Mes séries 2015

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Saison 1

Belle claque que cette série dont je ne soupçonnais même pas l'existence il y a trois semaines ! Ce mélodrame teinté de thriller propose une histoire qui évolue par chapitre et en deux actes à chaque fois. Ces deux actes correspondent aux points de vue respectifs d'Allison et Noah, nos protagonistes principaux. Si le procédé n'a évidemment rien de nouveau, il fonctionne particulièrement bien ici puisque cela apporte une ambiguïté bienvenue à une histoire d'ailleurs très bien écrite dans l'ensemble. Difficile de ne pas parler des deux acteurs : Ruth Wilson et Dominic West se partagent l'affiche avec brio, retenue et sensibilité. Que l'on soit en plein New York ou à Long Island, il est difficile de ne pas apprécier la qualité de la mise en scène et les beaux paysages qui nous sont proposés. Comme le disait le personnage de Clooney dans The Descendants, ce n'est pas parce que l'on vit dans un endroit en apparence idyllique que tout va bien dans le meilleur des mondes. Le nom de la série l'indique, il s'agit ici d'une liaison adultère qui amène son lot de conséquences plus ou moins heureuses. Je n'en dis pas plus mais c'est une très belle découverte :)

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Saison 1

J'ai adoré The Affair, une très belle découverte dont je n'attendais pas autant mais Bloodline boxe encore dans une toute autre catégorie : celle des séries parfaites (ou presque) qui me hantent des semaines et des semaines après le dernier épisode. Tout y est magnifique : le scénario, d'une simplicité et d'une puissance folle, la construction narrative toute en flash-back et flash-forward, le casting, la mise en scène, les décors, la photographie.

Nous assistons à la tragédie qui frappe la famille Rayburn, bien plus coupable de l'absence de dialogue entre ses différents membres que de ses actes, assez horribles pour certains mais tous compréhensibles.

Sortir une telle série en évitant à ce point les facilités en tout genre et le manichéisme, c'est très très fort.

Je recommande à toutes et à tous cette magnifique première saison.

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On retrouve pas mal des qualités qui ont fait de Breaking Bad une des plus grandes séries de tous les temps : des personnages loufoques et profonds, une vraie finesse dans les dialogues et dans l'écriture en général, des acteurs convaincants et investis, un humour noir assez jouissif et une réalisation qui tape dans le haut du panier du format télévisuel.

Néanmoins, il convient de mettre en avant deux bémols :

1) Better Call Saul ne pourra jamais être aussi profonde, désespérée et grande que sa devancière. Les enjeux sont ici très intéressants mais paraissent minuscules en comparaison des destins de Walt et Jesse.

2) Sur certains épisodes, on sent que les créateurs de la série ont voulu faire un peu de remplissage pour que cette étrange ascension dans le crime d'un avocat loser qui se met en place sous nos yeux réjouis ne se fasse pas trop vite et qu'il y ait la place pour plusieurs autres saisons. Evidemment, les scénaristes sont habiles mais le tout donne l'impression d'un manque de vision alors même que je suis persuadé que le problème est bien plus de faire tenir le show télé sur la durée. J'espère néanmoins que ce problème sera réglé en saison 2. Je préfère une très bonne série en 3 saisons qu'une médiocre en 5. Il n'y a aucune obligation à faire durer la série si cela pousse les scénaristes à diluer une histoire qui aurait été bien plus intéressante si davantage condensée.

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Saisons 1 à 3

Je suis peut-être légèrement trop sévère avec la série : dans un monde où elle ne se classerait pas 15ème du top111 séries Sens critique et 5ème du classement IMDB, je pourrais probablement élever d'un point ma note un peu sèche.

Reste qu'on m'a vendu une série innovante, brillamment mise en scène et intelligente. Qu'ya-t-il de tout ça finalement ?

1) La série s'essaye à un mélange hasardeux entre ce qui a (à mon avis) toujours fait le sel de l'univers Holmesien et ce qui caractérise notre monde actuel. Si cette recette permet d'aborder quelques sujets d'actualité (notamment le pouvoir de l'information), elle casse surtout ce qui devrait être la force de la série : son ambiance. Je doute qu'une série comme Sherlock vieillisse bien. Il n'y a pas grand chose d'intemporel ici.

2) La mise en scène a quelques jolis coups d'éclat mais les réalisateurs cherchent tellement à se mettre en avant qu'on a souvent rien de plus qu'une bouillie indigeste avec des tics de réalisation assez lourds (fondus enchaînés beaucoup trop présents et assez foireux, split-screen totalement inutiles, apparition des textos et différents messages directement à l'écran, ralentis ou accélérés à outrance et j'en oublie probablement des pires). Ce n'est pas malin car cela casse l'immersion et tout ce qui pourrait ressembler à un début d'ambiance sympa.

3) Si l'on parle des différents personnages, on peut se montrer indulgent : leur écriture n'est pas forcément brillante mais tient plutôt la route et les différentes relations entre les protagonistes arrivent à nous émouvoir, à nous terrifier et à nous agacer. Ce n'est pas grandiose mais suffisamment prenant pour que l'on y accorde notre attention.

En revanche, si on s'attaque aux différentes enquêtes, elles sont tout le temps soit brouillonnes, soit stupides. Pour le dire assez franchement et sans tact, elles ont souvent les deux défauts en même temps.

Pourquoi regarder cette série dans ce cas ? Eh bien, il faut lui reconnaître une certaine efficacité puisque le tout est prenant : on se surprend à apprécier les deux acteurs (voire le personnage de Moriarty même si ça cabotine à mort dans son cas), le montage n'est pas trop mal foutu et malgré la médiocrité des intrigues, on reste happé par ce qui nous est raconté.

Sherlock est à mon avis une série largement surestimée. Elle est sympathique mais loin de ce qui se fait de mieux en la matière. Une sorte de plaisir coupable haut de gamme en quelque sorte.

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Saison 2

Que reste-t-il de l'une des meilleures séries de 2014 ?

A mon sens, rien du tout et je vais essayer de développer ça succinctement en 4 points :

1) L'intrigue : ça ne vaut peut-être que pour moi mais en ce qui me concerne, le scénario et son déroulement sont à la fois inintéressants, fouillis, inutilement complexes, trop faibles en enjeux narratifs et dramatiques forts. Ce n'était pas déjà ce qui faisait la principale force de la saison 1. Ici, c'est carrément mauvais selon moi. L'histoire copie pâlement pas mal de choses : A most violent year, Breaking Bad, The Wire, tous les films policiers urbains récents.

2) Les personnages/acteurs : vous trouvez les personnages de la saison 1 caricaturaux ? Cette deuxième histoire développée propose pourtant des personnages à mon sens mille fois plus caricaturaux et assez peu crédibles : a) Le flic homo refoulé qui va devenir papa b) le flic corrompu à qui la vie n'a pas fait de cadeaux c) L'ex gangster qui veut se laver les mains mais qui est obligé de les remettre dans le cambouis. d) La flic obsédée sexuelle et névrosée à qui la vie n'a pas fait de cadeau (bis), accompagnée de son père baba cool plus ou moins à la tête d'une secte et de sa soeur étudiante en art/actrice porno à ses heures perdues.

Là où les personnages de la saison 1 évoluaient un peu voire beaucoup malgré le côté archétypal de leur personnalité, il n'y a ici pas une once d'évolution. Les relations entre les différents protagonistes sont en plus hyper faibles et je mets tout en haut de la pyramide des couples qui ne fonctionnent pas à l'écran le binôme Vaughn/Reilly, absolument abominable à chaque scène.

3) La mise en scène : pas catastrophique mais mimant la saison 1 en moins bien, elle n'en a pourtant ni les fulgurances ni l'élégance dans l'aspect plus régulier de ce long flot que représentent ces 8 épisodes. Et puis, on a compris qu'on était dans une ville tentaculaire, aussi n'est-il pas nécessaire de nous mettre 20 plans aériens de la cité par épisode.

4) L'ambiance : terriblement clichée (beaucoup plus que la 1 qui était pas loin de tomber dans l'excès à certains moments) et beaucoup moins intrigante que lors de la première saison. On ne peut pas dire que les paysages urbains soient agréables à la rétine et les rares lieux un peu stylisés deviennent ridicules car beaucoup trop utilisés (le bar où Vaughn et Farrell se retrouvent). Il aurait probablement été plus judicieux de choisir une autre région.

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Saison 3 :

Rectify continue à tutoyer l'excellence avec une facilité déconcertante. Si je parle de facilité, ce n'est certainement pas anodin : tout transpire l'intelligence et la sensibilité mais rien ne semble forcé. L'écriture des épisodes et la mise en scène semblent s'accorder pour nous surprendre, nous faire rire, nous faire réfléchir et nous faire chialer (très souvent).

Il faut dire que le personnage de Daniel Holden est tout simplement l'un des plus beaux de l'histoire des séries, ni plus ni moins. Et son interprète est immense. Aden Young atteint une forme d'excellence que la simple (mais parfaite) technique de son jeu ne suffit pas à expliquer.

Ses regards, son sourire, sa façon de se mouvoir dans l'espace ou sa diction peuvent nous émouvoir alors qu'il ne se passe rien ou si peu. En réalité, je me trompe ! Il se passe toujours quelque chose : il y a tout un monde qui chancelle autour de lui à chaque fois qu'il ouvre la bouche. Daniel/Aden, c'est l'humanité blessée qui cherche malgré tout à percevoir la poésie et la magie même dans l'immense noirceur que représente parfois la vie.

Evidemment, les autres personnages ne sont pas en reste et on en vient (par exemple) à ressentir énormément d'empathie pour Teddy alors que cela semblait inconcevable lors du début de la série.

Et puis, Rectify n'a pas été pensée comme un réquisitoire contre la peine de mort, la justice et les enquêtes policières mais elle permet malgré tout des réflexions super profondes sur ces questions. Réflexions tellement profondes que l'on touche assez sérieusement à des raisonnements d'ordre métaphysique.

A l'exception de SFU (qui est quand même bien différente), je n'ai pas l'impression d'avoir déjà vécu ça dans le monde pourtant très riche des séries télévisuelles.

Rectify atteint un niveau de grâce que peu d’œuvres culturelles peuvent se vanter de ne ne serait-ce qu'effleurer.

En cela, j'ai peur pour cette saison 4 qui s'annonce mais je reste confiant : si cette probable dernière saison est aussi bonne que ses trois devancières, on tiendra l'un des plus grands bijoux du monde des séries.

Un bijou trop rare et trop méconnu que je ne peux que conseiller à tout le monde.

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Saison 1

La série a trois qualités énormes qui permettent (en partie) de pardonner des défauts qui ne seraient jamais acceptés ailleurs :

1) Elle est ambitieuse.

2) Elle est (très) divertissante.

3) Elle est un parfait mélange entre une honnêteté confinant parfois à la naïveté et un mystère qui se fait plus profond que l'on aurait pensé.

A côté de ça, l'intrigue est écrite avec les pieds, les personnages sont attachants mais d'énormes caricatures, la réalisation est hyper tape-à-l'oeil pour pas grand-chose de réellement intéressant formellement et les acteurs varient entre le pas mal et le carrément mauvais.

Reste que je viens de remonter ma note de la série à 6 : il serait malhonnête de mettre moins à une série que je trouve assez incroyablement divertissante et catchy. C'est dommage car il y avait probablement le potentiel pour faire une grande série. On aura finalement au mieux une série honnête et divertissante. C'est quelque peu regrettable mais j'ai quand même hâte de voir ce que la saison 2 apportera et si les personnes à la tête du projet réussiront à rendre la série moins grotesque, plus fine que l'on parle de l'écriture ou de la mise en scène.

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Saison 1
Lire ma critique ci-dessous.

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Superbe fresque humaniste qui aborde le sujet épineux (mais franchement peu cinématographique sur le papier ...) des logements sociaux dans une ville importante de l'Etat de New York.

Evidemment, David Simon a suffisamment de génie pour éviter les deux écueils qu'auraient pu être :

1) La fiction à la limite du documentaire bien sage (et sans autre aspérité que d'informer) avec ce que cela apporte en précision et sérieux mais également en côté scolaire et lénifiant.

2) La surdramatisation d'une histoire pour compenser un sujet peu vendeur sur le papier. Simon ne donne pas dans la surenchère et offre encore une fois à ses fans une oeuvre dense, intelligente, ambiguë, non-manichéenne et sensible qui nous dit bien plus sur nos sociétés occidentales de fin XXe/début XXIe que le sujet pouvait laisser croire de prime abord.


Certains reprocheront (à raison selon moi) le format trop court de cette série (j'imagine que les producteurs devaient "veiller au grain") alors même que le sujet aurait pu être développé bien plus longuement.

Il est également possible de se plaindre de certains éléments du casting alors que cela était impossible dans The Wire. Je pense principalement à la jeune femme et son mec gangster (ils en font des tonnes et n'ont même pas la décence de cabotiner correctement).

Toujours est-il que cette mini-série arrive à être passionnante, complexe et pourtant toujours intelligible ! Simon a évidemment un point de vue bien personnel sur les personnages qu'il dépeint mais il a l'intelligence et l'élégance de les montrer dans toute leur complexité.

Si cela vous prend parfois de râler contre des personnages d'hommes politiques présentés comme des diables en puissance, vous serez surpris de voir ici qu'ils sont loin d'être coupables de tous les maux (génial Oscar Isaac, au passage).

Dans le même ordre d'idée, les dégoûtés de la classe politique se surprendront peut-être à avoir une certaine empathie pour le maire éphémère de la ville de Yonkers, étoile montante puis déchue d'une politique locale qui ne fait pas de cadeaux.

Cela peut sembler simple mais c''est en réalité compliqué et donc extrêmement fort.

Merci encore Monsieur Simon ! Et croyez-moi, on va se recroiser d'ici peu (See you soon Treme !).

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Saison 2 :

Ils ont pris 3 ans pour écrire cette chose immonde qu'est la saison 2 des Revenants ? Sérieusement ?

Je partais pourtant avec de bonnes intentions. La saison 1 me semblait avoir pas mal de limites mais j'avais surnoté gentiment (avec un 7) en me disant que, souvent, on ne donne pas assez de crédit à ce qui se fait en France en matière de séries (moi le premier, d'ailleurs).

Et bien, j'aurais probablement eu raison d'être plus sévère à l'époque !

On va évacuer très rapidement ce qu'il y a de positif :

a) Les musiques sont jolies : elles sont un peu systématiques et pas vraiment utilisées avec intelligence mais elles ont au moins le mérite d'être parfaitement adaptées à l'intrigue (ou ce qu'il en reste ...).

b) Formellement, la série n'est pas dégueulasse. On sent que les épisodes ont été mis en scène avec professionnalisme et on nous évite un agité de la caméra, ce qui est déjà très bien. C'est sans génie mais très convenable.

c) Il y a de superbes paysages qui émerveillent à longueur d'épisodes ! Vraiment, l'idée de tourner une série fantastique dans de tels décors est une superbe idée que je saluais en saison 1 et que je continue à saluer.

Ces maigres motifs de satisfaction mis de côté, on peut dire que tout le reste est à jeter :

Le scénario est un fiasco de tous les instants :

1) l'écriture des personnages est beaucoup trop sommaire et/ou bâclée.

2) Il y a des incohérences par cargo avec la spéciale "je change les règles en cours de route parce que ça m'arrange bien en tant que scénariste médiocre.

3) L'histoire n'avance pas d'un iota entre l'épisode 1 et l'épisode 7 ...Puis les scénaristes ont dû se rendre compte de quelque chose et nous sortent un épisode 8 dix fois trop rempli en rebondissements avec une fin semi-ouverte (avec 0 réponse apportée, c'est tellement plus simple) qui laisse la place pour une saison 3, au cas où mais qui pourrait tout autant faire office de fin de série.

L'impression qui se dégage de tout cela, c'est que les épisodes ont été écrits au jour le jour et que rien, absolument rien, n'a été réfléchi sur le moyen/long terme (jusqu'aux très grandes questions qui justifiaient le récit d'une telle histoire). La saison 1 n'était déjà pas brillante à ce niveau mais ici, c'est carrément catastrophique. Bref, on navigue à vue pendant 8 épisodes avec une saison 2 qui n'apporte rien.

Un petit mot sur les acteurs : ils varient inlassablement entre le médiocre et le mauvais.

Annotation :

Man Seeking Woman n'a absolument rien d'incroyable à proposer mais est un divertissement tout à fait honnête et plutôt agréable.

L'idée de base (intéressante mais assez répétitive), c'est de prendre une situation de la vie courante (souvent en lien avec l'amour, les rencontres, etc.) et de transformer tout ce qui est du figuré en quelque chose de littéral.

Par exemple, si le personnage passe un moment horrible lors d'un rencard et qu'il se dit "c'est l'enfer" alors tout ce qui nous sera montré à l'écran ressemblera à l'idée qu'on se fait de l'enfer.

Autant dire que ça part totalement en vrille et que toutes les idées ne sont pas bonnes mais ça a eu le mérite de me faire rire quelques fois et de me faire sourire le reste du temps. C'est cocasse et mignon même si c'est vraiment sans prétention.

Je ne suis pas certain qu'une saison 2 s'imposait mais la série de Simon Rich est une curiosité franchement pas désagréable et a le mérite de tenter quelque chose.

Et puis, une série qui mise sur l'humour visuel (même bas de gamme), c'est déjà ça de pris. Parce que des sitcoms qui se contentent d'enchaîner vannes sur vannes, on en a déjà beaucoup.