Résumons-nous : Seijun Suzuki

Annotation :

(critique inside)

Annotation :

Dans les années 50, les cinéma passaient encore les films par programme de deux : une oeuvre sérieuse et un hors d’oeuvre de série B, et Suzuki a commencé sa carrière comme réalisateur de ces films fauchés, au scénario et aux acteurs imposés, tournés en quelques jours. Pourtant, dès cette « Jolie fille des bas-fonds », lui qui n’a que deux ans d’expérience comme réalisateur derrière lui, impose déjà sa marque inimitable à cette improbable histoire de diamants voyageurs convoités par des yakuzas ennemis. Génie du cadre, génie du décor, montage nerveux, grand sens du son et de la musique, tout est déjà là. Comme l’est aussi une propension extraordinaire à déconstruire les lieux communs du film de genre, et à instiller dans une histoire linéaire des double-sens passés en contrebande. Car il y a toujours chez Suzuki cette fascination pour les faux semblants et les choses cachées : pas d’apparence sans secret, pas de surface sans souterrain. Les diamants deviennent ainsi un merveilleux Mc Guffin, cachés d’abord dans des égouts, puis avalé par un futur cadavre qu’il va falloir disséquer pour les récupérer, puis dissimulés dans un mannequin, avant de terminer dans un tas de charbon (logique ! car comme le rappelle plus tôt un des personnages, les diamants ne sont que du carbone) aussi noir qu’ils sont transparents. Tout une série de clins d’oeil savamment orchestrés pour affirmer, sotte voce, toute la valeur de la subversion.

Annotation :

(critique inside)