Oh Joseph !
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Joseph ...
23 livres
créée il y a environ 14 ans · modifiée il y a environ 4 ansAu cœur des ténèbres (1899)
(traduction Jean Deurbergue)
Heart of Darkness
Sortie : 1902 (France). Nouvelle
livre de Joseph Conrad
Chaiev a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Victoire (1915)
Victory
Sortie : 1915. Roman
livre de Joseph Conrad
Chaiev a mis 10/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.
Lord Jim (1900)
(traduction Henriette Bordenave)
Sortie : 1900 (Royaume-Uni). Roman
livre de Joseph Conrad
Chaiev a mis 10/10.
Fortune (1913)
Chance
Sortie : 1913. Roman
livre de Joseph Conrad
Chaiev a mis 9/10.
Annotation :
Comme tous les géants du roman, la grande force de Conrad est d’être simultanément toujours fidèle à lui-même et pourtant toujours différent. Ici encore, Marlow reprend du service, pour nous raconter une histoire de mer et d’amour. Mais poussant ses expérimentations toujours plus loin (nous sommes en 1913, vingt ans après les débuts de l’auteur), Conrad parvient à déployer un système de miroirs narratifs où le récit finit par devenir d’autant plus incandescent qu’il est le résultat de la rencontre de plusieurs points de vue juxtaposés jusqu’à l’étourdissement. Et puis, il tente quelque chose d’assez rare, ou discret, jusque là : être drôle. Et diable, voilà encore un point sur lequel il excelle ! Marlow se montre, avec l’âge venu, un bougon misogyne des plus désopilants (oui oui, vraiment, désopilant, j’ai plusieurs fois ri à haute voix, ce qui ne m’étais jamais arrivé chez Jo). C’est que l’aventure de Fortune (notons que le mot fait référence au Destin et non à la richesse, comme l’indique le titre original : Chance ) est tout entière guidé par le hasard, et que face à cette divinité fantasque, le mieux qu’il reste à faire est encore de rire à gorge déployé.
Nostromo (1904)
(traduction Philippe Neel)
Sortie : 1926 (France). Roman
livre de Joseph Conrad
Chaiev a mis 9/10.
Sous les yeux de l'Occident (1911)
Under Western Eyes
Sortie : 1911. Roman
livre de Joseph Conrad
Chaiev a mis 9/10.
L'Agent secret (1907)
The Secret Agent
Sortie : 1912 (France). Roman
livre de Joseph Conrad
Chaiev a mis 9/10.
Le Nègre du Narcisse (1897)
The Nigger of the 'Narcissus'
Sortie : 1897 (France). Roman
livre de Joseph Conrad
Chaiev a mis 9/10.
Annotation :
Avec son troisième roman, Conrad se lance enfin dans un récit maritime et semble soudain prendre conscience de l’incroyable force de sa plume. Comme si toute son oeuvre à venir tenait dans ce récit haletant d’une traversée mouvementée aux accents incroyablement épiques. Il y mêle avec une maitrise proprement hallucinante le quotidien d’un équipage et la dimension métaphorique qui désormais marquera tous ses ouvrages. Il y fait aussi la première expérience de son don unique pour les jeux de miroir autour de la voix narrative, en construisant son récit par imbrication des points de vue : d’abord externe, pour lentement glisser vers un « nous » inattendu, qui se transformera dans les dernière page en un « je » qui prend toute sa force d’avoir si longtemps été retenu. Tout ici est à la fois très simple et extraordinairement complexe, à l’image de l’épisode central - une tempête qui fait voler en éclat toutes les frontières de l’écriture, et dilue les perspectives comme dans un tableau cubiste. On est malmené, bouleversé, essoré, c’est à peine si on comprend ce qu’il se passe, à l’image de l’équipage soudain au bord du gouffre, sans repères. Comme annoncé dans la préface écrite quelques décennies plus tard ( « toute oeuvre littéraire qui aspire, si humblement soit-il, à la qualité artistique doit justifier son existence à chaque ligne ») le romancier s’attaque à bras le corps à rendre l'incroyable intrication qui constitue tout existence humaine, et tend son arc du premier mot jusqu’au dernier dans un geste d’une témérité folle. Donnant l’impression de créer un texte dont aucune lecture ne pourra jamais épuiser complètement la richesse des ses significations.
« Par lui nous devenions hautement humanisés, tendres, complexes, décadents à l’excès : nous comprenions la subtilité de sa peur, nous sympathisions avec toutes ses répulsions, aversions, subterfuges mystifications — comme si nous avions été plus que civilisés et pourris et sans aucune connaissance du sens de la vie. Nous avions l’air d’initiés à quelques mystères infâmes ; nous avions les profondes grimaces des conspirateurs, nous échangions des regards chargés de sens, des mots brefs et significatifs. Nous étions indiciblement vils et très satisfaits de nous mêmes. »
L'Aventure (1889)
Romance
Sortie : 1889. Roman
livre de Joseph Conrad et Ford Madox Ford
Chaiev a mis 9/10.
Le planteur de Malata (1914)
The planter of Malata
Sortie : 1989 (France). Recueil de nouvelles
livre de Joseph Conrad
Chaiev a mis 9/10.
Annotation :
Conrad partage beaucoup de points commun avec Henry James, dont celui d’être aussi génial dans la forme courte que dans la forme longue. Si ses romans épousent à merveille les sinuosités de l’âme de ses héros, ses nouvelles sont époustouflantes de pureté, d’intelligence et d’humour noir. Ici par exemple, en cent pages, il parvient à porter son sujet à un point extrême d’ébullition, qu’une page de plus aurait peut-être fait exploser. Dialogues géniaux (et très jamesiens, tiens tiens…), sens de l’observation assez fascinant, et construction narrative hors pair, ce type me tue !
« C’était peut-être parce qu’ils avaient en commun si peu de sujets de conversation que Miss Moorsom l’interrogeait souvent sur sa vie. Il ne se refusait pas à parler de lui-même parce qu’il était dénué de cette timide vanité exacerbée qui scelle tant de lèvres autosatisfaites. Il parlait de sa voix réservée, les yeux fixés sur la pointe des souliers de la jeune fille, en pensant que le moment viendrait fatalement sous peu où elle se lasserait de l’écouter, même d’une oreille distraite. Et lorsqu’il la regardait à la dérobée, il la voyait éblouissante et parfaite ; l’oeil vague triste et immobile, la tête baissée, il croyait voir une Vénus tragique sortir devant lui, non de l’écume de la mer, mais d’une lointaine, encore plus informe, mystérieuse et puissante immensité, celle du genre humain. »
Le Compagnon secret (1910)
The Secret Sharer
Sortie : 1910. Nouvelle
livre de Joseph Conrad
Chaiev a mis 9/10.
Le Retour (1898)
The Return
Sortie : 1898 (Royaume-Uni). Nouvelle
livre de Joseph Conrad
Chaiev a mis 9/10.
Annotation :
Alors non, Conrad n'a pas écrit que des histoires de marins ou d'aventuriers, il serait temps d'arrêter avec les idées toutes faites. Et d'ailleurs, il se débrouille diablement bien dans les histoires de tous les jours. Témoin cette extraordinaire nouvelle, qui se déroule dans une maison bourgeoise londonienne, en quelques heures à peine, crépusculaires. Une crise de couple, qui se transforme en crise existentielle, frappant de plein fouet un héros veule et antipathique. La grande force de Joseph, évidemment, réside dans la façon hallucinante dont il utilise les mots pour circonscrire son sujet, pour éventrer la réalité, pour essayer de rendre compte du maelstrom dans lequel sont plongés les hommes.
Des souvenirs (1912)
A Personnal Record
Sortie : 1912. Récit
livre de Joseph Conrad
Chaiev a mis 8/10.
Annotation :
Évidemment, ce formidable petit livre n’apportera rien à ceux qui n’aiment pas / ne connaissent pas Conrad, tant la méthode employée est personnelle, et incongrue. Il y a quelque chose de très lâche (pas comme Lord Jim, mais plutôt comme un gréement quand le vent ne souffle pas) dans ce récit de quelques souvenirs, en tout cas à première vue. Mais comment penser qu’un écrivain aussi précis et ordonné que Jo se laisserait aller, sous prétexte qu’on est dans un domaine intime, à ne faire qu’enfiler les perles de sa mémoire. Non, peu à peu, pour le lecteur patient – bon disons-le sans ambages : pour le fan, quoi – se dessine une image dans le tapis, fidèle à l’éternel leitmotiv conradien. Il va, il vient, dans les époques et les pays qu’il a traversés, mais ce qui semble être au coeur de sa recollection, ce sont ces deux mystères : pourquoi cette obsession de la mer chez un jeune enfant polonais, pourquoi cette obsession de l’écriture chez un marin confirmé ? Mystère ! Il ne cherche surtout pas à l’expliquer, mais il sait que sa tâche et de l’exposer, de tourner autour (d’une façon toujours très romanesque, grâce à trois ou quatre scènes pleines d’humour et de tension dramatique), de le donner en cadeau à son lecteur, à son frère en humanité, qui comme lui se débat dans l’obscurité d’une destinée régie par une seule loi, celle de l’incompréhensible nécessité.
La Rescousse (1920)
The Rescue - A Romance of the Shallows
Sortie : 1920. Roman
livre de Joseph Conrad
Chaiev a mis 8/10.
Annotation :
L’art de Conrad est indéniablement lié à sa façon très particulière de traiter le temps du récit, qu’il explose en permanence comme si un roman n’était finalement qu’un miroir tombé à terre, dont il s’agirait de ramasser les morceaux épars pour y retrouver une vérité forcément parcellaire et déroutante. Mais la Rescousse a ceci de particulier que le procédé y est proprement porté à la racine carré, voire cube : diégétiquement parlant, ce dernier volet de sa trilogie malaise se déroule avant le deuxième volet (un paria des iles) qui lui même se déroulait avant le premier (la folie Almayer). Mais surtout, au niveau extra-diégétique, il se trouve que le livre fut commencé en 1896, après la publication du Paria des Iles, puis abandonné pendant plus de vingt ans, vingt ans qui auront donné naissance à une oeuvre de plus en plus complexe, profonde, et diverse. On a donc, en 1918, un auteur confirmé qui tente d’achever une trilogie interrompue, par un récit qui est en fait son commencement, comme si le vieux Conrad venait in extremis à la rescousse du jeune Conrad empêtré dans une histoire impossible, à l’image de l’histoire du héros, Lingard, obligé de venir en aide à trois Blancs dont le bateau est enlisé à quelques encablures d’une côté malaise déchirée par une guerre civile dont lui-même est partie prenante. Le défi absurde de Lingard est donc en même temps le défi impossible de Conrad, et cette tragédie donne à l’oeuvre une coloration très particulière : tout y est à la fois inscrit sous le double signe de la nécessité et de l’ échec. Si Lingard parvient à sauver ses compatriotes, c’est une victoire à la Pyrrhus, de même que si Conrad parvient à boucler sa trilogie, c’est en accouchant d’un roman crépusculaire au romantisme décalé, développant des thèmes de jeunesse qui ne semblent plus trop correspondre à ce que l’auteur est devenu après tout ce temps écoulé. De là provient peut-être cette narration brisée, la seule que Conrad pouvait mettre en oeuvre pour mener à bien son projet : le présent est escamoté, tout se passe hors champ et nous n’avons le droit qu’aux coulisses, à l’avant, à l’après, il n'y a plus de maintenant. Jamais peut-être un auteur se sera laissé allé à pousser aussi loin une telle expérimentation, à la fois fascinante et en forme d’impasse : savoir qu’on ne peut pas écrire un livre, mais pour cette exacte raison l’écrire quand même, et regarder en face la nature de ce « quand même » pour en faire le sujet principal du roman.
La Nature d'un crime (1909)
The Nature of a Crime
Sortie : 1909. Roman
livre de Ford Madox Ford et Joseph Conrad
Chaiev a mis 8/10.
Annotation :
Bien sûr ça ne ressemble pas à un Conrad habituel, mais le mélange entre les circonvolutions psychologiques de Ford (surement la partie "homme de pensée" du personnage) et l'efficacité et la sécheresse aimante de Conrad (la partie "homme d'action" donc) donne à ce court roman (en fait une série de lettre à la femme aimée) un aspect très intéressant, qui épouse les réflexions contradictoires du héros, à quelques jours de son suicide. Ni du James, ni du Maupassant tout à fait, mais plutôt quelque chose d'allemand, ou même de viennois, avec la nonchalance britannique par dessus le marché. Les quelques souvenirs de Ford à la fin du recueil quant à la façon que les deux compères avaient d'écrire sont passionnants, et bien trop courts !
Au bout du rouleau (1902)
The End of the Tether
Sortie : 1902. Nouvelle
livre de Joseph Conrad
Chaiev a mis 8/10.
Annotation :
Dernière nouvelle du recueil « Jeunesse et autres récits », cette histoire crépusculaire - et pour cause ! - clôt parfaitement le cycle ternaire commencé avec les aventures de Marlow (mousse dans Youth et marin accompli dans Heart of Darkness). Cette fois, Conrad remplace les narrateurs multiples par une mosaïque complexe de temporalités et de focalisations internes. Comme pour dépasser la simple anecdote, pas pour la réduire au rang de symbole (ça serait là une lourdeur hugolienne bien indigne de Conrad) mais au contraire pour lui donner toutes les dimensions possibles (picturale, psychologique, morale, tragique…) « en même temps » et sans qu’aucune ne vienne prendre le pas sur les autres. C’est que Joseph n’oublie jamais de laisser une place de roi à son lecteur, invité à rentrer - physiquement, tant l’écriture est précise et concrète - au cœur de ces ténébreuses histoires où il n'y a qu'une façon de vaincre : perdre avec dignité.
Un avant-poste du progrès (1897)
An Outpost of Progress
Sortie : 1897. Nouvelle
livre de Joseph Conrad
Chaiev a mis 8/10.
Un anarchiste (1906)
Sortie : 1906. Recueil de nouvelles
livre de Joseph Conrad
Chaiev a mis 8/10.
Annotation :
Conrad joue comme personne avec le rythme de ses récits. Ici toute la force de son histoire tient dans le contraste entre la situation tragique et la facon de la raconter : rapide, serrée, sans pathos. Il se met a hauteur d'homme pour scruter cette aventure d'humiliation et de vengeance, et comme toujours n'en devient que plus vrai, que plus universel.
La Flèche d'or (1919)
The arrow of gold
Sortie : 1919 (France). Roman
livre de Joseph Conrad
Chaiev a mis 7/10.
Annotation :
Conrad, cinq ans avant sa mort, est un romancier célèbre qui a touché à tous les styles. Connu pour ses romans d’aventures et de grand air, il revient une nouvelle fois sur son passé - décidant cette fois de raconter un épisode de ses jeunes années marseillaises, quand il s’adonnait à la contrebande d’armes sur les côtes de la Méditerranée. Mais prenant toujours le contrepied, il livre là un roman en huis-clos, étrange, expérimental, qui préfère se concentrer sur l'amour obsessionnel liant le jeune narrateur (pour une fois le récit est à la première personne) à une belle espagnole pour qui il est prêt à braver tous les dangers. Amour absolu, où tout se dilue, et qui semble être finalement la seule chose pouvant tenir tête au romanesque puisque à force de s’y cogner l’auteur a comme du mal à reprendre ses esprits face à une femme araignée, mystérieuse, intouchable, qui le fascine et l’endort. Conrad se perd dans cette ultime jungle, de loin la plus touffue et la plus irrespirable de celles qu’il a traversées tout au long de son œuvre.
La Folie Almayer (1895)
(traduction Anne-Marie Soulac)
Almayer's folly, a story of an eastern river
Sortie : 1919 (France). Roman
livre de Joseph Conrad
Chaiev a mis 7/10.
Annotation :
C’est amusant de lire le premier roman de Conrad, connaissant les merveilles qui vont suivre. On peut découvrir entre les lignes, encore cachées, mal assurées, toutes les composantes de ce qui fera ensuite son génie. Déjà des personnages au bout du rouleau, un ton merveilleusement grandiloquent (oui oui, c’est un talent !), et un sens du récit inné malgré la simplicité de l’intrigue. Par dessus tout, ce qui subjugue, c’est l’utilisation du décor comme personnage principal, ce mini-comptoir colonial dans un repli de rivière, loin de tout, avec cette eau omniprésente et dangereuse, cette jungle étouffante, ces odeurs, ce soleil.
Un paria des îles (1896)
An Outcast of the Islands
Sortie : 1937 (France). Roman
livre de Joseph Conrad
Chaiev a mis 7/10.
Annotation :
Tel un assassin qui revient presque malgré lui sur le lieu du crime, Conrad pour son deuxième roman choisit de repartir à Sambir, sur les bord de la Patai. Il remonte le temps comme ses personnages remontent la rivière sauvage et mystérieuse, et s’attache à des événements antérieurs d’une vingtaine d’années à ceux racontés dans la Folie Almayer, et qui expliquent plusieurs points qui restaient obscurs dans l’opus précédent. Deux fois plus long que le précédent, très dialogué, Un paria des îles, avec son découpage en cinq parties, est une sorte de tragédie classique à l’ombre des manguiers. Les sentiments bouillonnent comme le fleuve, tout est exacerbé, échevelé, exultant, et lentement l’histoire s’achemine vers un dénouement sanglant. Un an à peine sépare la sortie des deux romans, et la plume de Conrad montre encore les mêmes petits défauts qui disparaîtront vite. On sent par contre que l’auteur naissant a trouvé "son" sujet : la médiocrité de l’homme, et de l’occidental en particulier, plongé dans une nature qui n’a pas besoin de lui.
En marge des marées (1915)
Within the Tides
Sortie : février 1915 (France). Recueil de nouvelles
livre de Joseph Conrad
Chaiev a mis 7/10.
Annotation :
Comme le remarque Conrad dans sa préface, les quatre nouvelles recueillies ici sont d’époque différente, et si toutes ont un rapport avec des marins, c’est de façon assez disparate tout de même. Non en fait le lien commun que l’auteur met en avant, c’est le coté "laboratoire expérimental" de ces textes, qui lui servent à tester de nouvelles voies pour raconter. « A cause des dollars » par exemple est clairement un brouillon pour le roman qu’il est en train d’écrire en parallèle - Une Victoire. « L’auberge des deux sorcières » est un conte horrifique assez bien tourné, où l’histoire nous est raconté par un narrateur résumant un manuscrit trouvé. Pour l’ « Associé », c’est un vieux gars rencontré dans un bar qui sert de truchement. Car toujours chez Conrad, tout est affaire de récits gigognes, il n’en démord pas. Mais le plat de résistance, curieusement mis au début du recueil, est sans conteste « Le Planteur de Malata », où le romancier s’essaye, sur une centaine de pages, à un portrait très psychologique d’une relation amoureuse avortée, avec une utilisation des dialogues assez nouvelle pour lui. Petit bijoux d’ironie et de faux romantisme, rempli de faux semblants réjouissants.