bug ou une mise à jour malencontreuse alors que la désertion du site se poursuit en dehors de la catégorie cinéma? Rien n'est moins sûr mais pour l'heure, les ...
Afficher plus4 jeux vidéo
créée il y a 5 jours · modifiée il y a environ 5 heuresMouthwashing (2024)
Sortie : 26 septembre 2024. Survival horror
Jeu sur PC
Leon9000 a mis 8/10.
Annotation :
2025 commence fort heureusement sur un jeu d'horreur bien plus convaincant et enthousiasmant que le Casting de Frank Stone. Mouthwashing est de manière assez pragmatique un Walking Simulator en huit clos avec une forte emphase sur la narration (et pas seulement environnementale pour le coup); le cadre est assez atypique puisque toute l'action se déroule dans un vaisseau spatial à la dérive et se focalise sur la cohabitation difficile avec les autres survivants tandis que notre sauveur autoproclamé sombre peu à peu dans la folie. C'est là le premier trait d'excellence du jeu : celui de nous faire incarner un personnage s'avérant être à bien des égards l'antagoniste principal du récit, même si le scénario laisse suffisamment de zone d'ombres pour laisser le joueur se faire sa propre opinion sur la responsabilité de chacun au lieu de lui imposer une morale avec le didactisme manichéen qu'affectionnent les productions modernes. Le basculement vers l'horreur est également bien orchestré malgré une chronologie qui se veut pourtant non linéaire (et là aussi bien mieux gérée que dans Frank Stone); un simple coup d’œil à l'état du vaisseau suffit néanmoins à se situer dans la temporalité et il est assez dérangeant de voir les protagonistes sombrer peu à peu dans la déliquescence; le jeu s'avère au demeurant destiné à un public averti : on frisonne par moments et ça fout carrément la gerbe pendant quelques séquences.
Malheureusement, le jeu est également parsemé de séquences hallucinatoires pas toujours très inspirées dans leur déroulement; le jeu fourmille de multiples idées visuelles mais s'avère assez laborieux lorsqu'il essaie d'insuffler du gameplay plus concret à cette expérience narrative quitte à saper le rythme de l'aventure (un défaut décidément récurrent dans le genre, même si je comprends la volonté d'insuffler du stress plus concret au joueur sur sa survie dans le cadre d'un récit d'horreur). Rien qui n'entache néanmoins durablement une expérience qui brille par sa liberté de ton; denrée ô combien rare en ces temps de productions aseptisées. Mais qui sait, le médium interactif est peut être en train de recouvrer ses velléités créatives, au lieu de cocher un cahier des charges complaisant. Affaire à suivre en 2025, donc.
The Longing (2020)
Sortie : 5 mars 2020 (France). Point’n’click, Aventure, Incrémental
Jeu sur PC, Mac, Linux, Nintendo Switch
Leon9000 a mis 7/10 et a écrit une critique.
Annotation :
Extrait de ma critique:
"La perception du temps est une anomalie singulière du jeu vidéo. Chaque titre propose après tout sa propre temporalité en la matière qu'il s'agisse de la présence d'un cycle jour/nuit, de l'importance d'un calendrier dans l'accomplissement des actions du joueur ou de l'évolution de son propre protagoniste au fil des années. Mais plus important encore, l'oubli du temps réel au sein d'une expérience interactive est une variante qui distingue parfois un simple amusement d'un titre avoisinant l'excellence; combien de joueurs se sont étonnés de voir déjà minuit passé en consultant leur horloge avec un mélange de satisfaction et de culpabilité? Cette sensation n'est pas propre au médium interactif au demeurant : des spectateurs interrogés à la sortie d'une séance test seraient capables de vous indiquer tout et son contraire en ce qui concerne la durée du film projeté mais dans la mesure où c'est au joueur qu'il appartient d'interrompre sa partie de jeu vidéo au lieu d'être confronté à la fin traditionnelle d'un récit, le médium interactif semble receler le potentiel chronophage le plus évident et j'admets à titre personnel qu'il s'agit souvent là d'un critère qui trouve grâce à mes yeux : un jeu peut être cahoteux dans ses graphismes, son gameplay ou son scénario, s'il parvient à faire véhiculer cette savoureuse immersion qui nous amène à oublier le temps qui passe, c'est que souvent, l'alchimie est bien en train d'opérer.
Ça tombe bien car The Longing se propose de faire exactement l'inverse en nous faisant prendre conscience irrémédiablement du temps qui passe en faisant ici de l'attente (comme son nom l'indique) une barrière qui risque d'être sacrément rebutante pour de nombreux joueurs. Le principe est simple : un Roi nous donne la vie (?) au commencement de l'aventure en nous formulant cette requête sommaire : de le réveiller au bout de 400 jours. Tel un héritier spirituel de l'Arbre Mojo, le bougre sombre dans le sommeil en nous laissant penaud avec cette simple directive comme indication et aucune réponse à nos questions : Qui sommes nous? Où sommes nous? Pourquoi n'y a-t-il plus personne aux alentours? C'est le Roi de quel Royaume au juste? Et la plus importante de toute: Qu'est ce qu'on va faire en attendant? Bah, on s'emmerde justement car au cas où vous vous poseriez la question, il s'agit bien de 400 jours en temps réel à patienter et pas les journées qui s'écoulent en minutes comme dans la plupart des jeux vidéos."
Star Wars Outlaws (2024)
Sortie : 30 août 2024. Action-Aventure
Jeu sur PC, PlayStation 5, Xbox Series X/S, Streaming
Leon9000 a mis 7/10.
Annotation :
Star Wars Outlaws a souffert de comparaisons peu flatteuses durant sa commercialisation houleuse mais il y en a pourtant une qui était apparue vite évidente à mes yeux : Outlaws est à bien des égards le Mass Effect Andromeda d'Ubisoft; un jeu d'exploration spatiale porté par une écriture médiocre, un système de progression rébarbatif où on ne cesse de looter des conneries sans savoir pourquoi, des quêtes souvent insipides, un aspect RPG assez mal maitrisé et minimaliste dans ses choix / conséquences et un moteur graphique qui ne semble pas être adapté au sujet traité entre des animations faciales complètement à la ramasse et une mise en scène souvent à l'ouest. Mais en contrepartie, c'est aussi un jeu qui fait preuve d'une certaine forme de générosité avec ses nombreuses planètes explorables et la variété de ses environnements; si Andromeda était bien plus impactant dans ses panoramas de science fiction, Outlaws tire son épingle du jeu dans ses espaces urbains souvent plus réussis que ses décors naturels et dans le vaste univers des jeux Star Wars, il trouve également son originalité dans la présence d'une zone spatiale plus tangible entre les planètes au lieu d'un sempiternel écran de chargement, même si cette interconnexion est hélas beaucoup moins prononcée que le suggérait le trailer un brin mensonger de l'époque; production massive oblige (hohoho), le titre est en effet assez compartimenté dans son exploration et manque quelque peu d'ampleur galactique dans sa découverte, y compris dans les courses poursuites finalement bien peu nombreuses avec l'Empire.
Il est certain que le jeu ne paye pas de mine au premier abord entre son gameplay infiltration calamiteux (cette IA au secours), son héroïne insipide se comportant bien trop souvent comme une gamine à gatouiller avec son facehugger à la con et sa direction artistique pas toujours convaincante; oui Outlaws est bien fidèle à l'univers de Star Wars mais le Star Wars de Disney, comme je l'avais un peu prophétisé il y a longtemps nous sommes en présence d'un jeu englué dans la nostalgie d'une trilogie originelle devenue pourtant depuis longtemps obsolète dans son esthétique, avec cette espèce de contrainte d'un réalisme terne au lieu des possibilités foisonnantes accordées par cet univers et où la Prélogie ne fait office que de simple caméo quand il devient évident que cet univers tourne quelque peu en rond dans son autoréférencement nostalgique. (1/2)
Star Wars Jedi: Survivor (2023)
Sortie : 28 avril 2023. Action-Aventure
Jeu sur PC, PlayStation 5, Xbox Series X/S, PlayStation 4, Xbox One
Leon9000 a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Bref, un Star Wars qui manque quelque peu d'ambition, et surtout d'imaginaire.
Il faut avouer à ce titre que la comparaison avec le récent Jedi : Survivor lui est défavorable à bien des égards, jusque dans les répliques des StormTroopers bien moins inspirées.
Pourquoi une note positive en définitive donc? D'une part car aussi étonnant que cela puisse paraître, le meilleur d'Outlaws se situe bien dans sa dernière partie avec une mission finale franchement réussie où le scénario décolle enfin (c'est un peu tard après 30 heures de jeu mais c'est déjà ça).
Et puis, et surtout, le jeu rejoint Final Fantasy 7 Rebirth dans sa variante du jeu de cartes meilleur que le jeu associé; le Sabacc est ici absolument excellent au point que j'ai complété toutes les quêtes associées et propose une vraie marge de progression et d'apprentissage; de loin la composante d'Outlaws la plus réussie en matière de gameplay, aussi aberrant que cela puisse paraître.
Pour finir, le système de factions pimente agréablement la partie même si le choix binaire d'allégeance à chaque fin de mission devient un peu redondant. Et comme je l'exprimais précédemment, si Outlaws devait se résumer à ses espaces urbains, ce serait une vraie réussite; l'exploration dans les contrées désertes, elle, manque de moyens de Traversal plus intéressants tel un Jetpack ou un véhicule aérien.
Bref, si je voulais voir le verre à moitié plein, je dirais que le jeu est relativement une bonne surprise avec le passif peu glorieux d'Ubisoft et de Disney ces dernières années et le bashing extrême qui m'avait fait craindre le pire (nombre de bugs au lancement semblent avoir été corrigés depuis au demeurant).
Mais si je voulais voir le verre à moitié vide, je dirais que cela reste quand même assez décevant pour le premier open world Star Wars à l'époque où la franchise vendait encore du rêve et qu'on se plaisait à imaginer toutes les aventures virevoltantes dans l'espace (être contraint à un seul blaster, un seul speeder et un seul vaisseau fait un peu cheap par exemple).
Mais vu que la licence renie clairement son ambition passée du temps de LucasArts, je pense que je savais déjà plus ou moins à quoi m'en tenir. A essayer néanmoins plutôt en occasion, si vous n'étiez pas d'humeur aussi conciliante.
Mais je ne dis pas non à un Spin Off sur le Sabacc avec Lando par contre. :p (2/2)