Renaud : discographie complète

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Premier album inégal. Renaud n'a pas encore complètement trouvé son style (plus Gavroche que loubard) mais il y a déjà un savant mélange de chansons contestataires ("Hexagone" est un chef d’œuvre, "Société tu m'auras pas" un classique également, "Camarade bourgeois" est moins bien), humoristiques (la chanson-titre est très bien, les autres sont au mieux sympathiques) et sentimentales (c'est là où le bât blesse, selon moi, notamment à cause des arrangements un peu lourds, problème que notre ami continuera de rencontrer tout au long de sa carrière).

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Deuxième opus plus abouti. La plupart des chansons se contentent d'être rigolotes et, Renaud ayant tout de même une sacrée plume, c'est plutôt réussi. Une chanson contestataire quand même ("Les Charognards"), moins bien que celles du premier album pour le coup. Les arrangements ont parfois un peu vieilli mais l'ensemble est cohérent. "Je suis une bande de jeunes" et surtout "Laisse béton" sont devenues - et pour cause - des classiques, et composaient d'ailleurs son premier 45 tours, vendu à 300 000 exemplaires.

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Renaud donne le ton dès le début de l'album en disant qu'il aimerait "bien parfois chanter autre chose que la zone". Davantage de chansons sentimentales, donc. Pour le meilleur ("J'ai la vie qui m'pique les yeux" et surtout "Chanson pour Pierrot") comme pour le pire (la chanson-titre, bof), moins de politique et toujours des chansons rigolotes mais de qualité franchement moindre cette fois. Petit plus : l'accordéon de Marcel Azzola, accompagnateur de Brel.

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L'apogée de sa carrière. L'album le plus rock aussi. Quasiment que des classiques et pas de déchets. Des textes hyper chiadés, des super zicos, toujours autant d'humour... Que dire de plus ? Que Renaud va marquer la décennie et ouvre celle-ci de la plus belle des manières.

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Les textes sont toujours très bons (peut-être les meilleurs jusque-là) mais musicalement, je trouve la production, pourtant signée par les mêmes arrangeurs que l'album précédent, un peu datée (on sent vraiment les années 80). Cela dit, il n'y a pas de mauvaises chansons, ce qui en fait un album assez homogène. Mention spéciale au classique "Manu". Et puis, une curiosité : "Soleil immonde", écrite par Coluche.

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L'album de la consécration, enregistré aux États-Unis : près d'un million et demi de ventes en France et quasiment que des classiques. Il y a évidemment la chanson-titre, premier des nombreux morceaux écrits pour sa fille, mais aussi "Dès que le vent soufflera" (tatata), "En cloque" (certainement la plus belle chanson sur ce thème), "Deuxième génération" (en 83, chapeau) et "Déserteur" (variante de la chanson de Boris Vian). Les textes sont toujours caustiques ("Pochtron", "Ma chanson leur a pas plu" et "Près des auto-tamponneuses", qui aurait pu être sur un des albums du début). Deux chansons (le rock un peu lourdingue "Loulou", qui clôt malheureusement l'album, et le discutable "Doudou s'en fout") me paraissent dispensables, et on peut à nouveau regretter certains arrangements (et certaines paroles) qui ont mal vieilli (grosses guitares, saxo années 80). Mais le succès est mérité et Renaud confirme son statut d'artiste français de la décennie, à la fois populaire et engagé. Brassens est mort, Renaud prend la relève.

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Malgré un changement de label (il passe de Polydor à Virgin), Mistral Gagnant peut être vu comme le deuxième volet d'un diptyque "Renaud papa" (exit définitivement le perfecto, reste toujours le bandana), avec un tout petit peu moins de réussite cette fois. Racontant ses déboires (!) de père ("Baby-sitting blues") et de mari ("La pêche à la ligne"), le chanteur y est encore plus sentimental (la jolie chanson-titre est la préférée de celles et ceux qui ne connaissent pas Renaud), sans pour autant délaisser ni son regard acerbe sur le monde ("Morts les enfants", "Fatigué") ni son humour plein d'autodérision ("Tu vas au bal ?", bijou d'à peine plus d'une minute, "Le Retour de la Pépette"), et réussissant parfois à brillamment marier ces trois critères ("Miss Maggie", une perle). En outre, une tentative de reproduire le succès de "Dès que le vent soufflera" avec "Trois matelots" et un hommage à Pascale Ogier, morte d'une overdose l'année précédant la sortie de l'album, avec "P'tite conne". Le succès sera toujours au rendez-vous (près d'un million et demi de ventes à nouveau) mais c'est aussi déjà un peu le début de la fin...

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Premier album sans Renaud en couverture. Et pour cause, le chanteur est en deuil, il a perdu son poteau Michel, également parrain de sa fille. Résultat : une pochette noire sobrement illustrée de coquelicots, les fleurs préférées de l'humoriste. S'il y a bien un disque de Renaud qui sent les années 80 (et ses magnifiques synthés), c'est celui-ci. Pour couronner le tout, les chansons ne sont pas mémorables - même si certaines ("Il pleut", "La Mère à Titi") ont du charme - et sont bien trop sirupeuses dans l'ensemble. Coluche méritait mieux.

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Relatif retour en forme. D'abord, grâce à la production, et pour ça on peut dire merci aux British : l'album aux tonalités irlandaises a été enregistré à Londres avec des musiciens d'outre-manche. Ensuite, parce que Renaud y retrouve son humour ("Le Tango des élus", qui rappelle une fois de plus Boby Lapointe par son laconisme et son ironie, "Ma chanson leur a pas plu (suite)") pour faire ce qu'il sait faire de mieux : parler des maux de la société ("500 connards sur la ligne de départ", du niveau de ses meilleures diatribes) et, la maturité aidant, de ses désillusions ("Tonton") ; se livrer aussi de manière plus intime, avec ses faiblesses ("Dans ton sac") et sa nostalgie ("Les Dimanches à la con"). Un album mineur par rapport à certains qui l'ont précédé, mais bien meilleur que certains qui suivront.

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Renaud a fréquenté les Ch'tis pendant le tournage de "Germinal" et a voulu leur rendre hommage en chanson. Quand le loubard du 14ème arrondissement se met à chanter en picard, ça paraît parfois un peu forcé (ce qui ne l'empêchera pas d'obtenir sa première Victoire de la musique, dans la catégorie "album de musiques traditionnelles") mais ça n'est pas dénué de charme. Les arrangements sont plutôt chouettes bin qu'les chansons valent quand même pas Brassens (tiens, justement...).

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Renaud est progressivement devenu de plus en plus pop, et cet album l'est vraiment trop selon moi. Le trublion n'a rien perdu de sa verve (sur l'antimilitariste "La Médaille", par exemple), même si, passé la quarantaine, il est davantage désabusé que révolté. Mais les chansons sont majoritairement sentimentales et les arrangements trop sirupeux. Bien qu'avec ironie, il parvient même à "mettre de la musique sur la vie d'un flic" ("La Ballade de Willy Brouillard"), c'est dire ! Quelques moments rigolos mais mineurs ("Cheveu blanc") et deux beaux morceaux néanmoins ("C'est quand qu'on va où ?" - sur une musique de Julien Clerc - et "Son bleu").

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Un anar en chantant un autre, ça devait finir par arriver ! Ça ne réinvente pas l'eau tiède et le choix des reprises est assez classique, mais c'est un hommage sincère et (trop) respectueux.

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Que dire de plus que : "on a touché le fond" ?