Cover Ras la botte

Ras la botte

Cinéma italien. Avec par ordre d'apparition (sur terre) :
– Camerini
– Blasetti / De Sica / Zampa / Rossellini / Visconti / Soldati
– Antonioni / Castellani / Bava / Germi / Lattuada / Puccini / Monicelli / Comencini / Risi / Steno / De Santis / Emmer / Pietrangeli ...

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431 films

créée il y a plus de 6 ans · modifiée il y a environ 2 mois
La Bataille de Naples
7.2
1.

La Bataille de Naples (1962)

Le quattro giornate di Napoli

2 h 04 min. Sortie : 12 juin 1963 (France). Drame, Guerre

Film de Nanni Loy

Chaiev a mis 8/10.

Annotation :

Naples est la seule ville italienne où les civils, une fois la capitulation proclamée, se sont révoltés contre l’occupant allemand avant l’arrivée des forces alliées. Ce sont ces quatre jours que le film raconte, mais peut être parce qu’on est vingt ans après les faits, il ne s’agit pas de relater à chaud la geste héroïque du peuple face à une armée, mais bien plutôt de tenter un tableau impressionniste d’une période hors norme, comme suspendue à l’écart du temps et des règles. Les scénaristes, plutôt que de vouloir coller aux faits, cherchent l’évocation à travers une mosaïque de situations et de personnages. On n’aura d’ailleurs pas toujours le fin mot de chaque histoire, on est comme entrainé dans un flux continu, à hauteur de combattant et combattante. Le film est âpre, sans concession, et par cette grande liberté d’écriture il dépasse son sujet, Naples en 43, pour atteindre une dimension nettement plus universelle où l’absurde se mêle au tragique et l’héroïsme au désespoir.

L'Enlèvement
7.1
2.

L'Enlèvement (2023)

Rapito

2 h 15 min. Sortie : 1 novembre 2023 (France). Drame, Historique

Film de Marco Bellocchio

Chaiev a mis 6/10.

Annotation :

Presque un cas d’école, ou quand l’histoire racontée est tellement hors norme qu’elle finit par envahir tout le film et le rendre presque stérile. Bellocchio a beau essayer de mettre en place une mise en scène vibrante, n’empêche, le scandale est trop évident, trop scandaleux pourrait on dire, pour ne pas prendre le pas sur tout le reste. La seule solution pour redonner un peu de lest au film aurait peut être été de changer l’équilibre choisi par le scénario : moins de faits (en gros les démarches de la famille) pour plus de subjectif (la folie du héros, qui n’est qu’esquissée à la fin).

Chronique d'un amour
6.6
3.

Chronique d'un amour (1950)

Cronaca di un amore

1 h 38 min. Sortie : 1 juin 1951 (France). Drame, Romance

Film de Michelangelo Antonioni

Chaiev a mis 6/10.

Annotation :

C'est à se demander si pour son premier film, Antonioni ne commence pas par scruter l’incommunicabilité non pas entre ses personnages (sujet dont il est paraît il le maitre incontesté) mais bien entre l'auteur et le spectateur. Car franchement, entre le mou du genou qui n'a aucune volonté, et la chieuse qui fait la tronche du début à la fin, il devient un peu difficile de vivre la moindre étincelle de compassion pour les deux protagonistes, coincé dans une histoire d'amour qui n'en est pas (plus) une. Faut dire qu'elle n'a pas bien commencé, et que par conséquent elle finira tout aussi mal.
Reste un don certain pour filmer et transmettre les atmosphères, à la fois vénéneuses mais diffuses, superficielles mais désespérantes, futiles mais collantes. Rien de passionné, rien de passionnant, mais ça permet de passer le temps (c'est aussi un des thèmes clandestins du film, il me semble, comment toute histoire, réelle ou imaginée finit, si on n'y prend garde, par se faire vampiriser non par l'ennui et l'immobilité, mais bien par le flux et le courant).

Les Enfants
4.

Les Enfants (1959)

Los chicos

1 h 30 min. Sortie : 1959 (Espagne). Comédie dramatique

Film de Marco Ferreri

Chaiev a mis 6/10.

Annotation :

Pris en sandwich entre l'Appartement et la Petite Voiture, Los Chicos est le seul de la trilogie madrilène à ne pas avoir été écrit avec Rafael Azcona (qui par la suite deviendra le fidèle complice des années italiennes). Et par la même occasion, le film est nettement plus nouvelle vague, nettement plus décontracté que les deux autres : l'enjeu n'est pas tant dans ce que l'agencement du récit révèle, que dans l'observation des attitudes, des rencontres, des chocs entre individualités au gré de quelques jours d'un été sans histoire. Preuve soudain évidente que Marco sait aussi observer, contempler, et transmettre du sens par delà la diégèse via les gestes, les regards, les intonations d'une voix ou les mouvements d'un corps. C'est très souvent par ce biais là que la poésie remplira ses films à venir, cette attention aux êtres dans leur façon d'habiter le monde, attention toujours si remplie de tact et de respect, que les contempteurs du réalisateur - qu'ils jugent un peu trop vite comme un simple provocateur - ont tendance à oublier.

Break-up, érotisme et ballons rouges
7.1
5.

Break-up, érotisme et ballons rouges (1965)

L'Uomo dei cinque palloni

1 h 37 min. Sortie : 2 juillet 1969 (France). Comédie, Drame

Film de Marco Ferreri

Chaiev a mis 7/10.

Annotation :

Mario gonfle et gonfle et gonfle des ballons de baudruches jusqu’à ce qu’ils éclatent, avec d’après lui pour seule raison de voir jusqu’où il peut les gonfler avant qu’ils éclatent. Justification aussi bricolée qu’absurde, et Ferreri contemple le spectacle avec sa compassion habituelle : non pas en faisant preuve d’une pitié mal placée, mais en étant « là », en face, en témoin. Et lui aussi de gonfler, et de gonfler et de gonfler son film jusqu’à ce qu’il éclate. Solidaire jusqu’au bout d’une société malade d’elle même, qui s’est enfermée dans un manège où ne règnent que le vide et le superficiel. Ce vide qui semble remplir les baudruches mais à qui il suffit d’un dernier petit coup de souffle pour faire tout exploser.

Le Cœur aux lèvres
6
6.

Le Cœur aux lèvres (1967)

Col cuore in gola

1 h 47 min. Sortie : 19 avril 1969 (France). Policier

Film de Tinto Brass

Chaiev a mis 7/10.

Annotation :

Ah pour brasser, il brasse, Tinto ! Son polar pop et wizz part dans tous les sens, comme pour mieux s'adapter au swinging london qui lui sert de décor. Le scénario n'en sort pas indemne, certes, mais il y a une énergie et un humour potache qui rattrapent plutôt bien les choses. Avec Godard et Antonioni en maitres tutélaires, on a l'impression d'assister à une célébration débridée de l'image, dans ce qu'elle a de plus direct, de plus sensuel, et de plus séducteur. Ce n'est pas tant du formalisme, à ce niveau là, que de l'agit-prop.

L'Enfer des zombies
6.4
7.

L'Enfer des zombies (1979)

Zombi 2

1 h 31 min. Sortie : 13 février 1980 (France). Épouvante-Horreur

Film de Lucio Fulci

Chaiev a mis 6/10.

Annotation :

Pas évident de trouver une note cohérente, vu le grand écart effectué par Fulci. D'un côté, toutes les scènes « utilitaires » censées faire avancer (à un pas de zombie!) l'action sont effarantes, les acteurs jouant comme des quiches – pas cuites – et la pauvreté du scénario ne faisant rien pour arranger les choses. Mais d'un autre côté, les quelques moments d'action pure et dure – enfin autant que peut l'être un corps en décomposition – sont assez anthologiques. Palme au requin très surpris d'être attaqué par un zombie aquatique (on le comprend), mais en fait plus c'est gore – et ça y va ! – et mieux Fulci s'en sort. Démembrement à tous les étages, morsures et déchiquetage : avec un grand bonheur le film évite toute métaphore. Une ile crépusculaire, une vague justification vaudou, et basta : on est dans le corporel à deux cent pour cent, et on peut dire que dans le domaine, Lucio mord la vie à pleines dents.

Ecce bombo
5.8
8.

Ecce bombo (1978)

1 h 43 min. Sortie : 3 novembre 1982 (France). Comédie

Film de Nanni Moretti

Chaiev a mis 8/10 et a écrit une critique.

Annotation :

CRITIQUE INSIDE ↓

La Rançon de la peur
6.9
9.

La Rançon de la peur (1974)

Milano odia: la polizia non può sparare

1 h 34 min. Sortie : 21 février 1975 (France). Policier

Film de Umberto Lenzi

Chaiev a mis 7/10.

Annotation :

Etrange objet, volontairement étrange, volontairement excessif, et même je pense volontairement polémique. Le film fut traité de réactionnaire et fasciste à sa sortie, et c'est vrai qu'une conclusion où un flic préfère encore tuer un malfrat plutôt que de le voir échapper à la prison a de quoi faire se hérisser les cheveux sur la tête, mais est-ce vraiment là le message du film ? Les choses sont ambigues, et c'est d'ailleurs une des forces du scénario. S'attacher à un meurtrier sans scrupules, pour qui la seule boussole est le profit maximum, mais creuser l'aspect social de cette situation, en montrant sans cesse que c'est bien la société néo-capitaliste qui provoque ce genre de dérapages sanglants. Et le montrer frontalement, sans discours et sans fioritures, par une extrême violence qui se nourrit d'elle-même et sert de carburant à une mise en scène qui flirte presque avec le film d'horreur, autour d'un Milian à la fois cabotin, grimaçant, et désarmant de souffrance. Face à toutes les impasses auquel se heurtent et le personnage et le film, on a l'impression que Lenzi réagit en boxeur plus qu'en penseur : frapper, pour faire sortir l'ennemi de sa réserve.

Mais... qu'avez-vous fait à Solange ?
7
10.

Mais... qu'avez-vous fait à Solange ? (1972)

Cosa avete fatto a Solange ?

1 h 47 min. Sortie : 1 mars 1973 (France). Thriller, Épouvante-Horreur

Film de Massimo Dallamano

Chaiev a mis 6/10.

Annotation :

Dellamano exploite des facettes du giallo nettement moins tape à l'oeil – et moins puériles - que son confrère Argento, dont le maniérisme un peu creux ira croissant avec les années. Bien sûr il y a des jeunes filles dénudées, des stalker inquiétants, des innocents que tout accuse, mais en chemin le scénario n'est pas jeté aux orties, au contraire il va en s'étoffant et en se ramifiant. Bon, c'est pas non plus du Antonioni, hein, mais le charme londonien, l'aspect christique de Testi, les problématiques post 68 rendent le film nettement sympathique et divertissant.

Le Grand Silence
7.5
11.

Le Grand Silence (1968)

Il grande silenzio

1 h 45 min. Sortie : 27 janvier 1969 (France). Western

Film de Sergio Corbucci

Chaiev a mis 9/10.

Annotation :

On dit souvent que Corbucci s'est amusé à inverser tous les codes du Western hollywoodien pour composer son Grand Silence, moi je pense plutôt qu'il ne fait que les pousser à bout, un peu comme le fera plus tard Peckinpah (le film est sorti deux ans avant la Horde sauvage). Influencé parait-il par la mort de Malcom X et de Che Guevarra, le réalisateur italien se lance dans une dénonciation de la violence intrinsèque à la construction des Etats Unis avec une fureur et une intransigence peu communes. C'est un vrai bonheur (enfin en ce qui me concerne) de voir un film aussi noir, aussi frontal, aussi désespéré, ne faisant absolument aucune concession une fois lancé dans la dénonciation du cynisme et de la recherche aveugle du profit. Mais surtout, ce qui force l'admiration (enfin la mienne en tout cas) c'est la miraculeuse adéquation entre le propos, ouvertement politique donc, et la forme trouvée par Corbucci. La neige et le froid bien sûr (plus qu'un simple élément esthétique, déjà formidable en soi, c'est surtout une traduction visuelle, sensorielle, d'un univers en train de sombrer dans la mort par inanition, d'une vie engloutie dans des tourbillons de rien) mais aussi cet hyper réalisme brut, brutal, cette matière filmique épaisse dans laquelle les personnages se débattent sous l'oeil inquiet d'une caméra frissonnante. Un grand cadavre à la renverse, de la pourriture duquel naitra notre beau,notre formidable XXe siècle.

Compañeros
6.9
12.

Compañeros (1970)

Vamos a matar, compañeros

1 h 58 min. Sortie : 16 juillet 1971 (France). Western

Film de Sergio Corbucci

Chaiev a mis 7/10.

Annotation :

Vamos a matar, vamos a mataaaar compagnerooooo. Ah ah ah sacré Ennio, il frappe fort encore avec sa chanson déjantée qui accompagne ces tribulations foutraques et révolutionnaires dans un Mexique à feu et à sang. Petit regret peut-être que les personnages soient engoncés dans des postures un poil convenues et rigides, et que le duo Millian-Nero ne dépasse jamais vraiment la simple confrontation un peu évidente, mais pour le reste, c'est quand même rudement bien ficelé, bien filmé, bien mené. Vamos a matar, vamos a mataaaar compagnerooooo...https://hooktube.com/watch?v=81Nbo0iVGbU

Le Froid Baiser de la mort
13.

Le Froid Baiser de la mort (1966)

Il terzo occhio

1 h 38 min. Sortie : 2 juin 1971 (France). Épouvante-Horreur

Film de Mino Guerrini

Chaiev a mis 5/10.

Annotation :

Ouyouyouille c'est tellement mauvais ! Tellement mauvais que ça devient drôle en fait. Roulements d'yeux et poses étudiées, épouvante cheap et décadence soft, on dirait que Guerrini connait les ingrédients – taxidermie, inceste, nécrophilie, concupisence, vieille demeure poussiéreuse, voitures sans frein, blondes évaporées ou effrayées - mais ne sait pas trop quoi en faire. La seule petite originalité c'est que la folie du personnage est pour une fois complètement légitime, du coup on en arrive à compatir. Pour le reste, c'est à se tordre du début (un merveilleux générique où toute l'équipe est sous pseudo anglo saxon, de Frank Nero à James Warren, de Donna Christie à Sandy Deaves) à la fin.

Le Séquestré
14.

Le Séquestré (1968)

Sequestro di persona

1 h 35 min. Sortie : 28 octobre 1970 (France). Thriller

Film de Gianfranco Mingozzi

Chaiev a mis 8/10.

Annotation :

Pour sûr la carrière de Mingozzi n'a pas laissé un souvenir imperissable mais il serait dommage de jeter le bébé avec l'eau du bain, en l'occurrence un deuxième opus parfaitement maitrisé sur un scénario au cordeau du grand Ugo Pirro. En premier lieu, troquer la mafia sicilienne contre son équivalent sarde est une innovation bienvenue, tant les données et les problématiques sont différentes. Plus âpre, plus sauvage encore, le combat des bergers contre les riches propriétaires semble rejouer d'insensées tragédies antiques, dévoyées par la spéculation touristique qui grignote peu à peu l'ile. Mais surtout, sur un canevas aux allures de western, ce qui frappe c'est la rage de filmer, de tout traduire par des images en mouvement, de malaxer la matière cinématographique pour exprimer toute la violence d'un monde sans loi.

Le Christ interdit
7
15.

Le Christ interdit (1951)

Il Cristo proibito

1 h 39 min. Sortie : 6 juin 1951 (France). Drame

Film de Curzio Malaparte

Chaiev a mis 7/10.

Annotation :

Étonnant objet que cet unique film réalisé par l’inclassable Malaparte, l’homme de la démesure et du baroque grinçant. Ici tout au contraire de la Peau ou de Kaputt, on est dans la tragédie grecque, ou le western paysan, avec cette histoire de vengeance et de rédemption. Autre grande surprise : à quel point le film est à la fois terriblement bavard et pourtant incroyablement visuel. L’image de Gabor Pogany est à couper le souffle, les cadrages, les décors naturels, les rues de Montepulciano forment un écrin d’une pureté parfaite, contrebalançant les logorrhées  interminables et répétitives sur le sacrifice et la culpabilité du peuple italien face à la guerre et au fascisme (dont Malaparte fut un ardent défenseur avant de tourner casaque au milieu des années 20). Bref, ce qui est orchestré ici, c’est la lutte incessante entre les mots et les images pour la suprématie du sens. Malaparte ne semble pas vouloir abandonner les premiers, mais c’est bien les secondes qui donnent au film sa force et son originalité.

Une blonde, une brune et une moto
16.

Une blonde, une brune et une moto (1975)

Qui comincia l'avventura

1 h 40 min. Sortie : 17 septembre 1975 (Italie). Comédie, Drame, Thriller

Film de Carlo Di Palma

Chaiev a mis 4/10.

Annotation :

Au début on se dit que ça va être marrant de voir qui de Claudia ou de Monica a la voix la plus cassée, et puis le côté Thelma et Louise a moto, ça donne envie. Mais on déchante vite, car tout est trop mal amené, mal joué, mal fagoté. C’est dommage, car le parti-pris cartoonesque aurait pu donner lieu à une vraie comédie décalée à la Blier (on penserait presque à Merci la vie). Mais la machine ne s’emballe jamais, elle tourne en rond, elle tourne à vide, avec des scènes qui frisent le gênant, et on en vient à avoir hâte que ça se termine.

Lucia et les Gouapes
6.9
17.

Lucia et les Gouapes (1974)

I Guappi

2 h 10 min. Sortie : 23 juin 1976 (France). Action, Policier, Drame

Film de Pasquale Squitieri

Chaiev a mis 5/10.

Annotation :

On a connu Ugo Pirro plus inspiré. Son scénario part d’une bonne idée - un petit malfrat qui devient l’avocat des humbles pour tenter de les sortir de l’engrenage mafieux, dans la Naples de la fin XIXe - mais s’empêtre dans une histoire convenue d’amitié virile et de code de l’honneur qu’on a du mal à suivre sans bailler. La reconstitution louche du côté du téléfilm, et aucun personnage ne parvient à sortir son épingle du jeu, tant les dialogues et les situations poussent les comédiens à surjouer. Même Cardinale, en Casque d’Or du pauvre, semble paumée.

Achtung! Banditi!
6
18.

Achtung! Banditi! (1951)

1 h 30 min. Sortie : 10 novembre 1951 (Italie). Drame

Film de Carlo Lizzani

Chaiev a mis 7/10.

Annotation :

Lizzani, dont c’est le premier film, a fait ses classes de scénariste chez Rossellini et De Santis, et l’on retrouve évidemment avec ce récit des combats résistants dans la région de Gênes tous les présupposés du neo-réalisme : une grande attention à la véracité mais une mise en forme qui reste néanmoins soignée et fortement tournée vers la fiction. Le résultat est prenant, et a pour originalité une grande liberté dans la narration : mélange des genres, grand éventail de personnages et de situations, et une façon bien particulière de gérer le chaos. L’aventure de cette bande de partisans un peu paumés part dans tous les sens, et au lieu de rationaliser le récit, Lizzani semble assumer le bordel ambiant avec beaucoup de tact et d’intelligence.

Traqués par la Gestapo
19.

Traqués par la Gestapo (1961)

L'Oro di Roma

1 h 32 min. Sortie : 28 juillet 1963 (France). Drame

Film de Carlo Lizzani

Chaiev a mis 6/10.

Annotation :

Les traducteurs français aimaient apparemment beaucoup le mot « traqué » en 1961 ! C’est rajouter beaucoup de suspens à un film qui en manque cruellement, car personne n’est réellement traqué ici, le scénario s’inspirant d’un épisode tragique de la guerre à Rome : la communauté juive sommée de payer une rançon de 50 kilos d’or par les Allemands pour éviter la déportation, et la trahison qui s’ensuivit à peine le magot livré. Sujet intéressant, certes, mais plus pour une émission de radio que pour un long métrage de fiction. Lizzani fait ce qu’il peut pour animer un peu tout ça, mais ça reste néanmoins terriblement bavard et statique. Quelques personnages sont là pour tendre le scénario avec des péripéties connexes, mais on sent trop les ficelles sans que cela rende réellement les choses vivantes.

La Vie aigre
20.

La Vie aigre (1964)

La vita agra

1 h 40 min. Sortie : 23 avril 1964 (Italie). Comédie

Film de Carlo Lizzani

Chaiev a mis 7/10.

Annotation :

Même si le néo-réalisme est mort et enterré depuis 15 ans quand sort le film, on sent que Lizzani est néanmoins resté fidèle à son esprit : une inspiration qui puise dans l’actualité mais une mise en forme quasi brechtienne, autour d’une trame narrative volontairement lâche et nonchalante. Ici on a donc Luciano, qui monte à Milan pour faire sauter le siège de la multinationale qui l’a licencié, et qui se trouve pris dans le tourbillon du « miracle économique italien ». C’est raconté comme un puzzle, sans autre fil conducteur qu’une ambiance, un « air du temps » très joliment croqué à travers quelques personnages, comme s’il étaient les surfaces polies les mieux trouvées pour observer s’y réfléchir la vie moderne.

Lutring... réveille-toi et meurs
21.

Lutring... réveille-toi et meurs (1966)

Svegliati e uccidi

1 h 42 min. Sortie : 1968 (France). Policier, Drame

Film de Carlo Lizzani

Chaiev a mis 4/10.

Annotation :

Certes Lizzani ne manque pas d’audace en décidant de prendre comme héros un petit malfrat minable et colérique, mais il n’y a tellement rien autour de cette idée centrale qu’on se retrouve avec un film pénible, interminable, décousu, mal écrit et mal joué, où l’on passe son temps à vouloir le plus grand mal au personnage principal. Les traducteurs eux aussi devaient partager ce sentiment de détestation puisqu’ils ont transformé le titre original (réveille-toi et tue) en prière pour que tout s’achève au plus vite pour Lutring.

Tue et fais ta prière
6.3
22.

Tue et fais ta prière (1967)

Requiescant

1 h 50 min. Sortie : 4 décembre 1970 (France). Western

Film de Carlo Lizzani

Chaiev a mis 6/10.

Annotation :

Lizzani détourne quelque peu les codes du western pour les adapter à une vision politique du thème de la vengeance, avec son héros déraciné et sans mémoire qui va peu à peu réaliser d’où il vient et qui sont ses vrais ennemis. Ça pourrait être crépusculaire et violent, mais il y a une certaine raideur, et une mise en forme un peu sage, qui aplatissent beaucoup le propos. Parfois bavard, vaguement intello, avec un rythme qui ne décolle jamais, le film promet beaucoup mais laisse un peu le spectateur sur sa faim : on rêve d’une cathédrale baroque, on se retrouve avec une bicoque bancale ouverte à tous les vents.

Les Derniers Jours de Mussolini
23.

Les Derniers Jours de Mussolini (1974)

Mussolini : Ultimo atto

2 h 06 min. Sortie : 29 mars 1974 (Italie). Drame, Historique, Guerre

Film de Carlo Lizzani

Chaiev a mis 8/10.

Annotation :

Il y a avait le risque, en se lançant dans la reconstitution des quatre derniers jours de Mussolini, de tomber dans le piège du film purement factuel et planplan, retraçant la fuite désespérée d’un dictateur déchu. Mais Lizzani et son scénariste font un pas de côté et le résultat est étonnant : une œuvre qui prend le temps, flottante, comme en apesanteur. Steiger est réellement habité, et à travers lui se laisse voir soudain le côté dérisoire de toute guerre, souligné par cette ambiance si particulière que parvient à installer le réalisateur, loin de tout sensationnalisme. Plutôt que de miser sur le romanesque, il se met à hauteur d’homme : fascistes déboussolés, partisans débordés (la scène où une poignée de résistants font semblant de tenir toute la région du lac de Come pour flouer les Allemands est une merveille), et gesticulations des alliés qui voudraient réussir le coup d’arrêter le Duce, on est dans une pantomime tragi-comique qui n’est pas sans affinités avec les deux chefs-d’oeuvres de Sokurov sur le même sujet : Moloch et Le Soleil.

Vent du Sud
24.

Vent du Sud (1960)

Vento del Sud

1 h 38 min. Sortie : 23 septembre 1960 (Italie). Drame

Film de Enzo Provenzale

Chaiev a mis 6/10.

Annotation :

On retrouve le nom d’Enzo Provençale sur une poignée de films, aussi bien en tant que scénariste (surtout avec Rosi), que directeur de production (dont le Guépard et le Dernier tango à Paris) mais au coeur de cette courte carrière se place son unique film en tant que réalisateur, avec la jeune Claudia Cardinale (révélée l’année précédente dans le Pigeon) et Renato Salvatori dans les rôles principaux. Film un peu bancal, qui ne parvient pas totalement à convaincre, mais qui installe une ambiance à la fois mélancolique et désabusée qui ne manque pas d’originalité. Il y a comme un refus des règles dramaturgiques trop éprouvées, afin d’aménager un tempo tout personnel, une mise entre parenthèse forcément tragique pour un couple éphémère dont se dégage un charme un peu étrange et fragile.

Les Cannibales
5.6
25.

Les Cannibales (1970)

I Cannibali

1 h 28 min. Sortie : 12 avril 1972 (France). Drame

Film de Liliana Cavani

Chaiev a mis 8/10.

Annotation :

Sophocle est éternel, on le sait, et Cavani a l’excellente idée d’adapter son Antigone en la projetant dans un film d’anticipation qui montre une Italie devenue totalitaire, où le pouvoir abat dans les rues les opposants et laisse les cadavres pourrir sur place, interdiction étant faite aux citoyens de les enterrer. Cavani construit son film sur le silence, belle gageure quand on adapte un tragique grec, et donc sur l’image : la limpidité des plans est très impressionnante, reposant sur le blanc et quelques couleurs primaires, les lignes droites, le vide des avenues jonchés de morts à travers lesquels circule une population indifférente et soumise. Le film a très mauvaise réputation, moi je trouve que le simplisme qu’on lui reproche ressort plutôt de l'épure et ne fait que renforcer la violence du propos.

Les Hommes, quels mufles !
7
26.

Les Hommes, quels mufles ! (1932)

Gli uomini, che mascalzoni...

1 h 04 min. Sortie : 15 octobre 1932 (Italie). Comédie

Film de Mario Camerini

Chaiev a mis 8/10.

Je donnerai un million
7
27.

Je donnerai un million (1935)

Darò un milione

1 h 19 min. Sortie : 1935 (France). Comédie

Film de Mario Camerini

Chaiev a mis 7/10.

Monsieur Max
28.

Monsieur Max (1937)

Il signor Max

1 h 26 min. Sortie : 13 novembre 1937 (Italie). Comédie dramatique, Romance

Film de Mario Camerini

Chaiev a mis 7/10.

Vacanze a Ischia
29.

Vacanze a Ischia (1957)

1 h 45 min. Sortie : 20 décembre 1957 (Italie). Comédie

Film de Mario Camerini

Chaiev a mis 5/10.

Annotation :

Ça ressemble à s’y méprendre à un épisode spécial de la croisière s’amuse (avec en plus le paquebot en moins) : quand on connait les comédies pétillantes de Camerini des années 30 c’est un peu curieux de le retrouver aux commandes de ce film de vacances (une spécialité italienne) sans saveur, sans esprit, qui tourne en rond autour de quatre histoires qui s’entremêlent sans jamais se rencontrer vraiment. L’épisode du procès d’une touriste nudiste est encore le plus amusant, et le portrait de l’abominable Français de service, veule, odieux, superficiel (Français, quoi) particulièrement bien vu. Le reste est aussi vite oublié que consommé, comme un granité à la menthe par une chaude journée d’aout.

Chacun son alibi
6.3
30.

Chacun son alibi (1960)

Crimen

1 h 46 min. Sortie : 7 juin 1961 (France). Comédie, Policier

Film de Mario Camerini

Chaiev a mis 6/10.

Annotation :

A en croire l’affiche, enfin un film où son réunis Gassman, Manfredi et Sordi, l’aubaine est tellement rare (une seule autre occasion, mais dans un film choral de De Sica où ils ne se croisent pas) qu’on ne peut que s’en pourlécher les babines, surtout que Camerini dans les années 30 a signé de très jolies comédies. Bon, a l’arrivée, petite déception, puisque malgré son intrigue policière il s’agit encore une fois d’une sorte de film à sketches où les trois couples vivent leurs aventures de leur coté, le tout étant en réalité prétexte à un comique de situation qui fait pas mal penser aux comédies françaises avec Poiret et Serrault : loufoquerie et absurde à tous les étages, j’avoue que je suis assez bon public dans ces cas là. Le scénario a des faiblesses dommageables, et des longueurs qui plombent un peu l’ensemble, mais outre nos trois compères qui s’en donnent à coeur joie, il y a également pour leur donner la réplique la sublime Silvana Mangano et l'irrésistible Franca Valeri (surement l’actrice la plus drôle de toutes les années 50, morte cet été à 100 ans), bref autant de raisons de ne pas bouder son plaisir !

Chaiev

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