My year in movies : 2014

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Alors en fait on prend Ben Stiller, le casual guy a priori pas ouf qui en fait est canon, et on lui fait jouer un casual guy a priori pas ouf qui en fait est canon. A partir de là bah pendant 1h54 les gens se moquent de lui, au bureau on lui lance des trombones, ses collègues lui mettent des vents, les femmes le regardent même pas... Bref, c'est la tristesse quoi, il mange les tartes aux clémentines de sa mère en rêvant d'autre chose le pauvre. Du coup il en marre, surtout que le magazine dans lequel il travaille va fermer, il va se faire virer comme tout le monde, donc il en profite pour partir à l'aventure, tout plaquer, dire merde, en mode cool. Au final il gère trop, il choppe la meuf qu'il voulait, il fait trop bien du skate, il devient trop stylé avec sa petite barbe, il encule son boss et en plus il nous donne envie de partir en Islande et dans l'Himalaya pour jouer les aventuriers, les baroudeurs, comme lui.

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Alors en fait on te pond un film naze de A à Z et on te met "Lars Von Trier" sur l'affiche, comme ça les gens tombent dans le panneau, car le mec est un génie, ne l'oublions pas. A partir de là bah pendant 1h57 on souffre. On souffre en mode "chasse et pêche", quand on assiste à la métaphore filée la plus lourdingue de tous les temps sur la pêche (être nympho les mecs, c'est partir à la pêche aux hommes, et ouais !), on souffre en mode symphonie, quand on assiste à la deuxième métaphore la plus lourdingue de tous les temps, sur la musique (avoir 3 amants différents, c'est en fait n'en avoir qu'un seul, c'est assembler les trois au service d'une seule cause, d'une seule baise, de LA Baise). On souffre aussi en mode split screen style étudiant de Femis en première année ultra facile, on souffre en noir et blanc aussi (ça fait bien de mettre une séquence en noir et blanc), et on souffre en mode "je te mets en image tout ce que je dis au cas où, genre quand la meuf sort "je suis comme un lion en cage" on met un lion en cage comme ça c'est léger, c'est fin". On souffre aussi en mode cours de botanique, cours d'arithmétique, et aussi cours d'anatomie, surtout quand le mec te passe en gros plan des diapos de bites, tranquille. On souffre en mode gériatrie, quand un type se chie dessus pendant 3 plombes. Du coup on se dit que Stellan il a le rôle de sa vie à écouter Charlotte débiter ses inepties, et on espère au moins qu'il sera récompensé en la niquant dans le Volume 2 ! Toute peine mérite salaire. Au final bah on se sent baisés.

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Alors en fait on prend un film coréen trop bien, et on en fait un remake raté ! A partir de là bah pendant 1h44 on voit le gros Josh avec son jeu bien lourdingue, nous montrer à quel point il aime pas être enfermé sans savoir pourquoi. Aussi il se laisse pousser les cheveux, les ongles et tout, alors que le mec a une salle de bain dans sa chambre, donc on est un peu en mode WTF. Du coup quand il se fait libérer 20 ans plus tard, il a le droit à une fraîche haircut, ce qui est sympa. Après évidemment il va chercher son bourreau, normal, et là Spike Lee il a l'idée de remettre les scènes cultes de "Old Boy" mais d'en faire de la merde, en rajoutant une touche Nigga avec Samuel L. Jackson, toujours aussi subtil. Au final on se dit "ah ouais, pas con d'avoir fait en sorte que le film se déroule dans le quartier chinois, même si c'est complètement USELESS", et aussi on a pitié pour Sharlto quoi....

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Alors en fait on prend cinq mecs plus ou moins canons quand même (Eric, Ben, Mark, Emile, Taylor) et on les envoie dans une mission contre les talibans ! A partir de là bah pendant 2h01 on a trop peur qu'ils meurent tous, c'est horrible, on se demande qui va y passer le premier, on serre les fesses, on les voit se faire défigurer progressivement, et on couine, on supplie, "non, pas l'oeil de Ben !", "OMG la jambe de Mark", "Naaaaan, Eric il était dans l'hélico ???", "Putain, Emile il a plus de main !!!!!!". Mais bon les Navy Seals c'est quand même des héros, les gars ils sont trop forts, c'est des warriors, il leur en faut beaucoup avant de crever. Du coup ils se prennent des gros rochers dans la colonne vertébrale, ils se fracassent le crâne sur des pierres, sautent du haut d'une falaise à deux reprises, se font tirer dans tous les membres un petite centaine de fois.... Au final même si c'est un peu trop, on se dit que c'est beau une telle ferveur, et on marche, on tombe dans le panneau propagandiste, on accepte de se faire entuber par l'oncle Sam, parce qu'un quintuple rinçage d'oeil ça se refuse pas, ça se prend.

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Alors en fait on prend Jason Statham, qui joue que des gros bras, et on lui fait jouer les gros bras. Ah et pour ne pas rompre la tradition, on le laisse commencer le film avec les cheveux longs, même si ça lui va pas, vu qu’apparemment ça lui fait plaisir… A partir de là bah pendant 1h40 on attend qu’il se mette en mode badass chauve. Du coup après ya de l’action, ya un petit gros qui cherche des noises à la fille de Jason, ya James Franco il vole des chatons, ya Frank Grillo il fait de la moto et tout, ya des explosions, de la drogue, ça pète bien. Au final on se dit que Stallone il a une belle carrière en tant que scénariste car il sait éviter les clichés et allier la subtilité à la finesse.

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Alors en fait on prend un fait divers dont tout le monde connaît l’issue mais on décide quand même de faire un film dessus, pour le suspense. A partir de là bah pendant 1h25 on attend que le mec meure, le 1er janvier. Du coup ça fait long le remplissage, et on se dit qu’ils ont réalisé le film grâce au fichier d’appel du type, pour retracer sa dernière journée, le 31 décembre. Au final on se dit que la carte du bon gars repenti qui se fait buter pile au moment où il voulait changer, c’est un peu gros sabots. Et surtout, bonne année !

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Alors en fait on prend Pierre Niney et Guillaume Gallienne de la Comédie Française et on leur dit « les mecs le scénario est un peu vide donc vous avez intérêt à être bons pour faire diversion ». A partir de là bah pendant 1h40 on s’extasie sur leur performance, et sur les décors aussi. Du coup on tombe un peu dans le panneau, vu que même si le film est assez creux, on s’en tape, c’est beau, et puis ya Pierre et Guillaume quoi. Au final on se dit qu’il faudra attendre la sortie du film de Bonello pour voir si Gaspard et Jérémie font mieux, en mode sulfureux.

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Alors en fait on prend Amanda Seyfried avec sa tête de garce et on la teint en brun pour lui faire jouer une victime, mais on garde quand même le côté pute. A partir de là bah pendant 1h33 elle suce des bites d‘un air ingénu en se faisant tabasser par son mari, qui se fait du fric sur son dos comme un gros porc. Du coup elle est bien malheureuse la pauvre, elle a des bleus, des cocards, des bosses… Heureusement que Mister Big la sauve. Au final on se dit que James Franco il peut tout jouer, même Hugh Hefner, et que Sharon Stone elle a pris un sale coup de vieux là.

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Alors en fait on prend un petit scénariste indie Sundance, et des acteurs indie Sundance, et on fait un petit film Sundance. A partir de là bah pendant 1h35 on attend qu’il se passe un truc mais en fait c’est un peu indé donc il se passe rien de spé, c’est un peu anti-système quoi. Du coup en fait c’est une sorte de bluette entre deux ados contrariés qui ont des problèmes dans la vie, et qui s’aiment mais c’est pas facile. Au final c’est pas ouf mais c’est sympa, c’est Sundance.

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Alors en fait on prend une petite plouc de l’Angleterre un peu prolétaire des années 50, on l’engrosse, on la fout au couvent et on lui enlève son bébé, car les nonnes sont des salopes et des putes. Le truc c’est que 40 ans plus tard la mémé elle veut retrouver son fils, et elle demande à un journaliste un peu snob de l’aider. A partir de là bah pendant 1h38 on assiste à la définition de ce qu’est un « fossé culturel ». Du coup quand la petite vieille elle s’extasie sur des pancakes, le mec, comme il est blasé, il lève les yeux au ciel, pareil quand elle parle des bouquins qu’elle lit, où de ses théories sur les obèses, les gays, les USA….Bref il arrête pas de lui casser sa joie et de se moquer d’elle, alors qu’elle est choue. Au final c’est drôle et triste à la fois, et on se dit que les bonnes sœurs c’est vraiment des ordures.

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Alors en fait on prend des putains de bons acteurs, genre Casey, Woody, Cricri, et on les met dans une Amérique sinistrée, où les gens sont pauvres et tristes et alcooliques et un peu fous... A partir de là bah pendant 1h56 on les voit encaisser les coups durs et enchaîner les tuiles : prison, mort, licenciement, solitude, guerre, ruine, dèche, deuil... Du coup c’est ultra déprimant, mais c’est juste magnifique, les paysages désœuvrés quasi-apocalyptiques, la dureté de la vie alliée à la subtilité d’une mise en scène à la fois brute, lente et contemplative . Au final on se dit que parfois le cinéma nous offre des petits moments de bonheur et de grâce, où on peut combiner rinçage d’œil, plaisir cinéphile et message social, et ça, c’est magique. (Vu deux fois)

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Alors en fait on prend un acteur danois qui a le prénom d’une peluche pour bébés, « Pilou », et on lui fait jouer un prisonnier, un bon gros tolard quoi ! A partir de là bah pendant 1h39 le mec essaye de sauver sa peau, il serre les fesses pour pas se faire violer sous la douche et il baisse les yeux devant les caïds, il s’écrase, jusqu’au moment où il trouve le moyen de passer de la drogue par les conduits d’évacuation. Du coup la moitié du film se passe aux toilettes, en gros, et on voit pas mal de scènes scatos/annales. Au final c’est réaliste, c’est violent et c’est efficace, mais peu être un peu trop cru justement.

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Alors en fait on prend deux vieux pépés décrépits et on leur demande de jouer des boxeurs, torse nu et tout ! A partir de là bah pendant 1h53 on souffre pour eux, on se dit qu’ils ont vraiment besoin de payer leurs impôts pour se ridiculiser à ce point. Du coup on a honte pour Robert, on le regarde détruire son propre mythe, impuissants. Au final Jon Bernthal il était cool mais le film ne réservait aucune surprise et les vannes étaient lourdingues.

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Alors en fait on prend Steve McQueen, et on lui dit de faire un film sur l’esclavage. A partir de là bah pendant 2h14 on a le droit à des plans fixes, et on attend. On attend que quelqu’un vienne détacher le mec pendu à un arbre, on attend que Fassby termine de fouetter ses esclaves, on attend que les fleurs de coton soient ramassées, que les planches de bois soient alignées, etc... Du coup c’est un peu long, mais c’est quand même hyper beau, même quand il filme un arbre le mec est inspiré quoi. Au final on voit pas beaucoup Concombre mais ça vaut quand même le coup, même si « Hunger » et « Shame » c’était mieux.

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Alors en fait on prend un acteur avec une tête de crétin et on lui donne un rôle de pur crétin, mais ce qui est fort, c’est qu’on lui colle des partenaires qui ont encore plus des gueules de cons finis, de sorte qu’en fait, le héros paraisse plutôt intelligent, tout en restant bien débile, c’est complexe. A partir de là bah pendant 1h30 on se marre face à la stupidité des situations, du jeu d’acteurs, de l’invention d’un lexique farfelu, de l’imaginaire ridicule, bref, la grosse blague quoi. Du coup on en oublierait même que derrière, il y a quand même un message engagé, qui cherche à dénoncer l’obscurantisme, les régimes totalitaires, la dictature de la phallocratie et l’oppression des minorités, la manipulation des masses, l’instrumentalisation de l’ignorance au service d’une idéologie tyrannique, etc. Au final on se dit juste que c’est dommage d’invalider tout ça en choisissant de terminer son film sur un twist aussi inutile qu’incompréhensible !

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Alors en fait on prend un acteur qui a une tête de gland et qui tourne (presque) que dans des daubes, et on lui propose de tourner dans une méga daubasse ! Le mec il dit « Banco » évidemment. A partir de là bah pendant 1h45 on voit le film accumuler les clichés, s’enliser dans le ridicule, foirer ses effets, mettre en place une intrigue aussi tirée par les cheveux qu’inintéressante, le tout avec la subtilité d’un cachalot. Du coup on souffre au début, mais après on se marre, car il faut bien l’avouer, les bouses de temps en temps quand c’est bien naze ça suscite l’hilarité. Au final on prie pour le salut de Kenneth et on pousse presque un soupir de soulagement quand on s'aperçoit qu’il a certes réalisé le film mais que l’indigence du scénario ne lui est pas imputable : tout n’est pas perdu.

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Il y a de ces moments où le temps s'arrête et où la réalité s'efface pour laisser place à la beauté, tout simplement. C'est rare mais précieux. C'est intelligent, romantique, profond, intense, magique, cosmique. Ca s'appelle la grâce, le génie, la poésie, l'art. C'est "Only Lovers Left Alive". C'est Jim Jarmusch. (Vu trois fois)

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Quand le cinéma ringard de Bourvil rencontre la niaiserie désuète de Barratier