ROME ANTIQUE / ROMA AMOR

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Excellent. Mary Beard s'arrête malheureusement en 212. Voir ma chronique.

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Excellent livre sur l'histoire de l'Urbs à travers son urbanisme et l'histoire de ses principaux monuments, remarquablement bien écrit. L'étude est divisée en 3 parties: 1/ REGNUM: La ville royale; 2/ CIVITAS: La ville libre et 3/ METROPOLIS: la ville universelle. Dommage que ce chef-d'oeuvre d'érudition et de vulgarisation archéologique s'arrête à l'époque d'Auguste! Mais l'auteur m'a affirmé qu'il pensait à en écrire la suite avec un tome II pour couvrir la période impériale, fort heureusement vu son talent indéniable de narrateur et les connaissances précises et mises à jour qu'il a pu accumuler! Grandazzi décrit en détail les malheurs qui ont frappé la Rome républicaine (incendies, crues du Tibre mais aussi les très nombreuses épidémies), tous ces événements ayant eu des répercussions sur la vie religieuse de la Cité (nouveaux temples) et bien sûr sur son urbanisme. Le principe qui guide la description du développement urbanistique de la Rome antique est celui de la sémiologie urbaine. Il s'agit d'"une histoire où les événements se traduisent en monuments et où les monuments sont autant d"événements". Il est absolument passionnant de découvrir la signification des principales fêtes religieuses de l'antique Rome sous la conduite de l'auteur car il les replace pour nous dans leur contexte vivant et leur origine spatio-temporelle (idem pour les institutions politiques de la Rome royale comme les tribus et les curies). Sans parler de suggestives réflexions sur la signification de ROMA ou d'URBS ainsi que sur la part de vérité des mythes fondateurs de la Ville comme Romulus traçant le sillon originel, l'enlèvement des Sabines, les Horaces et les Curiaces etc. Enfin Grandazzi remet en cause la thèse habituellement répétée selon laquelle Rome se serait constituée en ville avec l'aménagement du Forum, tardivement, sous l'impulsion des Tarquins, rois étrusques. L'archéologie confirme au contraire la naissance de Rome en tant que ville au 8 ème s. av.JC, confirmant la célèbre date traditionnelle de 753.

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Cet excellent livre est un complément parfait au précédent (ou vice-versa)! Si Grandazzi choisit de présenter l'urbanisme de l'Urbs de manière chronologique, les auteurs de ce livre préfèrent une présentation thématique après une introduction générale: chapitre 2, les places publiques/ chapitre 3, la ville religieuse/ chapitre 4, la ville des spectacles/ chapitre 5, la ville des loisirs/ chapitre 6, Rome, ville musée. Les deux derniers chapitres reviennent à des considérations plus générales comme le sentiment d'appartenance qu'un romain pouvait avoir vis-à-vis de sa ville dans un mélange d'amour, de fascination et de rejet (la nostalgie de la vie rustique à la campagne du bon vieux temps...) tandis que le dernier chapitre traite du concept de Roma aeterna en partant de la déesse Rome jusqu'à la survivance de ce thème après la chute et la ruine de la Rome antique. La citation permanente des auteurs latins rend cet ouvrage très vivant.

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Très bonne synthèse pour s'initier sérieusement à l'histoire de la Rome antique. Un grand classique, très bien écrit et toujours passionnant!

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Il est difficile de trouver un livre qui introduit à la religion romaine sans être rébarbatif (écueil que n'évite pas le manuel du même auteur "La religion des romains"). A travers la figure de Jupiter Capitolin et de la
triade honorée sur le Capitole, on découvre avec plaisir quelle était la mentalité de la pratique religieuse des Romains si différente du concept de religion développé par les trois monothéismes, même si l'Eglise catholique romaine a conservé certains aspects du paganisme en les transposant dans son univers.

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Ce livre est une pure merveille et un objet d'art, absolument indispensable pour ceux qui veulent se faire une image précise de la splendeur urbanistique de la plus grande ville du monde jusqu'à la Londres de Victoria au 19ème siècle! Un véritable plaisir pour les yeux. J'utilise les dessins de Gilles Chaillet quand je fais visiter la Rome antique à mes amis, rien de tel pour faire revivre les ruines et les remettre dans leur contexte monumental.

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Excellent livre de synthèse sur les agressions que la Ville éternelle a subies tout au long de sa longue histoire. L'auteur ouvre son étude avec en guise de prologue l'évocation du traumatisme que fut le sac des gaulois en 386 av. JC et étudie ensuite de manière détaillée les 5 sacs de la Ville qui s'étalent entre 410 (Alaric et ses goths) et 593. L'image du barbare sanguinaire et violent est loin de correspondre à la vérité historique. Pour ne parler que d'Alaric (celui par qui a commencé la série des sacs ayant entraîné la chute de la Ville éternelle), ce barbare était probablement bien plus sage et pacifiste, un grand diplomate, que son interlocuteur romain, Honorius, l’empereur d'Occident réfugié à Ravenne... Il est aussi très intéressant de comprendre ce qui a poussé les Goths à venir se réfugier dans l'empire romain... une poussée migratoire d'un peuple bien plus barbare, celui des Huns! Enfin le dernier chapitre aborde le sac de Rome de 1527 par des barbares tout à fait chrétiens, parmi lesquels de nombreux lansquenets luthériens (Alaric aussi était chrétien arien, ce qui qui a beaucoup tempéré la violence du sac de Rome en 410).

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Lucien Jerphagnon, avec son talent habituel, nous entraîne dans un parcours passionnant de l'idéologie impériale romaine, démontrant que ce qui s’appellera bien plus tard la monarchie absolue de droit divin remonte à la justification religieuse de l'autorité de l'empereur par les philosophes, sans oublier l'influence de l'Orient (la fascination pour l'Egypte de certains empereurs comme Caligula et Néron par exemple), si bien que Constantin, puis Théodose, ne marquent pas une vraie rupture dans le système: le Christ remplace simplement les dieux de l'Olympe... Sur ce chemin de sacralisation de la figure impériale Caligula arrive trop tôt, idem pour Néron et Domitien, il faudra attendre Dioclétien pour que la monarchie à l'orientale soit acceptée comme normale par les Romains.

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Je recommande l'édition des Belles Lettres (traduction d'Olivier Sers). Les 16 satires de Juvénal (la dernière sur les privilèges de l'état militaire par rapport à la condition civile étant incomplète) sont un témoignage extraordinairement vivant des différents aspects de la société romaine. On ne s'ennuie pas un seul instant et on rit beaucoup... tellement les travers de l'homme sont toujours plus ou moins les mêmes au cours de l'histoire, d'où l'actualité de ces satires. Deux satires sont particulièrement célèbres: celle sur les embarras de Rome (III) et surtout celle sur les femmes (VI), sommet de pure misogynie mais tellement caricatural que l'on ne peut s'empêcher de rire aux éclats en découvrant les vices de la gent féminine (qui, bien sûr, comme souvent chez les auteurs latins, était vertueuse et digne de louange autrefois...). Il est très agréable et instructif de découvrir dans leur contexte des sentences latines aussi connues que Panem et Circences et Mens sana in corpore sano: pour cela lisez la satire X consacrée à la dénonciation des vœux. Dans la dernière satire Juvénal dénonce l'impunité des militaires qui peuvent faire souffrir aux civils mille maux sans jamais craindre d'être condamnés par la justice... puisque un militaire ne saurait être jugé que par un tribunal militaire (rien de nouveau sous le soleil: IGPN... la police des polices). Rien ne vaut une citation de Juvénal: "Examinons d’abord les communs privilèges:
"Quel citoyen jamais, de ses mains sacrilèges,
Frapperait un soldat? Mais quant au citoyen,
Lorsqu’un soldat le frappe, il souffre, et ne dit rien.
Ne crois pas qu’au préteur il montre sa mâchoire
Disloquée et sanglante, et sa figure noire,
Son œil livide, enflé comme un large bubon,
Auquel le médecin ne promet rien de bon. "
Dans la traduction des Belles Lettres: "il ne risque pas d'aller montrer au préteur... l’œil unique que tu lui as laissé sans garantie du médecin"... Cela ne vous rappelle-t-il pas notre actualité?

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Martial, l'espagnol, contemporain de Juvénal (Italien d'Aquinum, la patrie du futur Saint Thomas d'Aquin). Je recommande l'excellente traduction de Dominique Noguez (Arlea) ou bien le recyclage de Christian Prigent. Si les Satires de Juvénal, chacune consacrée à un thème, peuvent s'étendre sur plusieurs pages, le genre "épigramme" consiste en des textes très brefs et percutants, des fléchettes poétiques et caustiques aux effets dévastateurs qui entraînent le rire et la bonne humeur... un peu comme des aphorismes philosophiques, excepté que "la philo" de Martial a souvent son centre d’intérêt au-dessous de la ceinture, ce qui lui a valu sa sulfureuse réputation ou encore le fait d'être expurgé de ses passages les plus crus (qui ne relèvent jamais pourtant de la pornographie!). Toute la force et la puissance poétiques de Martial consistent en grande partie dans la brièveté talentueuse et comique de ses épigrammes qui tournent en dérision les mœurs et les travers de son époque. Avec Martial, rire garanti, surtout s'il est lu à haute voix lors d'une soirée entre amis (j'ai testé pour vous avec des publics jeunes et adultes, et c'est infaillible, tous ont voulu acheter le livre sans être ni des latinistes ni des passionnés d'histoire de la Rome antique!).

Quelques perles parmi tant d'autres (j'ai évité de citer les épigrammes les plus crues et franchement sexuelles, car Martial ne saurait se réduire à sa réputation d'obsédé sexuel...):

"Si je ne m'abuse, tu avais quatre dents.
La toux t'en ôta deux, puis en prit deux encore.
A présent, si tu veux, tu peux tousser très fort:
La toux n'a plus rien à se mettre sous la dent."

"On ne peut dire d'Albin
Qu'il pue le vin de la veille,
Car ce roi de la bouteille
Boit toujours jusqu'au matin."

"Les petits textes que tu lis, Laurence,
Sont de moi.
Mais quand tu les lis si mal, ils commencent
A être de toi".

"Du temps qu'on te baisait,
Ta voix était minable,
Maintenant, tu chantes bien,
Mais tu n'es plus baisable."

"Tu me dis toujours oui,
Mais ne t'offres jamais.
Puisqu'il en est ainsi,
Puisque tu mens toujours,
Je t'en prie, mon amour,
Dis-moi non, désormais!"

"Le savais-tu? Jean aime Estelle.
Regarde un peu comme il la lorgne!
Estelle? - Estelle la borgne.
- Ciel! S'il lui manque un œil, à elle,
A lui, il lui manque les deux!"

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Un pur chef-d'oeuvre de la littérature latine. A lire de préférence dans la traduction d'Olivier Sers.

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Magnifiques souvenirs d'exil, comme toujours chez Ovide. Les souffrances intimes d'un Romain exilé par Auguste dans le Pont. Très humain et très beau.

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L'un des rares romans de la littérature latine qui nous soit parvenu. Amusant et addictif!

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Ces lettres de Sénèque, je regrette de ne pas les avoir découvertes lorsque j'avais 18 ans! A mettre entre toutes les mains et cela le plus tôt possible! Une oeuvre essentielle qui vous marquera pour toute votre vie (comme les Pensées de Marc-Aurèle).

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Le livre de synthèse de Robert Turcan sur la religion dans l'antique Rome est absolument passionnant. L'auteur maîtrise parfaitement son sujet et écrit dans un style très agréable à lire, contrairement au manuel "de référence" de John Scheid (La religion des romains) qui a tous les défauts de ce type de livres: sec, sans âme et ennuyeux. Avec le style vivant de Robert Turcan le lecteur a le sentiment de s'immerger réellement dans la mentalité religieuse des Romains, tellement différente de celle des monothéismes. J'ai aussi beaucoup apprécié les nombreuses citations d'auteurs latins et grecs. Cette étude comporte trois grandes parties: 1. Religions de la famille et du terroir; 2. Religions de la Cité; 3. Religions de l'Empire (avec des développements intéressants sur les religions orientales, Robert Turcan étant un spécialiste de ces religions et du culte de Mithra).