Cover Mes Lectures 2017
Liste de

43 livres

créée il y a presque 8 ans · modifiée il y a plus de 4 ans
Sexus
7.6
1.

Sexus (1949)

La Crucifixion en rose - tome 1

Sortie : 1949 (France). Autobiographie & mémoires, Roman

livre de Henry Miller

-Alive- a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Que de vie et de passion dans l’écriture de Miller ! Je suis tombé amoureux de sa voix. Le livre aurait pu durer davantage (et d’ailleurs il va durer le temps de deux tomes encore) que je ne m’en serais pas lassé. Assez fou pour un bouquin qui ne va nulle part. Miller raconte sa vie de jeune écrivain en devenir, il raconte ses amis, son amour (Mona), ses réflexions, sa sexualité exacerbée. On se balade au gré de ses envies, ne sachant parfois si la chronologie est bonne. Le livre n’a pas de fil conducteur, Miller vit, se souvient, s’éparpille, digresse, et cela sans jamais perdre en souffle. Sexus porte également bien son nom. Les scènes de sexe sont torrides, la prose s’envole à chacune d’elles, formant ainsi le cœur palpitant de l’ouvrage. Une fois qu'on y a goûté, on en redemande fatalement.

668 pages en poche

Plexus
8.1
2.

Plexus (1952)

La Crucifixion en rose, tome 2

The Rosy Crucifixion II

Sortie : 1952 (France). Autobiographie & mémoires, Roman

livre de Henry Miller

-Alive- a mis 10/10.

Annotation :

« Lorsque le grand Cosmocrateur me demandera : « Qui es-tu ? ». Sans l’ombre d’un doute, je répondrai : « Le Roc Heureux », c’est là le nom que je présenterai. Et si l’on me demandait : « As-tu joui de ton séjour sur terre ? », je répondrais : « Ma vie n’a été qu’une longue crucifixion en rose. »

Plexus raconte toujours la vie avec Mona et le long parcours d'Henry Miller vers l'écriture, en revanche plus de sexe, pas une seule scène érotique. Reste toutefois un livre multiple et irréductible, précisément ce qui lui vaut un 10/10. Je vais tout de même essayer de le réduire à quelques expressions : hommage aux amis, introspection intellectuelle (à la Proust), essai philosophique, et récit de formation. Une initiation par la galère, la misère, la faim mais surtout les rencontres. Une galerie de personnages impressionnante, qui grossit au fil du livre, et qui rend vivante cette ballade dans le New York de Miller, celui des artistes, des sans-sous et des amoureux dans les années 30.

671 pages en poche

Nexus
7.9
3.

Nexus

La crucifixion en rose - tome 3

Sortie : 1960 (France). Roman, Autobiographie & mémoires

livre de Henry Miller

-Alive- a mis 10/10.

Annotation :

« Je n’écrirai jamais un livre pour plaire à ces messieurs les éditeurs. J’ai écrit trop de livres. Des livres somnambules. Tu sais ce que je veux dire. Des millions et des millions de mots, tout dans ma tête. Ils résonnent tout autour de moi, comme des pièces d’or. J’en ai assez de fabriquer des pièces d’or. J’en ai marre de ces charges de cavalerie…dans le noir. Je veux que chaque mot que j’écris maintenant soit une flèche qui aille droit au but. Une flèche empoisonnée. Je veux exterminer livres, écrivains, éditeurs, lecteurs. Je me fiche éperdument d’écrire pour le public. Ce que j’aimerais, ce serait écrire pour les fous…ou pour les anges. »

Sexus et Plexus étaient respectivement les livres du sexe et de la misère, Nexux, lui, est celui de l'accomplissement littéraire. Miller s'installe derrière sa machine à écrire, oublie les partouzes, la faim et les amis et transmute le terreau de sa vie en roman. On est encore loin du succès, l'accomplissement n'est pas la renommée, même pas la publication, mais seulement l'accouchement de l'oeuvre. La trilogie se termine là où commence l'écrivain. Et s'il fallait la résumer, cette trilogie, au delà des notes que je lui ai attribuées (comme un seul et même jet) je dirais qu'elle est un joyeux bordel qui embrasse tout avec une égale passion : les amis, les amours, les petits détails et les grands tourments, la richesse et l'indigence, la joie et la détresse.

415 pages en poche

J'ai tué
7
4.

J'ai tué (1926)

Sortie : 1987 (France). Recueil de nouvelles

livre de Mikhaïl Boulgakov

-Alive- a mis 5/10.

Annotation :

Trois minuscules nouvelles, dont deux moyennes : Le Brasier du Khan, J'ai tué, et une qui m'a carrément saoulé : L'île Pourpre.

104 pages en poche

Premières miniatures
6.9
5.

Premières miniatures

Sortie : 1849 (France). Recueil de nouvelles

livre de Fiodor Dostoïevski

-Alive- a mis 7/10.

Annotation :

Quatre nouvelles traduites par Markowicz :
- un roman en neuf lettres
- Polzounkov (le Bouffon)
- Le Voleur honnête
- Un sapin de Noël et un mariage
Toutes correctes. Petite préférence pour la dernière.

110 pages en poche

Journée d'un opritchnik
6.2
6.

Journée d'un opritchnik

Den' oprichnika

Sortie : février 2008 (France). Roman

livre de Vladimir Sorokine

-Alive- a mis 4/10.

Annotation :

Le voilà le postmodernisme russe, l'underground post-soviétique, un livre inoffensif qui n'a de tendancieux que l'apparence. Sorokine imagine une Russie blanche en 2028 : les monarques ont arraché leur pays des mains des soviétiques. Sur une journée complète on suit un membre de l'opritchnina, c'est-à-dire un milicien du souverain (milice cruelle ayant réellement existé sous le règne d'Ivan le Terrible). L'idée était intéressante. A quoi ressemblerait le retour de la terreur blanche au 21ème siècle ?

Mais en l'état ça ne vaut pas grand chose. L'opritchnina décrite par Sorokine ressemble surtout un club de nantis barjos. On s'égare dans d'interminables scènes de repas gargantuesques, dans des dialogues insondables et des monologues verbeux (portés toujours sur la grandeur de la Sainte Russie orthodoxe). Le livre se clôt sur une scène de sodomie en chenille loufoque (tous les membres du club s'enculent les uns derrière les autres) qui achève le doute : Sorokine se moque de l'opritchinina, faisant d'elle un groupe de guignol qui brasse des valeurs religieuses sans même les respecter. Et il se moque aussi de son pays, et de ceux qui le veulent grand. Sorokine serait, parait-il, un écrivain mal-aimé du peuple, normal au vu du mépris qu'il lui témoigne.
Sinon, je me suis emmerdé tout le long du livre.

254 pages en poche - éditions de l'Olivier

Le Zappeur de mondes
6.8
7.

Le Zappeur de mondes

The Zap Gun

Sortie : 1967 (France). Roman

livre de Philip K. Dick

-Alive- a mis 7/10.

Annotation :

Je ressors de cette lecture, la bave aux lèvres, l'air ahuri.....

Mais putain c'est quoi ce livre ? Sûrement le K.Dick le plus dingue que j'ai lu, le plus éparpillé aussi, et le plus bordélique. Mais c'est ce qui fait la singularité de cet auteur, mais aussi son défaut, il est trop inventif. Il a une bonne idée, de celles qui peuvent largement faire l'objet d'un roman de 500 pages, mais non, ça ne lui suffit pas, il en ajoute d'autres, empile les bizarreries les unes sur les autres, pour en faire un roman de seulement 300 pages !

Je précise qu'il faut être fan aveuglé de K.Dick comme moi pour aimer ce roman, car il est objectivement mauvais, du moins en ce qui concerne la forme. Gros manque de cohérence, écrit à la va-vite MAIS c'est du Dick et ça reste unique. Ça fourmille d'excellentes idées, bien qu'elles soient avortées pour la plupart, et ça part dans tous les sens. Moi je m'éclate à lire ça, donc 7/10. Mais je ne le recommanderais pas à quelqu'un qui veut découvrir l'auteur.

283 pages exactement

Le Désordre Azerty
7.3
8.

Le Désordre Azerty (2014)

Sortie : 9 janvier 2014. Roman

livre de Éric Chevillard

-Alive- a mis 2/10.

Annotation :

Bon bein, j'aurais essayé Chevillard. Il écrit très bien hein, un très bon joueur de mot qui s'amuse de la langue et qui trouve dans le texte une fin et non un moyen, et donc typiquement le genre de truc qui m'emmerde. Ici c'est un abécédaire dans l'ordre du clavier azerty. Chaque entrée est une occasion pour Chevillard de se lancer dans un sujet loufoque avec son humour, et ses petites réflexions, ses jeux de langue etc. Perso, ça me passe au dessus, et je sais pas...l'impression que le mec se regarde écrire, se la pète un peu. Alors il bavasse, il déconne, il jongle avec les termes et les thèmes mais ça me laisse de glace et ça m'agace. Heureusement, c'est pas long à lire.

200 pages, édition de minuit.

Trilogie New-Yorkaise
7.5
9.

Trilogie New-Yorkaise (1986)

The New York Trilogy

Sortie : 1987 (France). Roman

livre de Paul Auster

-Alive- a mis 8/10.

Annotation :

On pense entrer dans un recueil d'histoire policière, du moins tout nous invite à le croire, mais ce n'est pas le cas. Auster a lu Kafka, c'est sûr, peut-être aussi Beckett, mais il les a digéré, et les a fait siens. Cette trilogie new yorkaise n'en est pas vraiment une. Certes, il y a trois histoires mais elles ne se suivent pas. Ce serait plus proche du triptyque mais rien n'est sûr, car après lecture on se demande s'il ne s'agit pas d'une seule et même histoire racontée trois fois. En fait les trois récits démarrent comme des policiers ─ toujours avec un détective ou un écrivain, sur une filature, ou bien sur la trace de quelqu'un ─ mais finissent par glisser ailleurs. Les enquêtes ne mènent qu'à des impasses, les dénouements ne sont que des frustrations, l'intrigue policière est évincée. À la place, Auster nous embarque dans des contes absurdes où il est question de solitude, d’identité, d’apparences, de gestes vains, d’angoisse. Les héros brassent du vide, se mentent à eux-mêmes, pensent mener une enquête mais ne mènent rien, sont trompés, réduits à néant, sujets d’un auteur pervers qui les manipule.

444 pages en poches, éditions Actes Sud

Si par une nuit d'hiver un voyageur
7.5
10.

Si par une nuit d'hiver un voyageur (1979)

Se una notte d'inverno un viaggiatore

Sortie : 1981 (France). Roman

livre de Italo Calvino

-Alive- a mis 5/10.

Annotation :

Calvino c'est l'Oulipo à l'italienne. Et ce roman est son plus "oulipien". J'avais bien aimé son Marcovaldo, pourtant moins ambitieux, et ici j'ai eu beaucoup plus de mal. Ce n'est pas un roman mais un exercice littéraire. On suit un lecteur sans nom, tutoyé par l'auteur - Calvino joue avec l'ambiguïté du “tu”, s'adressant à nous pour parler de son personnage - et ce lecteur commence un livre sans pouvoir le terminer, puis passe à un autre, puis à un autre, et ainsi de suite. Il a d’oulipien ce jeu qui consiste à contenir plusieurs romans dans le roman, à les démarrer pour nous mettre l’eau à la bouche, sans leur donner de suite. Mais Calvino fait bien plus. Il crée un lien entre les mésaventures du lecteur et ses lectures et imagine la littérature comme un miroir de ses sentiments. Son parcours chaotique dans les lectures inachevées changent sa vision de la littérature, et ce qu’il lit (et que nous lisons avec lui) reflète son évolution. Enfin, Calvino explore toutes les facettes du monde littéraire en embarquant son personnage dans les arcanes du monde littéraire : l'édition, l’exégèse, les études universitaires, l'écrit clandestin, etc.

C'est donc très riche et longuement pensé. Surtout que Calvino excelle dans le farfelu, et c’est ce qui m’avait plu chez lui. Le problème c'est qu’ici l’exercice littéraire est risqué, et finalement assez vain. Il n'est qu'un enchaînement de romans ébauchés. À sauter d'incipits en incipits, on finit par se lasser, même s’ils sont tous différents – Calvino s’essaie à plusieurs genres, nous prouve la souplesse de sa plume – mais je crois qu’au fond, je ne suis pas d’accord avec lui. Je ne peux pas me contenter de débuts de romans, aussi prometteurs soient-ils, car être prometteur n’a de sens que si on tient sa promesse. Je n’aime que les romans complets. Dès que j'ai compris le jeu de Calvino, je n'y ai plus trouvé d’intérêts. À chaque fois que je démarrais un nouvel incipit, ma curiosité décroissait car je savais qu’elle était promise à la frustration. Un exercice pourtant pas inintéressant : Calvino ne déclare pas son amour à la littérature, mais le déclare à l’amour de la littérature, une nuance qui fait toute la différence.

Le livre aurait gagné à être plus court. 150 pages de moins auraient été bienvenues pour avoir le temps de comprendre son jeu sans avoir le temps de s’en lasser.

375 pages en poche (nouvelle traduction de Martin Rueff, chez folio Gallimard)

La Femme d'un autre et le mari sous le lit
6.6
11.

La Femme d'un autre et le mari sous le lit (1848)

(traduction André Markowicz)

Чужая жена и муж под кроватью

Sortie : 1848 (Russie). Roman

livre de Fiodor Dostoïevski

-Alive- a mis 7/10.

Annotation :

Excellente nouvelle de Dostoïevski. Si certains préfèrent un Dosto plus sombre et plus sérieux, je craque, moi, pour ce genre de nouvelles. Une farce légère, complètement couillonne, mais fun. Juste une petite histoire sans prétention mais brillamment écrite, du bon vaudeville.

95 pages en poche

Le Bruit et la Fureur
7.8
12.

Le Bruit et la Fureur (1929)

The Sound and the Fury

Sortie : 1938 (France). Roman

livre de William Faulkner

Annotation :

Abandonné en fin de deuxième partie (après 160 pages de lecture). Je vis toujours ça comme un échec, mais force est de constater que la littérature du flux de conscience n'est pas mon truc. Trop expérimental pour moi, trop chaotique chez Faulkner, et trop dense chez Woolf. Je n'en retire aucun plaisir. Rien que les 100 premières pages de ce livre sont imbuvables, un véritable défi de lecture. On ne peut pas aimer ce genre d'oeuvre à la première lecture, c'est impossible. Moi j'abandonne, ça ne me mène à rien.

Sukkwan Island
7.3
13.

Sukkwan Island (2008)

Sortie : 2010 (France). Roman

livre de David Vann

-Alive- a mis 9/10.

Annotation :

Un père et son jeune fils de 13 ans partent vivre ensemble sur une île perdue de l'Alaska afin de renouer leurs liens, espérant être aidés par la nature, le silence et la solitude. Mais c'est tout sauf du nature writing – dans le sens paisible du terme – car cette retraite into the wild vire vite au cauchemar et au drame. C'est un livre éprouvant, macabre et terriblement prenant. C'est aussi un roman qui nous met face à l'incompréhension et au désarroi. Je n'en dirai pas plus car révéler quoi que ce soit anéantirai le but du livre. En tout cas je recommande. Bonne petite lecture.

232 pages en poche.

Hors d'atteinte
6.8
14.

Hors d'atteinte (1989)

Sortie : septembre 1989. Roman

livre de Emmanuel Carrère

-Alive- a mis 6/10.

Annotation :

Carrère, avant d'être coutumier du récit vrai, écrivait des fictions. Mais visiblement il ne gardait jamais ses sources réelles bien loin. C'est tout le défaut de ce livre qui lâche dans son épilogue, comme un aveu suprême, que l'histoire que nous venons de lire est entièrement vraie, seuls les noms ne le sont pas. Et bien bravo Carrère, c'est très bien, sauf que ton livre, à trop vouloir être vrai, en oublie d'être intéressant. Pourtant quel sujet en or ! L'histoire d'une femme qui, désireuse de quitter son train-train de vie, se découvre une addiction pour la roulette et les casinos. On suit sa dégradation pas à pas et à travers ses yeux, de sorte que ses gestes (dilapider toutes ses économies, rejeter ses responsabilités, mentir à ses proches) ne semblent jamais graves, alors qu'ils le sont. C'est bien là la folie de son état de ne pas s'en rendre compte. Mais Carrère s'embarrasse de trop de détails et reste à l'écart de ce qu'il raconte. Trop de digressions sentencieuses, trop d'informations inutiles et jamais d'émotions fortes comme on aimerait en avoir avec ce genre de récit. Le narrateur nous raconte la folie du jeu mais ne nous la fait pas vivre. C'est plutôt de l'autodestruction silencieuse qui ressort de cette histoire, comme si Carrère avait voulu que nous, lecteurs, puissions juger de loin sans jamais avoir les clés pour comprendre.
À cela s’ajoute un style ampoulé, un peu prétentieux, duquel il s’affranchira avec ses meilleurs livres. La recette Carrère n’est pas encore là, mais n'est plus très loin.

279 pages en poche

Voyage avec Charley
7.7
15.

Voyage avec Charley (1962)

Travels with Charley

Sortie : 1962 (France). Récit, Voyage

livre de John Steinbeck

-Alive- a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Qu'il est agréable de voyager avec Steinbeck et son chien. Parce que sous prétexte de découvrir l’Amérique, on le découvre lui. On le devinait déjà à travers ses romans, il est un homme humble et qui, s’il se prononce sur tout, ne juge rien, ou sinon avec recul et humilité. Il donne ici à son lecteur des pages agréables, douces et pleines d'humour. Un voyage qui donne l'occasion, à lui comme à nous, de multiplier les observations. Steinbeck bavarde sur la transformation surprenante de son pays, sur les différents conflits sociaux, raciaux et économiques qui le secouent, sur la condition de vie des habitants de chaque État qu’il traverse, sur les coutumes, les régionalismes, etc. Le voyage passe vite, trop vite, on aimerait qu’il dure plus longtemps, mais en tournant la dernière page on se rend compte combien il a été riche.

337 pages en poche, collection Babel Actes Sud.

Cosmos
7.9
16.

Cosmos

Kosmos

Sortie : 1964 (France). Roman

livre de Witold Gombrowicz

-Alive- a mis 9/10.

Annotation :

Ces écrivains de l'Est sont tous des tarés ! Et ce livre est d'une bizarrerie infinie et a, à mon avis, ouvert dans ma tête un chemin de réflexion sans fin. Que ceux qui détestent Kafka et autres étrangetés voisines fuient ce livre ! Car Gombrowicz en tient un couche encore plus épaisse que Franz. C'est un livre où rien ne se passe sinon des actes minuscules mais où le personnage profondément malade voit des signes partout, surinterprète tout, se laisse envahir par des connexions aberrantes et finit par faire du chaos de son esprit (par lequel on est avalé) un magma presque cohérent. Ici, les "riens" mènent à "tout" et il suffit d'un élément anodin pour que la prose s'emporte dans un niveau de délire rarement atteint. Soit on déteste, soit on adhère. J'ai failli abandonner mais le dernier quart m'a absorbé et sur les dernières pages je me retrouvais carrément à lire à voix haute, car le texte de Gombrowicz s'y prête, fait pour être débité avec panache et frénésie. Il a d'ailleurs été adapté de nombreuses fois sur les planches.

220 pages en poche

Les hommes du tsar
7.8
17.

Les hommes du tsar

Sortie : 18 janvier 1989 (France). Roman

livre de Vladimir Volkoff

-Alive- a mis 7/10.

Annotation :

Gros pavé que ces Hommes du Tsar, et pourtant il n'est qu'une introduction à la trilogie, et dans les dernières pages on sent que le plus gros est à suivre. Volkoff est très ambitieux à mon sens de s'attaquer à cette période historique, et surtout sous cet angle : il est au plus proche des grands hommes de la Russie. On suit ici Ivan le terrible, ses opritchniks et ses hommes de confiance dont Boris Godounov (https://fr.wikipedia.org/wiki/Boris_Godounov). Même Tolstoi n'avait pas osé faire cela, et avait préféré, dans son Guerre et Paix, choisir le point de vue de personnages fictifs. Le seul qui le soit chez Volkoff est celui de Psar (le valet de chien qui devient homme d'armes) et qui permet à l'auteur de décloisonner certains mystères de l'Histoire.

C'est donc toute l'âme russe qui respire dans ce livre et Volkoff a l'intelligence de produire un vrai livre historique. Pas d'édulcoration ou de facilité. Omniprésence de la religion, culture russe à tous les coins de pages, langage de l'époque ; on est baigné dans la Russie du 16e siècle. Comme d'hab, Volkoff ne fait pas les choses à moitié.

391 pages en grand format (507 pages en poche)

Les faux tsars
18.

Les faux tsars

Sortie : 1992 (France).

livre de Vladimir Volkoff

-Alive- a mis 8/10.

Annotation :

C'est ce deuxième tome qui donne toute sa grandeur à cette trilogie. C'est simple, il est une fresque à lui tout seul ! Volkoff s'attaque à un sujet que je ne connaissais pas et qui, je l'ai appris durant ma lecture, est mythique pour les russes. Et quand je dis "mythique" ce n'est pas dans le sens de "grandiose" mais réellement dans son premier sens : cette histoire vraie fait partie du mythe russe, même Pouchkine a écrit dessus et surtout, elle a donné lieu à un opéra

L'histoire tragique de Godounov, tsar illégitime qui pour accéder au trône a fait tué le jeune Dmitry de 11 ans, lui tsarévitch légitime. Dix ans plus tard, Dmitry ressuscité soulève une révolte, une guerre civile et reprend son trône, mais ce Dmitry n'est qu'un imposteur agent secret du pape et a donc réussit la plus grande supercherie de l'Histoire de la Russie. Voilà ce que raconte Les Faux Tsars : l'histoire de faux tsars.

Un histoire faite pour Volkoff, dont le thème préféré est justement celui du complot historique.
En bref, quel livre, quelle fresque immense !

480 pages en grand format (661 pages en poche)

Le grand tsar blanc
19.

Le grand tsar blanc

Sortie : 23 août 1995 (France).

livre de Vladimir Volkoff

-Alive- a mis 7/10.

Annotation :

La conclusion de la trilogie raconte la fin du Temps des Troubles avec les dernières batailles qui ont secoué la Russie exsangue et privée de tsars, attaquée de toute part des cosaques et des polonais. Une Russie qui a bien failli disparaitre de la carte pendant ces quelques années mais qui s'est battue pour remettre sur le trône le Grand Tsar Blanc :le jeune Romanov.

Ma conclusion sur la trilogie : ce n'est pas la meilleure oeuvre de Volkoff car il abandonne ici son ironie mordante que j'apprécie tant pour plonger dans une sorte d'adoration et de respect sans teinte (on sent d'ailleurs tout l'amour de Volkoff pour la vieille Russie blanche) et il ne cherche rien d'autre qu'à mettre en roman ces faits historiques avec le plus de véracité possible. En soi ce n'est pas un défaut, ce n'est pas moins bien, c'est juste différent de ce que j'ai lu de lui. Et je sais que Volkoff a plusieurs genres à son actif : livre politique, livre pour enfant et livre historique. Cette saga appartient au dernier genre.

Une bonne lecture pour qui s'intéresse un peu à l'Histoire de la Russie.

400 pages en grand format (440 pages en poche)

Hitchcock / Truffaut
8.6
20.

Hitchcock / Truffaut (1967)

Sortie : 1967 (France). Entretien, Cinéma & télévision, Beau livre & artbook

livre de François Truffaut et Helen Scott

-Alive- a mis 9/10.

Annotation :

Ça ne sert à rien de présenter ce livre que tout le monde connaît, même sans l’avoir lu. Je tiens simplement à confirmer qu’il ne vole pas sa réputation. C’est passionnant à lire si on aime Hitchcock, encore plus passionnant quand on connaît tous les films (et j’imagine que si on le lit sans les connaître, née en nous une folle envie de les voir). Passionnant car c’est un livre sur le cinéma et rien d’autre : Truffaut et Hitchcock reviennent sur tous les films de sa carrière, analysent tout, aussi bien la mise en scène que le découpage final, les choix scénaristiques que les choix de casting et explorent à la fois leur genèse et les retours critiques. On sera surpris, bien souvent, de constater qu’Hitchcock n’aime pas tels films et préfère tels autres tandis que Truffaut – en fan déconcerté – les défend contre l’avis de leur auteur, les éclairant sous un nouveau jour par ses arguments. Et c’est là la force de cette interview d’être un véritable échange qui en apprend aussi bien à l’intervieweur qu’à l’interviewé.

311 pages dans son énorme format 23 x 30cm

Il est avantageux d'avoir où aller
7.3
21.

Il est avantageux d'avoir où aller (2016)

Sortie : 11 février 2016.

livre de Emmanuel Carrère

-Alive- a mis 7/10.

Annotation :

On peut juger ce recueil de deux façons.

D'un côté il peut apparaître comme un projet fainéant, et il l'est. Car on aura rarement vu un écrivain de son vivant rassembler des textes éparses de sa carrière. C'est chose généralement réservée aux auteurs morts, sur décision des éditeurs. Mais là non, c'est bien Carrère qui a décidé de rassembler lui-même un ensemble de textes de natures différentes, sans thématique unique, sans volonté littéraire sinon celle de contenter ses plus fidèles lecteurs, car il a compris désormais que ce qu'ils aimaient c'était sa plume agréable et accessible, parfois même pas ses histoires. Donc c'est paresseux de sa part et ne soyez pas trompés sur la marchandise. Il ne s'agit que d'un pot pourri de différents écrits aussi divers qu'inégaux : reportage, préfaces, articles, lettres. Ce qui nous permet de constater que le Carrère journaliste ne diffère en rien du Carrère écrivain.

Et donc d'un autre côté, on y trouvera à boire et à manger. Et finalement cette sélection fonctionne bien et tous les textes sont intéressants. Les meilleurs étant pour moi ceux dans lesquels il parle de d'autres livres et d'autres auteurs : Philip K. Dick dont il fait un superbe éloge, Balzac, Léo Perutz, Daniel de Foe, Luke Rhinehart, Truman Capote, Renaud Camus et d'autres. On peut dire que Carrère sait donner envie de lire d'autres livres. On trouvera aussi un excellent récit de la vie d'Alan Turing, et on se dit qu'il aurait matière à écrire un roman.

Donc, un recueil agréable qui nous plonge encore un peu plus dans la vie de Carrère, aussi bien par le biais de sa bibliothèque personnelle que dans les genèses et les embryons de ses différents projets. Lecture agréable mais réservée aux fans uniquement.

546 pages éditions P.O.L

Mon traître
7.6
22.

Mon traître (2008)

Sortie : janvier 2008. Roman

livre de Sorj Chalandon

-Alive- a mis 5/10.

Annotation :

216 pages en poche

Knock
7.2
23.

Knock (1923)

ou le Triomphe de la médecine

Sortie : 1923 (France). Théâtre

livre de Jules Romains

-Alive- a mis 7/10.

Annotation :

Sympathique. J'avais envie de lire un truc court et facile.

152 pages en poche

Jours tranquilles à Clichy
7.2
24.

Jours tranquilles à Clichy (1956)

Quiet Days in Clichy

Sortie : 1956 (France). Roman

livre de Henry Miller

-Alive- a mis 8/10.

Annotation :

Je fais bien de lire ce Miller plutôt qu'un autre. Il fait suite à sa trilogie (plus haut dans cette liste) puisqu'on y retrouve Henry à Paris, après son départ de New York, loin de ses amis et de sa Mona et à s'amuser avec son nouveau pote Carl. Comme d'hab, aucune intrigue, juste des anecdotes de sa vie parisienne et surtout beaucoup de sexe. Des femmes, nombreuses, de l'exaltation poétique et une liberté de ton absolument folle pour un livre de 1956, aussi folle que le sont ses élucubrations. Et Henry Miller ce n'est que ça: vie bohème, récits grossiers et fables érotiques enrobées dans un style mi soie mi crasse. J'aime beaucoup.

123 pages en poche

L'Obscurité du dehors
7.5
25.

L'Obscurité du dehors (1968)

Outer Dark

Sortie : 1991 (France). Roman

livre de Cormac McCarthy

-Alive- a mis 6/10.

Annotation :

6/10 mais c'est pas mauvais. C'est juste que j'ai l'impression que c'est un petit livre pour un auteur au potentiel fou. C'est mon premier Cormac McCarthy et c'est une belle expérience qui me donne envie de découvrir le reste de sa biblio. On y suit l'errance de deux personnages à travers le vieux sud américain, et le sud de McCarthy est un sud effrayant, primitif et violent. Le livre vise plus l'ambiance que l'histoire, et sur ce plan c'est une véritable réussite : il ne se passe pas grand chose mais la langue sèche lorsqu'il s'agit de faire parler les protagonistes mais lyriques lorsqu'il s'agit de faire parler le décor fonctionne à merveille. Dommage que le livre soit si contemplatif car au détour de quelques scènes, on sent la capacité qu'a l'auteur à prendre son lecteur par les tripes. Ici trop de langueur, trop d'errance. Mais peu importe car voilà un écrivain que j'ai envie de découvrir ! (je rappelle pour les plus cinéphiles qu'il a écrit, entre autres livres, la Route et No Country for Old Men).

226 pages en poche

La Bête
7.3
26.

La Bête (1980)

Pig

Sortie : 12 février 2014 (France). Roman

livre de Kenneth Cook

-Alive- a mis 7/10.

Annotation :

Retour dans l'Australie sauvage de Kenneth Cook. un auteur qui mérite d'être plus amplement connu car il est bon. D'ailleurs, je le recommande à mes proches dès que j'en ai l'occasion. "Pig" publié chez nous en 2014, date de 1980 et se range directement dans la lignée des "romans de monstres", aux côtés de Jaws, Cujo ou encore Moby Dick. Petit roman d'aventure captivant qui nous entraîne une fois de plus dans l'outback australien mais pour nous narrer cette fois l'affrontement entre l'homme et un sanglier sauvage. Pas d'énormes ambitions chez Cook à l'écriture de cette aventure, mais la simple envie de s'inscrire dans cette littérature en faisant de l'animal autre chose qu'un simple cochon. La bête en question symbolise l'état sauvage à elle toute seule et tous les dangers du désert en quelques tonnes bien pesées. Cook rentre complètement dans les codes de ce genre de récit et s'en tire très bien car il trouve là l'occasion de parler de son pays sauvage dans un registre écologique. Bon petit roman.

252 pages en poche

L'Industrie des lettres
27.

L'Industrie des lettres

Sortie : 2009 (France). Essai

livre de Olivier Bessard-Banquy

-Alive- a mis 8/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

Presque 50 ans de la vie éditoriale parisienne racontée et expliquée en détails par Bessard-Banquy. Trop de détails d'ailleurs, c'est à la fois la force d'un tel ouvrage (car chaque fait doit être sourcé et chiffré) mais aussi sa faiblesse (on ne retiendra jamais tous ces détails). Mais reste les grandes lignes. On apprend beaucoup de choses et on comprend mieux quels ressorts permettent à une poignée de grosses maisons de grignoter le marché de toutes les autres.

530 pages en poche

Écriture : Mémoires d'un métier
7.9
28.

Écriture : Mémoires d'un métier (2000)

On Writing : A Memoir of the Craft

Sortie : 3 septembre 2001 (France). Autobiographie & mémoires, Essai

livre de Stephen King / Richard Bachman

-Alive- a mis 6/10.

Annotation :

Le livre se divise en deux parties. La première est autobiographique, King nous raconte comment il est devenu romancier. La seconde tient du manuel d'écriture, l'auteur nous donne des conseils et nous dévoile sa technique pour écrire. Pour les fans, ce livre doit être un vrai régal. Pour les autres, comme moi, ça reste une lecture correcte mais sans grand intérêt. D'autant plus que King y tient un discours avec lequel je ne suis pas vraiment d'accord. Il donne sa vision de la littérature et ne se rend peut-être pas bien compte que ce faisant il la réduit. Pour lui un bon livre doit tout miser sur l'histoire, qui doit être originale, et sur les personnages. Je ne dis pas qu'il a tort, mais il n'a pas forcément raison. Imposez une règle en art, et il y aura toujours quelqu'un qui la transgressera avec génie.

337 pages en poche

Epépé
7.2
29.

Epépé (1970)

Sortie : 1970 (France). Roman

livre de Ferenc Karinthy

-Alive- a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Étrange livre qui mérite lecture. Budai, linguiste hongrois, doit se rendre à Helsinki pour assister à une conférence. Lorsqu’il quitte l’avion, il se rend vite compte qu’il n’est pas à Helsinki. Où alors ? Difficile de le savoir car ici les gens parlent une langue totalement étrangère. Personne ne le comprend, et il n’est compris de personne. Démarre alors une lutte à la communication entre lui et cette ville tentaculaire.

Le roman, sur un postulat assez simple, sonde une thématique bien plus large que celle de la langue. Il nous parle de la ville. Ou quel rôle tient la communication en milieu citadin ? C’est une absurdité totale qui nous est narrée là car dans une ville, on finit toujours par retrouver son chemin. Se perdre en forêt, c’est chose normale, car une forêt n’est pas pensée par l’homme et pour l’homme. Une ville si. Par essence, elle est logique. Or, la cité dans laquelle se retrouve Budai renonce à tout forme de logique.

285 pages en poche (éditions Zulma)

Une brève histoire du temps
7.6
30.

Une brève histoire du temps (1988)

A Brief History of Time : From the Big Bang to Black Holes

Sortie : 1989 (France). Essai, Sciences

livre de Stephen Hawking

-Alive- a mis 6/10.

Annotation :

J'admets qu'il est complément injuste d'attribuer un 6 lorsque la faiblesse que j'accuse vient surtout de mon incapacité à comprendre certaines notions. Mais le fait est qu'en tant que vulgarisation ça pêche à de nombreux moments. J'ai appris énormément de choses certes ! Surtout que je suis un novice complet en la matière. Avais-je tout juste deux trois notions sur l'espace-temps et sur le Big Bang (en fait quasiment rien) et je dois avouer avoir été soufflé par les questions vertigineuses exposées dans le livre mais j'ai été aussi mis de côté par plusieurs chapitres, voire totalement paumé sur certaines notions. Paradoxalement, cette lecture m'a donné envie de m'y replonger jusqu'à plus soif, mais peut être avec un ouvrage plus simple que celui-là.

vieille édition Flammarion, 225 pages

-Alive-

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