L'album de la consécration, enregistré aux États-Unis : près d'un million et demi de ventes en France et quasiment que des classiques. Il y a évidemment la chanson-titre, premier des nombreux morceaux écrits pour sa fille, mais aussi "Dès que le vent soufflera" (tatata), "En cloque" (certainement la plus belle chanson sur ce thème), "Deuxième génération" (en 83, chapeau) et "Déserteur" (variante de la chanson de Boris Vian). Les textes sont toujours caustiques ("Pochtron", "Ma chanson leur a pas plu" et "Près des auto-tamponneuses", qui aurait pu être sur un des albums du début). Deux chansons (le rock un peu lourdingue "Loulou", qui clôt malheureusement l'album, et le discutable "Doudou s'en fout") me paraissent dispensables, et on peut à nouveau regretter certains arrangements (et certaines paroles) qui ont mal vieilli (grosses guitares, saxo années 80). Mais le succès est mérité et Renaud confirme son statut d'artiste français de la décennie, à la fois populaire et engagé. Brassens est mort, Renaud prend la relève.
Voir la discographie complète de Renaud : https://www.senscritique.com/liste/Discographie_commentee_Renaud/2627314